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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
124619 articles


Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Les oies -cygnes

 

 

La fillette revient... plus de frérot! Affolée, elle court dé-ci, dé-là: person-ne! Elle l'appelle, pleure, se lamente, redoutant la colère des parents... le frère n'a pas répondu! Elle débouche en rase campagne; les oies-cygnes, entrevues un instant, disparaissent par-delà les bois. Ils ont une mauvaise réputation, ces oiseaux malfaisants, ravisseurs d'enfants; la fillette a deviné que ce sont eux qui ont enlevé son frérot et se lance à leur poursuite.

Elle court, elle court et voit un poêle sur son chemin.

- Poêle, poêle, dis-moi où les oies-cygnes se sont enfuies?

- Mange mon pâté de seigle, et je te le dirai.

- Peuh, chez mon père on dédaigne même les pâtés de froment!

Le poêle n'a rien dit. Elle court plus loin et voit un pommier sur son chemin.

- Pommier, pommier, dis-moi où les oies-cygnes se sont enfuies?

- Mange une de mes pommes sauvages, et je te le dirai.

- Peuh, chez mon père on dédaigne même les pommes de jardin!

Elle court plus loin et voit une rivière de lait aux rives de kissiel.

- Rivière de lait, rives de kissiel, où les oies-cygnes se sont-elles enfuies?

- Mange de mon simple kissiel arrosée de lait, et je te le dirai.

- Peuh, chez mon père on dédaigne même la crème fraîche.

Elle aurait longuement battu prés et bois si, par chance, elle n'avait ren-contré un hérisson; elle est tentée de le bousculer, mais craint de se piquer et lui demande:

- Hérisson, hérisson, n'as-tu pas vu où les oies se sont enfuies?

- Par là! -dit-il, montrant la direction.

 

Elle court et voit une cabane sur pattes de poulet, qui tourne, qui vire. Baba-Yaga la sorcière est dedans, face osseuse, jambe glaiseuse; le petit garçon, assis sur un banc, joue avec des pommes d'or.

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Les oies -cygnes

 

 

Sa soeur s'approche en tapinois, le saisit et l'emporte; et les oies-cygnes la poursuivent à tire-d'aile; elles vont la rattraper, les scélérates. Que faire? La rivière de lait coule entre ses rives de kissiel.

- Rivière chérie, cache-moi!

- Mange de mon kissiel.

Rien à faire, la fillette en mange. La rivière la cache sous sa rive, les oies la dépassent. La fillette sort de sa cachette, remercie et court plus loin avec son frérot; mais les oies ont fait demi-tour et arrivent sur elle. Que faire? Malheur! En voici le pommier.

- Pommier, cher pommier, cache-moi!

- Mange une de mes pommes sauvages!

Elle s'empresse de la manger. Le pommier l'enveloppe de sa ramure, la couvre de son feuillage; les oies passent. Elle sort de sa cachette, se remet à courir avec son frérot; mais les oies l'ont aperçue et la poursuivent; elles l'ont presque rejointe, la battent de leurs ailes, il s'en faut de peu qu'elles lui arrachent son frérot! Par bonheur, le poêle est là, sur le chemin.

- Monsieur le poêle, cache-moi!

- Goûte à mon pâté de seigle!

Elle l'engloutit aussitôt et se glisse à l'intérieur du poêle. Les oies volent, volent, cacardent, cacardent et repartent bredouilles. Et la fillette rentre à la maison en hâte, juste avant ses parents, heureusement.

  

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

 

Il était une fois un marchand. En douze ans de mariage, il n'eut qu'une fille, Vassilissa la-très-belle. Sa femme mourut alors que la petite avait huit ans. Sentant approcher sa fin, la mère l'appela, prit une petite poupée cachée sous sa couverture et dit à Vassilissa :

- Écoute mes dernières paroles, obéis à mes der-nières volontés. Je te donne cette poupée avec ma bénédiction maternelle ; garde-la, ne la montre à personne. Si quelque mal t'advient, offre à manger à ta poupée et demande-lui conseil. Elle t'aidera dans le malheur.

La femme du marchand embrassa sa fille et mourut. Le veuf se désola comme il convient, puis songea à se remarier. C'était un homme bon, et il ne manquait pas de prétendantes, mais il choisit une femme plus très jeune, veuve comme lui, avec deux filles de l'âge de la sienne : une bonne ménagère, s'est-il dit, et mère de famille avisée. Il l'épousa donc, mais il se trompa : sa femme n'était pas une bonne mère pour sa Vassilissa. La marâtre et ses filles étaient jalouses de la beauté de Vassilissa. Elles la tourmentaient, l'accablaient de besogne , pour que le vent et le soleil la fas-sent noircir, que le travail la fasse dépérir.

