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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
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Cambodge : les léopards d’Indochine en voie de disparition
Disparus de Singapour, du Vietnam et du Laos, les léopards d’Indochine pourraient rapidement subir le même sort au Cambodge. De Juliette Heuzebroc Le léopard d’Indochine, Panthera pardus delacouri de son nom scientifique, est l’une des huit sous-espèces du léopard. Découverte en 1930 par le zoologiste britannique Reginald Pocock, cette sous-espèce se distingue par sa petite taille et le noir très foncé de ses rosettes sur son pelage fauve clair.
L'espèce habitait historiquement les forêts tropicales du sud de la Chine jusqu’à la Malaisie. Leurs populations se sont déjà éteintes à Singapour, au Laos et au Vietnam. Si en Birmanie, en Malaisie, en Thaïlande et en Chine l’espèce est également en déclin, une étude vient de révéler que c’est au Cambodge que les derniers spécimens sont sur le point de disparaître.
Publiée en février dans la revue scientifique Royal Society Open Science, l’étude alerte sur la situation alarmante de la sous-espèce dans le pays. Le dernier groupe viable du pays, situé à l’est, serait au bord de l’extinction. Pour établir ce constat, les scientifiques ont mesuré la densité de la population.
Suite à la mise en place de pièges photographiques et à l’analyse ADN opérée sur les déjections, il apparaît qu’il n’y aurait qu’un individu pour 100km². Il faut savoir que même dans les zones non-protégées où l’animal est confronté à l’Homme, la densité moyenne est de 3 à 5 léopards pour 100km².
À l’est du Cambodge, entre 2009 et 2014, la densité a chuté de 72 %. Ce fait contribue à inquiéter les chercheurs : « Les léopards subissent un déclin sévère de leur distribution et de leur nombre, occupant désormais seulement 25 à 37% de leur aire de répartition historique ».
Parmi les causes de cette disparition, sont principalement pointés la déforestation massive en Asie du sud-est, région où elle est la plus élevée au monde, ainsi que le braconnage. Les léopards se retrouvent souvent blessés par des pièges destinés à d’autres espèces comme les cochons sauvages chassés pour leur viande. Mais ils sont également la cible du trafic illégal d’animaux, convoités pour une revente sur le marché asiatique où il est prisé comme substitut du tigre dans la médecine traditionnelle.
Au niveau mondial, sept des huit sous-espèces de léopards sont classées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme « en danger » ou « en danger critique » d’extinction. Elles font toutes face à une fragmentation de leur habitat, une raréfaction de leurs proies ainsi qu’aux conflits avec les humains. Afin de prévenir l’extinction des derniers individus dans la région, les experts à l’origine de l’étude préconisent un certain nombre de mesures : augmentation du nombre de rangers et de patrouille ainsi que l’établissement de plus de checkpoint afin de contrôler et de diminuer la présence des braconniers.
La moitié de la population mondiale d’orques pourrait disparaître d’ici 30 ans Les mammifères marins sont menacés par une contamination aux PCB qui touche toute la chaîne alimentaire.
Ces mammifères marins très sociables vivent en groupe et peuvent chasser en équipe, travaillant parfois en tandem afin de former des vagues dans le but de faire tomber dans l’eau une proie installée sur de la glace flottante. Les orques, ces animaux rusés de deux tonnes à la peau tachetée et à la vie familiale riche, ont survécu, malgré l’abattage massif dont elles ont fait l’objet, leur capture à l’aide de filets et leur périple en camion ou en avion vers des parcs marins à thème.
Mais une nouvelle étude publiée le 26 septembre dans la revue Science révèle queplus de la moitié de la population mondiale d’orques pourrait disparaître d’ici 30 à 50 ans, à cause de plusieurs produits chimiques toxiques pourtant interdits dans le monde. Les polychlorobiphényles, ou PCB, sont des composés organiques dont la durée de vie est très longue et qui étaient autrefois utilisés dans les condensateurs, les peintures à l’huile et les liquides de refroidissement, avant d’être jugés si dangereux que leur fabrication fut interdite aux États-Unis et dans d’autres pays dans les années 1970 et 1980.
Aujourd’hui, les orques qui vivent dans l’hémisphère nord figurent sur la liste des animaux les plus contaminés sur Terre par ces produits. Aujourd’hui encore, les PCB sont suspectés de modifier le comportement des orques, d’endommager leur système immunitaire et d’affecter leur reproduction, au point que de nombreuses familles de ces cétacés à dents, qui sont en fait des dauphins, pourraient disparaître dans les prochaines décennies selon les scientifiques.
« Alors que nous pensions que ces produits chimiques ne constituaient plus une menace, ils sont en réalité encore présents, et à des niveaux de concentration qui vont continuer de présenter des risques importants », a expliqué Jean-Pierre Desforges, auteur principal de l’étude qui travaille au Centre de recherche arctique à l’Université d’Aarhus, située au Danemark. Ces résultats sont « très inquiétants » selon le scientifique. En effet, si les PCB figurent parmi les menaces qui pèsent sur les orques, ce n'est pas la plus préoccupante.
UNE SUPERPRÉDATRICE CONTAMINÉE AUX PCB
Si les niveaux de concentration des PCB dans l’environnement ont d’abord chuté après que leur fabrication a été interdite dans le monde, ils restent depuis quelques années plutôt stables. Cela s’explique en partie par la présence de ces composants dans d’anciens produits, tels que les transformateurs, les revêtements de câbles et la peinture de certains navire. 80 % des stocks de PCB au monde n’ont pas encore été détruits.
