- Ben qui t’es, toi ?

- Tu le vois bien, je suis une sirène !

- Une sirène, une fille-poisson ?

- Oui.

- C’est pas possible !

- Pourquoi ?

- Pace que les sirènes, ça existe pas ! Ca existe que dans les contes, et les contes, c’est des histoires qui existent pas !

- Mais qui t’a dit cela ?

- Lucien, mon grand frère.

- Mais pourtant je suis là, devant toi !

- Ca doit être un rêve… C’est ça, c’est un rêve !

- Pas du tout ! Tu ne sens pas les embruns sur ton visage, tu n’entends pas le bruit des vagues sur les rochers ?

- Si.

- Tu n’as pas également entendu un chant tout à l’heure, un chant qui venait de la mer ?

- Si. C’est pour ça que j’me suis approché avec ma lanterne pour voir. C’était toi qui chantait ?

- Oui.

- Pourquoi tu chantais ?

- Je voulais te voir et te donner quelque chose.

- Ca, c’est sûr, j’suis en train de rêver ! Mon frère, il dit que dans les rêves, on voit et on entend tout pareil, mais c’est quand même un rêve ! Il est intelligent, mon frère !

- Tiens, prends ce coquillage !

- Mais …Oh ! Qu’il est joli ! Il brille, on dirait de l’or. Non, je peux pas accepter, c’est trop beau ! Tu sais, mes parents et moi, on est des gens pauvres, des pêcheurs…

- Prends-le, Paul, je te l’offre !

- Tu connais mon prénom ?

- Bien sûr. Il y a longtemps que je t’observe quand avec tes parents tu ramasses le goémon sur les plages…

- Et toi, comment tu t’appelles ?

- Harmonie.

- C’est beau !

-Merci. Mais prends ce coquillage, il est pour toi, ça me fait plaisir ! On ne refuse pas un cadeau.

- Non, ça se fait pas, je sais… Ben merci alors, merci beaucoup. - Maintenant, il faut que tu rentres chez toi, car ta famille doit s’inquiéter.

- T’as raison. Mais…

- Mais quoi ?

- Je… je te reverrai ?

- Si tu veux.

- Où ? Comment ?

- Il suffira que tu reviennes ici, que tu penses à moi très fort, et je serai là ! Il y eut une grande vague et la sirène disparut. Paul rentra chez lui, serrant dans sa petite main le précieux trésor. Il ne dit rien à personne de son aventure, se coucha et s’endormit, ayant pris soin de glisser le coquillage sous son oreiller.. C’est là qu’il le retrouva, à son réveil, le lendemain matin !