Date de création : 09.04.2012
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23.12.2024
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Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
Par cuisine2jacques, le 15.12.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
Danielle Mitterrand, née Gouze le 29 octobre 1924 à Verdun (Meuse) et morte le 22 novembre 2011 à Paris, est l'épouse de François Mitterrand, président de la République française de 1981 à 1995. Ancienne résistante et personnalité engagée dans le monde associatif, elle a créé la fondation France Libertés - Fondation Danielle-Mitterrand en 1986, qu'elle a présidée jusqu'à sa mort.
Danielle Émilienne Isabelle Gouze naît le 29 octobre 1924 à Verdun, dans la Meuse. Renée Flachot (1890-1971), sa mère, est institutrice et son père, Antoine Gouze (1885-1958), est principal de collège. Ils sont laïcs et républicains et sont tous deux militants de la SFIO. En 1940, Antoine Gouze refuse de recenser, comme on le lui demandait, les élèves et professeurs juifs de son collège et est révoqué par le gouvernement de Vichy. Il s'installe alors à Cluny où il donne des cours particuliers.
Durant la période 1940-1942, sa famille héberge régulièrement dans la clandestinité les membres du réseau de Résistance Combat, dont notamment son dirigeant, Henri Frenay.
Lorsque naît Danielle, son père est directeur du lycée public de garçons de Verdun, le lycée Buvignier. Ses parents sont militants de la laïcité scolaire et, en conséquence, opposés au principe de l'école privée. Ils déménagent pour travailler dans une école du Jura. Danielle, d'abord interne dans un collège lyonnais, est ensuite scolarisée dans le collège Broussais à Dinan (un collège pour filles), puis la seule fille élève du lycée de garçons que dirige son père (le lycée Roger-Vercel, à Dinan).
Danielle Gouze se présente aux épreuves du baccalauréaten 1941 à Annecy ; échoue ; se présente à nouveau l'année suivante, et réussit.
Danielle Gouze s'engage à dix-sept ans dans la Résistance, en tant qu'agent de liaison, tandis que ses parents hébergent des maquisards. Sa sœur aînée Christine Gouze est elle aussi dans la Résistance, en tant que « boîte aux lettres » pour le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés. Elle se lie d'amitié avec la résistante Berty Albrecht, avant que cette dernière ne soit arrêtée.
Sa sœur aînée, Christine Gouze, lui présente au sein de leur réseau de Résistance, au début de l'année 1944, « François Morland » (nom de code de François Mitterrand). Alors qu'il anime un réseau de résistance parisien, il doit fuir vers la Bourgogne. C'est Danielle Gouze qui l'aide, notamment à bord du train où elle accepte de jouer l'amoureuse transie, pour tromper la vigilance de la Gestapo. Mais arrivés à destination, la réalité prend le pas sur l'artifice : ils se fiancent. Elle l'épousera après la Libération, le 28 octobre 1944 - d'abord à la mairie, puis à l'église Saint-Séverin, à Paris.
François et Danielle Mitterrand ont trois enfants :
Pascal, né en 1945 et mort deux mois après sa naissance ;
Jean-Christophe Mitterrand, né le 19 décembre 1946 ;
Gilbert Mitterrand, né le 4 février 1949.
Le frère de Danielle, Roger Gouze, né en 1912 et mort en 2005, est écrivain.
Sa sœur aînée, Madeleine Gouze, dite Christine Gouze-Rénal, née en 1914 et morte en 2002, est productrice de cinéma ; elle a été mariée, de 1959 jusqu'à sa mort, avec l'acteur Roger Hanin.
De la Nièvre à la rue de Bièvre
En 1946, Danielle Mitterrand vit dans la Nièvre lorsque François, son mari, devient député (elle fait campagne à ses côtés) ; il devient ensuite conseiller général. Ils s'installent à Paris, où François occupe le poste de ministre des Anciens Combattants ; elle-même s'occupe de la Commission pour la répartition des subventions aux orphelins.
Ils déménagent à Paris : d'abord au 25 avenue du Maréchal Lyautey dans le quartier d'Auteuil, puis rue Guynemerjusqu'en 1972, puis au 22 rue de Bièvre. Elle est à ses côtés lors de l'élection présidentielle de 1965. Pendant la campagne de l'élection présidentielle de 1981, elle pose pour Paris Match en se présentant comme une femme très simple, en opposition radicale à l'épouse du président en exercice, Anne-Aymone Giscard d'Estaing, d'allure plus bourgeoise. Ses hobbies sont la reliure et le scrabble.
En 1981, après l’élection à la présidence de la République de son mari François Mitterrand, la nouvelle « première dame » de France se plie au protocole en remplissant ses obligations d'hôtesse pour les invités de marque ; néanmoins, elle prévient qu'elle compte imposer son style : « Je ne suis pas une potiche ». Celle qui préfère se faire nommer « l'épouse du président de la République » que « première dame de France » a son bureau personnel au palais présidentiel de l'Élysée, mais habite toujours au 22, rue de Bièvre (5e arrondissement de Paris). Le couple présidentiel passe ses vacances à Latche, où est même invité le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev.
