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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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Simb gaïndé

Publié à 16:17 par fandeloup Tags : enfants sur femme histoire femmes danse homme
Simb gaïndé

Le « Simb gaïndé » une tradition ancestrale sénégalaise

Le nom de Simb viendrait d’ailleurs du mot « simboo », nom donné à un lion particulièrement puissant en son temps. Il a toute une histoire qui est liée à l’histoire culturelle du Sénégal.

Selon la légende, à l’origine, le faux-lion est un rite de possession. Il remonterait à l’époque où le Sénégal était couvert d’épaisses forêts peuplées d’animaux sauvages comme les lions.

On raconte que le chasseur qui avait été attaqué par un lion et avait survécu devenait une personne étrange. Choqué par sa rencontre, il perdait la tête, rugissait comme un lion, ne mangeait que de la viande crue, des poils lui poussaient sur le corps, ils deviennent dès lors des faux lions. Bref il se comportait comme un lion.

Pour le soigner, les guérisseurs procédaient alors à des rituels de possession, tels qu'on en voit encore aujourd'hui dans les cas de possession par un esprit ancestral. Suite à une rencontre avec un diable transformé en lion, ou avec un lion particulièrement fier et féroce, un homme pouvait, choqué par une rencontre aussi imposante, être possédé à son tour.

Cela n’était pas sans conséquence et une cérémonie de désenvoutement était alors indispensable pour permettre à l’homme de réintégrer la communauté humaine. Dans la tradition sénégalaise, le lion est le totem des « ndiayéennes » (ceux qui ont N’diaye comme nom de famille), donc ce sont eux qui ont le don de faire le « Djaat » à un vrai lion. Mais s’il s’agit d’un faux lion, ça reste l’apanage des « Guéweuls » (Griots) et « Niénio ».

Le « Djaat » consiste à chanter les louanges du faux lion en question. Dans un discours épique, il faut rappeler ses actes héroïques, son courage ainsi que faire les éloges de sa famille et de ses ancêtres pour bénéficier de son calme et de sa clémence. Cette cérémonie culturelle « héroïque » s’organise autour des villages, des quartiers populaires, etc.

Elle est riche en culture dans la mesure où elle combine la danse, le "sabar", mais aussi des pratiques plus ou moins mystiques. Les Faux-Lions se maquillent soigneusement, et, au fur et à mesure de leur transformation, « changent de peau » en se laissant posséder par l’esprit de l’animal. Une fois métamorphosés, avec ses assistants (comme, par exemple, deux Hommes-Lions, deux Hommes-panthères et deux Hommes-Femmes), ils pénètrent enfin dans l’arène aménagée pour le spectacle. Les danses sont vives, endiablées, le tam-tam insistant et le Faux-Lion et ses acolytes font l’admiration des foules pour leurs talents de danseur. Dès que les "sabars" résonnent, les enfants commencent à s’agiter, et les téléspectateurs viennent de partout.

Petit à petit, une foule s’installe. Traditionnellement, les « faux lions » sont au nombre de quatre et arrivent un à un de façon hiérarchique ; après l’installation des entrées et des tambours-majors. Il ne faut pas oublier le « Goor-Jigeen » qui est un homme qui s’habille en femme pour susciter le rire et l’attention des téléspectateurs.

Après les arrivées, les « faux lions », plus connus sous le nom de" Gaîndés", vont toujours à la quête des gens qui n’ont pas acheté de ticket et qui veulent assister clandestinement à la cérémonie. Et généralement, quand ils réussissent à attraper une personne, ils essayent de la faire danser sous peine de sanction publique (frapper, « griffer », etc.)

Hormis ces évènements particuliers, nous pouvons voir aussi de faux lions lors des combats de lutte ou d’autres évènements purement culturels. C’est simplement un fait culturel qui se manifeste culturellement. Source: Africavivre.com, Cheikh Cissé (écrivain), "Simb le jeu du faux-lion"

Vous pourrez trouver de riches renseignements dans l’un des rares textes disponibles traitant de ce sujet, « Simb, le jeu du Faux-Lion », de Hana Geroldova (dans « De l’instinct théâtral » aux éditions de L’Harmattan, 2004).