NOEL ET JOUR DE L'AN

Le petit sapin ...

- Adapté du conte d'Andersen -

Il était une fois, dans une immense forêt, un petit sapin qui rêvait de grandir.
"Ah, si je pouvais être comme vous!" soupirait-il, en regardant ses frères aînés ...
Mais grandir prend du temps, et le petit sapin était très impatient de pousser et de quitter la forêt. Parfois des bûcherons venaient chercher des arbres, mais ils ne coupaient que les plus vieux. Et le petit sapin se désespérait :
" Mon tour viendra-t-il un jour ?"
- Que deviennent-ils? demanda le petit sapin à son amie la cigogne qui avait beaucoup voyagé.
- Je crois qu'ils servent à construire des bateaux. Je me suis posée, il n'y a pas longtemps, sur le mât d'un navire, en Egypte, et j'ai reconnu le parfum des sapins de notre forêt.
- Ah! Comme j'aimerais devenir un grand bateau qui parcourrait les mers !
Et le petit sapin attendait avec impatience le jour où des bûcherons viendraient le choisir. Il serait grand , alors. Cet automne-là, les bûcherons revinrent, mais cette fois, ils emmenèrent des sapins qui étaient à peine plus grands que notre petit sapin. Ce dernier les regardait, très étonné. Il questionna un moineau.
- Que fait-on de ces sapins ? Ils sont à peine plus vieux que moi !
- Ils sont vendus à des personnes qui les installent dans leur maison et les décorent avec des boules, des guirlandes et des bougies pour la fête de Noël.
- Ah! comme j'aimerais devenir un sapin de Noël, étincelant et multicolore ...
Le printemps arriva, puis l'été passa et l'automne revint. En novembre, le petit sapin reconnut les bûcherons. Cette fois-ci, ils se dirigèrent vers lui.
Le petit sapin était tout heureux. Il eut bien un peu mal quand la hache s'enfonça dans son tronc, mais il n'y prit pas garde.
On l'emmena, avec les autres sapins, chez un marchand de fleurs, où des messieurs et des dames élégantes venaient les choisir. Un jour, une petite fille vint vers lui et s'exclama :
- Oh, prenons celui-là, il est magnifique !
Et notre petit sapin se retrouva dans un beau salon, à côté d'un canapé fleuri. Il fut planté dans un pot en grès, et décoré avec des rubans, des bonbons, des bonhommes de pain d'épice et des cadeaux. Il  était superbe, et tous l'admiraient beaucoup. Le soir de Noël, il fut le roi de la maison. Les enfants dansèrent une ronde autour de lui. Puis, lorsque l'horloge sonna douze coups, on arracha, dans une grande bousculade, les friandises et les paquets qu'il portait. Ses aiguilles tombèrent, et il souffrit. Il cessa d'être le prince de la soirée. Tout à leurs cadeaux, les enfants l'abandonnèrent. Le lendemain, on le mit dans la cour. Il était seul et triste. Oublié. Il pensa à sa forêt, à ses amis les oiseaux, aux autres sapins restés là-bas. Mais il ne regrettait rien, car il avait eu sa nuit de fête.
Quelque temps après, lorsqu'il fut bien sec, on le coupa en bûches.
Et il finit ses jours dans la cheminée du salon, en face du joli canapé fleuri, à réchauffer la maison par un triste jour de pluie.