L'épouse du président Mitterrand, à l'image de Michelle Auriol, fait redécorer le palais, notamment par Jean-Michel Wilmotte, Philippe Starck et Gérard Garouste (ce dernier déclare alors que Danielle Mitterrand se plaint de son travail : « La bonne vient de m'annoncer que ça ne plaît pas à madame Mitterrand. Même Jules II, quand Michel-Ange peignait la chapelle Sixtine, n'a pas dû envoyer son valet de chambre »). Elle-même s'occupe personnellement des jardins. Elle fait également informatiser son service de trois collaboratrices.
Elle se crée un espace autonome d'engagement politique tiers-mondiste très marqué. Ses prises de positions politiques et humanitaires sont très ancrées à gauche, que ce soit à l’égard de Fidel Castro (déclarant notamment :« L’expropriation des compagnies américaines ne m’a pas déplu. Oui, j’ai applaudi l’échec de la tentative de déstabilisation menée par les cubains anticastristes de Miami pilotée par la CIA »), des guérilleros salvadoriens, des zapatistes mexicains. Elle est notamment présente lors de la conférence au Chiapas, pendant l'été 1996, dans le cadre de la révolte du Chiapas. Avec son fils Jean Christophe, Danielle Mitterrand sera l'activiste principale du lobby castriste, au sein de l'Élysée, étendant le réseau jusqu'en Angola, pays où la présence cubaine est forte et où Gilbert Mitterrand fut un temps soupçonné de se livrer au trafic d'armes (année 2000). Malgré son soutien à la cause palestinienne, elle avait conservé des liens avec le kibboutz Kfar HaNassi, dans le nord d'Israël, où son fils Jean-Christophe avait passé quelques mois en 1970.
Ces positions ont quelquefois mis François Mitterrand dans une situation diplomatique délicate pendant sa présidence, par exemple vis-à-vis de la Chine, lorsque Danielle reçoit le dalaï-lama ; mais cette indépendance permet à Danielle de négocier la libération de nombreux prisonniers politiques. Elle crée notamment, en 1986, la Fondation France-Libertés, reconnue d'utilité publique, organisation non gouvernementale de type humanitaire. Elle regrette aussi la soumission de la diplomatie française aux États-Unis, notamment lors la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme, en 1989, où seuls selon elle des représentants de pays favorables aux intérêts américains avaient été invités
Elle est la première épouse d'un président français à prendre clairement position sur la scène politique nationale : lors d'une interview au Journal du dimanche en décembre 1986, elle critique fortement le gouvernement de droite de Jacques Chirac, qui, selon elle, « fait tout et n'importe quoi ».
En 1989, lors de l'affaire des foulards islamiques de Creil, Danielle Mitterrand déclare le 20 octobre :
« Si aujourd'hui deux cents ans après la Révolution, la laïcité ne pouvait accueillir toutes les religions, toutes les expressions en France, c'est qu'il y aurait un recul. Si le voile est l'expression d'une religion, nous devons accepter les traditions quelles qu'elles soient. »
La journaliste Marie-Claire Mendès France l’accuse alors de faire le lit de la « charia musulmane »
Dans un article du Monde d'avril 2016, Élisabeth Badinterrevient sur ses prises de position :
« Au début des années 1980, j’ai vivement critiqué la défense du droit à l’excision et à la polygamie sur le sol français par Danielle Mitterrand. Pour l’épouse du président, cette permission était le signe d’une tolérance supplémentaire, voire d’un progrès de la démocratie : nous sommes capables de respecter croyances et traditions des autres cultures. »
En 1993, elle critique publiquement la politique d'immigration du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua. Le président s'en agace, mais ce sont les députés de la majorité, dont Pierre Mazeaud, qui répondent, dans une tribune intitulée « Qui veut faire taire Danielle ? ». Danielle Mitterrand n'en a cure - et, en mai 1995, indigne la classe politique en embrassant Fidel Castro
Elle reste active entre la fin du mandat de son époux, en 1995, et la mort de celui-ci, en 1996.
Lors du référendum sur le projet de texte constitutionnel européen, en 2005, elle s'oppose à une partie de sa famille en prenant officiellement position pour le « non », mettant ainsi l'aura de son ancien mari dans la balance. Elle refuse cependant de dire pour qui elle a voté lors de l’élection présidentielle de 2007.
Danielle Mitterrand publie, en novembre 2007, une autobiographie intitulée Le Livre de ma mémoire.
En 2011, elle soutient officiellement le chef Raoni dans sa lutte contre le projet de barrage de Belo Monte.
Durant les dernières années de sa vie, elle est hospitalisée à plusieurs reprises : en octobre 2010, après une chute à Madrid, puis en septembre 2011, pour insuffisance respiratoire. Elle avait déjà été opérée du cœur en juillet 1994.
Le 18 novembre 2011, elle est à nouveau hospitalisée pour une anémie jugée sérieuse, et plongée dans un coma artificiel.
