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Date de création : 09.08.2009
Dernière mise à jour : 31.01.2016
113496 articles


POEME VICTOR HUGO

POEME VICTOR HUGO

Publié à 15:10 par angeoudemongif Tags : moi homme fond coeur amis mer nuit oiseaux coeurs

HARMODIUS
La nuit vient. Vénus brille.

L’ÉPÉE
Harmodius, c’est l’heure !

LA BORNE DU CHEMIN
Le tyran va passer.

HARMODIUS
J’ai froid, rentrons.

UN TOMBEAU
Demeure.

HARMODIUS
Qu’es-tu ?

LE TOMBEAU
Je suis la tombe. – Exécute, ou péris.

UN NAVIRE A L’HORIZON
Je suis la tombe aussi, j’emporte les proscrits.

L’ÉPÉE
Attendons le tyran.

HARMODIUS
J’ai froid. Quel vent !

LE VENT
Je passe.
Mon bruit est une voix. Je sème dans l’espace
Les cris des exilés, de misère expirants,
Qui sans pain, sans abri, sans amis, sans parents,
Meurent en regardant du côté de la Grèce.

VOIX DANS L’AIR
Némésis ! Némésis ! lève-toi, vengeresse !

L’ÉPÉE
C’est l’heure. Profitons de l’ombre qui descend.

LA TERRE
Je suis pleine de morts.

LA MER
Je suis rouge de sang.
Les fleuves m’ont porté des cadavres sans nombre.

LA TERRE
Les morts saignent pendant qu’on adore son ombre.
A chaque pas qu’il fait sous le clair firmament,
Je les sens s’agiter en moi confusément.

UN FORÇAT
Je suis forçat, voici la chaîne que je porte,
Hélas ! pour n’avoir pas chassé loin de ma porte
Un proscrit qui fuyait, noble et pur citoyen.

L’ÉPÉE
Ne frappe pas au coeur, tu ne trouverais rien.

LA LOI
J’étais la loi, je suis un spectre. Il m’a tuée.

LA JUSTICE
De moi, prêtresse, il fait une prostituée.

LES OISEAUX
Il a retiré l’air des cieux, et nous fuyons.

LA LIBERTÉ
Je m’enfuis avec eux ; – ô terre sans rayons,
Grèce, adieu !

UN VOLEUR
Ce tyran, nous l’aimons. Car ce maître
Que respecte le juge et qu’admire le prêtre,
Qu’on accueille partout de cris encourageants,
Est plus pareil à nous qu’à vous, honnêtes gens.

LE SERMENT
Dieux puissants ! à jamais fermez toutes les bouches !
La confiance est morte au fond des coeurs farouches.
Homme, tu mens ! Soleil, tu mens ! Cieux, vous mentez !
Soufflez, vents de la nuit ! emportez, emportez
L’honneur et la vertu, cette sombre chimère !

LA PATRIE
Mon fils, je suis aux fers ! Mon fils, je suis ta mère !
Je tends les bras vers toi du fond de ma prison.

HARMODIUS
Quoi ! le frapper, la nuit, rentrant dans sa maison !
Quoi ! devant ce ciel noir, devant ces mers sans borne !
Le poignarder, devant ce gouffre obscur et morne,
En présence de l’ombre et de l’immensité !

LA CONSCIENCE

Tu peux tuer cet homme avec tranquillité.o

POEME VICTOR HUGO

Publié à 15:08 par angeoudemongif Tags : enfants chien mort oiseaux chat

La femelle ? elle est morte.
Le mâle ? un chat l’emporte
Et dévore ses os.
Au doux nid qui frissonne
Qui reviendra ? personne.
Pauvres petits oiseaux !

Le pâtre absent par fraude !
Le chien mort ! le loup rôde,
Et tend ses noirs panneaux.
Au bercail qui frissonne
Qui veillera ? personne.
Pauvres petits agneaux !

L’homme au bagne ! la mère
A l’hospice ! ô misère !
Le logis tremble aux vents
L’humble berceau frissonne.
Qui reste-t-il ? personne.

Pauvres petits enfants !

