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Date de création : 13.04.2009
Dernière mise à jour : 15.10.2017
124619 articles


Jean de la Fontaine

Publié à 10:58 par lusile17
Jean de la Fontaine

Jean de la Fontaine

 

C'est en 1668, le 31 mars que Jean de la Fontaine fait paraitre son premier ouvrage : « Les Fables Choisies ». Ce recueil contient 124 fables réparties en 6 livres. Dédié au Dauphin, il obtient un succès éclatant. Jean de la Fontaine est alors agé de 47 ans !
Il publiera ensuite régulièrement de nouvelles fables jusqu'à l'age de 72 ans. Son dernier recueil parait en 1693, le 1er septembre. Il reprend des publications antérieures et dix fables inédites.
Sa dernière fable, « Le Juge arbitre, l'Hospitalier, et le Solitaire » s'achève non par une morale mais par une sorte d'exhortation à tous les hommes et en particulier aux grands de ce monde :

Magistrats, Princes et Ministres,
Vous que doivent troubler mille accidents sinistres,
Que le malheur abat, que le bonheur corrompt,
Vous ne vous voyez point, vous ne voyez personne.

Quelle phrase fabuleuse pour signifier aux grands de ce monde que leur puissance, leur fortune et même leur bonheur les poussent à se perdre.

Et que dire de ces ultimes vers :

Cette leçon sera la fin de ces Ouvrages :
Puisse-t-elle être utile aux siècles à venir !
Je la présente aux Rois, je la propose aux Sages :
Par où saurais-je mieux finir ?

Jean de la Fontaine

Publié à 10:42 par lusile17 Tags : roman travail amis mort enfant voiture poème
Jean de la Fontaine

Jean de la Fontaine est né à Chateau-Thierry le 8 juillet 1621.

En fait, il serait né le 7 ou le 8 juillet mais, étant de constitution fragile, il fut immédiatement baptisé. La date certaine est donc celle de son baptème, soit le 8 Juillet 1621.

Son père était maître des Eaux et Forêts et Capitaine des Chasses. Sa mère, née Françoise Pidoux, était originaire de Coulommiers dans le Poitou.

Jean étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième. Il y apprit surtout le latin, mais, soit par négligence, soit par paresse, ne s'intéressa pas au grec. Il le regrettera plus tard quand il aura besoin de certains textes anciens dont il ne pourra lire que les traductions latines.

En 1641, il entre à l'Oratoire, rue St Honoré, à Paris. Mais la vie monacale ne l'intéresse pas plus que le travail scolaire. Dans cette école, il apprécie surtout le calme et la tranquillité qui lui permettent de s'adonner à la lecture, son passe-temps favori. Malheureusement pour ses maîtres, ses lectures n'étaient pas celles prônées par l'Oratoire. Il quitte cet établissement 18 mois plus tard.

Il se remet alors à ses études de droit et décroche, en 1649, un diplôme d'avocat au parlement de Paris. Entre temps, en 1647, son père le marie à Marie Héricart, alors âgée de 14 ans (1647). Mais ce mariage de complaisance n'est pas un mariage heureux. Et malgré la naissance d'une enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon mari, ni un bon père.

En 1652, La Fontaine reprend la charge paternelle de Maître des Eaux et Forêts. Il tente du mieux qu'il peut d'exercer cette lourde tâche. On retrouve sa signature jusqu'en 1671 sur certains écrits du canton de Château-Thierry. En 1672, il vend l'intégralité de cette charge.

Lorsque le travail lui en laisse le temps, il monte à Paris rencontrer ses amis. Là, il se mêle aux sociétés précieuses et surtout libertines de l'époque. Il y rencontre Maucroix son ami d'enfance, Furetière, les frères Tallemant, Antoine de la Sablière. Sa vocation poétique s'éveille de plus en plus. Il passe de longues heures à lire Malherbe mais admire aussi les écrits de Benserade et Voiture, Rabelais et Boccace. Il traduit l'Eunuque de Térence (1654), compose une comédie Clymène vers 1659, et un poème: Adonis qu'il offrit à Nicolas Fouquet, alors surintendant des finances.