Mais Vassilissa supportait tout sans se plaindre et devenait chaque jour plus belle, chaque jour plus blanche et rose, alors que la marâtre et ses filles qui ne bougeaient pas, ne faisaient rien de leurs dix doigts, maigrissaient de dépit et jaunissaient d'envie.

Elles ne savaient pas que sa poupée aidait Vassilissa. Sans elle, la fillette n'aurait pas pu accomplir tout ce travail. Le soir, quand tout le monde s'endormait, la jeune fille s'enfermait dans son appentis, servait à manger à sa poupée et lui racontait ses malheurs :

- Petite poupée, mange et écoute mes peines ! Triste est la maison de mon père, la méchante marâtre veut ma perte. Dis-moi, qu'est-ce que je dois faire ?

La poupée mangeait, puis elle consolait Vassilissa, la conseillait et, au matin, faisait tout le travail à sa place. Vassilissa se repose à la fraîcheur, cueille des fleurs et, pendant ce temps, le potager est sar-clé, l'eau puisée, les choux arrosés, le feu allumé. La poupée lui indiquait même une herbe contre le bronzage. Et la jeune fille choyait sa poupée, lui gardait les meilleurs morceaux.

Vassilissa grandit et devint une fille à marier. Tous les garçon de la ville demandent la main de Vassilissa, et personne ne regarde les filles de la marâtre. Alors la marâtre se met à haïr Vassilissa encore plus fort et répond aux prétendants :

- Je ne marierai pas la fille cadette avant les aînées !

Et après le départ des garçons, elle bat Vassilissa pour se venger.

Un jour le marchand dut partir en voyage pour longtemps. La marâtre s'en alla habiter une maison à l'orée de la forêt. Dans cette forêt vivait Baba-Yaga, la vieille sor-cière. Elle ne laissait personne approcher de sa maison et croquait les gens comme des poulets. Pour se débarrasser de Vassilissa, sa marâtre l'en-voyait tout le temps dans la forêt - cherche ceci, apporte cela. Mais la jeune fille revenait saine et sauve, sa poupée la guidait, l'éloignait de la mai-son de Baba-Yaga.

L'automne vint. Durant les longues soirées les filles travaillaient : l'une à faire de la dentelle, l'autre à tricoter des bas et Vassilissa à filer le lin. La marâtre leur donna leur tâche pour la nuit et se coucha, ne laissant qu'une chandelle allumée pour les travailleuses. L'une de ses filles fit mine de moucher la chandelle avec une pince et l'éteignit, comme sa mère lui avait ordonné.

- Quel malheur ! L'ouvrage n'est pas terminé et il n'y a pas de feu dans la maison. Il faut aller demander du feu à Baba-Yaga ! Qui va y aller ?

- Pas moi, - dit la dentellière. - Avec mes épingles, j'y vois clair !

- Ni moi, - dit la tricoteuse. - Mes aiguilles brillent, j'y vois bien.

Et toutes les deux s'en prirent à Vassilissa :

- C'est à toi d'aller chercher du feu chez Baba-Yaga !

Et elles la poussèrent hors de la pièce. Vassilissa courut à son appentis, servit le souper à la poupée, lui dit en pleurant :

- Petite poupée, mange et écoute ma peine ! On me dit d'aller chez Baba-Yaga. Elle va me dévorer !

 

- Ne crains rien, - lui répondit la poupée. Prends-moi avec toi et va tranquillement où l'on t'envoie. Tant que je suis là, rien ne peut t'arriver.

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

Vassilissa mit sa poupée dans sa poche, se signa et s'en alla dans la forêt obscure. Elle cheminait depuis quelque temps en tremblant quand un cavalier la dépassa : tout blanc, de blanc vêtu et monté sur un cheval blanc, harnaché de blanc. Aussitôt le ciel devint plus clair.

Elle poursuivit son chemin et vit un autre cavalier : tout rouge, vêtu de rouge et monté sur un cheval rouge, harnaché de rouge. Et le soleil se leva.

Ce n'est qu'au soir tombant que Vassilissa atteignit la clairière où vivait Baba-Yaga. La clôture de sa maison était faite d'ossements, des crânes avec des yeux ornaient cette clôture, comme montants de portail des jambes humaines, pour loquets des bras avec des mains, et en guise de cadenas une bouche avec des dents pointues.

La pauvre jeune fille trembla comme une feuille en voyant ça, quand un cavalier arriva : tout noir, de noir vêtu et monté sur un cheval noir harnaché de noir. Aussitôt la nuit tomba et les yeux des crânes s'allumèrent, si bien qu'on y voyait comme en plein jour. Vassilissa aurait bien voulu se sauver, mais la peur la clouait sur place.