POEME VICTOR HUGO

Publié à 15:07 par angeoudemongif Tags : monde coeur enfants france sourire dieu femmes fleurs horreur chiens chevaux

Je disais : – Ces soldats ont la tête trop basse.
Il va leur ouvrir des chemins.
Le peuple aime la poudre, et quand le clairon passe
La France chante et bat des mains.
La guerre est une pourpre où le meurtre se drape ;
Il va crier son : quos ego !
Un beau jour, de son crime, ainsi que d’une trappe,
Nous verrons sortir Marengo.
Il faut bien qu’il leur jette enfin un peu de gloire
Après tant de honte et d’horreur !
Que, vainqueur, il défile avec tout son prétoire
Devant Troplong le procureur ;
Qu’il tâche de cacher son carcan à l’histoire,
Et qu’il fasse par le doreur
Ajuster sa sellette au vieux char de victoire
Où monta le grand empereur.
Il voudra devenir César, frapper, dissoudre
Les anciens états ébranlés,
Et, calme, à l’univers montrer, tenant la foudre,
La main qui fit des fausses clés.
Il fera du vieux monde éclater la machine ;
Il voudra vaincre et surnager.
Hudson Lowe, Blücher, Wellington, Rostopschine,
Que de souvenirs à venger !
L’occasion abonde à l’époque où nous sommes.
Il saura saisir le moment.
On ne peut pas rester avec cinq cent mille hommes
Dans la fange éternellement.
Il ne peut les laisser courbés sous leur sentence
Il leur faut les hauts faits lointains
A la meute guerrière il faut une pitance
De lauriers et de bulletins.
Ces soldats, que Décembre orne comme une dartre,
Ne peuvent pas, chiens avilis,
Ronger à tout jamais le boulevard Montmartre,
Quand leurs pères ont Austerlitz ! -

II

Eh bien non ! je rêvais. Illusion détruite !
Gloire ! songe, néant, vapeur !
Ô soldats ! quel réveil ! l’empire, c’est la fuite.
Soldats ! l’empire, c’est la peur.
Ce Mandrin de la paix est plein d’instincts placides ;
Ce Schinderhannes craint les coups.
Ô châtiment ! pour lui vous fûtes parricides,
Soldats, il est poltron pour vous.
Votre gloire a péri sous ce hideux incube
Aux doigts de fange, au coeur d’airain.
Ah ! frémissez ! le czar marche sur le Danube,
Vous ne marchez pas sur le Rhin !

III

Ô nos pauvres enfants ! soldats de notre France !
Ô triste armée à l’oeil terni !
Adieu la tente ! Adieu les camps ! plus d’espérance !
Soldats ! soldats ! tout est fini !
N’espérez plus laver dans les combats le crime
Dont vous êtes éclaboussés.
Pour nous ce fut le piège et pour vous c’est l’abîme.
Cartouche règne ; c’est assez.
Oui, Décembre à jamais vous tient, hordes trompées !
Oui, vous êtes ses vils troupeaux !
Oui, gardez sur vos mains, gardez sur vos épées,
Hélas ! gardez sur vos drapeaux
Ces souillures qui font horreur à vos familles
Et qui font sourire Dracon,
Et que ne voudrait pas avoir sur ses guenilles
L’équarrisseur de Montfaucon !
Gardez le deuil, gardez le sang, gardez la boue !
Votre maître hait le danger,
Il vous fait reculer ; gardez sur votre joue
L’âpre soufflet de l’étranger !
Ce nain à sa stature a rabaissé vos tailles.
Ce n’est qu’au vol qu’il est hardi.
Adieu la grande guerre et les grandes batailles !
Adieu Wagram ! adieu Lodi !
Dans cette horrible glu votre aile est prisonnière.
Derrière un crime il faut marcher.
C’est fini. Désormais vous avez pour bannière
Le tablier de ce boucher !
Renoncez aux combats, au nom de Grande Armée,
Au vieil orgueil des trois couleurs ;
Renoncez à l’immense et superbe fumée,
Aux femmes vous jetant des fleurs,
Al’encens, aux grands ares triomphaux que fréquentent
Les ombres des héros le soir ;
Hélas ! contentez-vous de ces prêtres qui chantent
Des Te Deum dans l’abattoir !
Vous ne conquerrez point la palme expiatoire,
La palme des exploits nouveaux,
Et vous ne verrez pas se dorer dans la gloire
La crinière de vos chevaux !