Naissance d'un petit ours malais Ce célèbre dodo n'est pas seulement mort, il a été assassiné Les lions d'Afrique pourraient disparaître avant 2050
En plus de cela, les PCB se décomposent lentement et sont attirés par les molécules des animaux vivants. Par conséquent, ils se sont frayés un chemin dans la chaîne alimentaire. Les orques sont des superprédatrices : elles se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire, se nourrissent de poissons, de phoques, d’otaries, de requins et même de baleines et n’ont aucun prédateur naturel. Les substances cancérigènes s’accumulent donc dans leur lard.
Les orques nagent dans les eaux allant du Brésil à la Méditerranée et de l’Arctique à l’Antarctique. Contrairement aux prédateurs terrestres comme l’ours blanc, il leur est difficile de se débarrasser des PCB. Alors qu’il a été démontré que les PCB affectent la fertilité des orques à partir d’un certain seuil, certains individus présentent désormais des quantités de PCB 25 fois supérieures à ce seuil. Les femelles contaminent même leurs petits lors de la gestation ou en les allaitant.
« D’après les preuves obtenues au terme de plusieurs décennies de recherche, les PCB restent le polluant le plus préoccupant pour les animaux situés au sommet de la chaîne alimentaire dans l’hémisphère nord », indique Peter Ross, un des co-auteurs de l’étude et toxicologue spécialisé dans les mammifères marins pour Ocean Wise, le pan dédié à la recherche de l’Aquarium de Vancouver, situé en Colombie-Britannique. Sachant cela, Jean-Pierre Desforges et ses collègues ont compilé les recherches sur les PCB réalisées sur 351 orques dans le monde entier, créant ainsi la base de données la plus importante de ce genre au monde. À l’aide des tendances d’accroissement des populations et des risques qu’engendrent des niveaux de PCB spécifiques, ils ont déterminé les taux de survie prévus au terme d’un siècle d’exposition à ces produits chimiques.
C’est ainsi qu’ils ont découvert que sur les 19 populations d’orques qu’ils avaient étudiées, 10 voyaient déjà leurs nombres diminuer et que l’exposition aux PCB allait entraîner une diminution du nombre d’orques au fil du temps. Les populations les plus fortement touchées sont celles qui vivent près des régions industrialisées autour du Détroit de Gibraltar et du Royaume-Uni : d’après les scientifiques, il resterait d’ailleurs moins de 10 individus dans les eaux britanniques.
Les orques qui vivent au Japon, à Hawaï et dans le nord-est de l’océan Pacifique sont également menacées, car ces populations ont tendance à se nourrir de mammifères marins qui présentent eux-mêmes des niveaux de PCB importants. Les groupes qui vivent sous des latitudes élevées, c’est-à-dire autour de l’Islande, de la Norvège et des pôles, présentent une contamination minime et sont moins en danger. Toutefois, les chercheurs reconnaissent les limites de l’étude : celle-ci se base sur la modélisation informatique et l’impact des PCB sur les orques est extrapolé d’études portant sur d’autres animaux. Une nouvelle étude révèle que les orques du monde entier sont menacées.
« Il s’agit d’un très bon exercice, mais il faut prendre les résultats avec des pincettes », souligne James Meador, écotoxicologue au Centre scientifique des pêcheries du nord-ouest de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (National Oceanic and Atmospheric Administration ou NOAA), qui n’a pas pris part à l’étude. L’écotoxicologue estime tout de même que les résultats « tirent la sonnette d’alarme » car les PCB ne font qu’aggraver les autres menaces qui pèsent sur les orques.
UNE MULTITUDE DE MENACES
Pour comprendre comment cela est possible, il suffit de regarder ce qui se passe dans le nord-ouest du Pacifique et dans le détroit de Puget, à quelques kilomètres de Seattle, où est situé le bureau de James Meador. C’est dans cette région que se trouvent les orques les plus étudiées au monde, des individus résidents du Sud menacés de disparaître qui se nourrissent de poissons. Pour identifier chaque orque et déterminer son appartenance à l’un des trois groupes de la région répertoriés par les lettres J, K et L, les scientifiques s’aident d’albums photo et des marques uniques arborées par les cétacés.
Alors que l’étude de Jean-Pierre Desforges montrait que les risques liés aux PCB étaient modérés pour cette population d’orques, leur nombre est passé de plusieurs centaines au 19e siècle à seulement 74 aujourd’hui. La menace est jugée si grande que le gouverneur de l’État de Washington a créé cet été un groupe de travail pour empêcher l’extinction de ces cétacés. Les émotions des orques sont si sophistiquées que les tragédies qui touchent celles qui vivent près des humains font souvent parler et sont difficiles à regarder.
Cet été, le petit de J35 ou Tahlequah, une orque femelle de 20 ans, est mort 30 minutes après sa naissance. Sa mère l’a alors poussé avec sa tête pendant 17 jours, parcourant ainsi plus de 1 600 km. Alors que le monde entier suivait cet animal faire son deuil, les scientifiques surveillaient une autre orque, J50, âgée de trois ans, qui semblait tout doucement mourir de faim. Ils lui ont administré des antibiotiques et ont prélevé dans son évent des échantillons d’air expiré à l’aide d’une boîte de Petri retournée et attachée à une longue perche.
Des membres des tribus locales ont écrasé du saumon et ont tenté de la nourrir, mais elle a fini par mourir mi-septembre. La semaine dernière, c’est une autre orque, le mâle K25, qui s’est montré très amaigri sur les photographies prises par des spécialistes. Au sein de cette population, trois femelles sont actuellement en gestation, mais cela fait plusieurs années qu’aucun petit résident du Sud n’a survécu. Entre 2008 et 2014, Tucker, un croisé Labrador noir renifleur d’excréments était chargé de retrouver des déjections d’orques en mer pour les scientifiques qui les analysaient.