Tout à coup il se fit grand bruit dans la forêt : les branches craquaient, les feuilles crissaient. Et déboucha dans la clairière Baba-Yaga, vieille sor-cière. Elle voyage dans un mortier, le pousse du pilon, efface sa trace du balai. Le mortier s'arrêta devant le portail, Baba-Yaga huma l'air et s'écria:

 

- Ça sent la chair russe par ici ! Qui est-ce ?!

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

Toute tremblante, Vassilissa s'approcha en saluant bas :

- C'est moi, grand-mère. Les filles de ma marâtre m'ont envoyée chez toi, te demander du feu.

- C'est bon, je les connais, - dit Baba-Yaga. Tu vas rester ici et me servir. Si le travail est bien fait, je te donnerai du feu, autrement, je te mangerai !

Baba-Yaga se tourna vers le portail et cria :

- Déverrouillez-vous, cadenas résistants ! Large portail, ouvre-toi !

Le portail s'ouvrit et Baba-Yaga roula dans la cour en sifflotant. Vassilissa la suivit. Et le portail se referma.

Une fois dans la maison, Baba-Yaga s'affala sur un banc et ordonna à Vassilissa :

- Sers-moi à manger tout ce qui est au four ! Et dépêche-toi, j'ai faim !

Vassilissa se mit à la servir. Pâtés et rôtis, tartes et tourtes, jambons et soupes. Elle tira du cellier hydromel et eau-de-vie, bières et vins - de quoi boire et manger pour dix ! Baba-Yaga mangea et but le tout ; elle ne laissa pour Vassilissa qu'un quignon de pain, un peu de soupe et un bout de cochon rôti. Puis elle dit :

- Demain, après mon départ, tu balayeras la cour, nettoieras la maison, prépareras le dîner, rangeras le linge. Après ça, tu prendras dans la huche un boisseau de blé que tu vas trier grain par grain. Et tâche que tout soit bien fait, sinon je te mange !

Elle se coucha et se mit à ronfler. Vassilissa mit devant sa poupée les restes du souper de Baba-Yaga et lui dit en pleurant :

- Petite poupée, mange et écoute ma peine ! Si je ne fais pas tout ce travail, Baba-Yaga va me manger !

- Ne crains rien, Vassilissa, - lui répondit la poupée. - Va dormir tranquille, le matin est plus sage que le soir !

Vassilissa se leva avant l'aube, mais Baba-Yaga était déjà débout. Bientôt les yeux des crânes s'éteignirent. Passa le cavalier blanc et le jour se leva. Baba-Yaga sortit dans la cour et siffla, aussitôt le mortier vint se ranger devant elle, avec le pilon et le balai. Le cavalier rouge passa et le soleil apparut. Baba-Yaga monta dans son équi-page et fila bon train. Elle voyage dans un mortier, le pousse du pilon, efface sa trace du balai...

Restée seule, Vassilissa fit le tour de la maison, admira la richesse et l'abondance en se demandant par quel bout commencer le travail, quand elle vit que tout était déjà fait, la poupée triait les derniers grains de blé. Vassilissa l'embrassa :

- Comment te remercier, ma poupée chérie ! Tu m'as sauvé la vie.

La poupée grimpa dans sa poche en disant :

- Tu n'as plus que le dîner à préparer. Puis repose-toi.

Au soir tombant, Vassilissa mit la table. Bientôt le cavalier noir passa et la nuit tomba. Les yeux des crânes s'étaient allumés, on entendit les branches craquer, les feuilles crisser, c'est Baba-Yaga qui arrivait. Vassilissa sortit à sa rencontre.

- Le travail est-il fait ? - demanda Baba-Yaga.

- Vois par toi-même, grand-mère, - répondit la jeune fille.

Baba-Yaga inspecta tout, regarda partout sans trouver rien à redire. Elle grogna : « Bon, ça peut aller... » puis appela :

- Fidèles serviteurs, mes amis de cour, venez moudre mon blé !

Alors trois paires de bras ont apparu, ont emporté le grain hors de la vue. Baba-Yaga dîna et se coucha en disant :

- Demain, en plus de tout ce que tu as fait aujourd'hui, tu vas trier un boisseau de graines de pavot. De la terre s'y est mêlée, tâche qu'il n'en reste pas trace, sinon je te mange !

Elle se mit vite à ronfler. Vassilissa servit sa pou-pée qui mangea et lui dit comme la veille :

-Va dormir tranquille, tout sera fait, Vassilissa chérie. Le matin est plus sage que le soir !