IV

Donc l’épopée échoue avant qu’elle commence !
Annibal a pris un calmant ;
L’Europe admire, et mêle une huée immense
A cet immense avortement.
Donc ce neveu s’en va par la porte bâtarde !
Donc ce sabreur, ce pourfendeur,
Ce masque moustachu dont la bouche vantarde
S’ouvrait dans toute sa grandeur,
Ce césar qu’un valet tous les matins harnache
Pour s’en aller dans les combats,
Cet ogre galonné dont le hautain panache
Faisait oublier le front bas,
Ce tueur qui semblait l’homme que rien n’étonne,
Qui jouait, dans les hosanna,
Tout barbouillé du sang du ruisseau Tiquetonne,
La pantomime d’Iéna,
Ce héros que Dieu fit général des jésuites,
Ce vainqueur qui s’est dit absous,
Montre à Clio son nez meurtri de pommes cuites,
Son oeil éborgné de gros sous !
Et notre armée, hélas ! sa dupe et sa complice,
Baisse un front lugubre et puni,
Et voit sous les sifflets s’enfuir dans la coulisse
Cet écuyer de Franconi !
Cet histrion, qu’on cingle à grands coups de lanière,
A le crime pour seul talent ;
Les Saint-Barthélemy vont mieux à sa manière
Qu’Aboukir et que Friedland.
Le cosaque stupide arrache à ce superbe
Sa redingote à brandebourgs ;
L’âne russe a brouté ce Bonaparte en herbe.
Sonnez, clairons ! battez, tambours !
Tranche-Montagne, ainsi que Basile, a la fièvre ;
La colique empoigne Agramant ;
Sur le crâne du loup les oreilles du lièvre
Se dressent lamentablement.
Le fier-à-bras tremblant se blottit dans son antre
Le grand sabre a peur de briller ;
La fanfare bégaie et meurt ; la flotte rentre
Au port, et l’aigle au poulailler.

V

Et tous ces capitans dont l’épaulette brille
Dans les Louvres et les châteaux
Disent : « Mangeons la France et le peuple en famille.
Sire, les boulets sont brutaux. »
Et Forey va criant : « Majesté, prenez garde. »
Reibell dit : « Morbleu, sacrebleu !
Tenons-nous coi. Le czar fait manoeuvrer sa garde.
Ne jouons pas avec le feu. »
Espinasse reprend : « César, gardez la chambre.
Ces kalmoucks ne sont pas manchots. »
Coiffez-vous, dit Leroy, du laurier de décembre,
Prince, et tenez-vous les pieds chauds. »
Et Magnan dit : « Buvons et faisons l’amour, sire ! »
Les rêves s’en vont à vau-l’eau.
Et dans sa sombre plaine, ô douleur, j’entends rire

Le noir lion de Waterloo !

poeme victore hugo

Publié à 15:07 par angeoudemongif Tags : moi homme histoire dieu nuit bleu

Le Progrès calme et fort, et toujours innocent,
Ne sait pas ce que c’est que de verser le sang.
Il règne, conquérant désarmé ; quoi qu’on fasse,
De la hache et du glaive il détourne sa face,
Car le doigt éternel écrit dans le ciel bleu
Que la terre est à l’homme et que l’homme est à Dieu ;
Car la force invincible est la force impalpable. -
Peuple, jamais de sang ! – Vertueux ou coupable,
Le sang qu’on a versé monte des mains au front.
Quand sur une mémoire, indélébile affront,
Il jaillit, plus d’espoir ; cette fatale goutte
Finit par la couvrir et la dévorer toute ;
Il n’est pas dans l’histoire une tache de sang
Qui sur les noirs bourreaux n’aille s’élargissant.
Sachons-le bien, la honte est la meilleure tombe.
Le même homme sur qui son crime enfin retombe
Sort sanglant du sépulcre et fangeux du mépris.
Le bagne dédaigneux sur les coquins flétris
Se ferme, et tout est dit ; l’obscur tombeau se rouvre.
Qu’on le fasse profond et muré, qu’on le couvre
D’une dalle de marbre et d’un plafond massif,
Quand vous avez fini, le fantôme pensif
Lève du front la pierre et lentement se dresse.
Mettez sur ce tombeau toute une forteresse,
Tout un mont de granit, impénétrable et sourd,
Le fantôme est plus fort que le granit n’est lourd.
Il soulève ce mont comme une feuille morte.
Le voici, regardez, il sort ; il faut qu’il sorte,
Il faut qu’il aille et marche et traîne son linceul
Il surgit devant vous dès que vous êtes seul ;
Il dit : c’est moi ; tout vent qui souffle vous l’apporte ;
La nuit, vous l’entendez qui frappe à votre porte.
Les exterminateurs, avec ou sans le droit,
Je les hais, mais surtout je les plains. On les voit,
A travers l’âpre histoire où le vrai seul demeure,
Pour s’être délivrés de leurs rivaux d’une heure,
D’ennemis innocents, ou même criminels,
Fuir dans l’ombre entourés de spectres éternels.

POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:56 par angeoudemongif Tags : vie pensée

Jouissez du repos que vous donne le maître.
Vous étiez autrefois des cœurs troublés peut-être,
Qu’un vain songe poursuit ;
L’erreur vous tourmentait, ou la haine, ou l’envie ;
Vos bouches, d’où sortait la vapeur de la vie,
Étaient pleines de bruit.

Faces confusément l’une à l’autre apparues,
Vous alliez et veniez en foule dans les rues,
Ne vous arrêtant pas,
Inquiets comme l’eau qui coule des fontaines,
Tous, marchant au hasard, souffrant les mêmes peines,
Mêlant les mêmes pas.

Peut-être un feu creusait votre tête embrasée,
Projets, espoirs, briser l’homme de l’Élysée,
L’homme du Vatican,

Verser le libre esprit à grands flots sur la terre
Car dans ce siècle ardent toute âme est un cratère
Et tout peuple un volcan.

Vous aimiez, vous aviez le cœur lié de chaînes
Et le soir vous sentiez, livrés aux craintes vaines,
Pleins de soucis poignants,
Ainsi que l’océan sent remuer ses ondes,
Se soulever en vous mille vagues profondes
Sous les cieux rayonnants.

Tous, qui que vous fussiez, tête ardente, esprit sage,
Soit qu’en vos yeux brillât la jeunesse, ou que l’âge
Vous prît et vous courbât,
Que le destin pour vous fût deuil, énigme ou fête,
Vous aviez dans vos cœurs l’amour, cette tempête,
La douleur, ce combat.

Grâce au quatre décembre, aujourd’hui, sans pensée,
Vous gisez étendus dans la fosse glacée
Sous les linceuls épais ;
Ô morts, l’herbe sans bruit croît sur vos catacombes,
Dormez dans vos cercueils ! taisez-vous dans vos tombes

L’empire, c’est la paix.

POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:54 par angeoudemongif Tags : moi monde dieu chien

Comme j’allais fermer ces pages inflexibles,
Sur les trônes croulants, perdus par leur sauveur,
La guerre s’est dressée, et j’ai vu, moi rêveur,
Passer dans un éclair sa face aux cris terribles.

Et j’ai vu frissonner l’homme de grand chemin !
Cette foudre subite éblouit ses prunelles.
Il frémit, effaré, devant les Dardanelles,
Ô lâche ! Et peut-être demain,

Grâce aux soldats nos fils, vaillants, quoique infidèles,
Demain sur ce front vil, sur cet abject cimier,
Comme un aigle parfois s’abat sur un fumier,
Quelque victoire aveugle ira poser ses ailes !

Malgré ta couardise, il faut combattre, allons !
Bats-toi, bandit ! c’est dur ; il le faut. Dieu t’opprime.
Toi qui, le front levé, te ruas dans le crime,
Marche à la gloire à reculons !

Quoi ! même en se traînant comme un chien qui se couche,
Quoi ! même en criant grâce, en demandant pardon,
Même en léchant les pieds des cosaques du Don,
On ne peut éviter Austerlitz ? Non, Cartouche.

Nul moyen de sortir de la peau de César !
En guerre, faux lion ! ta crinière l’exige.
Voici le Rhin, voici l’Elster, voici l’Adige,
Voici la fosse auprès du char !

La guerre, c’est la fin. Ô peuples, nous y sommes.
Pour t’entendre sonner, je monte sur ma tour,
Formidable angelus de ce grand point du jour,
Dernière heure des rois, première heure des hommes !

Droits, progrès, qu’on croyait éclipsés pour jamais,
Liberté, qu’invoquaient nos voix exténuées,
Vous surgissez ! voici qu’à travers les nuées
Reparaissent les grands sommets !

