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horrible ils n'ont vraiment aucune humanité ni de coeur je les déteste
Par Anonyme, le 01.08.2023
ça le fait chez moi
Par Anonyme, le 20.06.2023
bonjour
de passage sur votre blog , quoi de plus beau que l'imaginaire cela laisse libre court
a plein d'idé
Par béchard josé, le 12.06.2023
joli loup. joli texte dessous.
Par Anonyme, le 10.06.2023
mes sincère condoléance
Par Anonyme, le 14.05.2023
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Date de création : 24.08.2008
Dernière mise à jour :
04.08.2023
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L'Afrique australe pour un allègement de l'interdiction du commerce de l'ivoire Le braconnage constitue la principale menace qui pèse sur les éléphants, dont les défenses se vendent à prix d'or en Asie, notamment pour la médecine traditionnelle.
Quatre chefs d’État d'Afrique australe se sont prononcés mardi pour un allègement de l'interdiction du commerce de l'ivoire afin de faciliter la gestion de leur population d'éléphants en liberté, la plus importante de toute la planète. La Fondation 30 Millions d'Amis s'inquiète de cette déclaration, alors que la population d'éléphants africains s'est effondrée de 110.000 individus en 10 ans.
"Nous ne pouvons pas continuer à rester passifs pendant que d'autres débattent et prennent des décisions qui concernent nos éléphants", a lancé le président botswanais Mokgweetsi Masisi devant ses pairs de Namibie, de Zambie et du Zimbabwe. A la fin de leur réunion, les chefs d'Etat ont convenu de "faire pression sur la communauté internationale" pour qu'elle allège l'interdiction actuelle du commerce de l'ivoire des éléphants.
Le braconnage constitue la principale menace qui pèse sur les pachydermes, dont les défenses se vendent à prix d'or en Asie, notamment pour servir les besoins de la médecine traditionnelle. En 1989, la Convention internationale sur le commerce des espèces menacées (CITES) avait inscrit les éléphants africains sur sa liste 1, interdisant ainsi toute forme de commerce de leur ivoire. Les pays d'Afrique australe ont proposé de faire passer les pachydermes sur la liste 2, qui autoriserait la vente d'ivoire dans certaines conditions, notamment en tant que trophées de chasse.
Les conflits entre éléphants et humains augmentent "En prenant l'exemple des éléphants de la zone de conservation Kavango-Zambezi, nous notons que leur nombre reste important dans des pays comme le Botswana et le Zimbabwe", ont-ils relevé. "Alors que leur nombre augmente, les conflits entre éléphants et humains augmentent (...) en raison de la raréfaction des ressources et du changement climatique", ont également plaidé les responsables à l'appui de leur requête.
Les deux tiers des pachydermes du monde vivent en Afrique . Le Botswana abrite à lui seul la plus grande population continentale d'éléphants, évaluée en 2015 à quelque 135.000 têtes. Il en a fait la tête de gondole de son industrie touristique, spécialisée dans les safaris haut-de-gamme. Rétablir la chasse commerciale aux animaux menacés
Depuis qu'il l'a remplacé à la tête du pays l'an dernier, M. Masisi a pris ses distances avec la politique de défense à tout prix de la faune sauvage initiée par son prédécesseur Ian Khama. Son gouvernement envisage ainsi de rétablir la chasse commerciale aux animaux sauvages menacés, dont les éléphants, interdite en 2014 par le président Khama.
Les sécheresses récurrentes qui affectent l'Afrique australe depuis plusieurs saisons "exercent encore plus de pression sur nos fragiles écosystèmes", a insisté le chef de l'Etat. "Cela nous impose d'adopter des mesures plus contraignantes pour faire en sorte de sécuriser les ressources nécessaires à la survie de notre faune sauvage", a-t-il conclu. 40.000 éléphants africains par an victimes du braconnage
Lors des dix dernières années, la population d'éléphants africains s'est rétrécie de 110.000 têtes pour atteindre quelque 415.000 spécimens, selon les statistiques de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Quelque 40.000 éléphants africains sont victimes chaque année du braconnage. Les défenseurs de la faune s'opposent catégoriquement à l'éventuel rétablissement de la chasse qui, selon eux, ruinerait le tourisme botswanais, un des piliers de son économie.
La Fondation 30 Millions d'Amis regrette que la chasse soit privilégiée comme moyen de réduire les conflits entre les humains et les animaux sauvages, alors qu'une coexistence pacifique avec les pachydermes est possible – une question de volonté politique.