Il entre à cette époque au service de Fouquet. Il lui dédie «le Songe de Vaux», ainsi qu'une trentaine de poèmes prévus par contrat. Au moment de la chute de Fouquet, La Fontaine reste son plus fidèle défenseur. Il écrit à cette occasion «l'ode au roi» et surtout l'admirable «Élégie aux nymphes de Vaux». Cette fidélité à Fouquet lui valut rapidement la haine de Colbert, puis celle de Louis XIV lui-même.

Peu après, il se lie intimement avec Molière, Boileau et Racine et écrit «les amours de Psyché et Cupidon», charmant roman en prose entremêlé de vers(1669). Après Fouquet, il fut le protégé de la Duchesse de Bouillon et de la Duchesse d'Orléans. En 1673, c'est Madame de la Sablière qui le recueille et après la mort de celle-ci en 1693, Madame Hervart.

Jean de la Fontaine

Publié à 10:35 par lusile17 Tags : image belle amitié travail art
Jean de la Fontaine

Jean de la Fontaine

 

En 1684, il est élu, non sans mal à l'Académie, au fauteuil de Colbert. Il est un excellent académicien, régulièrement présent aux séances. Dans la Querelle des Anciens et des Modernes, il se range résolument dans le clan des anciens qu'il défend avec acharnement. A l'Académie, il retrouve Boileau, Perrault, Furetière.

La vieillesse et la maladie amenèrent sa conversion (1692). Il est obligé de renier ses écrits licencieux. Il meurt en 1695.

Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est essayé dans tous les genres. Il faut citer Philémon et Baucis en 1685, et particulièrement les épîtres dans lesquelles il excelle: «épître à Huet», «Discours à Madame de la Sablière».

Il a laissé une énorme correspondance, notamment des lettres à Madame de La Fontaine (1663) écrites lors de son exil volontaire dans le Limousin, mais aussi une importante série de lettres à son oncle Jannard et à son ami Maucroix.

Ses contes sont divisés en cinq livres publiés en 1664, 1665, 1666, 1668, 1671, 1674 et 1682. Ecrits pour la Duchesse de Bouillon, ils empruntent leurs sujets à Boccace, à l'Arioste et aux nouvellistes italiens.

Ses fables, au nombre de 243 restent son chef d'oeuvre. Certains considèrent la Fontaine comme un copieur qui n'a rien inventé, mais il est certain que sans sa contribution, les noms d'Esope et de Phèdre, entre autres, n'auraient pas le retentissement qu'ils ont maintenant. La Fontaine s'est peut-être inspiré de ces fables anciennes, mais il les a considérablement améliorées et écrites dans une langue belle et simple. La fable n'est plus la sèche démonstration d'une morale. C'est un court récit à l'intrigue rapide et vive. La souplesse et le naturel du style sont en réalité le fruit d'un grand travail où le poète a manifesté sa parfaite maitrise de la langue et du vers.

Sensuel et aimant les chastes bergeries, volage et célébrant la fidélité, courtisan mais ayant le culte de l'amitié, sa vie est l'image même de la variété de son oeuvre, qui unit en une harmonie parfaite : l'art et le naturel.

Jean de la Fontaine

Publié à 01:50 par lusile17 Tags : roman mort fond chez homme animaux amis
 Jean de la Fontaine

                                                   Jean de la Fontaine

 

Après des études de théologie, puis de droit, Jean de La Fontaine revient à Château-Thierry comme maître des eaux et forêts. En 1664, il entre au service de la duchesse d'Orléans et à la mort de celle-ci, il trouve asile chez Mme de la Sablière. Il fut un des nombreux amis artistes et protégés de Nicolas Fouquet, qui fit construire le château de Vaux-le-Vicomte, et l'aida à choisir sa carrière de poète. Jean de La Fontaine lui écrivit un plaidoyer Elégie aux Nymphes de Vaux, au moment de sa chute en 1661, quand Fouquet fut arrêté par Louis XIV pour avoir eut l'audace d'organiser une fête plus somptueuse que les réceptions royales dans son château de Vaux-le-Vicomte. Il fut également le protégé de M. et Mme d'Hervart.