Des révolutions nous revoyons les cimes.
Vieux monde du passé, marche, allons ! c’est la loi.
L’ange au glaive de feu, debout derrière toi,

Te met l’épée aux reins et te pousse aux abîmes !

POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:51 par angeoudemongif Tags : monde fond création dieu nature nuit travail oiseaux voyage pensée horreur

Sur la terre, tantôt sable, tantôt savane,
L’un à l’autre liés en longue caravane,
Echangeant leur pensée en confuses rumeurs,
Emmenant avec eux les lois, les faits, les mœurs,
Les esprits, voyageurs éternels, sont en marche.
L’un porte le drapeau, les autres portent l’arche ;
Ce saint voyage a nom Progrès. De temps en temps,
Ils s’arrêtent, rêveurs, attentifs, haletants,
Puis repartent. En route ! ils s’appellent, ils s’aident,
Ils vont ! Les horizons aux horizons succèdent,
Les plateaux aux plateaux, les sommets aux sommets.
On avance toujours, on n’arrive jamais.
A chaque étape un guide accourt à leur rencontre ;
Quand Jean Huss disparaît, Luther pensif se montre
Luther s’en va, Voltaire alors prend le flambeau
Quand Voltaire s’arrête, arrive Mirabeau.
Ils sondent, pleins d’espoir, une terre inconnue
A chaque pas qu’on fait, la brume diminue ;
Ils marchent, sans quitter des yeux un seul instant
Le terme du voyage et l’asile où l’on tend,
Point lumineux au fond d’une profonde plaine,
La Liberté sacrée, éclatante et lointaine,
La Paix dans le travail, l’universel Hymen,
L’Idéal, ce grand but, Mecque du genre humain.

Plus ils vont, plus la foi les pousse et les exalte.
Pourtant, à de certains moments, lorsqu’on fait halte,
Que la fatigue vient, qu’on voit le jour blêmir,
Et qu’on a tant marché qu’il faut enfin dormir,
C’est l’instant où le Mal, prenant toutes les formes,
Morne oiseau, vil reptile ou monstre aux bonds énormes,
Chimère, préjugé, mensonge ténébreux,
C’est l’heure où le Passé, qu’ils laissent derrière eux,
Voyant dans chacun d’eux une proie échappée,
Surprend la caravane assoupie et campée,
Et, sortant hors de l’ombre et du néant profond,
Tâche de ressaisir ces esprits qui s’en vont.

II

Le jour baisse ; on atteint quelque colline chauve
Que l’âpre solitude entoure, immense et fauve,
Et dont pas même un arbre, une roche, un buisson
Ne coupe l’immobile et lugubre horizon ;
Les tchaouchs, aux lueurs des premières étoiles,
Piquent des pieux en terre et déroulent les toiles ;
En cercle autour du camp les feux sont allumés,
Il est nuit. Gloire à Dieu ! voyageurs las, dormez.

Non, veillez ! car autour de vous tout se réveille.
Ecoutez ! écoutez ! debout ! prêtez l’oreille !
Voici qu’à la clarté du jour zodiacal,
L’épervier gris, le singe obscène, le chacal,
Les rats abjects et noirs, les belettes, les fouines,
Nocturnes visiteurs des tentes bédouines,
L’hyène au pas boiteux qui menace et qui fuit,
Le tigre au crâne plat où nul instinct ne luit,
Dont la férocité ressemble à de la joie,
Tous, les oiseaux de deuil et les bêtes de proie,
Vers le feu rayonnant poussant d’étranges voix,
De tous les points de l’ombre arrivent à la fois.
Dans la brume, pareils aux brigands qui maraudent,
Bandits de la nature, ils sont tous là qui rôdent.
Le foyer se reflète aux yeux des léopards.
Fourmillement terrible ! on voit de toutes parts
Des prunelles de braise errer dans les ténèbres.
La solitude éclate en hurlements funèbres.
Des pierres, des fossés, des ravins tortueux,
De partout, sort un bruit farouche et monstrueux.
Car lorsqu’un pas humain pénètre dans ces plaines,
Toujours, à l’heure où l’ombre épanche ses haleines,
Où la création commence son concert,
Le peuple épouvantable et rauque du désert,
Horrible et bondissant sous les pâles nuées,
Accueille l’homme avec des cris et des huées.
Bruit lugubre ! chaos des forts et des petits
Cherchant leur proie avec d’immondes appétits !
L’un glapit, l’autre rit, miaule, aboie, ou gronde.
Le voyageur invoque en son horreur profonde
Ou son saint musulman ou son patron chrétien.