L’étude, publiée l’an dernier, a révélé que près de 70 % de l’ensemble des gestations connues ne sont pas arrivées à terme. « C’est la première fois en 30 ans que le nombre d’orques est aussi bas », a indiqué Lynne Barre, coordinatrice NOAA pour le rétablissement de la population d’orques. De nombreux facteurs peuvent jouer un rôle dans le déclin de cette population, mais trois d’entre eux sont particulièrement importants.
Tout d’abord, contrairement aux autres orques qui se nourrissent de phoques ou d’otaries, les orques résidents du Sud ne mangent quasiment que du saumon royal. Mais depuis des années, le nombre de ces saumons est en chute et chaque orque a besoin d’une cinquantaine de kilos de poisson chaque jour. Les orques doivent donc aller plus loin pour trouver de la nourriture, mais les nuisances sonores provoquées par la circulation maritime rendent difficile l’écholocalisation.
Lorsque les orques ont faim et qu’elles produisent plus d’efforts, elles métabolisent des graisses, ce qui libère dans leur sang des PCB et autres produits chimiques toxiques qui se trouvaient dans leur lard. Une fois dans le sang, les polluants peuvent affaiblir le système immunitaire des cétacés, augmentant leur risque de contracter une maladie.
Ils peuvent aussi réduire de façon importante la fertilité ou agir comme une neurotoxine. Les orques peuvent alors être désorientées, ce qui complique encore plus leur recherche de nourriture. Plus une orque affamée perd de poids et plus le pourcentage de PCB dans son sang augmente, ce qui aggrave son état. « Ces diverses menaces sont toutes en interaction», explique Lynne Barre.
Les orques peuvent vivre aussi longtemps qu’un être humain, ce qui signifie que certains individus étaient déjà nés au moment de l’apogée des PCB, pendant et après la seconde guerre mondiale. De plus, ces polluants ont une action lente, ce qui signifie que les adultes peuvent être affectés par les PCB s’ils y ont été exposés jeunes ou in utero. Si l’on en croit Peter Ross, les populations qui semblent en bonne santé sont donc peut-être aussi en danger.
Si le nombre d’orques qui vivent dans le détroit de Puget est en chute, il est stable chez les individus nomades qui se nourrissent de phoques et d’otaries et qui passent non loin de là, et ce même s’ils présentent souvent des niveaux de concentration de PCB plus importants. Au Canada et en Alaska, le nombre d’orques repart actuellement à la hausse. Peter Ross indique toutefois que « parfois les chiffres ne sont pas clairs », car les PCB peuvent toucher presque toutes les fonctions physiologiques.
Voici un exemple : à la fin des années 1980, les phoques communs faisaient leur grand retour en Europe après une baisse importante de leurs nombres dans les années 1960 causée par les PCB et les pesticides. Mais peu de temps après que les représentants des gouvernements ont annoncé la fin de la crise, plus de la moitié des phoques sont morts, foudroyés par un virus. D’après Peter Ross, leur système immunitaire avait probablement été affaibli par des années d’exposition aux produits chimiques. Jean-Pierre Desforges et Peter Ross estiment que l’interdiction des PCB fut une bonne chose pour les orques.
« Sans cela, les orques n’existeraient probablement plus aujourd’hui », indique Peter Ross. Les deux scientifiques sont d’accord pour dire que les pays doivent agir plus rapidement pour éliminer les polluants qui se trouvent dans les anciens produits sur leur territoire et à travers la convention de Stockholm. En parallèle, les autres menaces qui pèsent sur les orques, en particulier le manque de nourriture, la pollution sonore marine et les risques liés au changement climatique, doivent être rapidement enrayées pour sauver certaines populations de l’extinction.
« Nous disposons de plus d’informations que nécessaire pour agir », précise Peter Ross. « Le temps nous dira si nous l’avons fait suffisamment rapidement. » Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.
Disparition des abeilles : hécatombe involontaire ?
Les abeilles, aussi bien sauvages que domestiques, jouent un rôle essentiel à la production alimentaire mondiale. Cette espèce si nécessaire à la vie sur Terre est pourtant décimée par l’Homme.
« Danser en travaillant », tel est le mantra des abeilles butineuses. Les plus expérimentées d’entre elles partent en exploration, à la recherche de délicieux pollens. Une fois ceux-ci dénichés, elles frétillent de l’abdomen pour appeler leurs jeunes collègues. Ces dernières sont ainsi formées à détecter le top des pollens, avant d’aider leurs aînées à transporter le précieux chargement.
L’Allemagne vient de révéler, suite à une étude sur plusieurs zones protégées de son territoire, que près de 75 % de la population d'insectes volants qui y bourdonnent avaient disparu en moins de 30 ans. En France , les abeilles accusent des pertes de 25 à 30 % chaque hiver.
Cette étude est révélatrice d’un dérèglement important de notre écosystème dont les insectes volants sont les premières victimes. La diminution de la population d'abeilles n'est qu'une des données de l'équation inquiétante de la disparition des insectes dans le monde.
D’après des chiffres publiés par Greenpeace en 2016, les abeilles contribuent à 75 % de la production alimentaire mondiale grâce à la pollinisation. Sans insectes pollinisateurs, nous pourrions abandonner pommes, artichauts, oignons, citrons et autres plaisirs papillaires. Outre cette contribution matérielle, la pollinisation naturelle des abeilles aurait une valeur économique d’environ 153 milliards € par an, soit l’équivalent du PIB du Portugal, que nous n’avons pas à investir et qui pourrait nous faire défaut.
