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Les autorités sud-africaines n’avaient donné, ce lundi matin à 6 h, aucune nouvelle de Nelson Mandela depuis la veille au soir, lorsque la présidence a admis que son état était « critique ».

Toute la nuit, les radios et télévisions d’information ont passé en boucle le communiqué de la présidence, le plus alarmant jamais diffusé sur l’état de santé du héros de la lutte contre l’apartheid, âgé de 94 ans.

« L’état de l’ancien président Nelson Mandela, qui est toujours à l’hôpital à Pretoria, est devenu critique », a écrit la présidence, appelant « la nation et le monde à prier pour lui ».

L’entrée de l’hôpital gardée

Autour de l’hôpital, la nuit a été très calme. La grille de l’établissement est fermée, l’entrée est gardée par deux vigiles.

À l’intérieur de l’enceinte, des policiers sont en faction. À l’extérieur, quelques dizaines de journalistes et d’équipes de télévision ont bravé le froid de l’hiver austral, mais aucun indice n’a filtré. Des véhicules de police patrouillent dans le quartier.

Dimanche soir, le président Jacob Zuma, le vice-président de l’ANC - le parti au pouvoir - Cyril Ramaphosa et Graça Machel, l’épouse de M. Mandela, se sont rencontrés à l’hôpital pour discuter de la situation.

Mandela ne réagirait plus

A Washington, la Maison Blanche a déclaré dimanche que « ses pensées et ses prières vont vers Nelson Mandela », alors que le président Obama prépare une tournée en Afrique notamment en Afrique du Sud.

Selon la chaîne de télévision américaine CBS, qui répète que Nelson Mandela a dû être « réanimé » à son arrivée à l’hôpital, son foie et ses reins ne fonctionneraient qu’à 50 %, il « ne réagit plus » et « n’a pas ouvert les yeux depuis des jours ».

Mais sur CNN, la fille aînée de l’ex-président Makaziwe Mandela a démenti les déclarations de CBS en affirmant qu’« il ouvre les yeux ».

De l’inquiétude à l’optimisme

Alors que le pays s’était beaucoup inquiété dans les jours qui ont suivi cette dernière hospitalisation, résigné à sa mort prochaine, un certain optimiste était revenu la semaine dernière après des déclarations rassurantes du président Jacob Zuma.

Et la quasi totalité des envoyés spéciaux dépêchés par les médias du monde entier étaient rentrés chez eux, alors qu’on commençait même à évoquer une sortie de l’hôpital. Depuis samedi, ils sont revenus.

L’ex-président Thabo Mbeki, proche des Mandela, avait encore dit jeudi soir que son illustre prédécesseur n’allait « pas mourir demain ». « Nous devons vraiment avoir confiance : nous l’avons encore avec nous, et il va rester avec nous », avait-il ajouté dans une interview.

Problèmes pulmonaires à répétition

Nelson Mandela doit fêter ses 95 ans le 18 juillet, une journée désormais reconnue par l’Onu pendant laquelle les citoyens du monde sont appelés à faire une bonne action en son honneur.

Toute l’Afrique du Sud le sait désormais très affaibli et les dernières images diffusées fin avril, lors d’une visite de responsables de l’ANC à son domicile de Johannesburg, le montraient l’air complètement absent.

Il a été hospitalisé quatre fois depuis décembre, à chaque fois pour des récidives d’infections pulmonaires. Il n’est plus apparu en public depuis la finale de la Coupe du monde de football, en juillet 2010 à Johannesburg.