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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
124619 articles


Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

 Illustration de Vittorio Accornero 

 

 

 Quand elle vit sa bague où il ne manquait rien, elle resta si étonnée qu'elle croyait rêver. «Vraiment, dit-elle, gracieux Avenant, il faut que vous soyez favorisé de quelque fée ; car naturellement cela n'est pas possible.

— Madame, dit-il, je n'en connais aucune, mais j'avais bien envie de vous obéir.
— Puisque vous avez si bonne volonté, continua-t-elle, il faut que vous me rendiez un autre service, sans lequel je ne me marierai jamais. Il y a un prince, qui n'est pas éloigné d'ici, appelé Galifron, lequel s'était mis dans l'esprit de m'épouser. Il me fit déclarer son dessein avec des menaces épouvantables, que si je le refusais il désolerait mon royaume. Mais jugez si je pouvais l'accepter : c'est un géant qui est plus haut qu'une haute tour ; il mange un homme comme un singe mange un marron. Quand il va à la campagne, il porte dans ses poches de petits canons, dont il se sert de pistolets ; et, lorsqu'il parle bien haut, ceux qui sont près de lui deviennent sourds.

 Je lui fis répondre que je ne voulais point me marier et qu'il m'excusât. Depuis, il n'a cessé de me persécuter; il tue tous mes sujets et, avant toutes choses, il faut vous battre contre lui et m'apporter sa tête.» Avenant demeura un peu étourdi de cette proposition. Il rêva quelque temps, puis il dit : «Eh bien, madame, je combattrai Galifron. Je crois que je serai vaincu ; mais je mourrai en homme brave.» La princesse resta bien étonnée : elle lui dit mille choses pour l'empêcher de faire cette entreprise. Cela ne servit à rien : il se retira pour aller chercher des armes et tout ce qu'il lui fallait. Quand il eut ce qu'il voulait, il remit le petit Cabriole dans son panier, monta sur son beau cheval et fut dans le pays de Galifron. 

Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

 Illustration de Vittorio Accornero 

 

 Il demandait de ses nouvelles à ceux qu'il rencontrait et chacun lui disait que c'était un vrai démon dont on n'osait s'approcher : plus il entendait dire cela, plus il avait peur. Cabriole le rassurait, en lui disant : «Mon cher maître, pendant que vous vous battrez, j'irai lui mordre les jambes ; il baissera la tête pour me chasser, et vous le tuerez.» Avenant admirait l'esprit du petit chien, mais il savait assez que son secours ne suffirait pas. Enfin, il arriva près du château de Galifron. Tous les chemins étaient couverts d'os et de carcasses d'hommes qu'il avait mangés ou mis en pièces. Il ne l'attendit pas longtemps, qu'il le vit venir à travers un bois. Sa tête dépassait les plus grands arbres et il chantait d'une voix épouvantable :

Où sont les petits enfants

Que je les croque à belles dents ?

Il m'en faut tant, tant et tant,

Que le monde n'est suffisant.


Aussitôt Avenant se mit à chanter sur le même air :

Approche : voici Avenant,

Qui t'arrachera les dents.

Bien qu'il ne soit pas des plus grands,

Pour te battre il est suffisant.


Les rimes n'étaient pas bien régulières mais il fit la chanson fort vite, et c'est même un miracle qu'il ne la fît pas plus mal, car il avait horriblement peur. Quand Galifron entendit ces paroles, il regarda de tous côtés, et aperçut Avenant l'épée à la main qui lui dit deux ou trois injures pour l'irriter. Il n'en fallut pas tant : il se mit dans une colère effroyable, et prenant une massue toute de fer, il aurait assommé du premier coup le gentil Avenant, sans un corbeau qui vint se mettre sur le haut de sa tête et avec son bec lui donna si juste dans les yeux, qu'il les creva. Son sang coulait sur son visage. Il était comme un désespéré, frappant de tous côtés.

 

Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

 Illustration de Vittorio Accornero 

 

 

Avenant l'évitait et lui portait de grands coups d'épée qu'il enfonçait jusqu'à la garde et qui lui faisaient mille blessures, par où il perdit tant de sang qu'il tomba.

