Malgré l'inquiétude affichée par les fabricants de pâtes quant à la menace de pénurie de blé dur, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) s'est voulue rassurante lundi quant à une éventuelle hausse du prix pour les consommateurs.
«Il faut relativiser», a assuré Christiane Lambert sur BFM Business. «Si par exemple le prix du blé dur augmente de 10%, ça va représenter quatre centimes de plus par kilo de pâtes. On en consomme 9,1 kg [...] ça fait 36 centimes par an par personne.»
Le prix du blé dur a déjà augmenté
Le 16 août dernier, les fabricants de pâtes avaient alerté sur le risque de pénurie de blé dur, en raison notamment de la vague de chaleur qui a touché le Canada pendant l'été, alors que le pays est le premier producteur de blé dur dans le monde. Le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle) demandaient dans un communiqué commun aux distributeurs de répercuter «l'explosion du prix du blé dur dans les prix de vente».
En France, le prix du blé dur a déjà augmenté d'environ 30% sur un mois, soit une progression de 110 euros la tonne, indique la FNSEA dans une note interne consultée par l'AFP. Si le prix du blé dur augmente dans une telle proportion sur l'année, le syndicat majoritaire des agriculteurs prévoit ainsi une hausse de 12 centimes par kilo de pâtes, soit un total d'un peu plus d'un euro par an et par personne en moyenne.
«Les pâtes sont un produit qui subit assez peu l'élasticité. Même quand les prix augmentent, la consommation reste à peu près stable», a ajouté Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA a indiqué qu'il fallait désormais «préparer la récolte de l'année prochaine», et a invité à un accord entre les agriculteurs et les industriels français, «qui évitera aux pastiers français d'aller courir le blé dur du Canada».
«L'incertitude climat doit amener d'autres comportements», a-t-elle encore soutenu. Selon les scientifiques, les vagues de chaleur, comme celle vécue au Canada, sont appelées à se multiplier, s'allonger et s'intensifier avec le réchauffement climatique.