Soudain tout fait silence et l’on n’entend plus rien.

Le tumulte effrayant cesse, râles et plaintes
Meurent comme des voix par l’agonie éteintes,
Comme si, par miracle et par enchantement,
Dieu même avait dans l’ombre emporté brusquement
Renards, singes, vautours, le tigre, la panthère,
Tous ces monstres hideux qui sont sur notre terre
Ce que sont les démons dans le monde inconnu.
Tout se tait.

Le désert est muet, vaste et nu.
L’oeil ne voit sous les cieux que l’espace sans borne.

Tout à coup, au milieu de ce silence morne
Qui monte et qui s’accroît de moment en moment,
S’élève un formidable et long rugissement !

C’est le lion.

III

Il vient, il surgit où vous êtes,
Le roi sauvage et roux des profondeurs muettes !
Il vient de s’éveiller comme le soir tombait,
Non, comme le loup triste, à l’odeur du gibet,
Non, comme le jaguar, pour aller dans les havres
Flairer si la tempête a jeté des cadavres,
Non, comme le chacal furtif et hasardeux,
Pour déterrer la nuit les morts, spectres hideux,
Dans quelque champ qui vit la guerre et ses désastres ;
Mais pour marcher dans l’ombre à la clarté des astres.
Car l’azur constellé plaît à son oeil vermeil ;
Car Dieu fait contempler par l’aigle le soleil,
Et fait par le lion regarder les étoiles.
Il vient, du crépuscule il traverse les voiles,
Il médite, il chemine à pas silencieux,
Tranquille et satisfait sous la splendeur des cieux ;
Il aspire l’air pur qui manquait à son antre ;
Sa queue à coups égaux revient battre son ventre,
Et, dans l’obscurité qui le sent approcher,
Rien ne le voit venir, rien ne l’entend marcher.
Les palmiers, frissonnant comme des touffes d’herbe,
Frémissent. C’est ainsi que, paisible et superbe,
Il arrive toujours par le même chemin,
Et qu’il venait hier, et qu’il viendra demain,
A cette heure où Vénus à l’occident décline.
Et quand il s’est trouvé proche de la colline,
Marquant ses larges pieds dans le sable mouvant,
Avant même que l’oeil d’aucun être vivant
Eût pu, sous l’éternel et mystérieux dôme,
Voir poindre à l’horizon son vague et noir fantôme,
Avant que dans la plaine il se fût avancé,
Il se taisait ; son souffle a seulement passé,
Et ce souffle a suffi, flottant à l’aventure,
Pour faire tressaillir la profonde nature,
Et pour faire soudain taire au plus fort du bruit
Toutes ces sombres voix qui hurlent dans la nuit.

IV

Ainsi, quand, de ton antre enfin poussant la pierre,
Et las du long sommeil qui pèse à ta paupière,
Ô peuple, ouvrant tes yeux d’où sort une clarté,
Tu te réveilleras dans ta tranquillité,
Le jour où nos pillards, où nos tyrans sans nombre
Comprendront que quelqu’un remue au fond de l’ombre,
Et que c’est toi qui viens, ô lion ! ce jour-là,
Ce vil groupe où Falstaff s’accouple à Loyola,
Tous ces gueux devant qui la probité se cabre,
Les traîneurs de soutane et les traîneurs de sabre,
Le général Soufflard, le juge Barabbas,
Le jésuite au front jaune, à l’oeil féroce et bas,
Disant son chapelet dont les grains sont des balles,
Les Mingrats bénissant les Héliogabales,
Les Veuillots qui naguère, errant sans feu ni lieu,
Avant de prendre en main la cause du bon Dieu,
Avant d’être des saints, traînaient dans les ribotes
Les haillons de leur style et les trous de leurs bottes,
L’archevêque, ouléma du Christ ou de Mahom,
Mâchant avec l’hostie un sanglant Te Deum,
Les Troplong, Les Rouher, violateurs de chartes,
Grecs qui tiennent les lois comme ils tiendraient les cartes,
Les beaux fils dont les mains sont rouges sous leurs gants.
Ces dévots, ces viveurs, ces bedeaux, ces brigands,
Depuis les hommes vils jusqu’aux hommes sinistres,
Tout ce tas monstrueux de gredins et de cuistres
Qui grincent, l’oeil ardent, le mufle ensanglanté,
Autour de la raison et de la vérité,
Tous, du maître au goujat, du bandit au maroufle,
Pâles, rien qu’à sentir au loin passer ton souffle,
Feront silence, ô peuple ! et tous disparaîtront
Subitement, l’éclair ne sera pas plus prompt,
Cachés, évanouis, perdus dans la nuit sombre,
Avant même qu’on ait entendu, dans cette ombre
Où les justes tremblants aux méchants sont mêlés,

