Quand je serai grande, je veux redevenir enfant. Goûter à nouveau à la cire comestible des bougies qui fondent et déversent leur colorant cancérigène sur le gâteau parfumé d'une enfance évanouie.

C'est quand même une coutûme étrange. Rappeler à quelqu'un que le temps le rattrape lentement. Qu'il pourrit sur place. Apparaître un jour par an dans la mémoire de tes amis via une notification Facebook. Remercier ces gens qui te rappellent qu'il y a un nombre précis d'années est arrivé la pire chose qui puisse exister, à l'origine de tous les soucis d'une vie : la naissance.

Faut-il vraiment que ce jour soit joyeux ? Réconfort virtuel pour amitié posthume. J'ai l'âge aujourd'hui de ces jeunes que l'on entend partir trop tôt, dans des circonstances toujours dramatiques, pour ne pas dire stupides.

Moi ? Encore une fois je veille, et j'eveille la même rengaine qui traîne sans cesse au bout de cette peine, que j'aime ce règne ! Maintenu en vie par les fils ténus de ma curiosité, pour ne pas dire que j'y suis pendu. Je profite d'une année révolue pour faire scintiller mon absence comme un astre dans la nuit. Une bouteille à bas prix pour oublier ce mode de vie.

J'arrose cette journée comme il se doit.Plusieurs cigarettes plus tard mes poumons suivent.L'écriture est et restera ma seule célébration, celle qui me fera sautiller sur la tombe de l'espèce humaine avant de plonger dans la mienne.

Le monde est un cimetière vaste et les âmes fanent sur les sépultures. Mes mots n'ont pour vocation de les hydrater. Un mémorial fleuri est tout ce qu'il reste à offrir. J'y prends soin, laissez-moi au moins ce privilège, c'est le seul présent que je réclame, aujourd'hui, en ce jour si spécial.Les messages, encourageants ou non, que j'ai pu recevoir depuis la création de cette page me font l'effet d'un boost. Je vais prendre soin de vos âmes encore longtemps, le meilleur reste à venir. Vous n'avez encore rien vu, tout ceci n'est qu'un début, promis.