Fandeloup

Il est des lieux atroces où des hommes ont tracé dans le sang et la boue une croix sur nos rêves. Faut-il pour oublier que le monde s'achève ?

Le soir trébuche et dégringole . Il m'entraîne avec lui. Abîme ouvert de jours indélicats . Cohorte nauséeuse de sourires amers . Au ♥ la déchirure ...

Octobre a balayé l'insouciante innocence des rêves de juillet. C'est soudain le silence, je n'entends plus ton rire et le ciel est moins bleu. Les vagues viennent finir sur la plage esseulée. Tu n'as pas dit adieu

L'oiseau dans sa cage et moi dans tes bras ouvre-lui la porte,il s'envolera N'ouvre pas tes bras ma maison c'est toi.

Qu'est-ce que c'est, le bonheur ? C'est la splendeur de l'aube, sa nouvelle promesse ? C'est le livre qui s'ouvre sur une belle histoire ? C'est l'ami revenu, quand on n'espérait plus ? Est-ce cette caresse, cet instant suspendu ou l'on retient le cri de nos coeurs affolés ? Ou les traits effacés d'un visage adoré qui surgissent vivants du fond de la mémoire ?

Sous ses voiles de brume, la terre lassée sommeille. Fine comme un trait de plume, la lune pâle veille. Sur l'étang immobile où filent les nuages, comme des rêves blancs, deux grands cygnes voyagent, majestueux profils, silencieusement.

Flamme d'une bougie instant de nostalgie une larme de cire coule sur ton sourire

Lui l'oiseau nous plaint-il quand il plane au-dessus de nous très haut dans la lumière ? 

C'est un train fou qui roule dans la nuit comme un point noir dans l'air glacé fuyant. C'est un chagrin qui roule dans la tête comme une balle cerclée de plomb brûlant.

Ce soir sans raison ton âme est morne comme un ciel sans dieu vide comme l'horizon à celle qui attend