Ses Fables sont des chefs-d'œuvre de la littérature française. La plupart mettent en scène des animaux de la vie quotidienne et sont inspirées d'Ésope, Horace (le Rat des villes et le rat des champs), Abstémius et surtout Phèdre, ainsi que du Panchatantra et Pilpay indien. Sans effort apparent d'analyse, La Fontaine découvre le fond des âmes avec une finesse malicieuse et un sens sûr de la comédie. Il ne s'est pas donné le droit de prêcher les grands sentiments ; juste quelques conseils pour rendre l'homme plus raisonnable et plus heureux.
En dehors des Fables, La Fontaine est un conteur. Ses Contes et nouvelles sont inspirés par l'Arioste, Boccace, François Rabelais et Marguerite de Navarre. Il est également, l'auteur de "Contes Galants" (libertins), autre facette de son talent, adaptés au cinéma par José Bénazéraf. Dans la querelle des anciens et des modernes au XVIIème siècle, La Fontaine se présente comme un Ancien, défendant la littérature grecque et latine. En 1683, il devint membre de l'Académie française. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.
En 1838 Grandville illustre ses fables. Gustave Doré le fait en 1867. Benjamin Rabier le fera au début du XXe siècle.

Fable de La Fontaine

Publié à 01:38 par lusile17 Tags : histoire livre voyage animal
Fable de La Fontaine

Les deux Chèvres

 

Dès que les chèvres ont brouté,
          Certain esprit de liberté
Leur fait chercher fortune : elles vont en voyage
          Vers les endroits du pâturage
          Les moins fréquentés des humains:
Là, s'il est quelque lieu sans route et sans chemins,
Un rocher, quelque mont pendant en précipices,
C'est où ces dames vont promener leurs caprices.
Rien ne peut arrêter cet animal grimpant.
          Deux chèvres donc s'émancipant,
          Toutes deux ayant patte blanche, .
Quittèrent les bas prés, chacune de sa part.
L'une vers l'autre allait pour quelque bon hasard.
Un ruisseau se rencontre, et pour pont une planche.
Deux belettes à peine auraient passé de front
                     Sur ce pont?
D'ailleurs, l'onde rapide et le ruisseau profond
Devaient faire trembler de peur ces amazones.
Malgré tant de dangers, l'une de ces personnes
Pose un pied sur la planche, et l'autre en fait autant.
Je m'imagine voir, avec Louis le Grand,
          Philippe Quatre qui s'avance
          Dans l'île de la Conférence.
          Ainsi s'avançaient pas à pas,
          Nez à nez, nos aventurières,
          Qui, toutes deux étant fort fières,
Vers le milieu du pont ne se voulurent pas
L'une à l'autre céder. Elles avaient la gloire
De compter dans leur race, à ce que dit l'histoire,
L'une, certaine chèvre, au mérite sans pair,
Dont Polyphème fit présent à Galatée;
          Et l'autre, la chèvre Amalthée,
          Par qui fut nourri Jupiter.
Faute de reculer, leur chute fut commune.
          Toutes deux tombèrent dans l'eau.

          Cet accident n'est pas nouveau
          Dans le chemin de la Fortune

 

Jean de La Fontaine, Fable IV,Livre XII.

 

Fable de La Fontaine

Publié à 01:31 par lusile17 Tags : livre homme argent
Fable de La Fontaine

Le Fou et le Sage

 

Certain fou poursuivait à coups de pierre un sage.
Le sage se retourne, et lui dit: « Mon ami,
C'est fort bien fait à toi, reçois cet écu-ci:
Tu fatigues assez pour gagner davantage.
Toute peine, dit-on, est digne de loyer.
Vois cet homme qui passe, il a de quoi payer;
Adresse-lui tes dons, ils auront leur salaire. »
Amorcé par le gain, notre fou s'en va faire
          Même insulte à l'autre bourgeois.
On ne le paya pas en argent cette fois.
Maint estafier accourt: on vous happe notre homme,
          On vous l'échine, on vous l'assomme.