Danielle Mitterrand s'éteint quelques jours plus tard, le 22 novembre 2011, à l'hôpital Georges-Pompidou, à l'âge de 87 ans. Le 26 novembre 2011, elle est inhumée à Cluny, dans le caveau familial.
France Libertés - Fondation Danielle-Mitterrand
En 1986, elle crée la fondation France Libertés - Fondation Danielle-Mitterrand, par la fusion de trois associations fondées peu après 1981. Elle est destinée à répondre aux appels de détresse de femmes et d’hommes démunis et opprimés, en lançant des actions de sensibilisation, et en finançant des actions de terrain portées par les habitants eux-mêmes.
Dès ses débuts, l'association soutient le peuple tibétain, de même qu'elle lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud. Elle est l'une des premières à prendre conscience du fléau que constitue le virus du Sida en Afrique, et lutte pour une meilleure diffusion des antirétroviraux.
Danielle Mitterrand a également pris position en faveur des indépendantistes Sahraouis, des Kurdes, ainsi que des peuples indiens d'Amérique latine ; elle a pris parti pour Leonard Peltier, à travers sa préface de l'ouvrage : Écrits de Prison.
Elle rencontra la première fois le dalaï-lama en 1988 ; il était alors de passage en France et se rendait au Parlement européen, où il était invité pour y donner un discours. Elle lui proposa, par l’intermédiaire de France-Libertés, de faire étape au sein de son association, à l'occasion d'un dîner organisé en son honneur, auquel assistèrent des défenseurs de la cause tibétaine, mais aussi le président François Mitterrand qui s'entretint alors avec lui. Danielle Mitterrand et France Libertés ont à leur actif des actions menées à Dharamsala : écoles, dispensaires pour les réfugiés à la frontière, promotion de l'Institut tibétain des arts du spectacle, Prix de la Mémoire au dalaï-lama... À l'initiative de l'association humanitaire Amitiés franco-tibétaines de Christian Delorme et du Comité de soutien au peuple tibétain, Danielle Mitterrand rencontra à nouveau le dalaï-lama en avril 1989, et demanda à la Chine que fût possible l'envoi d'une Mission au Tibet - cette demande étant refusée par Pékin. Le 27 avril 1991, elle est reçue par le dalaï-lama à Dharamsala
Depuis 1988, Danielle Mitterrand présidait le jury du Prix de la Mémoire, une distinction qu'elle a remis en mains propres à nombre de ses récipiendaires
Danielle Mitterrand a mis le droit d'accès à l'eau au premier rang des droits humains, décidant d'en faire une de ses priorités au côté de l'éducation, de la démocratie participative et de l'économie responsable. Elle a également proposé de redéfinir la notion de richesse, grâce à la mise en place de nouveaux indicateurs de richesse basés sur d’autres critères que la richesse-argent : les richesses naturelles, l'éducation, ou encore, la transmission des savoirs.
Citation de Danielle Mitterrand
« Aujourd’hui, France Libertés, forte de ses actions dans le monde, qu’elles soient construction d’écoles au Mali, lutte contre la peine de mort ou pour l’instauration du droit d’accès à l’eau pour tous, veut résister à l’oppression économique et politique internationale et aider à construire un monde solidaire et pacifique. Vous aussi, vous avez votre place à nos côtés. Conjuguons ensemble ces deux verbes au futur. »
Récompenses et hommages
En 1996, le prix Nord-Sud « a été remis à Danielle Mitterrand, présidente de la fondation France Libertés, pour ses prises de position en faveur de la protection des droits de la personne et, de manière symbolique, aux femmes algériennes, pour leur lutte quotidienne pour la liberté ».
En 1999, le dalaï-lama lui a remis le prix Lumière de la vérité.
Le 8 mars 2013 – date de la Journée internationale des femmes –, le jardin de la rue de Bièvre, où elle résida de nombreuses années, a pris le nom de square Danielle-Mitterrand
Le 7 septembre 2013 est inaugurée le groupe scolaire Danielle Gouze-Mitterrand à Cluny. Il existe également une école française Danielle-Mitterrand à Souleimaniye(Irak).
En 2013, le nouveau collège départemental de Saint-Paul-lès-Dax, inauguré en 2011, prend le nom de Danielle Mitterrand
Décorations
: grand croix de l'ordre de la Couronne (Pays-Bas) (1991)
: commandeur grand croix de l'ordre royal de l'Étoile polaire (11 mai 1984)
Ouvrages
La Levure du pain, édition no 1, 1992
En toutes libertés, Ramsay, 1996.
Ces hommes sont avant tout nos frères, Ramsay, 1996 (sur les indiens du Chiapas).
Le Printemps des insoumis, Ramsay, 1998
La Torture en Tunisie : Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Le Temps des cerises, 2000.
Échanger la vie, Actes sud, 2000
Le Livre de ma mémoire, Édition Jean-Claude Gawsewitch , 2007 et Folio no 4833
Mot à mot, Le Cherche midi, 2010
Ce que je n'accepte pas, entretiens inédits avec Gilles Vanderpooten, Éditions de l'Aube, 2012
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