La cause principale de ce déclin est l’utilisation excessive de pesticides tels que les néonicotinoïdes. Il s’agit de produits toxiques utilisés en agriculture ainsi que dans le cadre domestique pour protéger les plantes et se débarrasser d’insectes dits nuisibles. Dans la filière agricole, ils sont principalement utilisés pour traiter des terrains comme les champs de colza, dont la culture représente 8,2 millions d’hectares en Europe.
Ces néonicotinoïdes agissent sur le système nerveux des abeilles. Ils ralentissent leur développement, crée des malformations mais surtout génère des pertes d’orientation et une incapacité à reconnaître les fleurs. Ces effets nocifs impactent directement la pollinisation des plantes et contribuent à la disparition de l’espèce. Aujourd’hui, on estime qu’il manquerait environ 13 millions de ruches en Europe et que le taux de mortalité dans certaines ruches atteindrait les 80 %. Dans des pays comme la Chine, l’usage intensif de ces produits a mené à l’éradication de l’espèce.
Les agriculteurs doivent aujourd’hui poloniser manuellement. Les autorités commencent seulement à intervenir. En 2013, l’Union Européenne avait déjà restreint provisoirement l’usage de substances parentes comme l’imidaclopide, la clothianidine, le thiamétoxame ou encore le fipronil. Durant l’été 2016, l’Assemblée Nationale a voté une interdiction des néonicotinoïdes. Ce nouveau décret sera mis en place d’ici 2018.
En signe d’engagement, certaines enseignes de grande distribution comme Monoprix ont déjà arrêté la distribution de ces produits et travaillent en collaboration avec le label « Bee Friendly ». Tout espoir n’est peut-être pas perdu.
Des Youtubeurs au secours des orques au Canada
Les images d’une orque portant pendant 17 jours le corps sans vie de son nouveau-né ont suscité une telle émotion à l’été 2018 que des Youtubeurs français ont décidé de s’investir pour alerter sur le déclin des cétacés.
30millionsdamis.fr s’est entretenu avec l’influente blogueuse Little Gypsy, à l’origine du mouvement #WeAreTheOrca.
L’image a ému le monde entier. L’orque Tahlequah portant hors de la surface le corps inerte de son nouveau-né, pendant 17 jours avant de finalement lâcher prise. Dans son inconsolable malheur, le cétacé aura permis de mettre la lumière sur la situation extrêmement précaire des orques.
La blogueuse française Little Gypsy est à l'origine du mouvement #WeAreTheOrca / © Little Gypsy Youtube
C’est cette triste réalité qui a amené la Française Morgane Trussardi, alias Little Gypsy, à s’engager pour la survie de l’espèce. Cette célèbre blogueuse voyages, passionnée d’animaux, et no
Accompagnée d’autres Youtubeurs comme Léa Camilleri, Bruno Maltor ou encore les Suisses FabWildPix et Le Grand JD, la jeune azuréenne s’évertue à lancer vidéos, pétitions et collectes pour venir en aide à la communauté des orques résidentes du Sud [la plus petites des quatre communautés dans le Nord-Ouest du Pacifique,.
Le combat d’une passionnée « C’est un combat qui me tient particulièrement à cœur, confie Little Gypsy à 30millionsdamis.fr. J’ai toujours rêvé de voir des orques quand j’étais gamine. Aujourd’hui, je veux contribuer à les sauver. Trois ans plus tôt, je suis parti pour les îles de San Juan à l’ouest du Canada réputées pour abriter des orques.
C’est en parlant avec les locaux que j’ai compris que ces animaux étaient en voie d’extinction. Il fallait que je fasse quelque chose. » Et pour cause, les cétacés ne sont plus que 74 depuis le décès de Scarlet, un orque de 3 ans morte affamée, la peau sur les os. (14/09/2018).
L’activité humaine met les orques en danger La raison principale de leur rapide déclin, c’est l’aveuglement de l’Homme. Howard Garrett, président d’Orca Network Les raisons de cette effroyable disparition sont à chercher du côté de l’activité humaine : surpêche, nuisance sonore, contamination des poissons d’élevage et, surtout, quatre barrages inutilisés qui bloquent la trajectoire des saumons, leur nourriture.
« La raison principale de leur rapide déclin, c’est surtout l’aveuglement de l’Homme par rapport à la réalité du monde dans lequel il vit, estime le chercheur américain Howard Garrett, président d’Orca Network, association pour la préservation des cétacés. La population des orques est en déclin car ils ne sont plus capables de trouver assez de saumons sauvages. Dans le même temps, les quelques saumons qu’ils ingèrent ont un très haut niveau de toxines qui altèrent leur capacité reproductive. Dans le clan des orques dits du sud, il n’y a plus eu de bébé depuis 2015. »
Quand le web se mobilise Les gens commencent à comprendre l’enjeu. Ce n’est que le début. Little Gypsy Face à cette situation d’urgence, Little Gypsy et ses acolytes agitent tous les moyens en leur possession pour alerter l’opinion publique en France mais aussi au Canada.
« La priorité, c’est de détruire les barrages, plaide l’influenceuse, revenue sur l’île de San Juan en septembre 2018. Pour cela, une pétition a été lancée et a récolté plus de 600 000 signatures. Nous avons également lancé une cagnotte pour une association de protection de l’espèce qui, en moins d’une semaine, a récolté près de 20 000 euros. C’est le pouvoir du web. Les gens commencent à comprendre l’enjeu. Ce n’est que le début Au-delà du cas spécifique de la communauté des orques de la Colombie-Britannique, difficile de faire un état des lieux précis de la situation de ce mammifère à l’échelle de la planète, l’UICN relevant un manque de données suffisantes concernant l’espèce :
« Il n’y a aucune donnée fiable concernant le nombre d’orques dans le monde, confirme Howard Garrett. Il doit possiblement y avoir entre 20 000 et 30 000 individus. ».