Les éléphants créent des chemins à travers des terrains apparemment impénétrables. Ils créent des piscines d'eau dans des endroits secs et forment des écosystèmes entiers, au fur et à mesure qu'ils propagent des graines. Ils profitent à leur environnement et aux autres animaux qui le partagent avec eux...
Un nouveau dispositif d'alerte freine la progression des
Installé dans une réserve d'Afrique du Sud, un système à la pointe de la technologie a permis de réduire à zéro le nombre de rhinocéros braconnés. De Laurel Neme Dans une réserve d'Afrique du Sud, un nouveau dispositif d'alerte ultra-moderne permet aux gardes-forestiers d'empêcher des braconniers d'abattre des rhinocéros et d'autres espèces sauvages.
Lorsque le coup est parti, il est souvent trop tard. Le rhinocéros est très probablement déjà mort et, dans le meilleur des cas, nous devons nous satisfaire de l'arrestation du ou des braconniers. Une nouvelle arme de pointe vient d'être ajoutée à l'arsenal anti-braconnage, permettant ainsi aux gardes-forestiers d'anticiper de tels massacres.
Ce système intégré appelé Connected Conservation (pour « Préservation connectée ») a recours à un ensemble de technologies (du wifi aux caméras thermiques, en passant par des scanners, un système de télévisions en circuit fermé et de capteurs) qui visent à prévenir toute activité suspecte. Les gardes-forestiers peuvent alors se déployer dès que le périmètre d'une zone protégée est enfreint et ainsi intercepter plus rapidement les intrus sans risquer leur vie.
Cet outil est le fruit d'une collaboration entre deux entreprises internationales spécialisées dans les nouvelles technologies : Dimension Data, dont le siège social se situe à Johannesburg, en Afrique du Sud, et Cisco, basée à San Jose, en Californie. En d'autres termes, il s'agit d'un système d'alarme antivol amélioré qui couvre une immense superficie, à l'épreuve de conditions météorologiques extrêmes telles que la foudre, les fortes précipitations ou la canicule. Des gardes-forestiers équipent la clôture qui entoure la réserve, où des capteurs et des caméras thermiques décèlent la présence d'intrus.
Le prototype de ce dispositif a été testé au sein d'une réserve privée de 55 000 hectares située à proximité du parc national Kruger, en Afrique du Sud. De 2013 à 2015, les trois années qui ont précédé l'installation du système, environ 70 rhinocéros ont été massacrés pour leurs cornes. Pour des raisons de sécurité, il a été demandé à Wildlife Watch de ne pas divulguer le nom de la réserve. D'après Bruce Watson de Dimension Data, élément moteur à l'origine du dispositif, aucun rhinocéros n'a été abattu par des braconniers en 2017, ni en ce début d'année.
« Nous ne faisons plus de gestion de crise », s'enthousiasme David Powrie, garde en chef du parc. La réserve, dont le périmètre est à la fois clôturé et ouvert afin de permettre aux animaux de se déplacer dans le parc national Kruger, abrite de nombreuses espèces sauvages : près de 150 espèces de mammifères — dont des éléphants, des buffles, des lions, des léopards et des rhinocéros —, plus d'une centaine d'espèces de reptiles et 500 espèces d'oiseaux. La première phase du dispositif, qui a débuté en novembre 2015, s'est accompagnée de l'installation d'un réseau sans fil afin de permettre aux gardes-forestiers de s'échanger des informations instantanément. De même, des caméras ont été mises en place pour surveiller 24h/24 le périmètre et les entrées de la réserve ainsi que des scanners destinés à enregistrer les empreintes digitales et à numériser passeports et immatriculations de véhicules pour toute personne entrant ou sortant de la réserve. Des responsables des opérations et des techniciens situés dans une salle d'opérations à proximité passent au crible les informations qui leur permettent, si besoin, de coordonner et de guider les équipes anti-braconnage. Bien souvent, la technologie et la savane africaine ne font pas bon ménage, reconnaît le garde en chef de la réserve. « Entre la topographie, la foudre et bien d'autres dangers, la communication est un véritable défi. »
Être capable de résister aux humeurs de la nature est une chose, mais le système doit également savoir distinguer les animaux des hommes qui se déplacent au sein de la réserve. Les intrusions de braconniers qui escaladent ou sectionnent la clôture ont chuté de manière spectaculaire. Avant la mise en place du dispositif, « il y avait une intrusion une nuit sur deux », raconte Dave Varty, un membre de l'équipe de sécurité de la réserve. Aujourd'hui, il n'y en a presque plus. « La réserve est perçue, et c'est une réalité, comme un endroit difficile d'accès qui doit être évité. Le message est passé : tout le monde sait désormais qu'il s'agit d'un refuge intouchable. »
ALERTE RAPIDE, RÉPONSE TACTIQUE
Dès qu'une partie de la clôture qui entoure la réserve est sectionnée ou franchie, une alarme retentit. Selon Watson, le créateur du dispositif, « les gardes-forestiers ont ainsi plus de temps et de chances de capturer les braconniers avant qu'ils ne fassent le moindre dégât ». Grâce à ces alertes, le temps de réaction est passé de 30 à 7 minutes. Au cours des opérations anti-braconnage, les gardes-forestiers se font plus agiles et plus stratégiques. Les nouvelles informations qui parviennent au poste de contrôle sont relayées aux agents présents sur le terrain, qui peuvent alors s'adapter à l'évolution de la situation. Dans un poste de contrôle de la réserve, les images filmées par les caméras de surveillance sont analysées 24h/24.