Le lendemain, Baba-Yaga partit, et Vassilissa avec sa poupée ont fait l'ouvrage en un tournemain. A son retour, Baba-Yaga inspecta tout, regarda dans tous les recoins, ne trouva rien à redire. Elle appela :

- Fidèles serviteurs, mes amis de cour, venez presser l'huile de mes graines de pavot !

Trois paires de bras ont apparu, ont emporté les graines hors de la vue. Baba-Yaga s'attabla pour dîner. Vassilissa la servait en silence et la sorcière grommela :

- Pourquoi ne dis-tu rien ? Tu es là, comme une muette !

- C'est que je n'osais pas, grand-mère ! Mais si tu le permets, je voudrais bien te demander quelque chose.

- Demande ! Mais toute question n'est pas bonne à poser. D'en savoir trop long, on vieillit trop vite !

- Je voudrais que tu m'expliques ce que j'ai vu, grand-mère. En venant chez toi, un cavalier blanc m'a croisée. Qui est-il ?

- C'est mon jour clair, - répondit Baba-Yaga.

- Après ça j'ai vu un cavalier tout rouge, qui est-ce ?

- C'est mon soleil ardent.

- Et puis j'ai vu un cavalier tout noir, qui est-ce ?

 

- C'est ma sombre nuit, - répondit Baba-Yaga. - Tous trois sont mes serviteurs fidèles !

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Publié à 22:01 par lusile17 Tags : vie moi bonne chez femme belle travail heureux argent fille hiver voyage cadeaux amoureux
Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

Vassilissa pensait aux trois paires de bras, mais n'en souffla mot. Baba-Yaga lui dit :

- Eh bien, tu ne me poses plus de questions ?

- J'en sais bien suffisamment pour moi, grand-mère ! Tu l'as dit toi-même - à trop savoir, on vieillit vite.

- C'est bien, - approuva Baba-Yaga. - Tu interroges sur ce que tu as vu dehors, pas sur ce qui se passe dedans. J'entends laver mon linge en famille, et les trop curieux, je les mange ! Et maintenant c'est mon tour de te poser une ques-tion : comment arrives-tu à faire tout le travail que je te donne ?

- La bénédiction maternelle me vient en aide, grand-mère.

- C'est donc ça ? Eh bien, fille bénie, va-t-en, et tout de suite ! Je n'en veux pas, de bénis, chez moi !

Baba-Yaga poussa la jeune fille dehors, mais avant de refermer le portail, elle prit un crâne aux yeux ardents, le mit au bout d'un bâton qu'elle fourra dans la main de Vassilissa :

 

- Voilà du feu pour les filles de ta marâtre, prends-le ! Après tout, c'est pour ça qu'elles t'avaient envoyée chez moi.

Vassilissa partit en courant dans la forêt. Les yeux du crâne éclairaient son chemin et ne s'éteignirent qu'à l'aube. Elle chemina toute la journée et, vers le soir, comme elle approchait de sa mai-son, elle se dit : « Depuis le temps, elles ont sûre-ment trouvé du feu... » et voulut jeter le crâne. Mais une voix en sortit :

- Ne me jette pas, porte-moi chez ta marâtre !

Vassilissa obéit. En arrivant, elle fut bien étonnée de ne pas voir de lumière dans la maison, plus étonnée encore de voir la marâtre et ses filles l'accueillir avec grande joie. Depuis son départ, lui dit-on, pas moyen d'avoir du feu dans la maison. Celui qu'on allume ne prend pas, celui qu'on amène de chez les voisins s'éteint.

- Le tien se gardera mieux, peut-être, - dit la marâtre.

 

Vassilissa apporta le crâne dans la chambre; aussitôt les yeux brûlants se fixèrent sur la marâtre et ses filles, les suivant partout. En vain tentaient-elles de fuir ou de se cacher, les yeux les poursuivaient et avant l'aube il n'en resta que cendres ; seule Vassilissa n'avait aucun mal.

Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Publié à 22:01 par lusile17 Tags : vie moi bonne chez femme belle travail heureux argent fille voyage cadeaux amoureux hiver
Conte Russe d' Alexandre Afanassiev

Vassilissa la trés belle

 

Au matin, Vassilissa enterra le crâne, ferma la maison et s'en alla en ville où une vieille femme la recueillit en attendant le retour de son père. Un jour, Vassilissa dit à la vieille :

- Je m'ennuie à ne rien faire, grand-mère! Achète-moi du beau lin, je vais le filer.

