Quelle revanche ! Méthodiquement, hargneuses en défense et déliées en attaque, les Bleues ont conquis leur premier titre olympique face à la Russie, dimanche à Tokyo. Même si, dans ces Jeux, elles évoluent sous l'appellation de « Comité olympique russe », c'est bien elles qui l'avaient emporté à Rio, il y a cinq ans, face à la France (19-22). Cette fois, les Tricolores n'ont pas laissé de place au doute ou à la redoutable Anna Viakhireva et ont conclu beauté une campagne olympique débutée dans la difficulté.
Les Bleues étaient au bord de l'élimination après les deux premiers matches de poule, mais une fois au tour principal, les joueuses du sélectionneur Olivier Krumbholz ont montré un visage conquérant, en quarts face aux Néerlandaises (32-22), en demies face à la Suède (29-27), jusqu'à la finale, remportée haut la main (30-25).
Les Bleues ont très vite posé la main sur le match, appliquées et sérieuses en défense pour construire une avance de +2 à la pause (15-13). Côté attaque, Chloé Valentini (2 buts coup sur coup, 4 au total) et surtout une incroyable Pauletta Foppa (5/5, sept buts au total) ont oeuvré pour faire grimper le score.
Au retour des vestiaires, les défenses ont pris le dessus et le score a stagné durant plusieurs minutes. La Russie a même réussi à revenir à 16-16 (39e), une menace tout de suite écartée par Océane Sercien-Ugolin avec deux buts. Dès lors, les Russes n'ont plus réussi à marquer pendant sept minutes, muselées par une superbe séquence des deux côtés du terrain pour la France.
Foppa, Pauline Coatanea et Grâce Zaadi ont laissé libre cours à leur talent face au but tandis que Cléopatre Darleux a enchaîné les parades puissantes. L'écart est monté à +6 (23-17, 46e). Échaudées par quelques matches qu'elles ont parfois laissé filer, les Françaises ont maintenu la pression jusqu'aux cinq dernières minutes pour s'imposer avec cinq buts d'avance.
« Une défense extraordinaire, une gardienne extraordinaire »
« Ce match, on l'a gagné par la défense, c'est l'identité de cette équipe. On a dit qu'on allait fermer la boutique et on l'a fait. On a fait un bon match, on a été solides. Il n'y a rien à dire. cette fois les gens l'ont vécu assez sereinement », souriait Allison Pineau au micro de France Télévisions. La cadre, de retour à son meilleur niveau dans ce tournoi (7 buts en finale), a notamment été précieuse sur les tirs à 7 mètres.
« Comme toujours, mais encore plus aujourd'hui, on a eu une défense extraordinaire, avec une gardienne extraordinaire, soulignait Krumbholz. On avait un sous-objectif, c'était de bloquer ce diable de Viakhireva, on l'a fait, ça nous a donné beaucoup d'énergie. En attaque, on a vu du beau jeu, du liant. Quand les Russes ont poussé, on a vu des tensions. C'est une merveilleuse récompense pour tout le monde, on a énormément travaillé. c'est un résultat à la hauteur de l'investissement. »
Championnes du monde en 2003 et 2017, championnes d'Europe 2018, les Bleues ajoutent la plus belle ligne à leur palmarès. À Paris, dans trois ans, la France s'avancera en tant que double championne olympique après la troisième couronne remportée samedi par l'équipe de France masculine décrochée samedi.