Connaître les conditions sur le terrain offre également aux gardes-forestiers davantage de sécurité. Le système, qui suit la position des gardes dans l'obscurité, permet d'éviter les « tirs fratricides », lorsque les membres d'une même équipe se tirent les uns sur les autres par erreur. « Les gardes savent qu'ils peuvent être secourus s'ils sont blessés ou en cas de difficulté », ajoute David Powrie. Une bonne nouvelle, à la fois en matière de sécurité et pour le moral. « Si l'un d'entre eux se fait tirer dessus ou est attaqué par un animal, ils ne sont pas bloqués au milieu de la brousse. » Mais ce n'est pas tout. Grâce à la surveillance permanente et approfondie de la réserve, les risques que des malfaiteurs soudoient des membres de l'équipe afin d'obtenir des informations relatives aux opérations sont moindres. « De nombreux dispositifs placés dans la savane rassemblent des informations en permanence et permettent d'identifier toute personne malintentionnée », explique le garde en chef de la réserve. « Des hélicoptères, des pièges photographiques, autant d'outils qui empêchent aux braconniers et aux collaborateurs de s'échapper. »
LA PROCHAINE ÉTAPE ?
Selon Watson, la seconde phase du dispositif s'achèvera d'ici la fin du mois de juin. Cette étape prévoit l'expansion du système sans fil afin d'établir des communications à longue distance et de franchir certaines limitations ; l'enfouissement de capteurs magnétiques qui détectent les mouvements au sein de la réserve ; l'équipement des véhicules de capteurs qui les géolocalisent ; la pose de fibres insonorisantes autour du périmètre qui déclenchent les alarmes lorsqu'elles sont franchies. Le concepteur insiste sur le fait que la réussite du système repose non pas sur chaque composant mais sur le fonctionnement intégré de l'ensemble de ses éléments. « C'est l'association de tous ces dispositifs qui font sa réussite. » L'objectif serait désormais de reproduire le modèle :
« Nous avons eu plusieurs demandes. De nombreux parcs nationaux et réserves privées aimeraient utiliser ce système. » Une déclinaison du dispositif Connected Conservation a d'ores et déjà été mis en place au sein d'un parc national situé au centre de la Zambie. Il contribue à protéger les éléphants et à empêcher le massacre d'animaux tels que l'antilope ainsi que la mort ou la mutilation de cibles accidentelles comme les lions qui se retrouvent pris au piège. « Notre objectif est d'étendre notre dispositif sur l'ensemble du parc national en plusieurs étapes », déclare Bruce Watson. Des réserves situées au Kenya et au Mozambique sont les prochaines sur la liste, ainsi que des régions d'Inde et d'Asie qui abritent des tigres. Ces félins majestueux ont cruellement besoin d'être protégés contre le trafic de leurs membres, surtout en Chine où ils sont utilisés dans la médecine traditionnelle afin de soigner les moindres maux, du paludisme à l'acné. À terme, l'objectif serait d'adapter ce système terrestre pour une utilisation en mer afin de protéger les raies, les requins et les baleines, entre autres nombreuses espèces.
« Notre objectif, pour le moins ambitieux, est d'éradiquer toutes formes de braconnage, que ce soit en Afrique , en Inde, en Asie et dans les océans. » Wildlife Watch rassemble plusieurs reportages d'investigation menés par la National Geographic Society et National Geographic Partners axés sur le trafic d'espèces sauvages.