Ta grande voix monter vers les cieux étoilés !

POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:50 par angeoudemongif Tags : bonne moi amis

Courtisans ! attablés dans la splendide orgie,
La bouche par le rire et la soif élargie,
Vous célébrez César, très bon, très grand, très pur ;
Vous buvez, apostats à tout ce qu’on révère,
Le chypre à pleine coupe et la honte à plein verre… -
Mangez, moi je préfère,
Vérité, ton pain dur.

Boursier qui tonds le peuple, usurier qui le triches,
Gais soupeurs de Chevet, ventrus, coquins et riches,
Amis de Fould le juif et de Maupas le grec,
Laissez le pauvre en pleurs sous la porte cochère,
Engraissez-vous, vivez, et faites bonne chère… -
Mangez, moi je préfère,
Probité, ton pain sec.

L’opprobre est une lèpre et le crime une dartre.
Soldats qui revenez du boulevard Montmartre,
Le vin, au sang mêlé, jaillit sur vos habits ;
Chantez : la table emplit l’Ecole militaire,
Le festin fume, on trinque, on boit, on roule à terre… -
Mangez, moi je préfère,
O gloire, ton pain bis.

O peuple des faubourgs, je vous ai vu sublime.
Aujourd’hui vous avez, serf grisé par le crime,
Plus d’argent dans la poche, au cœur moins de fierté.
On va, chaîne au cou, rire et boire à la barrière.
Et vive l’empereur ! et vive le salaire !… –
Mangez, moi je préfère,


POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:41 par angeoudemongif Tags : homme moi femme enfants france sourire dieu femmes nuit afrique danse

Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes.
En vain, aux murs sanglants accrochant des guirlandes,
Ils ont ouvert le bal et la danse ; ô nos soeurs,
Devant ces scélérats transformés en valseurs
Vous haussez, – châtiment ! – vos charmantes épaules.
Votre divin sourire extermine ces drôles.
En vain leur frac brodé scintille ; en vain, brigands,
Pour vous plaire ils ont mis à leurs griffes des gants,
Et de leur vil tricorne ils ont doré les ganses ;
Vous bafouez ces gants, ces fracs, ces élégances,
Cet empire tout neuf et déjà vermoulu.
Dieu vous a tout donné, femmes ; il a voulu
Que les seuls alcyons tinssent tête à l’orage,
Et qu’étant la beauté, vous fussiez le courage.

Les femmes ici-bas et là-haut les aïeux,
Voilà ce qui nous reste !

Abjection ! nos yeux
Plongent dans une nuit toujours plus épaissie.
Oui, le peuple français, oui, le peuple messie,
Oui, ce grand forgeron du droit universel
Dont, depuis soixante ans, l’enclume sous le ciel
Luit et sonne, dont l’âtre incessamment pétille,
Qui fit voler au vent les tours de la Bastille,
Qui broya, se dressant tout à coup souverain,
Mille ans de royauté sous son talon d’airain,
Ce peuple dont le souffle, ainsi que des fumées,
Faisait tourbillonner les rois et les armées,
Qui, lorsqu’il se fâchait, brisait sous son bâton
Le géant Robespierre et le titan Danton,
Oui, ce peuple invincible, oui, ce peuple superbe
Tremble aujourd’hui, pâlit, frissonne comme l’herbe,
Claque des dents, se cache et n’ose dire un mot
Devant Magnan, ce reître, et Troplong, ce grimaud !
Oui, nous voyons cela ! Nous tenant dans leurs serres,
Mangeant les millions en face des misères,
Les Fortoul, les Rouher, êtres stupéfiants,
S’étalent ; on se tait. Nos maîtres ruffians
A Cayenne, en un bagne, abîme d’agonie,
Accouplent l’héroïsme avec l’ignominie ;

