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La perle d'Or des philippines ... j'adore et vous ?!!

Publié à 11:48 par yvonne92110 Tags : bijoux et accessoires mode la perle d or philippines

Au cœur de l'archipel de Palawan, aux Philippines, Jacques Branellec, aventurier et vrai « paysan de la mer », cultive les plus belles perles dorées au monde.
Palawan, un archipel de 1 786 îles situé à quelque 500 kilomètres au nord-ouest de Manille, aux Philippines. Nous survolons une multitude d'îlots dont la végétation luxuriante semble fleurir sur une mer turquoise. On devine les crêtes des plus hautes montagnes cachées sous les brumes matinales. Aux commandes de l'appareil, Jacques Branellec. Ce Breton des Philippines est aujourd'hui le premier producteur de perles dorées au monde, avec une production au rendement annuel dépassant les 700 000 unités. Cette gemme que les plus grands joailliers s'arrachent naît ici, dans l'intimité d'un coquillage, au cœur d'un écosystème marin encore miraculeusement préservé et riche d'une des plus grandes biodiversités de la planète.

Nous approchons maintenant de l'île de Tatay. Au cœur d'un halo bleu clair, des bâtiments de bois dansent sur pilotis à la surface d'une eau limpide. A peine arrivés sur l'un des sites d'exploitation, nous assistons à la phase de la récolte des huîtres. Sur un bateau à moteur, l'équipe des cinq plongeurs est prête à descendre dans les profondeurs pour récolter le fruit de cinq années de travail. Un long chemin, ponctué de plus de 300 manipulations.

Ces coquillages de plus de 20 centimètres de large passent en effet près de deux ans en couveuse, où ils sont greffés avant d'être fixés à de grandes grilles plates puis immergés à 15 mètres de profondeur dans les eaux calmes et chaudes de la mer de Chine. Pendant les trois ans où l'huître reste immergée, les plongeurs retournent les casiers chaque semaine, espérant ainsi compenser les effets de la gravité pour que la perle en devenir soit la plus ronde possible. Tous les mois, elles sont remontées à la surface, les coquilles sont nettoyées, puis passées aux rayons X, afin de s'assurer du bon développement du gemme.

Vêtus d'un simple tee-shirt, équipés de bouteilles et de masques, les plongeurs partent chercher les précieux coquillages. Ensuite, ceux-ci sont acheminés dans le laboratoire où Dexter Domingo, technicien depuis treize ans à Tatay, attablé sous un néon, va procéder délicatement à l'extraction de la perle, instant magique où le mollusque révèle enfin la vraie nature de son joyau.

« La quintessence du soleil dans une coquille » :

Jacques Branellec, légèrement en retrait, assiste à ce travail minutieux au cours duquel l'huître est fixée à l'aide de pinces, puis entrouverte grâce à un écarteur afin d'extraire la perle dorée avec précaution. Il définit celle-ci comme «la quintessence du soleil dans une coquille».Au départ, poursuit-il, une perle n'est qu'un tissu mou qui va se cristalliser, vivre, réagir à la lumière et au soleil pour devenir unique, grâce à un environnement marin préservé et pur. En réalité, derrière cette alchimie se cachent surtout des techniques de manipulation à la pointe de la haute technologie. Le processus de greffe ostréicole a été mis au point par les Japonais et relève de la microchirurgie. La véritable réussite a commencé lorsqu'une équipe de biologistes est parvenue à reproduire et à élever in vitro ces coquillages créateurs, les fameuses Pinctada maxima.

Il aura fallu de longues années d'expérimentations scientifiques, de tâtonnements et de patience aux biologistes de Jewelmer pour faire naître ces si délicates nuances de nacres dorées. Incomparables, les perles issues de ces huîtres se parent parfois d'un or foncé - les plus recherchées du marché -, ou s'habillent d'un crème rosé aux teintes couleur champagne.

Une mer menacée par la chasse sauvage au cyanure :

L'histoire des perles dorées de Jacques Branellec, ce «paysan de la mer», débute dans les années 60. Cet ancien pilote d'Air Tahiti, également marin et aventurier, découvre la Polynésie et l'univers fascinant de l'huître perlière. D'abord devenu expert dans la production de la perle noire, il revend son affaire et part à la recherche d'un nouveau coin de paradis. D'une nouvelle perle. Il la découvre, il y a tout juste trente ans, aux Philippines. Philosophe, Jacques Branellec explique : «Il y a une force commune à tous les Bretons qui est de regarder sans cesse vers l'ouest. Après Tahiti, les Philippines ne pouvaient être que mon nouveau port d'attache.»

Il s'installe alors à Bugsuk, petite île vierge à l'environnement préservé, au sud de Palawan. Un site propice à l'élevage des précieux coquillages, car «un courant rapide permet un brassage permanent où l'huître peut prélever la nourriture et l'oxygène indispensables à son bon développement», commente Manuel Cojuangco, agronome de formation et cofondateur, avec Jacques Branellec, de la société Jewelmer.

Aujourd'hui, la compagnie produit 3 millions d'huîtres dans des écloserie réparties en six fermes implantées le long des 500 kilomètres de côtes de l'archipel de Palawan. «Les sites choisis sont isolés des hommes afin de préserver la richesse naturelle de l'écosystème nécessaire à l'épanouissement optimal des huîtres», souligne Jacques Branellec. «Une grande partie des perles récoltées se vendra entre 150 et 300euros pièce en magasin, et jusqu'à 3000euros pour les plus belles.» Mais il restera discret sur le montant atteint par les quelque cinq perles d'exception qu'il découvre, toujours avec émerveillement, chaque année.

Pourtant, Jacques Branellec est inquiet. La mer, « sa » mer, est de plus en plus menacée par la chasse sauvage au cyanure, qui permet de « pêcher » des poissons vivants afin d'alimenter les chaînes de distribution asiatiques. «Une cuillère à café de cyanure dans la mer, c'est 5 kilomètres carrés d'écosystème détruits , avec, en plus, une rémanence de vingt ans, s'indigne-t-il. Nous sommes confrontés pour la première fois à une menace de désastre écologique sans précédent, avec un impact sur les générations à venir. Notre petite planète s'enfoncera inexorablement dans la grisaille si on ne réfléchit pas sérieusement aux solutions pour demain.»

Et avec elle, la perle d'or des Philippines, et tous les autres trésors qu'elle nous procure comme des offrandes.
(source : lefigaro.fr)

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