Retrouvez d'autres reportages Wildlife Watch et découvrez les missions de la National Geographic Society sur nationalgeographic.org.
Un nombre croissant d’éléphants d’Afrique naissent sans défenses parce que les braconniers ont systématiquement ciblé les animaux avec le meilleur Ivoire au cours des décennies, modifiant fondamentalement le pool génétique. Beaucoup d'entre-eux sont devenus nocturnes pour échapper au braconnage. Un incroyable instinct de survie… Dans certaines régions, 98 % des éléphants femelles n’ont plus de défenses, comparativement à 2 à 6 % en moyenne dans le passé. Près d’un tiers des éléphants d’Afrique ont été illégalement abattus par des braconniers au cours des dix dernières années pour répondre à la demande d’Ivoire en Asie, où il y a encore un commerce en plein essor. 50.000 éléphants sont massacrés chaque année pour leurs défenses, laissant les espèces en danger d’extinction. Les populations d’éléphants d’Afrique qui survivent pourraient devenir sans défenses, comme leurs cousins asiatiques. L’exemple le plus frappant se trouve dans le parc national des éléphants d’Addo en Afrique du Sud, où 98 % des éléphants femelles n’ont pas d’Ivoire. Les chasseurs de gros gibier avaient tué tous les éléphants, sauf 11, au moment où le parc a été créé en 1931. Quatre des huit femelles survivantes étaient sans défenses.
Nous, les éléphants, calmes et sereins, nous n’avons jamais bien compris les humains, dangereusement obnubilés par l’appat du gain, mais sachant aussi rendre grace au Divin … Notre prodigieuse mémoire nous fait rarement défaut, quand des braconniers nous repoussons les lâches assauts, a travers la magnifique savane et ses divers végétaux, songeant que cette gratuite violence leur reviendra en écho.
En réaction au braconnage, de plus en plus d'éléphants naissent sans défenses Au Mozambique, des chercheurs tentent de déterminer la génétique responsable de l'absence de défenses chez certains éléphants.
Les éléphants qui présentaient un trait génétique rare, caractérisé par une absence de défenses, ont eu plus de chances de survivre à la longue guerre civile qui a frappé le Mozambique et qui était en partie financée par l'ivoire braconné. Environ un tiers des femelles descendant d'éléphants ayant survécu à la guerre n'ont pas de défenses.
Les plus vieux éléphants qui flânent dans le parc national de Gorongosa au Mozambique portent les traces indélébiles des 15 années de guerre civile qu'a connu le pays : la plupart n'ont pas de défenses. Ils sont les seuls survivants du conflit, au cours duquel environ 90 % de ces animaux menacés furent tués pour nourrir les combattants, mais aussi pour acheter des armes, grâce à la vente de l'ivoire.
À Gorongosa, ne pas avoir de défenses s'est avéré être un avantage biologique face aux braconniers. Selon les derniers chiffres, un tiers des jeunes femelles, celles nées après la fin de la guerre en 1992, n'ont jamais eu de défenses. Normalement, cette caractéristique ne touche que 2 à 4 % des éléphants femelles d'Afrique.
Il y a des dizaines d'années, environ 4 000 pachydermes vivaient à Gorongosa selon Joyce Poole, spécialiste du comportement des éléphants et exploratrice National Geographic qui étudie ces animaux dans le parc. Mais après la guerre civile, ils ne se comptaient plus qu'en centaines. Dans sa nouvelle étude qui n'a pas encore été publiée, la scientifique révèle que sur les 200 femelles adultes connues du parc, 51 % de celles qui ont survécu à la guerre, âgées de 25 ans minimum, sont dépourvues de défenses, tout comme 32 % des femelles nées après la guerre.
Joyce Poole, également directrice scientifique de l'organisation à but non lucratif Elephant Voices, précise qu'à âge comparable, les défenses d'un éléphant mâle sont plus grandes et plus lourdes que celles d'une femelle. « Mais lorsqu'une forte pression de braconnage a été exercée sur une population, les braconniers commencent aussi à s'intéresser aux femelles âgées », explique-t-elle. « Avec le temps, chez la population plus âgée, vous commencez à percevoir cette importante proportion de femelles sans défenses. »
Les éléphants du Mozambique ne sont pas les seuls concernés par cette tendance à l'absence de défenses. Des changements similaires ont été observés chez les éléphants femelles survivantes et leurs petites dans des pays ayant une histoire fortement marquée par le braconnage. En Afrique du Sud, la pratique a eu des répercussions particulièrement extrêmes : au début des années 2000, 98 % des 174 éléphants femelles du parc national des Éléphants Addo n'avaient pas de défenses. Cette matriarche dépourvue de défenses traverse avec sa harde la plaine inondable du parc national de Gorongosa.