 Aussitôt Avenant lui coupa la tête, bien ravi d'avoir été si heureux ; et le corbeau, qui s'était perché sur un arbre, lui dit : «Je n'ai pas oublié le service que vous me rendîtes en tuant l'aigle qui me poursuivait. Je vous promis de m'en acquitter : je crois l'avoir fait aujourd'hui.

 C'est moi qui vous dois tout, monsieur du Corbeau, répliqua Avenant ; je demeure votre serviteur.» Il monta aussitôt à cheval, chargé de l'épouvantable tête de Galifron.Quand il arriva dans la ville, tout le monde le suivait et criait : «Voici le brave Avenant qui vient de tuer le monstre» ; de sorte que la princesse qui entendit bien du bruit et qui tremblait qu'on ne lui vînt apprendre la mort d'Avenant n'osait demander ce qu'il lui était arrivé ; mais elle vit entrer Avenant avec la tête du géant, qui ne laissa pas de lui faire encore peur, bien qu'il n'y eût plus rien à craindre.
«Madame, lui dit-il, votre ennemi est mort ; j'espère que vous ne refuserez plus le roi mon maître ?

 Ah ! si fait, dit la Belle aux Cheveux d'Or, je le refuserai si vous ne trouvez moyen, avant mon départ, de m'apporter de l'eau de la grotte ténébreuse. Il y a proche d'ici une grotte profonde qui a bien six lieues de tour. On trouve à l'entrée deux dragons qui empêchent qu'on y entre. Ils ont du feu dans la gueule et dans les yeux. Puis, lorsqu'on est dans la grotte, on trouve un grand trou dans lequel il faut descendre : il est plein de crapauds, de couleuvres et de serpents.  

Conte de Madame d'Aulnoy

Conte de Madame d'Aulnoy

 Illustration de Vittorio Accornero 

 

  Au fond de ce trou, il y a une petite cave où coule la fontaine de beauté et de santé: c'est de cette eau que je veux absolument. Tout ce qu'on en lave devient merveilleux : si l'on est belle, on demeure toujours belle ; si l'on est laide, on devient belle ; si l'on est jeune, on reste jeune ; si l'on est vieille, on devient jeune. Vous jugez bien, Avenant, que je ne quitterai pas mon royaume sans en emporter.

 Madame, lui dit-il, vous êtes si belle que cette eau vous est bien inutile ; mais je suis un malheureux ambassadeur dont vous voulez la mort : je vais aller chercher ce que vous désirez, avec la certitude de n'en pouvoir revenir.» La Belle aux Cheveux d'Or ne changea point de dessein et Avenant partit avec le petit chien Cabriole pour aller à la grotte ténébreuse chercher de l'eau de beauté. Tous ceux qu'il rencontrait sur le chemin disaient : «C'est une pitié de voir un garçon si aimable aller se perdre de gaieté de cœur ; il va seul à la grotte, et quand irait-il accompagné de cent braves, il n'en pourrait venir à bout. Pourquoi la princesse ne veut-elle que des choses impossibles ?» Il continuait de marcher et ne disait pas un mot ; mais il était bien triste. Il arriva vers le haut d'une montagne où il s'assit pour se reposer un peu, et il laissa paître son cheval et courir Cabriole après des mouches. Il savait que la grotte ténébreuse n'était pas loin de là, il regardait s'il ne la verrait point. Enfin il aperçut un vilain rocher noir comme de l'encre d'où sortait une grosse fumée et au bout d'un moment un des dragons qui jetait du feu par les yeux et par la gueule : il avait le corps jaune et vert, des griffes et une longue queue qui faisait plus de cent tours. Cabriole vit tout cela ; il ne savait où se cacher, tant il avait peur. Avenant, tout résolu de mourir, tira son épée, descendit avec une fiole que la Belle aux Cheveux d'Or lui avait donnée pour la remplir de l'eau de beauté. Il dit à son chien Cabriole : «C'en est fait de moi ! je ne pourrai jamais avoir de cette eau qui est gardée par des dragons. Quand je serai mort, remplis la fiole de mon sang et porte-la à la princesse, pour qu'elle voie ce qu'elle me coûte ; et puis vas trouver le roi mon maître et conte-lui mon malheur.» Comme il parlait ainsi, il entendit qu'on appelait : «Avenant ! Avenant !» Il dit : «Qui m'appelle ?» et il vit un hibou dans le trou d'un vieil arbre qui lui dit : «Vous m'avez retiré du filet des chasseurs où j'étais pris et vous me sauvâtes la vie, je vous promis que je vous le revaudrais : en voici le temps. Donnez-moi votre fiole : je sais tous les chemins de la grotte ténébreuse ; je vais vous chercher de l'eau de beauté.» Dame ! qui fut bien aise ? je vous le laisse à penser. Avenant lui donna vite la fiole et le hibou entra sans nul empêchement dans la grotte. En moins d'un quart d'heure, il revint rapporter la bouteille bien bouchée. Avenant fut ravi. Il le remercia de tout son cœur, et, remontant la montagne, il prit le chemin de la ville bien joyeux. Il alla droit au palais ; il présenta la fiole à la Belle aux Cheveux d'Or qui n'eut plus rien à dire : elle remercia Avenant et donna ordre à tout ce qu'il fallait pour partir ; puis elle se mit en voyage avec lui. Elle le trouvait bien aimable et lui disait quelquefois : «Si vous aviez voulu, je vous aurais fait roi, nous ne serions point partis de mon royaume.» Mais il répondit : «Je ne voudrais pas faire un si grand déplaisir à mon maître pour tous les royaumes de la terre, quoique je vous trouve plus belle que le soleil.» Enfin ils arrivèrent à la grande ville du roi, qui, sachant que la Belle aux Cheveux d'Or venait, alla au-devant d'elle et lui fit les plus beaux présents du monde. Il l'épousa avec tant de réjouissances que l'on ne parlait d'autre chose. Mais la Belle aux Cheveux d'Or qui aimait Avenant dans le fond de son cœur n'était heureuse que quand elle le voyait, et le louait toujours. «Je ne serais point venue sans Avenant, dit-elle au roi. Il a fallu qu'il ait fait des choses impossibles pour mon service : vous lui devez être obligé. Il m'a donné de l'eau de beauté : je ne vieillirai jamais, je serai toujours belle.»