La vieille lui apporta du lin et Vassilissa se mit au travail. Le fil s'étire sous ses mains, fin et solide. Elle eut vite fini de filer, voulut se mettre à tisser, mais aucun métier n'était assez fin pour son fil. C'est encore sa poupée qui l'aida, qui lui fabriqua un beau métier.

Vassilissa se remit à l'ouvrage et à la fin de l'hiver la toile était tissée, si mince, si fine qu'on aurait pu la faire passer par le chas d'une aiguille ! Au printemps on fit blanchir la toile, et Vassilissa dit à la vieille femme :

- Va au marché, grand-mère. Vends cette toile et garde l'argent.

Mais la vieille se récria :

- Tu n'y songes pas, ma fille ! Une telle marchandise je vais la porter chez le tsar.

Elle s'installa devant le palais, commença à aller et venir à côté des fenêtres. Le tsar la remarqua et l'appela :

- Que fais-tu là, bonne vieille ? Que veux-tu ?

- Je t'apporte une denrée rare, comme Votre Majesté n'est pas près d'en voir.

Le tsar fit entrer la vieille et s'émerveilla de la toile :

- Combien en demandes-tu, bonne vieille ?

- Une toile pareille n'a pas de prix ! Nul ne peut l'acheter, le tsar seul peut la porter. Je te l'offre en présent !

Le tsar remercia la vieille qui partit, chargée de cadeaux.

Le tsar donna la toile à ses tailleurs pour qu'ils lui en fassent des chemises. Ces chemises, ils les coupèrent, mais pour ce qui est de les coudre rien à faire ! Ni tailleurs, ni lingères n'osaient oeuvrer une toile aussi fine. Le tsar, impatient, envoya chercher la vieille femme et dit :

- Puisque tu as su tisser la toile, tu sauras coudre mes chemises !

- Cette toile ne sort pas de mes mains. Ma fille adoptive l'a filée et tissée.

- Eh bien, elle n'a qu'à coudre mes chemises !

Quand la vieille lui rapporta l'affaire, Vassilissa sourit :

- Je me doutais bien que c'était travail pour mes mains !

Et elle se mit à coudre ; la douzaine de chemises fut prête en un rien de temps. La vieille les emporta chez le tsar et Vassilissa qui avait son idée, se baigna, se peigna, s'habilla richement et s'installa devant la fenêtre. Peu après elle vit arri-ver un envoyé du tsar qui dit à la vieille :

- Où est cette habile couturière ? Sa Majesté le tsar veut la récompenser de ses mains.

Vassilissa se rendit au palais. Et quand elle entra, quand le tsar la regarda, il en tomba amoureux sur-le-champ :

- Je ne te laisserai pas partir, ma douce beauté ! Sois ma femme !

Le tsar prit par la main Vassilissa la-très-belle, la fit asseoir à ses côtés et on célébra leurs noces sans plus tarder.

Bientôt le père de Vassilissa revint de voyage, il fut tout heureux du bonheur de sa fille et resta vivre près d'elle, la vieille femme demeura aussi avec eux. Et toute sa vie la tsarine Vassilissa porta sa poupée sur elle, dans sa poche.

Conte Russe

Conte Russe

Baba-Yaga 

 

Dans la maisonnette d'un village vivait une petite fille qui n'avait plus de maman. Son père, qui était déjà assez vieux, se remaria; mais il ne sut pas bien choisir. Sa nouvelle femme n'était pas une vraie maman, c'était une marâtre. Elle détestait la petite fille et la traitait mal. "Comment faire pour m'en débarrasser ?" - songeait la marâtre.

Un jour que son mari s'était rendu au marché vendre du blé, elle dit à la petite fille :

- Va chez ma soeur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise.

La petite fille mit son joli fichu rouge et partit. En route, comme elle était maligne, elle se dit : "J'ai une gentille tante, c'est vrai, mais qui n'est pas la soeur de ma marâtre : c'est la soeur de ma vraie maman. J'irai d'abord lui demander conseil."

Sa tante la reçut avec beaucoup de plaisir.

- Tante, dit la petite fille, la femme de mon papa m'a envoyée chez sa soeur lui demander une aiguille et du fil pour me coudre une chemise. Mais d'abord, je suis venue te demander, à toi, un bon conseil.

- Tu as eu raison. La soeur de ta marâtre n'est autre que Baba-Yaga, la cruelle ogresse ! Mais écoute-moi : il y a chez Baba-Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux, noue-le d'un ruban. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets-lui de l'huile sur les gonds. Des chiens voudront te dévorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon.

- Merci bien, ma tante, répondit la petite fille.

Elle marcha longtemps puis arriva enfin à la maison de Baba-Yaga. 

Baba-Yaga était en train de tisser.

- Bonjour, ma tante.