Indonésie : l'huile de palme condamne les orangs-outans à l'extinction
Ce portrait sombre et bouleversant a été récompensé du grand prix de la photo naturaliste 2017.
La culture de l'huile de palme à Bornéo, en Indonésie, menace cette espèce de grands singes, forçant ces animaux à quitter les forêts et à se risquer à traverser des eaux infestées de crocodiles.
Par un matin d'août à Bornéo dans le parc national de Tanjung Puting, le photographe Jayaprakash Joghee Bojan retire ses chaussures, tient son appareil photo à bout de bras et entre dans l'eau froide colorée par la boue et les racines des arbres. Il compte sur les rangers pour le prévenir si un crocodile approche et avance doucement dans l'eau pour ne pas affoler l'orang-outan mâle qui lui fait face. « Dans ce genre de situations, vous êtes comme hypnotisé.
Vous ne ressentez pas la peur, ou les piqûres de moustiques, ni même le froid. Votre esprit est entièrement sur ce qu'il est en train de se passer. » Bojan sait qu'il est en train de capturer une scène rare.
Les orangs-outans sont connus pour ne pas beaucoup aimer l'eau - leurs longs bras sont davantage adaptés pour se balancer dans les arbres que pour nager. Pourquoi alors cet orang-outan se risque-t-il à une si dangereuse traversée ?
Il est possible que la déforestation de plus en plus importante pour la culture de l'huile de palme ait forcé ce primate menacé d'extinction à s'aventurer dans des endroits qu'il aurait naturellement évités.
Que les plantations d'huile de palme soient ou non la cause de ce comportement atypique, son expression grave et sa vulnérabilité obligent le spectateur à imaginer les menaces pesant sur lui.
C'est ce rare aperçu de la vulnérabilité animale qui a conduit les jurés du Prix de la Photographie naturaliste de l'année 2017 à retenir la photo de Bojan.
À LA RENCONTRE DES ANIMAUX SAUVAGES
Ayant grandi au milieu des animaux à Tamil Nadu, en Inde, Bojan a nourri un profond amour pour les animaux et la nature. Faisant d'abord de la photo durant son temps libre pendant 18 ans, il a commencé à se ré-orienter à partir de 2013 et a rejoint la communauté photo National Geographic Your Shot. Peu après avoir déménagé à Singapour, cet autodidacte a commencé à documenter les primates menacés d'extinction dans le zoo de la ville. « J'ai eu un déclic.
Je voulais juste parcourir le monde et rencontrer ces espèces dans leur habitat naturel. » Pendant neuf mois, il a parcouru l'Asie du Sud, documentant les primates les plus charismatiques. Sa mission l'a mené dans le parc national de Tanjung Puting, en Indonésie.
Avec l'aide des guides éco-touristiques de l'Orangutan Trekking Tours, Bojan a photographié 11 orang-outans sauvages en huit jours. Mais il lui manquait quelque chose. « Je n'étais pas convaincu par mes photos, » confie-t-il.
Un ranger lui parle alors d'un orang-outan à 65 kilomètres de là qui traverse parfois le fleuve de Sekonyer, et Bojan, comprenant combien cela était inhabituel, a insisté pour se rendre à sa rencontre.
Il a passé une journée entière à attendre, en vain. Il restait peu de temps à Bojan afin la fin de son expédition, mais il a choisi de retenter sa chance une seconde fois. Et le matin suivant, l'orang-outan est apparu. C'était le moment que Bojan attendait. Il s'est alors approché très lentement, quittant le bateau et plongeant dans l'eau.
« Je savais que le seul moyen de gagner sa confiance était d'être moi aussi dans le fleuve. » En une demi-heure, Bojan a traversé le fleuve et a pu documenter la progression du primate dans l'eau. Soudain, l'orang-outan l'a fixé intensément, comme un cri à l'aide au monde entier
L'HUILE DE PALME : UNE MENACE DIRECTE POUR LA FAUNE
Environ la moitié des produits que l'on trouve en supermarchés contiennent de l'huile de palme. Près de 90 % de l'huile de palme provient des plantations qui supplantent les forêts en Indonésie et en Malaisie.
Et si les industriels de l'agro-alimentaire se sont engagés à réduire la déforestation dans ces régions du monde, la destruction des habitats naturels reste très peu surveillée. Déforester pour installer des plantations d'huile de palme décime les habitats des orangs-outans et les force à rentrer en contact plus souvent avec les Hommes.
Privés des ressources naturelles en fruits, feuilles et pousses, les orangs-outans affamés se replient sur les jeunes pousses de palmiers à huile, ce qui les met en danger direct, les agriculteurs gardant jalousement ces plantations. D'autres orangs-outans, les plus jeunes en particulier, rendus orphelins par les chasseurs ou par les agriculteurs, sont également chassés pour êtres vendus sur le marché noir. Ces diverses menaces pèsent tout particulièrement sur une espèce animale par nature timide, qui met plusieurs années à arriver à maturité et dont les femelles ne mettent bas qu'une fois tous les huit ans.
L'Union internationale pour la conservation de la nature projette que d'ici 2025, les populations d'orangs-outans auront décliné de 82 % en 75 ans. Pour un orang-outan, c'est seulement trois générations. Bojan est particulièrement sensible à cet état de fait.
« Quand vous survolez la région, vous ne pouvez littéralement rien voir d'autre que des plantations d'huile de palme » dit-il. Et bien qu'il reconnaisse la complexité de la situation - les plantations fournissent du travail et ont permis à la région de connaître une croissance économique sans précédent - il insiste sur le besoin de sauver les orangs-outans.