Auprès des rois il est de pareils fous :
A vos dépens ils font rire le maîttre.

          Pour réprimer leur babil, irez-vous
          Les maltraiter? Vous n'êtes pas peut-être
          Assez puissant. Il faut les engager
          A s'adresser à qui peut se venger.

 

Jean de La Fontaine, Fable XXII, Livre XII.

Fable de La Fontaine

Publié à 01:18 par lusile17 Tags : animal roman animaux chat livre
 Fable de La Fontaine

Le cochet,le chat et le souriceau

 

Un souriceau tout jeune, et qui n'avait rien vu,
          Fut presque pris au dépourvu.
Voici comme il conta l'aventure à sa mère :
« J'avais franchi les monts qui bornent cet État
          Et trottais comme un jeune rat
          Qui cherche à se donner carrière,
Lorsque deux animaux m'ont arrêté les yeux:
          L'un doux, bénin et gracieux,
Et l'autre turbulent et plein d'inquiétude ;
          Il a la voix perçante et rude, .
          Sur la tête un morceau de chair,
Une sorte de bras dont il s'élève en l'air
          Comme pour prendre sa volée,
          La queue en panache étalée. »
Or c'était un cochet dont notre souriceau
          Fit à sa mère le tableau,
Comme d'un animal venu de l'Amérique.
Il se battait, dit-il, les flancs avec ses bras,
          Faisant tel bruit et tel fracas,
Que moi, qui, grâce aux dieux, de courage me pique,
          En ai pris la fuite de peur,
          Le maudissant de très bon cœur.
          Sans lui j'aurais fait connaissance
Avec cet animal qui m'a semblé si doux:
          Il est velouté comme nous,
Marqueté, longue queue, une humble contenance,
Un modeste regard, et pourtant l'œil luisant.
          Je le crois fort sympathisant
Avec Messieurs les rats; car il a des oreilles
          En figure aux nôtres pareilles.
Je l'allais aborder, quand d'un son plein d'éclat
          L'autre m'a fait prendre la fuite.
- Mon fils, dit la souris, ce doucet est un chat,
          Qui, sous son minois hypocrite,
          Contre toute ta parenté
          D'un malin vouloir est porté.
          L'autre animal, tout au contraire,
          Bien éloigné de nous mal faire,
Servira quelque jour peut-être à nos repas.
Quant au chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine.
          Garde-toi, tant que tu vivras,
          De juger des gens sur la mine. » 

 

  Jean de La Fontaine, Fable V, Livre VI.

   
 

Fable de La Fontaine

Publié à 01:06 par lusile17 Tags : livre
Fable de La Fontaine

Les Grenouilles qui demandent un Roi

 

Les grenouilles se lassant
          De l'état démocratique,
          Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
          Que la gent marécageuse,
          Gent fort sotte et fort peureuse,
          S'allas cacher sous les eaux,
          Dans les joncs, dans les roseaux,
          Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
          Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
          Qui, de 1e voir s'aventurant,
          Osa bien quitter sa tanière.
          Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
          Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
     Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
« Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue. »
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
          Qui les croque, qui les tue,
          Qui les gobe à son plaisir;
          Et grenouilles de se plaindre,
Et Jupin de leur dire: « Eh quoi? votre désir
          A ses lois croit-il nous astreindre?
          Vous avez dû premièrement
          Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
          De celui-ci contentez-vous,
          De peur d'en rencontrer un pire. »   

 

 Les Grenouilles qui demandent un Roi Fable de Jean de la Fontaine illustrée par Gustave Doré

 

Jean de La Fontaine, Fable IV, Livre III.