- Bonjour, ma nièce.

- Ma mère m'envoie te demander une aiguille et du fil pour qu'elle me couse une chemise.

- Bon, je m'en vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc. En attendant assieds-toi à ma place et tisse.

La petite fille se mit au métier. Elle était bien contente. Soudain, elle entendit Baba-Yaga dire à sa servante dans la cour :

- Chauffe le bain et lave ma nièce soigneusement. Je veux la manger au dîner.

La petite fille trembla de peur. Elle vit la servante entrer et apporter des bûches et des fagots et de pleins seaux d'eau. Alors elle fit un grand effort pour prendre une voix aimable et gaie et elle dit à la servante :

- Eh ! ma bonne, fends moins de bois et pour apporter l'eau, sers-toi plutôt d'une passoire !

Et elle donna son fichu à la servante.

La petite fille regardait autour d'elle de tous les côtés. Le feu commençait à flamber dans la cheminée. Il avait beau être un feu d'ogresse, sa flamme était vive et claire. Et l'eau commençait à chanter dans le chaudron ; et bien que ce fût une eau d'ogresse, elle chantait une jolie chanson. Mais Baba-Yaga s'impatientait. De la cour, elle demanda :

- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?

 

- Je tisse, ma tante, je tisse

Conte Russe

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Baba-Yaga 

 

 

Sans faire de bruit, la petite fille se lève, va à la porte... Mais le chat est là, maigre, noir, et effrayant ! De ses yeux verts il regarde les yeux bleus de la petite fille. Et déjà il sort ses griffes pour les lui crever.

Mais elle lui donne un morceau de jambon cru et lui demande doucement :

- Dis-moi, je t'en prie, comment je peux échapper à Baba-Yaga ?

Le chat mange d'abord tout le morceau de jambon, puis il lisse ses moustaches et répond :

- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre en courant. Colle l'oreille contre la terre. Si tu l'entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore l'oreille contre la terre, et quand tu l'entendras sur la route, jette le peigne et tu verras

 

La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et s'enfuit. Mais à peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, tout prêts à la dévorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.

Ensuite, c'est la grosse barrière qui grinça et qui voulut se refermer pour l'empêcher de sortir de l'enclos ; mais la petite maligne lui versa toute une burette d'huile sur les gonds et la barrière s'ouvrit largement pour la laisser passer. Sur le chemin, le bouleau siffla et s'agita pour lui fouetter les yeux ; mais elle le noua d'un ruban rouge ; et voilà que le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut.

Pendant ce temps, le chat s'était mis à tisser. De la cour, Baba-Yaga demanda encore une fois :

- Tu tisses, ma nièce ? Tu tisses, ma chérie ?

- Je tisse, ma vieille tante, je tisse, - répondit le chat d'une grosse voix.

Furieuse, Baba-Yaga se précipita dans la maison. Plus de petite fille !

Elle rossa le chat et cria :

- Pourquoi ne lui as-tu pas crevé les yeux, traître ?

- Eh ! - dit le chat, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais donné le plus petit os, tandis qu'elle m'a donné du jambon !

Baba-Yaga rossa les chiens.

- Eh ! - dirent les chiens, - voilà longtemps que nous sommes à ton service, et nous as-tu seulement jeté une vieille croûte ? Tandis qu'elle nous a donné du pain tendre !

Baba-Yaga secoua la barrière.

- Eh ! - dit la barrière, - voilà longtemps que je suis à ton service et tu ne m'as jamais mis une seule goutte d'huile sur les gonds, tandis qu'elle m'en a versé une pleine burette !

Baba-Yaga s'en prend au bouleau.

- Eh ! - dit le bouleau, - voilà longtemps que je suis à ton service, et tu ne m'as jamais décoré d'un fil, tandis qu'elle m'a paré d'un beau ruban de soie !

- Et moi, - dit la servante, - à qui pourtant on ne demandait rien, et moi, depuis le temps que je suis à ton service, je n'ai jamais reçu de toi ne serait-ce qu'une loque, tandis qu'elle m'a fait cadeau d'un joli fichu rouge !

 

Baba-Yaga - jambe osseuse - sauta dans un mortier, et jouant du pilon, effaçant ses traces avec son balai, elle s'élança à travers la campagne. La petite fille colle son oreille contre la terre : elle entend que Baba-Yaga approche. Alors elle jette la serviette, et voilà que la serviette se transforme en une large rivière !

