Quand l’Isabelle se pare de ses plus beaux atours

Isabelle (Graellsia isabellae) sur une branche de Pin

Après un mois et demi passé à sa goberger d’aiguilles de pin, les chenilles se sont immobilisées. Repues, elles se sont cloîtrées dans leur cocon et, devenues chrysalides, elles ont entamé à l’abri des regards leur longue et incroyable métamorphose.

C’est en ce moment que ces petits sarcophages s’ouvrent. Ils ont passé toute l’automne et l’hiver endormis, dans la litière ou cachés dans une anfractuosité à la base des troncs de conifères et là, soudain, ils se fendillent, craquent, se déchirent. Lentement, un papillon émerge. Poilu, encore tout froissé, il sort avec patience de son habitacle puis, étire ses ailes. Il injecte dans leurs nervures de la lymphe afin de les repasser.

Voilà, l’isabelle est prête à s’envoler. C’est l’un des plus grands papillons d’Europe. Un nocturne. Telle la chauve-souris, le mâle s’en va, tout antennes paraboliques déployées afin de chercher une femelle. De leurs amours naitront de cent à deux cents œufs qui écloront dans quinze jours. Ces adultes ne vivront qu’une huitaine de jours, sans s’alimenter.

Leur unique objectif étant tourné vers leur descendance.