« Il est facile de s'identifier à eux, ils sont si humains. Leur façon de vous regarder, d'interagir... Ils ont des visages si doux. » Si des mesures internationales devraient être mises en place pour lutter efficacement contre ce problème, des petits groupes comme celui des guides éco-touristiques ont déjà commencé à sensibiliser les cultivateurs sur l'importance de conserver l'habitat naturel de la faune sauvage. Les groupes utilisent même une partie de leurs ressources pour acheter des terrains, s'assurant ainsi qu'ils ne seront pas transformés en plantations.
Bojan prévoit de donner une partie de la somme qu'il a reçu pour cette photo à ce groupe pour soutenir le travail de conservation. « Je suis très heureux d'avoir remporté ce prix, particulièrement avec cette image, parce que je pense que les orangs-outans méritent plus d'attention. »
Un ordre d'idée sur le déclin de trois grandes espèces de félins en 50 ans seulement.
Australie : Disparition fulgurante des koalas
Alors qu’on estime à 43 000 le nombre de spécimens encore présents à l’état sauvage, le petit marsupial a été classé comme espèce vulnérable.
De Juliette Heuzebroc Harley, koala menacé, se remet de ses deux pattes cassées à l'Australian Zoo Wildlife Hospital dans le Queensland. Il a été percuté par une voiture , ce qui est fréquent avec les koalas et mortel pour beaucoup.
Avant l’arrivée des Européens sur le territoire australien, il y a deux siècles, les koalas étaient plus de 10 millions à l’état sauvage. Ils ne seraient aujourd’hui plus que 43 000.
Les koalas sont implantés sur ces terres depuis 25 millions d’années et ils sont aujourd’hui classés comme espèce vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Les causes de cette hécatombe sont multiples. Dans un premier temps, les koalas, Phascolarctos cinereus de leur nom scientifique, ont été chassés pour leur fourrure jusqu’en 1930.
Mais c’est l’urbanisation qui leur porte le plus préjudice. La déforestation massive en Australie prive les koalas à la fois d’un habitat et de nourriture. En effet, l’animal emblématique vit et se nourrit grâce aux forêts d’eucalyptus australiennes.
La destruction de cet habitat naturel mène au décès des populations ou à leur retranchement près des zones habitées où elles sont très exposées aux maladies humaines comme les chlamydias ou encore aux maladie débilitantes chroniques.
Beaucoup sont également retrouvés morts suite à des accidents de voiture ou à des attaques de chiens. Sur la côte des Koalas près de Brisbane, environ 80 % de la population a disparu en 18 ans.
D’autres zones d’habitat cruciales voient également le nombre de spécimens diminuer de façon vertigineuse : 53 % des koalas ont disparu dans le Queensland et 26 % en Nouvelle-Galles du Sud alors que ce sont les États d’habitat principaux de l’espèce. Pour ne rien arranger, le changement climatique perturbe l’écosystème des forêts restantes et détériore ainsi la qualité de l’alimentation des petits marsupiaux.
Le gouvernement de Nouvelle-Galles du Sud vient de saisir le problème à bras-le-corps en instaurant un programme de protection de 45 millions de dollars australiens pour venir en aide à l’espèce. Ce programme permettra d’établir des espaces protégés sur plusieurs milliers d’hectares ainsi que de soutenir la recherche, en particulier pour les vaccins et les soins à administrer aux koalas victimes du contact humain.
8 espèces du Grand Nord menacées par le changement climatique
En matière de réchauffement climatique en Arctique, c’est souvent le sort de l'ours blanc qui retient l'attention du grand public. Mais, derrière cet emblème, c’est tout l’écosystème qui est menacé. Découvrez huit espèces du Grand Nord à protéger.
Les lichens et les plantes vivaces, comme les orpins roses sont caractéristiques des déserts glacés. Avec le verdissement de l’Arctique, ces espèces pourraient bientôt être remplacées par des mousses et des graminées.
L’augmentation des températures est deux fois plus intense dans les régions arctiques que sur le reste du globe. Adaptées aux climats froids, la faune et la flore du pôle Nord sont donc les premières concernées par la modification soudaine de leur habitat.
En premier lieu, la fonte de la banquise, dont la superficie pourrait atteindre moins de 520 000 km2 d’ici à 2050, contre 7,5 millions de kilomètres carrés dans les années 1980 . Ensuite, le verdissement de l’Arctique. Arbres et buissons sont en train de coloniser la toundra, cette étendue de végétation rase où vivent les rennes et un petit rongeur dont se nourrissent beaucoup d'espèces, le lemming. De plus, les animaux du sud se déplacent vers le nord, entrant en concurrence avec les espèces endémiques déjà fragilisées par les pollutions plastiques, les métaux lourds et les perturbateurs endocriniens.
David Grémillet est le représentant français du groupe CAFF (« Conservation of Arctic Flora and Fauna »), un organisme chargé de la conservation des espèces par le conseil de l’Arctique (un forum intergouvernemental en charge de ce territoire).
Sur sa liste rouge, il y a bien sûr l’emblématique ours blanc (classé « vulnérable » par l'UICN), mais aussi des animaux plus discrets (parfois non classés comme menacés), comme les morues arctiques ou les petites créatures qui constituent le zooplancton, dont la disparition bouleverserait l’équilibre alimentaire des baleines, des phoques, des oiseaux marins. L’écologue présente à National Geographic huit espèces de l’Arctique à surveiller dans les années à venir :
LA MOUETTE IVOIRE
La première victime du réchauffement en Arctique : la mouette ivoire (Pagophila eburnea).