Conte Russe d'Alexandre Afanassiev

Conte Russe d'Alexandre Afanassiev

Le Tsar des mers et Vassilissa la sage

 

 

Dans un certain pays, dans un certain royaume il était un tsar et une tsarine qui n'avaient pas d'enfants. Le tsar part pour les pays étrangers, va d'un royaume à l'autre, et son absence se prolonge; la tsarine, entre-temps, met au monde un fils, le petit Ivan-tsarévitch, sans que son époux le sache. Sur le chemin du retour, aux abords de son pays, le tsar est surpris par une chaleur torride. Dévoré de soif, il rêve d'eau claire! Il promène son regard à la ronde et voit un grand lac dans le voisinage; il s'y dirige, met pied à terre, se couche à plat ventre et boitl'eau fraîche. Comme il est là, sans méfiance, le tsar des mers le saisit par la barbe.

- Lâche-moi, - supplie le tsar.

- Je te tiens, toi, qui oses boire sans ma permission!

- Relâche-moi, je te paierai n'importe quelle rançon!

- Donne-moi ce que tu ignores avoir au palais.

Le tsar se demande ce que cela pourrait bien être. Il croit savoir tout ce qu'il a et accepte le marché. Ne se sentant plus retenu par la barbe, il se relève, monte en selle et s'en retourne chez lui.

La tsarine, radieuse, l'accueille avec leur fils; le tsar, apprenant la naissance du prince, pleure à chaudes larmes. Il raconte sa mésaventure à la tsarine, qui mêle ses larmes aux siennes; mais ils n'y peuvent rien... Le prince grandit, grandit à vue d'oeil, et le voilà déjà grand.

- Quoi qu'il en coûte, - songe le tsar, - la séparation est inévitable!

Il prend son fils par la main et le conduit au bord du lac.

- Cherche mon anneau par ici, je l'ai perdu hier.

Puis il s'en retourne au palais, laissant Ivan-tsarévitch seul.

Le prince se met à chercher l'anneau, il longe la grève, et voici qu'une petite vieille vient à sa rencontre.

- Où vas-tu, Ivan-tsarévitch?

- Laisse-moi donc tranquille, tu m'agaces, vieille sorcière! Je suis assez ennuyé comme ça!.

- Bon, comme tu voudras!

Et la vieille s'éloigne. Quant au prince, il regrette son humeur:

- Pourquoi l'ai-je rudoyée? Mieux vaut la rappeler; les gens âgés sont malins et avisés. Peut-être saura-t-elle me conseiller.

Il hèle donc la vieille:

- Reviens, grand-mère, et pardonne-moi ma sottise! J'ai parlé par dépit: mon père m'a ordonné de retrouver son anneau et je le cherche, mais en vain!

- Ce n'est pas à cause de l'anneau que tu es là; ton père t'a cédé au tsar des mers, qui sortira du lac tout à l'heure pour t'emmener dans son royaume sous-marin.

Le prince fond en larmes.

- Ne te désole pas, Ivan-tsarévitch. La chance te sourira à ton heure; tu n'as qu'à m'écouter. Cache-toi derrière ce groseiller et ne bouge plus. Douze colombes arriveront, qui sont autant de belles jeunes filles, puis il en viendra une treizième; pendant qu'elles se baigneront dans le lac, emporte la chemise de la dernière et ne la lui rends qu'après qu'elle t'aura donné sa bague. Si tu échoues, tu es perdu: le palais du tsar des mers est entouré d'une haute palissade de trois lieues, dont chaque pieu porte un crâne humain; un seul est inoccupé, prends garde de ne pas le couronner!

Le prince remercie la vieille, se tapit derrière le groseiller et attend les événements.

Arrivent les douze colombes; elles s'abattent sur le sol et se changent en jeunes filles d'une beauté inouïe, indescriptible, inimaginable, toutes, tant qu'elles sont! Elles se dévêtent et entrent dans l'eau; elles batifolent, barbotent, avec des rires et des chansons. Une treizième colombe arrive à son tour; elle s'abat sur le sol et se change en belle jeune fille, ôte sa chemise et va se baigner; elle est encore plus accorte, plus belle que les autres! Le prince, ensorcelé, n'en finit plus de l'admirer; puis il se ressouvient des instructions de la vieille, s'approche en tapinois et prend la chemise.

La belle sort de l'eau... plus de chemise, elle a disparu. Toutes s'empressent de la chercher, mais elles ont beau s'activer, la chemise demeure introuvable.

- Ne cherchez pas, mes soeurs chéries! Retournez chez nous; c'est ma faute, à moi seule de répondre de mon inattention.

Les autres jeunes filles s'abattent sur le sol, redeviennent colombes et s'envolent. Celle qui est restée promène un regard à la ronde et dit:

- Qui que tu sois, ravisseur de ma chemise, montre-toi; si tu es vieux, tu seras mon bon père; si tu es entre deux âges, tu seras mon cher frère; si tu es jeune comme moi, tu seras mon bien-aimé!