Les envieux qui écoutaient la reine dirent au roi : «Vous n'êtes point jaloux, et vous avez sujet de l'être. La reine aime si fort Avenant qu'elle en perd le boire et le manger. Elle ne fait que parler de lui et des obligations que vous avez envers lui, comme si tel autre que vous auriez envoyé n'en eût pas fait autant.» Le roi dit : «Vraiment, je m'en aperçois ; qu'on aille le mettre dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains.» On prit Avenant, et, pour sa récompense d'avoir si bien servi le roi, on l'enferma dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains. Il ne voyait personne que le geôlier qui lui jetait un morceau de pain noir par un trou et de l'eau dans une écuelle de terre. Pourtant son petit chien Cabriole ne le quittait point ; il le consolait et venait lui dire toutes les nouvelles. Quand la Belle aux Cheveux d'Or sut sa disgrâce, elle se jeta aux pieds du roi, et, tout en pleurs, elle le pria de faire sortir Avenant de prison. Mais plus elle le priait, plus il se fâchait, songeant : «C'est qu'elle l'aime»; et il n'en voulut rien faire. Elle n'en parla plus ; elle était bien triste.

Le roi s'avisa qu'elle ne le trouvait peut-être pas assez beau ; il eut envie de se frotter le visage avec de l'eau de beauté afin que la reine l'aimât plus qu'elle ne faisait. Cette eau était dans une fiole sur le bord de la cheminée de la chambre de la reine, elle l'avait mise là pour la regarder plus souvent ; mais une de ses femmes de chambre, voulant tuer une araignée avec un balai, jeta par malheur la fiole par terre qui se cassa et toute l'eau fut perdue. Elle balaya vitement, et, ne sachant que faire, elle se souvint qu'elle avait vu dans le cabinet du roi une fiole toute semblable pleine d'eau claire comme était l'eau de beauté ; elle la prit adroitement sans rien dire et la porta sur la cheminée de la reine. L'eau qui était dans le cabinet du roi servait à faire mourir les princes et les grands seigneurs quand ils étaient criminels ; au lieu de leur couper la tête ou de les pendre on leur frottait le visage de cette eau : ils s'endormaient et ne se réveillaient plus. Un soir donc, le roi prit la fiole et se frotta bien le visage, puis il s'endormit et mourut. Le petit chien Cabriole l'apprit parmi les premiers et ne manqua pas de l'aller dire à Avenant qui lui dit d'aller trouver la Belle aux Cheveux d'Or et de la faire souvenir du pauvre prisonnier. Cabriole se glissa doucement dans la presse ; car il y avait grand bruit à la cour pour la mort du roi. Il dit à la reine : «Madame, n'oubliez pas le pauvre Avenant.» Elle se souvint aussitôt des peines qu'il avait souffertes à cause d'elle et de sa grande fidélité. Elle sortit sans parler à personne et fut droit à la tour, où elle ôta elle-même les fers des pieds et des mains d'Avenant. Et, lui mettant une couronne d'or sur la tête et le manteau royal sur les épaules, elle lui dit : «Venez, aimable Avenant, je vous fais roi et vous prends pour mon époux.»

