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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour : 04.08.2023
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horreur

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Tué pour une cigarette : «Thomas, c’était le grand frère, toujours prêt à nous défendre»

Les proches de Thomas Michelin sont effondrés. Le jeune homme, père de famille, est mort poignardé en plein centre de Bordeaux, pour une banale affaire de cigarette.

Thomas Michelin, 24 ans, est mort samedi soir d’un coup de couteau planté au cœur. Le 3 octobre  Salomé, 24 ans, cherche douloureusement ses mots depuis quelques jours. Cette mère de famille a rédigé un texte, soutenue par ses proches, un pédopsychiatre et son médecin de famille.

Comment annoncer à ses deux enfants de 5 et 3 ans le décès brutal et incompréhensible de leur père ?

Thomas Michelin, 24 ans, est mort samedi soir dernier d'un coup de couteau planté au cœur, place Saint-Projet, dans le centre historique de Bordeaux (Gironde). Cet ouvrier ferroviaire était simplement venu passer la soirée dans la capitale girondine, entouré de sa compagne, de son frère Romain et de leur ami Nicolas, tous deux âgés de 18 ans. « C'était une sortie exceptionnelle, la première fois que nous allions un soir à Bordeaux. Il fallait trouver à garder les petits pour faire quelque chose ensemble », explique Salomé, installée à La Génétouze, village où elle a emménagé avec Thomas Michelin voilà 4 ans, à l'extrême sud de la Charente-Maritime.

Le programme de cette virée improvisée n'est pas arrêté quand le petit groupe débarque à Bordeaux. Thomas Michelin a juste prévu d'y retrouver sa meilleure amie plus tard dans la soirée. Après avoir avalé un kebab, les quatre jeunes s'assoient dans un recoin de la place Saint-Projet, sympathisent avec des SDF et partagent quelques bières.

Thomas s'interpose pour protéger les siens

Le drame se profile une demi-heure plus tard, peu avant 22 heures, lorsque déboulent deux hommes alcoolisés de 22 et 25 ans. Une femme de 27 ans les accompagne. Ils sont décrits comme des marginaux, portent casquettes et survêtements. L'un d'entre eux réclame une cigarette et, sans permission ni raison apparente, touche les cheveux d'une SDF. La tension monte. Son compagnon s'interpose.

« Thomas aussi, souffle son frère Romain. Les gars s'éloignent puis reviennent. Là, ils attrapent la bière que je tiens dans mes mains. » Lui joue l'apaisement, propose de partager sa canette. Peine perdue. En une fraction de seconde, le face-à-face tourne à la rixe, au déchaînement de violence. Les deux marginaux sortent chacun leur couteau. « Arrêtez de faire les fous ! » hurlent-ils dans une ultime provocation, face au groupe médusé. Les coups pleuvent. « Là, il n'y a plus de parole, que des actes », décrit Nicolas, la mine détruite. Une lame le blesse à l'abdomen. Une autre atteint Romain dans le dos. Thomas Michelin, lui, s'interpose encore « pour protéger les siens ». Il parvient à renverser un agresseur avant d'être touché, mortellement. « Il est mort dans mes bras » Salomé, sa compagne, n'a rien vu. « Je me suis absentée quelques minutes. Quand je suis revenue, c'était fini. Thomas est mort dans mes bras. On est impuissant face à ça, on ne peut rien faire. Ces coups, c'était pour tuer. Ils ont visé les parties vitales. Pas les jambes, ni les bras ! »

 Les trois marginaux prennent alors la fuite. Ils seront appréhendés par une patrouille de la BAC quelques minutes plus tard. L'un porte encore son couteau sur lui. La seconde lame est retrouvée sur la jeune femme. Déférés puis présentés au juge d'instruction, les deux hommes ont choisi d'exercer leur droit au silence sans rien expliquer de leur geste, après avoir nié un temps être à l'origine du coup mortel. Déjà connus des services de police pour des faits de violence, ils ont été mis en examen des chefs de meurtre et de tentative de meurtre avant d'être placés en détention provisoire. Pour avoir conservé le couteau sur elle, leur amie a été mise en examen pour modification de l'état de lieux d'un crime pour faire obstacle à la manifestation de la vérité.

Elle a été placée sous contrôle judiciaire.

Blessés légèrement, Romain et Nicolas ont, eux, été transportés au CHU de Bordeaux avant d'en sortir le lendemain. « Ils sont choqués, ils ne disent pratiquement pas un mot depuis samedi », explique Sophie Bonnet, la mère de Romain et de Thomas Michelin. « J'étais préparée à un accident de la route. Pas à ça » Elle non plus ne parvient pas à comprendre cette rixe futile, insensée. « J'ai la haine. Je m'étais préparée à un accident de la route. Pas à ça… Personne ne peut se préparer à ça. »

Son fils aîné aimait particulièrement la vitesse et les voitures qu'il bricolait à l'occasion avant quelques virées sur les chemins de terre du coin. « Il avait un tempérament casse-cou, confirme Salomé. C'était le grand frère, l'invincible toujours prêt à nous défendre. » Romain, son plus jeune frère, acquiesce en silence. Son copain Nicolas aussi : « J'ai grandi avec lui. Je le considérais comme mon frère. »

Employé par la société STMF, sous-traitante de la SNCF pour la maintenance et l'entretien des voies ferrées, Thomas Michelin appréciait particulièrement être entouré des siens, de sa fille et de son fils. « Il n'aimait pas être seul », sourit sa compagne en montrant des photos sur son smartphone. À l'écran défilent les images de son compagnon hilare ou entourant tendrement ses enfants. Sophie Bonnet, elle, aimerait voir son fils une dernière fois. « Impossible », lui a-t-on répondu. Son corps a été placé dans un cercueil scellé dans le cadre de l'enquête.

La mère de famille n'y aura pas accès. « Je l'ai croisé en voiture samedi après-midi, en sortant du travail, souffle-t-elle. Il venait de m'appeler pour me prévenir qu'ils allaient à Bordeaux. C'était la dernière fois… »

Une cagnotte a été lancée sur internet pour financer les funérailles. « À 24 ans, on a rarement préparé ça », confie un proche de la famille. Les obsèques de Thomas Michelin auront lieu samedi à Saint-Aigulin, village où réside sa mère.