A peine a-t-elle achevé de parler que Ivan-tsarévitch se présente. Elle lui donne une bague en or et dit:

- Oh, Ivan-tsarévitch! Tu as bien tardé! Le tsar des mers est fâché contre toi. Voici le chemin du royaume sous-marin; suis-le sans crainte! Tu m'y reverras, car je suis la fille du tsar des mers, Vassilissa la Sage.

Elle redevient colombe et quitte le prince. Et lui, il prend le chemin du royaume sous-marin. Là il voit la même lumière que sur terre ferme; des champs, des prés, des bocages verdoyants, un soleil caressant. Il arrive auprès du tsar des mers qui gronde:

- Pourquoi as-tu tardé à ce point? En punition, je t'impose une corvée: j'ai deux mille arpents de terre inculte, toute en combes, en ravines, en pierraille! Que dans la nuit elle soit nivelée et ensemencée de seigle qui, au petit matin, aura poussé assez haut pour dissimuler une corneille. Sinon, tu auras la tête tranchée! 

Ivan-tsarévitch se retire en pleurant à chaudes larmes. Vassilissa la Sage qui l'a vu d'une fenêtre de son palais, l'interpelle:

- Bonjour, mon prince! Pourquoi pleures-tu?

- Comment ne pas pleurer? - répond-il. - Le tsar des mers m'ordonne de niveler, dans la nuit, un terrain raviné et pierreux et d'y semer du seigle qui, au petit matin, aura suffisamment poussé pour dissimuler une corneille.

- Ce n'est pas encore le vrai malheur. Dors en paix; la nuit porte conseil, tout sera fait!

Le prince une fois couché, Vassilissa sort sur le perron et crie d'une voix forte:

- Ohé, mes fidèles serviteurs! Nivelez les ravines profondes, enlevez la pierraille, semez du seigle abondant qui aura mûri au matin.

Ivan-tsarévitch, réveillé à l'aube, voit le travail accompli: plus de combes ni de ravines, le terrain est parfaitement uni et du seigle y resplendit, assez haut pour dissimuler une corneille. Il s'en va rendre compte au tsar des mers.

- Je te remercie, - lui répond le tsar, - de t'être acquitté de cette tâche. Mais en voici une autre: j'ai trois cents meules de bon froment, de trois cents moyettes chacune; bats-le pour demain jusqu'au dernier grain, sans défaire meules ni moyettes. Sinon, tu auras la tête tranchée!

- A vos ordres, Votre Majesté! - répond Ivan-tsarévitch. Et il retraverse la cour en pleurant.

- Pourquoi pleures-tu? - lui demande Vassilissa la Sage.

- Comment ne pas pleurer? Le tsar m'ordonne de battre dans la nuit toutes ses meules, sans perdre un grain et sans défaire meules ni moyettes.

- Ce n'est pas encore le vrai malheur! Dors en paix; la nuit porte conseil.

Le prince une fois couché, Vassilissa sort sur le perron et crie d'une voix forte:

- Ohé, mes fourmis diligentes! Venez toutes, tant que vous êtes, et séparez un par un le grain des meules de mon père.

Au matin, le tsar des mers mande le prince:

- As-tu accompli ta tâche?

- Oui, Votre Majesté!

- Allons voir.

Arrivés sur l'aire, ils y trouvent les meules intactes. Entrés dans les granges, ils les trouvent remplies de grain.

- Merci, mon brave! - dit le tsar des mers. - Fais-moi donc une église entièrement en cire pour demain matin: ce sera là ta dernière tâche.

Le prince retraverse de nouveau la cour en pleurant.

- Pourquoi pleures-tu? - demande Vassilissa du haut de son palais.

- Comment ne pas pleurer? Le tsar des mers m'ordonne de faire, dans la nuit, une église entièrement en cire.

- Bah, ce n'est pas encore le vrai malheur. Va dormir; la nuit porte conseil.

Le prince une fois couché, Vassilissa la Sage sort sur le perron et crie d'une voix forte:

- Ohé, mes abeilles laborieuses! Venez toutes, tant que vous êtes, et modelez une sainte église en cire pour le lendemain matin.

Ivan-tsarévitch, à son réveil, aperçoit une église entièrement en cire et s'en va rendre compte au tsar des mers.

 

- Je te remercie, Ivan-tsarévitch! Tu es le plus habile des serviteurs que j'aie jamais eus. En récompense, je te nomme mon héritier, protecteur du royaume des eaux; prends pour femme l'une de mes treize filles, à ton choix.