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Depuis leur balcon au septième étage d’un des trois immeubles les plus proches de la U Arena, qui accueillait ce jeudi soir 37 000 spectateurs pour le premier concert, sur trois, des Rolling Stones, Marcelle et ses enfants dînent devant un spectacle inédit. Des milliers de personnes se massent au pied de l’immeuble et depuis la promenade qui mène de Nanterre à la Grande Arche de La Défense. «On n’avait jamais vu tant de monde à Nanterre, s’amuse la mère de famille. Il y avait des gens dès 11 heures.»

Bien avant 16 heures, des centaines de personnes s’agglutinent déjà devant les barrières ordonnées en couloirs devant la U Arena. Sur la terrasse de l’hôtel Citizen M, touristes étrangers et Français arborant blousons de cuir ou tee-shirts ornés de la célèbre langue vermillon, sirotent un verre en attendant l’ouverture des portes. Sur la promenade des Jardins de l’Arche, les spectateurs arrivent en petits groupes d’âge, quinquas et sexagénaires grisonnants, jeunes à l’allure estivale. Mais les cadres en costume cravate rappellent que c’est un jour de semaine.

A 15h57, une camionnette de CRS remonte la promenade pendant que des agents de sécurité en gilet orange se placent sur l’allée piétonne. Les rangs se forment. Et les passants sont fouillés les uns après les autres sur la promenade qui descend du parvis de La Défense, où sont attendus deux tiers des 37 000 spectateurs. Venus spécialement de Dijon, Isabelle et François ont mis le prix : 250 euros la place assise. «C’est la première et sans doute la dernière fois qu’on peut les voir. On avait hésité à mettre cette somme pour un concert de Cold Play. Mais pour les Stones quand même…»

Entre 18 heures et 19 heures, du parvis à l’enceinte le flux est continu. Certains ont préféré sortir au RER Nanterre Préfecture. Malgré les panneaux «Arena» et les agents RATP indiquant le chemin, la pression monte. «Je suis esplanade François-Mitterrand, il y a des milliers de gens autour de moi !», hurle un homme dans son portable. Alors que le flot se tarit entre 20 heures et 20h30, moment de panique pour les retardataires. Les CRS leur font faire un grand détour parce qu’il n’y a plus d’agents pour la fouille…

Finalement les «gilets orange» arrivent au pas de course pour filtrer les derniers arrivés. «On est dans le secteur rouge, c’est où ?» demande un couple essoufflé devant le point jaune VIP. «C’est par là !», indique un agent à oreillette. Le concert démarre dans quelques minutes… «On n’entend pas du tout la musique», se félicite Céline, dont les fenêtres sont à vingt mètres de l’enceinte. Elle attend la sortie des fans du plus grand groupe de rock de la planète pour être totalement rassurée.