Il se jeta à ses pieds et la remercia. Chacun fut ravi de l'avoir pour maître. Il se fit la plus belle noce du monde, et la Belle aux Cheveux d'Or vécut longtemps avec le bel Avenant, tous deux heureux et satisfaits.

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

 

« Chaque fois qu’un enfant sage vient à mourir, un Ange du Seigneur descend sur la terre, prend dans ses bras le petit être, et étendant ses grandes ailes blanches, il vole vers tous les endroits que l’enfant chérissait ; il y cueille une poignée de fleurs qu’il porte au ciel pour qu’elles y jettent encore plus d’éclat et de parfum que sur terre. Le bon Dieu les serre toutes sur son cœur, mais celle qui lui plaît le plus, il lui donne un baiser ; elle reçoit alors une voix, et elle prend part aux chants qui retentissent au milieu de la béatitude universelle ».

C’est là ce que racontait un Ange du Seigneur, qui portait au ciel un enfant qui venait de mourir, le petit être entendait comme dans un rêve. Ils passèrent au-dessus des lieux où l’enfant aimait à jouer, et ils arrivèrent à un jardin rempli de superbes fleurs.

« Lesquelles allons-nous prendre pour emporter au ciel ? » demanda l’Ange.

Il y avait là un beau rosier, bien droit ; mais un méchant garnement avait brisé sa couronne, qui avec les roses et les boutons pendait misérablement toute desséchée.

 

« Le pauvre rosier, dit l’enfant ; emporte-le, pour que là-haut dans le paradis il puisse encore avoir des fleurs. »

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

 L’Ange prit l’arbuste, et embrassa l’enfant pour le récompenser de sa bonne pensée ; le petit ouvrit les yeux à moitié et sourit. Ils cueillirent des fleurs aux riches couleurs, des fleurs de serre ; mais ils choisirent aussi des fleurs de chien si méprisées et de simples pâquerettes des chemins.

« Maintenant nous avons notre bouquet », dit l’enfant. L’Ange fit signe que oui ; mais il ne prit pas encore son vol vers les cieux. Il faisait nuit ; la tranquillité régnait partout. Ils revinrent vers la ville, et se trouvèrent dans une rue étroite, remplie de cendres, de paille, de tessons, de haillons et autres vilaines vieilleries ; ce jour avait été un jour de déménagement.

Au milieu de cet amas de débris, l’Ange tira un pot de fleurs à moitié brisé ; la terre qu’il contenait était tenue ensemble par les racines d’une fleur des champs, desséchée et qu’on avait jetée pour cela dans la rue.

 

« Nous allons l’emporter, dit l’Ange, et en route je t’en dirai la raison ».

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

« Né dans cette ruelle étroite, dans un sous-sol bien bas, vivait un pauvre petit garçon, maladif depuis sa naissance ; il ne quittait guère le lit : quelquefois, quand il se sentait un peu mieux, il faisait avec ses béquilles quelques tours dans la chambre, et c’était tout. En été parfois, les rayons du soleil pénétraient pendant une heure dans l’humide sous-sol ; le pauvre enfant était tout heureux de se laisser pénétrer par leur chaleur bienfaisante ; il s’amusait à tenir sa main contre le soleil et à la voir d’un rose transparent. Le fils du voisin était son ami, et venait lui raconter comment étaient les prés, les champs et les bois, que le petit infirme n’avait jamais vus ; un jour il lui apporta une belle branche de hêtre ; l’enfant la suspendit au-dessus de son lit, et la nuit il rêva qu’il se promenait sous les arbres feuillus et qu’il entendait chanter les oiselets.