On se tait. Les pontons râlent ; que dit-on ? rien.
Des enfants sont forçats en Afrique ; c’est bien.
Si vous pleurez, tenez votre larme secrète.
Le bourreau, noir faucheur, debout dans sa charrette,
Revient de la moisson avec son panier plein
Pas un souffle. Il est là, ce Tibère-Ezzelin
Qui se croit scorpion et n’est que scolopendre,
Fusillant, et jaloux de Haynau qui peut pendre ;
Eclaboussé de sang, le prêtre l’applaudit ;
Il est là, ce César chauve-souris qui dit
Aux rois : voyez mon sceptre ; aux gueux : voyez mon
Ce vainqueur qui, béni, lavé, sacré, sublime, [crime
De deux pourpres vêtu, dans l’histoire s’assied
Le globe dans sa main, un boulet à son pied ;
Il nous crache au visage, il règne ! nul ne bouge.

Et c’est à votre front qu’on voit monter le rouge,
C’est vous qui vous levez et qui vous indignez,
Femmes ; le sein gonflé, les yeux de pleurs baignés,
Vous huez le tyran, vous consolez les tombes,
Et le vautour frémit sous le bec des colombes !

Et moi, proscrit pensif, je vous dis : Gloire à vous !
Oh ! oui, vous êtes bien le sexe fier et doux,
Ardent au dévouement, ardent à la souffrance,
Toujours prêt à la lutte, à Béthulie, en France,
Dont l’âme à la hauteur des héros s’élargit,
D’où se lève Judith, d’où Charlotte surgit !
Vous mêlez la bravoure à la mélancolie.
Vous êtes Porcia, vous êtes Cornélie,
Vous êtes Arria qui saigne et qui sourit ;
Oui, vous avez toujours en vous ce même esprit
Qui relève et soutient les nations tombées,
Qui suscite la Juive et les sept Machabées,
Qui dans toi, Jeanne d’Arc, fait revivre Amadis,
Et qui, sur le chemin des tyrans interdits,
Pour les épouvanter dans leur gloire éphémère,
Met tantôt une vierge et tantôt une mère !

Si bien que, par moments, lorsqu’en nos visions
Nous voyons, secouant un glaive de rayons,
Dans les cieux apparaître une figure ailée,
Saint-Michel sous ses pieds foulant l’hydre écaillée,
Nous disons : c’est la Gloire et c’est la Liberté !
Et nous croyons, devant sa grâce et sa beauté, [nomme,
Quand nous cherchons le nom dont il faut qu’on le

Que l’archange est plutôt une femme qu’un homme !

POEME VICTOR HUGO

Publié à 14:28 par angeoudemongif Tags : dieu nature nuit rose

Un immense frisson émeut la plaine obscure.
C’est l’heure où Pythagore, Hésiode, Epicure,
Songeaient ; c’est l’heure où, las d’avoir, toute la nuit,
Contemplé l’azur sombre et l’étoile qui luit,
Pleins d’horreur, s’endormaient les pâtres de Chaldée.
Là-bas, la chute d’eau, de mille plis ridée,
Brille, comme dans l’ombre un manteau de satin
Sur l’horizon lugubre apparaît le matin,
Face rose qui rit avec des dents de perles
Le boeuf rêve et mugit, les bouvreuils et les merles
Et les geais querelleurs sifflent, et dans les bois
On entend s’éveiller confusément les voix ;
Les moutons hors de l’ombre, à travers les bourrées,
Font bondir au soleil leurs toisons éclairées ;
Et la jeune dormeuse, entrouvrant son oeil noir,
Fraîche, et ses coudes blancs sortis hors du peignoir,
Cherche de son pied nu sa pantoufle chinoise.

Louange à Dieu ! toujours, après la nuit sournoise,
Agitant sur les monts la rose et le genêt,
La nature superbe et tranquille renaît ;
L’aube éveille le nid à l’heure accoutumée,
Le chaume dresse au vent sa plume de fumée,
Le rayon, flèche d’or, perce l’âpre forêt ;
Et plutôt qu’arrêter le soleil, on ferait
Sensibles à l’honneur et pour le bien fougueuses

Les âmes de Baroche et de Troplong, ces gueuses !