« La fréquence de l'absence de défenses chez les éléphants à Addo est vraiment remarquable. Elle démontre que l'importante pression exercée par le braconnage n'a pas eu pour seule conséquence une diminution du nombre d'éléphants au sein d'une population », déclare Ryan Long, écoéthologue à l'Université d'Idaho et explorateur National Geographic.
Les « conséquences de changements aussi radicaux chez les populations d'éléphants commencent seulement à être étudiées. » Dans le cadre du Southern Tanzania Elephant Program (Programme pour les éléphants du sud de la Tanzanie), Josephine Smit étudie le comportement des pachydermes. Parmi les éléphants femelles qu'elle suit dans le parc national de Ruaha, qui a été fortement touché par le braconnage dans les années 1970 - 1980, 21 % des femelles de plus de cinq ans n'ont pas de défenses.
Comme dans le parc de Gorongosa, c’est chez les femelles âgées que ce chiffre est le plus élevé. D'après la scientifique, environ 35 % des femelles de plus de 25 ans n'ont pas de défenses, contre 13 % pour celles âgées de cinq à 25 ans. Joséphine Smit, qui est candidate au doctorat à l'Université de Stirling en Écosse, a indiqué que son étude n'était pas encore publiée, bien qu'elle ait été présentée lors d'une conférence scientifique sur la faune en décembre dernier. Dans les zones où le braconnage est très important, comme dans le sud du Kenya, la taille des défenses a également diminué.
Dans une étude publiée en 2015, l'Université de Duke et le Kenya Wildlife Service ont comparé la taille des défenses d'éléphants capturés dans la région entre 2005 et 2013 avec celles de pachydermes abattus entre 1966 et 1968, soit avant l'important épisode de braconnage qui a eu lieu à la fin des années 1970 et au début des années 1980. D'importantes différences de taille ont alors été constatées. Les éléphants qui avaient survécu à cette période de braconnage intense possédaient des défenses bien moins grandes : elles étaient environ 20 % plus petites chez les mâles, contre plus de 33 % chez les femelles. Le même phénomène a été observé chez leur descendance.
En moyenne, les défenses des éléphants mâles nés après 1995 étaient respectivement 21 et 27 % plus petites que celles des mâles et des femelles des années 1960. Selon les auteurs de l'étude, « bien que les preuves du rôle de la génétique sur la taille des défenses soient indirectes », les études portant sur les souris, les babouins et les Hommes ont démontré que la taille des incisives, l'équivalent des défenses chez les éléphants, est héréditaire et possède une « influence génétique conséquente. » Une éléphant femelle sans défenses, ici photographiée dans une forêt du parc national de Gorongosa, a été équipée d'un collier GPS afin que les chercheurs puissent suivre ses mouvements et mieux comprendre son comportement.
QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES ÉLÉPHANTS ?
D'après Joyce Poole, les éléphants dépourvus de défenses survivent et semblent être en bonne santé, et ce malgré la naissance de nombreux éléphants dépourvus de défenses ces dernières années à cause de l'Homme. D'après les scientifiques, une importante proportion d'éléphants présentant ce handicap pourrait altérer la façon dont les individus et les hardes se comportent. Comme ces animaux pourraient avoir besoin de couvrir plus de terrain pour trouver de la nourriture dont ils peuvent se nourrir, les chercheurs veulent découvrir s'ils possèdent un domaine vital plus vaste que les autres éléphants.
En effet, si les défenses ne sont que des dents ayant trop poussées, les pachydermes les utilisent au quotidien à diverses fins, comme creuser des trous afin de trouver de l'eau ou des minéraux qui leur sont essentiels, et ôter l'écorce des arbres pour satisfaire leurs besoins en fibres. Les mâles en ont également besoin pour s'affronter en période de reproduction. Le travail que réalisent les éléphants avec leurs défenses est également vital à d'autres animaux. « En tant qu'espèce clé de voûte, les éléphants sont importants pour diverses espèces inférieures qui dépendent d'eux pour faire tomber des arbres et creuser des trous permettant d'accéder à l'eau », indique Ryan Long.