David Grémillet : « Elle a connu un déclin de 80 % au Canada. C’est peut-être la première espèce qui disparaîtra en Arctique. Il reste aujourd’hui entre 58 000 et 78 000 individus sur l’ensemble du bassin polaire. Ce bel oiseau blanc est fortement affecté par les niveaux de polluants et par les destructions, liées aux activités minières, de ses zones de nidification. Son destin est intimement lié à celui de l’ours blanc puisque l’animal se nourrit souvent des restes de repas du mammifère carnivore. Ils figurent d’ailleurs tous les deux sur la liste des espèces « vulnérables » de l’UICN.
LE NARVAL
Des narvals évoluent dans le détroit de Lancaster. Ils hivernent dans les eaux glacées, se nourrissant de flétan. Leur défense torsadée, une canine qui peut mesurer plus de 2,5 m de longueur, leur servirait à impressionner les femelles, qui en ont rarement une.
David Grémillet : Avec le béluga, ce mammifère marin est emblématique de l’océan Arctique. Il vit à proximité de la banquise au Canada, au Groenland et en Russie. Il ne figure pas dans le classement UICN des espèces menacées, mais les scientifiques peinent à en dénombrer la population. Narval et béluga sont affectés par des conditions d’englacement des mers arctiques devenues très imprévisibles, qui bouleversent leurs voies migratoires et l’accès à leurs zones d’alimentation ancestrales. Ils sont également sensibles à l’augmentation des taux de polluants dans l’océan, au trafic maritime, aux activités de prospection pétrolière et à la pression exercée par les chasseurs autochtones du Canada et du Groenland.
LES COPÉPODES
Les copépodes forment un groupe de crustacés constituant le zooplancton, une nourriture essentielle pour les animaux marins. Les deux espèces du Haut-Arctique, Calanus glacialis et Calanus hyperboreus, sont plus grosses et plus grasses que les autres espèces.
David Grémillet : Ils ne sont pas menacés. Au contraire, les copépodes sont probablement les organismes les plus abondants de la planète ! Ces crevettes de quelques millimètres, qui forment la majeure partie du zooplancton, sont néanmoins fortement affectées par le changement climatique. En Arctique, les copépodes vivent normalement dans des eaux très froides, proches de la banquise. Résultat de cet environnement particulier : ils sont de très grande taille et très gras, constituant un aliment riche pour les baleines, poissons et oiseaux marins. Mais avec le réchauffement des eaux de surface, ces espèces sont d’ores et déjà remplacées par des copépodes plus petits et moins gras. Ainsi, leurs prédateurs devront en chasser davantage pour obtenir un apport nutritionnel équivalent : c’est toute la chaîne alimentaire qui s’en verra transformée.
LA MORUE POLAIRE Une morue polaire (Boreogadus saida).
David Grémillet : C’est le plus arctique de tous les poissons ! Il vit à très haute latitude et a une forte tolérance aux eaux glacées, grâce à ses protéines antigel. Les juvéniles vivent sous la banquise, où ils mangent des petits crustacés qui se nourrissent d’algues des glaces. La morue polaire, comme d’autres poissons, le flétan notamment, voit son aire de répartition reculer vers le nord, au rythme de plusieurs dizaines de kilomètres par décennie. Cette « boréalisation » de l’Arctique est accompagnée par l’arrivée d’espèces venues de latitudes plus basses, comme la morue de l’Atlantique et l’aiglefin. Une bonne nouvelle pour les pêcheurs du Grand Nord !Par ailleurs, dans le bassin de l’Arctique, une zone de la taille de la Méditerranée est en train de se libérer de ses glaces, ménageant un nouvel espace de pêche. Il paraît donc urgent de mieux réglementer la pêcherie, notamment dans les eaux internationales.
L'HARFANG DES NEIGES
David Grémillet : C'est une espèce emblématique du Grand Nord, qui figure dans de nombreux mythes, légendes et représentations des peuples de l'Arctique. Sa population décline en Amérique du Nord et probablement aussi en Scandinavie et en Russie sans qu’on puisse la chiffrer. L’UICN la classe en conséquence comme « vulnérable ». Sa survie dépend aujourd'hui des ressources en lemmings, qui vivent dans la toundra. Problème : cette végétation est perturbée par le phénomène de verdissement de l'Arctique, se transformant en taïga (forêt du Nord). Les connaissances sur cette chouette populaire sont encore lacunaires, preuve que l’exploration scientifique de l’Arctique est loin d’être achevée.
LE BŒUF MUSQUÉ
Pour trouver de la nourrir sous la neige, ces animaux grattent le sol avec leurs sabots David Grémillet : Ce bœuf sauvage, un peu plus grand qu’un mouton, était historiquement présent du Groenland jusqu’aux Territoires du Nord-Ouest canadien. Il a été réintroduit dans de nombreuses zones suite à une chasse abusive. Résultat : les troupeaux sont aujourd’hui fractionnés et éparpillés autour de l’Arctique. Les bœufs musqués, à l’instar des rennes, sont sensibles aux évènements climatiques extrêmes. En effet, durant l'hiver, ils doivent gratter la couverture neigeuse pour brouter la végétation. Mais, actuellement, les périodes de redoux sont plus fréquentes durant la saison froide, ce qui augmente les précipitations. Lors des périodes de regel, l'eau accumulée créé une couche dure comme du béton. Ce phénomène, d'ores et déjà problématique, augmentera dans les années à venir. S'ajoute à cela que la fonte du pergélisol libére des agents pathogènes, néfastes aux herbivores de l’Arctique, qui peuvent affecter les troupeaux de rennes.
