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Assises

Publié à 19:48 par fandeloup Tags : chez femme mort divers message horreur vie
Assises

Assises : l'espoir de vérité des parents d'Alexandre

 Le père d’Alexandre, Philippe Junca et sa mère, Valérie, se préparent à affronter le procès de l’assassin présumé de son fils.

L'adolescent de 13 ans avait été tué par un marginal et son corps dépecé à Pau en 2011. Le procès de son meurtrier présumé et de ses complices s'ouvre aujourd'hui. Des moisqu'ils s'apprêtent à faire face aux quatre accusés, ces trois hommes et cette femme renvoyés devant les assises de Pyrénées-Atlantiques, à Pau, pour le meurtre de leur petit garçon. Et le jour de ce procès, craint autant qu'attendu, est là.

Cinq ans après la mort d'Alexandre, 13 ans et demi, tué pour son téléphone portable avant que son corps ne soit dépecé, ses parents, Valérie Lance et Philippe Junca, abordent cette épreuve judiciaire avec « l'espoir d'une vérité ». « Ils ont tous joué un rôle. Où ça s'est passé, comment cela s'est organisé ? » interroge la mère de la victime, prête, selon son avocate Pierrette Mazza-Capdevieille, « à accompagner Alexandre jusqu'au bout, même si c'est le bout du bout de l'horreur ».

L'affaire Alexandre Junca est d'abord celle de la disparition d'un adolescent, le 4 juin 2011 dans le centre de Pau, un samedi où il rentrait chez son père à vélo après une soirée entre copains. L'hypothèse de la fugue écartée, d'intenses recherches sont lancées. Vingt-deux jours plus tard, un morceau de sa jambe droite est découvert dans le gave de Pau.

Puis en octobre, d'autres restes de son cadavre sont exhumés d'une digue érigée sur la rivière. L'expertise médico-légale décèle que la victime a subi de violents traumatismes au crâne alors qu'il était vivant. A Pau et au-delà, le sort tragique du garçon soulève une très forte émotion.

La cellule d'enquête de la PJ procède à de colossales investigations. C'est un message signé « Mike, SDF », sur un registre de condoléances, qui va conduire au meurtrier présumé. Début 2013, quatre suspects sont interpellés. Parmi eux, Mickaël Baehrel, alors 25 ans, un marginal impliqué dans une agression au marteau peu après la disparition d'Alexandre. Sa compagne Fatima Ennajah, quinquagénaire au parcours de vie chaotique.

Et Claude Ducos, un électricien retraité de 76 ans, grand amateur de chasse. Confondu par la téléphonie, Baehrel passe aux aveux : c'est lui qui a frappé Alexandre à la tête à coups de marteau. Le gamin venait de se faire dérober son téléphone par Christophe Camy — un autre marginal identifié plus tard — et cherchait à le récupérer. Alcoolisé, en « rage » en raison d'un conflit avec son amie, Mickaël Baehrel, qui traînait dans le centre-ville, s'est soudain déchaîné sur l'adolescent.

Quant au cadavre, c'est Claude Ducos, avec qui il entretenait des relations sexuelles tarifées, qui l'aurait découpé avant de l'aider à s'en débarrasser -- ce que l'intéressé a toujours nié. Maintes fois durant l'instruction, Baehrel a changé de version, laissant de multiples zones d'ombre sur l'enchaînement des faits et la participation des uns et des autres.

Qui a transporté le corps d'Alexandre et comment ?

Où a-t-il été déposé ?

Qui l'a démembré puis jeté à la rivière ?

« S'il a une conscience, il dira ce qui s'est passé ! » De la confrontation des accusés à l'audience jailliront peut-être des réponses, espèrent les parents et les proches d'Alexandre. Baehrel et Camy, 30 et 27 ans, renvoyés pour « vols avec violences ayant entraîné la mort », encourent la perpétuité. L'avocate du premier n'a pas souhaité s'exprimer. Celle de Camy, Me Emmanuelle Legrand-Bogdan, assure que ce dernier est prêt à « assumer toute sa responsabilité » : celle d'un « vol avec violence sans lequel Alexandre serait peut-être encore en vie. »

La femme et le retraité sont jugés pour des délits. Me Jean-Josy Bousquet, l'avocat de ce dernier, poursuivi notamment pour « atteinte à l'intégrité d'un cadavre », prévient qu'il n'y a « aucune révélation » à en attendre. Le père d'Alexandre, lui, supplie : « S'il a une conscience, il dira ce qui s'est passé ! »