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Le député-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, 62 ans, nommé mardi Premier ministre par François Hollande, occupe depuis 1997 le poste stratégique de président du groupe des députés PS et apparentés à l’Assemblée nationale.

N’ayant jamais siégé au gouvernement, comme le nouveau président, peu connu des Français hors de Nantes dont il est maire depuis 1989, cet ex-professeur d’allemand met en avant le fait d’avoir été associé aux grandes décisions du gouvernement Jospin entre 1997 et 2002.

Fils d’ouvrier, Jean-Marc Ayrault est né le 25 janvier 1950 à Maulévrier (Maine-et-Loire). Il a été élu conseiller général de Loire-Atlantique en 1976 avant de ravir en 1977, à 27 ans, la mairie de Saint-Herblain au sénateur de droite sortant Michel Chauty.

Il a adhéré au PS dès 1971, année du congrès d’Epinay, ralliant le courant de Jean Poperen à la gauche du parti, son mentor qu’il suivra jusqu’en 1990.

Réélu en 1983 à Saint-Herblain, dans la banlieue nantaise, Jean-Marc Ayrault emporte la mairie de Nantes en 1989. Réélu triomphalement depuis lors, son parcours a été assombri par une condamnation en 1997 pour favoritisme dans l’attribution d’un marché public. Il a fait l’objet d’une réhabilitation en 2007.

Elu député en 1986, il se félicite d’avoir maintenu l’unité du groupe quand le PS se divisait en 2005 sur l’Europe ou en 2008 lors du congrès de Reims.

A la primaire PS en 2011, il rallie François Hollande en juin après la chute de DSK, devenant par la suite le «conseiller spécial» du candidat pendant la campagne présidentielle.

Le nouveau Premier ministre soutient depuis des années en Loire-Atlantique le projet du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes, énorme pomme de discorde avec la gauche de la gauche, une partie des écologistes et les associations.

Jean-Marc Ayrault est marié, père de deux filles, et trois fois grand-père.              

Discret, se tenant à l'écart des médias, peu distilleur de petites phrases, le nouveau premier ministre nommé par François Hollande est peu connu. Voici Jean-Marc Ayrault, que le nouveau président présente comme «un social-démocrate à l’allemande»,  en dix dates :

25 janvier 1950  Jean-Marc Ayrault voit le jour à Maulévrier, dans le Maine-et-Loire dans une famille catholique. Son père fut ouvrier agricole, ouvrier dans une usine textile, puis cadre. Sa mère, couturière puis femme au foyer.

1968Jean-Marc Ayrault prend la tête du comité d'action lycéen à Cholet et obtient son bac. Il va entamer des études d'allemand, qui le conduiront à devenir professeur d'allemand.

1971Ayrault adhère au PS. Appartenant au courant poperéniste, il se convertira au rocardisme et revendiquera une filiation sociale démocrate et un ancrage européeen.

1983Ayrault devient maire de Saint-Herblain, dans la périphérie de Nantes. Il a 27 ans et est alors le plus jeune maire d’une commune de plus de 30000 habitants. Il deviendra député de Loire-Atlantique, trois ans plus tard, en 1986.

1988 Il achète un combi Volkswagen, avec lequel il dit aimer voyager en toute liberté, avec sa femme, professeur de français, avec qui il a deux enfants.

1989 A 39 ans, Jean-Marc Ayrault s’installe aux manettes de Nantes, une ville jusque-là instable politiquement mais où il s'installe durablement. «Belle endormie» alors menacée de déclin industriel, la ville va connaître avec Ayrault un essor economique et culturel important.

1995 Lionel Jospin lui demande d'être son porte-parole pour la campagne présidentielle. Il devient aussi président de l’association des grandes villes de France, pour deux années.

1997 Il est condamné pour délit de favoristisme dans l’attribution d’un marché public à six mois de prison avec sursis, 30 000 francs d’amende. On lui reproche l'octroi d’avantages injustifiés à la société nouvelle d'édition et de publication qui a obtenu sans appel d’offres la réalisation du journal municpial de 1989 à 1994 et dont le PDG est un proche du PS. Ayrault s'est défendu en expliquant que l'affaire ne le concernait pas personnellement et qu'il l'a assumée tant que maire.

Il devient également président du groupe PS à l’Assemblée nationale. Un poste important. Il y fait quelques erreurs, comme en 1998, quand les députés PS se retrouvent en trop petit nombre pour voter le Pacs, ce qui lui vaut les remontrances salées de Lionel Jospin. Puis il essaye de devenir «un manageur» et un «fédérateur».

2002 Il est le seul député PS à remporter dès le premier tour les élections législatives.

2007 Jean-Marc Ayrault promet de ne pas faire une «opposition pavlovienne», et de mettre sur pied des cabinets fantômes, sorte de laboratoires de l’opposition. Il y a quelques jours, dans le Nouvel Economiste, il se targuait d'avoir su «construire une opposition combative mais aussi constructive». Ce qui, selon lui nécessitait, «beaucoup de sang froid, de détermination, d’esprit collectif.»