LE MERGULE NAIN
David Grémillet : L’oiseau figure sur la liste des espèces sensibles au réchauffement climatique. Les mergules ne pèsent que 150 g, mais sont les oiseaux marins les plus abondants de l’Arctique. Il occupe une place centrale au sein des écosystèmes marins côtiers. Les mergules nains nichent dans des pierriers le long des côtes mais s'alimentent au large, près de la banquise, en plongeant à 50 m de fond pour attraper du zooplancton. Problème : les copépodes qu'ils consomment sont aujourd’hui plus petits et plus maigres. Ainsi, le mergule devra en manger plus, nager plus longtemps, sur de plus longues distances et donc dépenser plus d'énergie pour survivre. Ces oiseaux sont également très exposés aux particules de plastique qu'ils confondent avec leur nourriture.
LE RENARD D'ARCTIQUE
Un renard arctique (Vulpes lagopus) fait une pause sur la glace, à la recherche de nourriture : souvent, les restes de repas des ours polaires.
David Grémillet : C'est une espèce endémique de l'Arctique. Ce renard est magnifiquement adapté à la vie dans les hautes latitudes : trapu, oreilles courtes, petit museau, coussinets recouverts de poils et pelage très dense. Sa couleur varie en fonction des saisons, devenant blanc l'hiver pour ne pas être trop visible sur la couverture neigeuse. Sa population est encore importante aujourd'hui, mais pourrait décliner dans les années à venir. En cause : l'arrivée du renard roux, plus corpulent, qui a le même régime alimentaire que le renard arctique (rongeurs, oiseaux , poissons, baies, restes de poubelles, etc.) et risque de lui transmettre des agents pathogènes.
Canada : le caribou pourrait bientôt disparaître
Le caribou, ruminant le plus emblématique du Canada, est classé en voie de disparition par les autorités.
Retour sur les causes de cette extinction.
Feux de forêt, exploitation arboricole, expansion urbaine et présence de l’homme… Autant de raisons qui mènent à la disparition des caribous. Le gouvernement canadien s’est positionné sur le sujet et a demandé aux provinces de prendre leurs responsabilités.
L’entretien des forets et des espaces naturels relève en effet de leurs compétences et le gouvernement pointe du doigt une forte corrélation entre la détérioration des forêts boréales et celle de l’habitat de leurs occupants. L’impact de l'homme sur la vie des caribous s’est intensifié ces 30 dernières années. Les hardes n’ont jamais été si peu nombreuses, certains troupeaux ont vu 95 à 98 % de leurs effectifs disparaître.
Les caribous migrateurs de l’Est étaient recensés à environ 800 000 individus en 1993, ils ne seraient aujourd’hui plus que quelques milliers. Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a décidé de classer l’animal comme étant en « voie de disparition ».
Le caribou étant considéré comme l'un des principaux indicateurs de santé de la forêt boréale, la situation est plus que préoccupante. S'ajoutent à cette inquiétude les 62 espèces du nord canadien considérées comme étant en péril.
L’illustration la plus frappante : la population de morses est désormais considérée comme étant dans une « situation préoccupante » à cause du réchauffement climatique, du recul des glaces, des interactions trop fréquentes avec les touristes et du développement industriel. Le gouvernement canadien tire le signal d’alarme, appuyé par le COSEPAC et Greenpeace pour que les directions provinciales réagissent et mettent en place des dispositifs de protection, bien que la situation puisse déjà être irréversible.
En 25 ans, le golfe du Morbihan a perdu 30% de ses oiseaux d’eau
Les gestionnaires du golfe du Morbihan viennent de publier le bilan complet du dénombrement des oiseaux d’eau migrateurs et hivernants pour la saison 2015-2016.
Ces derniers résultats confirment le fait que le golf continu de se dégrader. Depuis 1990, les conditions d’accueil des oiseaux d’eau migrateurs et hivernants se sont fortement détériorées dans le golfe du Morbihan.
En 25 ans, il aurait perdu plus de 30% de ses animaux. Le dernier rapport sur le dénombrement des oiseaux d’eau, pendant la saison 2015-2016, semble montrer que cette dégradation se poursuit.
Les comptages d’oiseaux réalisés par une trentaine d’observateurs ont montré que les bernaches et les canards sont globalement en déclin. C’est particulièrement net pour la bernache cravant (baisse de 50% des effectifs depuis 1991) et le canard siffleur (baisse de 65% des effectifs depuis 1991). Ces deux espèces se nourrissent principalement sur les herbiers de zostères naines, espèce végétale dont le statut est mal connu dans le golfe, mais qui semble en diminution.
Aujourd’hui, le nombre de bernache cravant dépasse difficilement les 10 000 individus en novembre, contre près de 30 000 il y a une trentaine d’années. Pour la saison 2015/2016, l’effectif global des oiseaux d’eau est passé sous la barre des 70 000 individus.
LES ESPACES LES PLUS PROTÉGÉS S’EN SORTENT LE MIEUX
Les secteurs du golfe du Morbihan bénéficiant des statuts de protection les plus forts sont ceux qui continuent à héberger la majorité des oiseaux. Déjà au moment de leur création, ces sites étaient les plus intéressants pour les oiseaux d’eau. Ils permettaient également une meilleure maîtrise de la pression exercée par les activités humaines.
Toutefois, en surface cumulée, ces espaces protégés représentent moins de 10% de la surface du golfe du Morbihan. Selon les auteurs de ce nouveau rapport, il subsiste un manque de savoir dans certains domaines, comme sur la modification des habitats naturels dans le golfe (les vasières, les herbiers de zostères, les prés salés...) et les effets des activités humaines. Il est nécessaire d’approfondir les connaissances afin de mieux comprendre les causes de ces changements.