 

 

Fable de La Fontaine

Publié à 00:48 par lusile17 Tags : bonne belle livre
Fable de La Fontaine

 Le rat et l'huître

 

Un rat, hôte d'un champ, rat de peu de cervelle,
Des lares paternels un jour se trouva soûl.
Il laisse là le champ, le grain et la javelle,
Va courir le pays, abandonne son trou.
          Sitôt qu'il fut hors de la case :
« Que le monde, dit-il, est grand et spacieux!
Voilà les Apennins, et voici le Caucase. »
La moindre taupinée était mont à ses yeux.
Au bout de quelques jours, le voyageur arrive
En un certain canton où Téthys sur la rive
Avait laissé mainte huître: et notre rat d'abord
Crut voir, en les voyant, des vaisseaux de haut bord.
« Certes, dit-il, mon père était un pauvre sire.
Il n'osait voyager, craintif au dernier point.
Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire;
J'ai passé les déserts, mais nous n'y bûmes point. »
D'un certain magister le rat tenait ces choses,
          Et les disait à travers champs,
N'étant pas de ces rats qui, les livres rongeants,
          Se font savants jusques aux dents.
          Parmi tant d'huîtres toutes closes,
Une s'était ouverte, et, bâillant au soleil,
          Par un doux zéphyr réjouie,
Humait l'air, respirait, était épanouie,
Blanche, grasse, et d'un goût, à la voir, nompareil.
D'aussi loin que le rat voit cette huître qui bâille:
« Qu'aperçois-je? dit-il, c'est quelque victuaille;
Et, si je ne me trompe à la couleur du mets,
Je dois faire aujourd'hui bonne chère, ou jamais.
Là-dessus, maître rat, plein de belle espérance,
Approche de l'écaille, allonge un peu le cou,
Se sent pris comme aux lacs, car l'huître tout d'un coup'
Se referme : et voilà ce que fait l'ignorance.

Cette fable contient plus d'un enseignement:
          Nous y voyons premièrement
Que ceux qui n'ont du monde aucune expérience
Sont, aux moindres objets, frappés d'étonnement.
         

 

 Et puis nous y pouvons apprendre 
 Que tel est pris qui croyait prendre

Le Rat et l'huître, Grandville

Jean de La Fontaine, Fable IX, Livre VIII.

Fable de La Fontaine

Publié à 00:36 par lusile17 Tags : bonne nature livre chien
Fable de La Fontaine

L'Ane et le chien 

 

Il se faut entraider, c'est la loi de nature.
          L'âne un jour pourtant s'en moqua:
          Et ne sais comme il y manqua;
          Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du chien,
          Gravement, sans songer à rien,
          Tous deux suivis d'un commun maître,
Ce maître s'endormit: l'âne se mit à paître.
          Il était alors dans un pré
          Dont l'herbe était fort à son gré.
Point de chardons pourtant; il s'en passa pour l'heure.
Il ne faut pas toujours être si délicat,
          Et faute de servir ce plat,
          Rarement un festin demeure.
          Notre baudet s'en sut enfin
Passer pour cette fois. Le chien, mourant de faim,
Lui dit: «Cher compagnon, baisse-toi, je te prie:
Je prendrai mon dîné dans le panier au pain. »
Point de réponse, mot : le roussin d'Arcadie
          Craignit qu'en perdant un moment
          Il ne perdît un coup de dent.
          Il fit longtemps la sourde oreille :
Enfin il répondit: « Ami, je te conseille
D'attendre que ton maître ait fini son sommeil
Car il te donnera, sans faute, à son réveil,
          Ta portion accoutumée :
          Il ne saurait tarder beaucoup. »
          Sur ses entrefaites, un loup
Sort du bois, et s'en vient: autre bête affamée.
L'âne appelle aussitôt le chien à son secours.
Le chien ne bouge, et dit: « Ami, je te conseille
De fuir, en attendant que ton maître s'éveille;
Il ne saurait tarder: détale vite, et cours.
Que si ce loup t'atteint, casse-lui la mâchoire:
On t'a ferré de neuf; et, si tu me veux croire,
Tu l'étendras tout plat. » Pendant ce beau discours,
Seigneur loup étrangla le baudet sans remède.

         

Je conclus qu'il faut qu'on s'entraide.

 

l'âne et le chien

Jean de La Fontaine, Fable XVII, Livre VIII.