Les pachydermes utilisent aussi leurs défenses pour créer indirectement des habitats : certains lézards aiment par exemple s'installer dans des arbres malmenés ou renversés par des éléphants qui broutaient. Si les éléphants ne vivent plus au même endroit, ne se déplacent plus à la même vitesse ou ne se rendent plus sur les mêmes lieux, les écosystèmes qui les entourent pourraient en pâtir. « Un ou l'ensemble de ces changements comportementaux pourraient modifier la répartition des éléphants, et ce sont ces changements à grande échelle qui sont les plus susceptibles d'avoir des conséquences pour le reste de l'écosystème », ajoute Ryan Long.
Ce dernier, avec une équipe d'écologues et de généticiens, commence à étudier la façon dont les éléphants sans défenses mènent leur vie. En juin dernier, ils ont commencé à suivre dans le parc de Gorongosa six femelles adultes, dont trois dépourvues de défenses, appartenant à trois hardes différentes. Les scientifiques ont prélevé des échantillons sanguins et de bouses et ont équipés les pachydermes de colliers GPS, afin de les suivre pendant quelques années, ou jusqu'à ce que la batterie de chaque appareil cesse de fonctionner. Des échantillons d'excréments seront également prélevés de façon périodique afin d'analyser le régime alimentaire des éléphants.
L'objectif de cette étude est de d'obtenir plus d'informations sur les déplacements des animaux, sur la façon dont ils se nourrissent et sur leurs génomes. Ryan Long espère détailler comment ces éléphants qui ne peuvent se servir de leurs défenses comme outil ont modifié leur comportement pour obtenir les nutriments dont ils ont besoin.
Rob Pringle, chercheur à l'Université de Princeton, a quant à lui prévu d'analyser leurs excréments pour en savoir plus sur le régime alimentaire et l'armée de microbes et de parasites qui vivent dans les intestins de chaque éléphant. Shane Campbell-Staton participe aussi à l'étude : ce biologiste évolutionniste de l'Université de Californie analysera les échantillons sanguins pour tenter de trouver comment la génétique joue un rôle dans l'absence de défenses. La façon dont cette caractéristique se transmet précisément est un « mystère », confie Shane Campbell-Staton.
Chez les femelles, l'absence de défenses semble subvenir de façon disproportionnée. Le scientifique indique que chez les mâles, cette caractéristique les empêcherait logiquement d'entrer en compétition avec d'autres dans le but de se reproduire avec les femelles. Toutefois, si l'absence de défenses se transmet par l'intermédiaire du chromosome X, qui aide à déterminer le sexe et qui porte les gènes de différentes caractéristiques héréditaires, de nombreux mâles devraient être dépourvus de défenses que c'est toujours leur mère qui leur transmet le chromosome X.
« Mais je ne vois pas cela. Les mâles dépourvus de défenses sont extrêmement rares chez les éléphants d'Afrique », souligne Shane Campbell-Staton. Une observation que confirme Joyce Poole : au cours de sa carrière, elle n'a vu que trois ou quatre mâles sans défenses et aucun d'eux ne vivait à Gorongosa.
L'HOMME RESPONSABLE ?
Bien que le comportement et le régime des éléphants sans défenses n'aient pas été officiellement comparés à ceux d'éléphants qui en sont pourvus, Josephine Smit précise qu'au cours de ses recherches, elle a observé des éléphants sans défenses qui avaient trouvé comment contourner le problème que pose l'absence de ces longues incisives.
« J'ai vu des éléphants sans défenses se nourrir d'écorce, qu'ils arrachaient avec leur trompe ou parfois avec leurs dents. » La scientifique n'exclut pas qu'ils bénéficient de l'aide involontaire des autres éléphants. Il se peut également qu'ils se tournent vers des essences d'arbres dont l'écorce est plus facile à enlever ou qui a déjà été en partie retirée par d'autres éléphants, ce qui leur permet d'arracher l'écorce plus facilement. L'interdiction du commerce d'ivoire récemment adoptée en Chine et aux États-Unis pourrait aider à réduire la demande. Toutefois, la durée nécessaire à une population comprenant une proportion importante d'éléphants sans défenses pour augmenter à nouveau varie, tout comme le temps nécessaire aux pachydermes pour retrouver leurs défenses. Ainsi, si les éléphants d'Asie sont nombreux à ne pas posséder de défenses, c'est sans doute en raison du braconnage, longtemps pratiqué dans la région, et le fait que les éléphants qui en été dotés étaient capturés pour travailler.