« Une autre fois, le fils du voisin lui donna un bouquet de fleurs des champs ; parmi elles il y en avait par hasard une qui avait une racine ; on la plaça dans un pot de fleurs qui fut mis sur la fenêtre, pas loin du lit de l’enfant. Elle reprit bien, grandit, et poussa de nouveaux rejetons qui fleurirent à leur tour. L’hiver on la rentra, et au printemps elle reverdit de plus belle. L’enfant était aussi heureux de cette simple plante que d’autres l’auraient été d’un beau jardin ; elle était devenue son trésor sur terre ; il l’arrosait, la soignait, et veillait à ce qu’elle reçût jusqu’au dernier tous les rayons de soleil qui venaient reluire dans le sous-sol. La fleur réjouissait ses regards, il en humait avec délices le parfum délicat, elle figurait toujours dans ses plus beaux rêves, et au moment où le Seigneur l’appela à lui, il tourna ses regards vers elle.

« Voilà un an maintenant qu’il est aux cieux ; depuis, la plante est restée sur la fenêtre, entièrement négligée ; elle a péri et s’est desséchée. Aussi hier, lors de l’entrée de nouveaux locataires dans le sous-sol, l’a-t-on jetée dans la rue parmi les balayures.

« C’est cette pauvre fleur honnie que nous avons là dans notre bouquet ; elle a répandu autour d’elle plus de joies que la fleur la plus superbe, la plus rare des serres royales.

— D’où sais-tu donc toute cette histoire ? demanda l’enfant.

 

— C’est bien simple, répondit l’Ange. C’est moi qui étais le pauvre petit infirme qui marchait avec des béquilles ; j’ai bien reconnu ma fleur chérie. 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Conte de Hans Christian Andersen

 L' ange

 

L’enfant ouvrit ses yeux tout à fait et regarda le beau visage de l’Ange, rayonnant d’une splendeur céleste. À ce moment ils entrèrent au paradis parmi les bienheureux. Le bon Dieu toucha l’enfant mort, qui, aussitôt animé de la vie éternelle, reçut des ailes et alla se mêler aux chœurs des autres petits anges. Le bon Dieu serra sur son cœur les fleurs du bouquet ; mais il ne donna un baiser qu’à la pauvre fleur des champs desséchée. La sève lui revint ; elle se mit à vibrer et à émettre un doux son harmonieux qui se joignit au concert des chants divins qu’entonnaient les anges autour du Seigneur. Et à travers toutes les sphères célestes retentissaient des accents de joie et d’amour ; les plus grands, comme les plus petits, le pauvre enfant, la fleur dédaignée, tous chantaient les louanges du Très Haut, et prenaient part à la béatitude universelle.

 

 

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi animaux vie fond mort devenir riche argent femme animal cheval chevaux
Conte de Hans Christian Andersen

Grand Claus et petit Claus

 

 Grand Claus est une brute épaisse qui possède quatre chevaux, petit Claus un brave garçon qui n'a qu'un cheval. Mais lorsqu'il laboure, petit Claus ne peut s'empêcher de crier : Hue ! mes quatre chevaux, ce qui indispose Grand Claus. À la troisième altercation, grand Claus prend une hache, tue le cheval de petit Claus qui garde la peau de l'animal pour s'en faire un sac. Petit Claus est ainsi réduit à la misère, au froid, à la faim. Il erre dans la campagne à la recherche d'un abri et découvre une ferme où la table est royalement servie et où la femme du fermier s'apprête à dîner avec le sacristain, en l'absence de son mari (l'adultère est ici évoqué discrètement).

 

Conte de Hans Christian Andersen

Publié à 13:27 par lusile17 Tags : moi femme animaux vie fond mort chevaux devenir riche argent cheval
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Grand Claus et petit Claus

 

Petit Claus demande un abri, mais la fermière, peu disposée à gâcher sa soirée le met à la porte. Petit Claus grimpe alors dans une grange du haut de laquelle il a vue sur la cuisine. Il salive à la vue des bons plats. Mais soudain, on entend le bruit de la charrette du mari de la fermière qui arrive plus tôt que prévu. Vite, la fermière range dans le four les bons plats, dans le placard les bons vins et remplace le togrut par le repas ordinaire et frugal du fermier. Elle enferme également le sacristain dans un coffre.