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Origines et traditions de Noël ... 2ème partie !

Publié à 16:30 par yvonne92110 Tags : noel et jour de l an origines et traditions 2ème partie
Origines et traditions de Noël  ...  2ème partie !

Symbole fort de la fête anniversaire de la Nativité, l'arbre de Noël ...
 
Un sapin toujours vert témoigne de la persistance de la vie, tout comme le lierre et le houx, demeurésverts au cours de la saison froide, annonçaient le retour de Dionysos, dieu grec de la végétation toujours renaissante. C'est en Alsace, au XVIe siècle, que l'on trouve, à l'époque moderne, les premières mentions des sapins de Noël et, en 1604, l'érudit Johann Konrad Dannhauer déplore que « pour Noël, il soit d'usage à Strasbourg d'élever des sapins dans les maisons.
 
On y attache des roses en papier de diverses couleurs, des friandises ou des pommes… » Dès le XIe siècle, un évêque de Worms interdisait à ses ouailles de décorer leur maison « avec de la verdure prise sur les arbres », ce qui sous-entend qu'une telle pratique était répandue dès cette époque.
 
Auteur de la célèbreNef des fous qui inspira à Jérôme Bosch le tableau conservé au Louvre, Sébastien Brant signale, à la fin du XVe siècle, l'habitude qu'ont prise les gens de décorer leur maison de feuillages divers au moment de Noël. La tradition chrétienne tentera de s'approprier le culte ainsi rendu au « sapin de Noël » en rapportant que saint Boniface, l'apôtre de la Germanie, aurait consacré au Christ un arbre auquel s'attachaient antérieurement des superstitions païennes.
 
Le culte des arbres et le mystère des forêts jouaient un rôle important dans l'ancienne religiosité européenne, et il est clair que l'Église chrétienne a pris soin de « récupérer » ces croyances ; l'arbre de la Connaissance était présent sur le parvis des églises quand on y jouait, au soir de Noël, certains drames liturgiques, ce qui impliquait pour disposer d'un arbre vert à ce moment de l'année – d'utiliser un sapin.
 
Très répandu en Alsace, l'arbre de Noël gagne dès le XVIIIe siècle le reste de l'Allemagne. En 1795, un livre publié à Nuremberg signale la mise en place d'unChristkindleinbaum, un « arbre de l'Enfant Jésus » décoré de bougies. La Bavière et l'Autriche adoptent cette coutume dans les premières années du XIXe siècle, mais les peuples placés sous l'autorité de la monarchie Habsbourg demeureront un temps réticents face à cette pratique dans la mesure où, issue de l'Allemagne protestante, elle esta priori suspecte.
 
Les troupes allemandes du roi d'Angleterre introduisent cette coutume en Pennsylvanie dès l'époque de la guerre d'Indépendance, et ce sont ensuite des Germano-Américains installés dans le New Jersey et l'Ohio qui l'acclimatent définitivement outre-Atlantique où, dès 1890, le président Harrison fait installer un sapin de Noël à la Maison-Blanche.
 
En Angleterre, c'est une suivante de la reine Caroline de Brunswick, épouse allemande du roi George IV, qui introduit à la cour le premier arbre de Noël en 1821, et la coutume se généralise sous le règne de la reine Victoria, elle-même mariée à un prince allemand, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha.
 
À Paris, c'est également une princesse allemande, Hélène-Louise de Mecklembourg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné de Louis-Philippe, qui fait dresser aux Tuileries, en 1837, le premier sapin de Noël ; mais il faut attendre les lendemains de la guerre de 1870 et l'extraordinaire popularité de tout ce qui rappelle l'Alsace perdue pour que la coutume se généralise.
 
L'Italie et l'Espagne, terres de forte tradition catholique, demeureront longtemps rétives au sapin de Noël, assimilé à une pratique étrangère, née dans les pays protestants de l'Europe germanique et rapidement adoptée par les Anglo-Saxons et les Scandinaves.
 
Très tôt, l'arbre de Noël est couvert de décorations diverses et équipé de bougies qui permettront de l'illuminer quand viendra la nuit sainte, pour le plus grand émerveillement des enfants.Tannenbaum (sapin) en Westphalie, dans le Schlesvig ou le Mecklembourg,Weinachtsbaum (arbre de Noël) en Poméranie et dans le Brandebourg,Christbaum (arbre du Christ) en Autriche, Souabe ou Franconie,Lichterbaum (arbre illuminé) dans le Harz, les sapins sont devenus, au cours des deux derniers siècles,un élément essentiel des célébrations de Noël.
 
La crèche, figuration de la Nativité ...
 
Symbole des récoltes passées et à venir, la « paille de Noël » permet de confectionner étoiles, animaux ou figures destinés à la décoration de l'arbre. À côté de celui-ci, la crèche maintient le souvenir de la Nativité du Christ. Cette tradition a surtout connu de brillants développements dans les pays de l'Europe latine et catholique comme l'Italie, l'Espagne et le Portugal, mais l'Allemagne du Sud et la France y sont également attachées.
 
Le mot vient du provençalcrepcha, et l'on sait l'importance que revêt cette tradition dans les Noëls provençaux. Dès le haut Moyen Âge, des crèches sont installées dans les églises et des jeux liturgiques,dits « jeux de la Nativité », y sont organisés au soir de Noël.
 
Vers 1223, saint François d'Assise aurait célébré la messe dans une grotte où aurait été figurée la scène de la Nativité. Apparue en Italie, la crèche de Noël franchit les Alpes vers le milieu du XIIIe siècle, et ce sont les franciscains qui répandent cette coutume en Provence.
 
En autorisant la figuration d'autres personnages que ceux traditionnellement représentés dans les nativités médiévales, le concile de Trente va considérablement enrichir les crèches réalisées dans l'Europe catholique, envahies désormais par tout un petit peuple de fidèles, celui des paroissiens du temps.
 
À Naples ou dans le Tyrol, les crèches baroques des XVIIe et XVIIIe siècles deviennent de véritables œuvres d'art, riches de dizaines de personnages réalisés en bois, en terre cuite ou en faïence. Installée dans une grotte ou dans une modeste étable.
 
La crèche traditionnelle s'est répandue dans les familles de fidèles où elle ne rassemble plus modestement que les personnages de l'Enfant Jésus, de Marie, de Joseph, des bergers et de Rois mages, sans oublier l'âne et le bœuf, omniprésents dans toute l'iconographie traditionnelle de la Nativité mais absents des textes évangéliques évoquant la naissance du Christ.
 
C'est à la fin du XVIIIe siècle que le Marseillais Jean-Louis Lagnel invente les « santons de Provence », c'est-à-dire les représentants de tout le petit peuple du Midi, assimilés auxsanti boni, aux « bons saints » devenus lessantoni italiens et lessantouns provençaux.
 
Le succès de ces petits personnages et la popularité, aux XIXe et XXe siècles, de la Provence de Mistral,de Daudet et de Pagnol contribuèrent à maintenir très vivante la tradition des crèches et des Noëls provençaux.