Maltraitances en maison de retraite : des cas isolés ou un problème récurrent ?

À Nîmes, quatre plaintes pour des maltraitances ont été déposées contre une maison de retraite. Le manque de moyens est-il à mettre en cause ?

Cas isolés ou maltraitance généralisée dans les établissements ? Ce mercredi est la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. Quatre plaintes ont été déposées à l'encontre de la maison de retraite Les Oliviers, du groupe les Opalines, à Nîmes

 Une aide-soignante sera jugée devant le tribunal de Nîmes le 5octobre pour "coups et blessures sur personne vulnérable". Le tribunal correctionnel de Nîmes a déjà condamné une aide-soignante du même établissement il y a deux ans, pour des violences sur deux personnes âgées.

Après des années de courriers à la direction des Oliviers ainsi qu'à l'ARS, les familles des victimes présumées témoignent au micro de Fabien Randrianarisoa. Le 19 avril, les enfants de Jacqueline Bourion lui rendent visite à la maison de retraite quand ils entendent des cris qui viennent d'une autre chambre.

"Ça devait être vers 19h, donc ce n'est pas des heures où on est habitué à être sur place, du coup on a rencontré des claques et c'était 'taisez-vous, votre parole n'a pas d'intérêt, à qui vous le direz, c'est ma parole qui compte' et la mamie disait 'aïe, aïe, aïe, tu me fais mal' ".

Neuf jours plus tard, rebelote. Un agent de service hospitalier aurait été témoin des mêmes faits. Myriam, ex-agent de service hospitalier aux Oliviers Lettre d'attestation de constat d'une gifle donnée. - Aucun(e) Aujourd'hui, une employée de la maison de retraite le reconnait. L'aide-soignante mise en cause ne serait pas un cas isolé.

"Non, ce n'est pas la seule qui a fait de la maltraitance dans la maison, c'est pas la seule, mais elle en faisait beaucoup. C'est celle qui était plus reconnu en fait. Le plus reconnu parce que déjà, rien que verbalement, quand elle s'adressait à un résident, même en salle à manger, elle s'adressait à lui avec agressivité".

Et justement en 2014, la mère de Caroline Pico avait été victime d'une autre aide-soignante. " Ce qui s'est passé, c'est que ma mère a été découverte toute sanguinolente, le visage tuméfié, pleine de plaies ouvertes et elle a dénoncé. Au départ, elle ne voulait pas le faire par peur, et on a essayé, plus ou moins, de minimiser son discours, de la faire passer pour folle par la suite ".

Lettre envoyée en recommandé par la maison de retraite. - Aucun(e) En mémoire de sa mère, Caroline Picot a eu le courage d'aller en justice, pour obtenir la condamnation de l'aide-soignante qui violentait sa mère en 2014. Pour la direction de la maison de retraite, les faits de maltraitances sont des cas isolés.

Charlotte Félix, directrice de la maison de retraite Les Oliviers La direction de l'établissement a uniquement tenu à préciser qu'elle ne tolérait aucune dérive, afin de ne pas interférer dans l'enquête en cours. Nous avons également invité la direction du groupe les Opaline qui a refusé, en précisant "mettre tout en œuvre pour veiller au bien être de leurs résidents et de leurs salariés ".

Même demande à l'Agence Régionale de Santé qui n'a pas donné suite.