« Chez les éléphants d'Asie, les femelles n'ont pas de défenses. Chez les mâles, selon la population et le pays où ils vivent, ils sont également souvent dépourvus de ces longues incisives », explique Joyce Poole. Toutefois, les raisons pour lesquelles l'absence de défenses entre les éléphants d'Asie et d'Afrique varie autant sont inconnues. Joyce Poole et d'autres scientifiques soulignent toutefois que dans certaines régions d'Asie traditionnellement ciblées par le braconnage d'ivoire, le nombre d'éléphants dépourvus de défenses est élevé, tout comme en Afrique. Une constatation qui démontre que l'Homme laisse une trace durable sur le plus grand mammifère terrestre.
Le zoo d'Amnéville a annoncé la naissance d'un tamanoir aussi appelé fourmilier géant aussi appelé tamanoir.
Dans la nature, cette espèce est classée "vulnérable".
Un jeune tamanoir est né le 5 octobre 2018 au zoo d'Amnéville, ici photographié sur le dos de sa mère. Un bébé fourmilier géant (Myrmecophaga tridactyla), mammifère originaire d'Amérique du Sud et menacé par la déforestation ou le trafic, est né le 5 octobre 2018 au zoo d'Amnéville (Moselle), une "naissance exceptionnelle en captivité", a annoncé le parc animalier.
Le petit mammifère, qui a vu le jour après six mois de gestation, affichait à la naissance un poids d'environ 1,5 kg. Les adultes pèsent entre 30 kg à 40 kg, a précisé le zoo.
Le sexe du petit fourmilier, qui "tête sans problème" et "grossit à vue d'œil", sera déterminé dans plusieurs semaines, quand les soigneurs pourront l'approcher sans déclencher l'agressivité de sa mère, prénommée Keisha.
"Le fourmilier géant est un des mammifères les plus étranges avec son énorme queue en panache, sa tête longue et fine au museau démesuré", est-il indiqué dans le communiqué. L'animal "se nourrit de fourmis et de termites qu'il déterre grâce à ses griffes énormes et qu'il capture à l'aide de sa langue gluante qui atteint jusqu'à 60 cm", est-il ajouté. Le parc animalier mosellan accueille des fourmiliers géants, appelés aussi tamanoirs, "rarement présentés dans les zoos" depuis 2011.
Une première naissance avait eu lieu en décembre 2012. Une espèce vulnérable "Gravement menacé par la déforestation et le trafic de viande de brousse, le fourmilier géant est inscrit sur la liste rouge de l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature ) et en annexe 1 de la Convention de Washington" sur le commerce des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, a précisé le zoo.
L'espèce est qualifiée de "vulnérable" par l'UICN.
Le parc national Kruger est extrêmement sec à l’heure actuelle et de nombreux points d’eau sont maintenant inexistants, mais les éléphants savent presque toujours où trouver la ressource la plus précieuse au monde.
Ce troupeau utilisait ces trous auto-creusés pour atteindre une eau souterraine plus propre. Ces éléphants sont devenus des habitués du camp sous la tente de Hamilton dans la concession Mluwati, où il reste encore un petit trou d’eau en surface et beaucoup d’eau souterraine sous le lit de la rivière asséchée.
Les violences envers les éléphants se multiplient au Botswana, dernier havre de paix de l'espèce Après avoir découverts le massacre de 87 éléphants, des spécialistes révèlent comment le braconnage a repris ses droits au Botswana.
Mike Chase, directeur d'Elephants Without Borders, la plupart des éléphants abattus récemment ont été pris pour cible par des braconniers tandis qu'ils se dirigeaient vers des sources d'eau.
Au Botswana, au moins 87 éléphants ont été abattus pour leur ivoire au cours des derniers mois, selon l'organisation à but non lucratif Elephants Without Borders, qui a découvert les carcasses. Pour Mike Chase, le directeur de l'organisation, il s'agit d'une augmentation brutale et préoccupante du braconnage dans ce pays longtemps considéré comme le dernier bastion des éléphants sur le continent africain.
« Ce fut un immense choc pour nous de découvrir des éléphants braconnés dans les terres du Botswana, au sein même de complexes touristiques de renommée mondiale », raconte-t-il.
« Nous ne nous y attendions absolument pas. » Alors que Elephants Without Borders réalisait des relevés aériens mandatés par le gouvernement botswanais, des observateurs ont aperçu des carcasses dans la zone du delta de l'Okavango, région inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO située loin des frontières avec la Namibie et le Zimbabwe, où les cas de braconnage sont plus fréquents dans le pays.
L'organisation est chargée d'effectuer un recensement des éléphants par le gouvernement tous les quatre ans. Selon le dernier recensement, qui remonte à 2014, neuf éléphants venaient d'être tués. Le décompte de cette année, qui n'est pas encore terminé, en a d'ores et déjà dénombré 87.
D'après un communiqué publié hier par le Département de la faune et des parcs nationaux du Botswana, les affirmations de Elephants Without Borders seraient « fausses et trompeuses ». Le Département indique que seuls 53 éléphants morts ont été recensés, dont la majorité aurait succombé à une mort naturelle. Mike Chase campe sur ses chiffres.
« En tant que scientifique objectif, je suis dépourvu d'intérêts politiques. Je suis déçu de la réaction de notre gouvernement. »
Selon lui, chacune des 87 carcasses est géolocalisée et de multiples témoins les ont vues de leurs propres yeux. Quatre personnes participent à chaque vol, dont un employé du gouvernement, et les enregistrements vocaux lors des vols peuvent attester de ces chiffres.
Le Botswana abrite plus de 130 000 éléphants, soit un tiers des éléphants de la savane d'Afrique, et semble avoir échappé à la crise récente du braconnage pour l'ivoire. Selon le Great Elephant Census, un recensement aérien des éléphants à travers 18 pays mené par Elephants Without Borders et qui s'est achevé en 2016, le nombre d'éléphants à l'échelle du continent a chuté de 30 % entre 2007 et 2014.
Les éléphants jouent un rôle essentiel dans l'économie du tourisme au Botswana, attirant près de deux millions de visiteurs internationaux en 2017. La découverte de ces dépouilles qui, selon M. Chase, sont pour la plupart des mâles plus âgés aux défenses proéminentes, semble indiquer une infiltration croissante d'équipes organisées de braconniers à l'intérieur du pays. Ceci intervient à l'heure où les humains entrent de plus en plus en conflit avec les éléphants, en raison notamment du nombre relativement élevé d'éléphants au Botswana, et où le gouvernement décide de retirer les armes des gardes-forestiers.
DES GARDES CONDAMNÉS À LUTTER SANS ARME CONTRE LES BRACONNIERSARMÉS
Pendant des décennies, le Botswana a lutté agressivement contre les braconniers. À la fin des années 1980, l'ancien président Ian Khama, alors commandant des forces armées du Botswana, déploie 800 soldats afin de combattre le braconnage et d'assister les gardes-chasse antibraconnage. En 2014, le Botswana adopte la politique tacite du « tirer pour tuer », à la légalité discutable.
En mai dernier, le nouveau président du pays, Mokgweetsi Masisi, décide de désarmer l'unité antibraconnage. Lors de son investiture le mois précédent, il avait découvert l'absence de cadre juridique relatif à son armement. D'après Dereck Joubert, réalisateur de documentaire animalier et explorateur National Geographic basé au Botswana, ce serait la raison du retrait de leurs armes. Pour le Département de la faune et des parcs nationaux, il s'agit là d'une « mesure corrective ».
Pour certains, dont le directeur de Elephants Without Borders, le désarmement de l'équipe antibraconnage serait en partie lié aux récents massacres. Si la politique du « tirer pour tuer » a toujours été considérée comme une stratégie de lutte contre le braconnage controversée, ce n'est pas le cas de l'armement des gardes-forestiers.
« Je trouve qu'il est délicat de la part d'un gouvernement d'envoyer ses citoyens sans armes en première ligne se battre contre des réseaux criminels extrêmement organisés et, eux, armés jusqu'aux dents », déplore M. Chase. « Il s'agit de la plus grande aire de répartition des éléphants au monde. Elle est très isolée et difficile d'accès. S'attendre à ce que les forces armées gèrent cela toutes seules n'a pas de sens. »
Dereck Joubert, quant à lui, doute que le désarmement de l'unité soit à l'origine des récents massacres d'éléphants. « Tenir pour responsable des récents événements le désarmement de l'unité antibraconnage n'a aucun sens. Il reste 800 membres des forces armées sur le terrain », affirme-t-il.
Goemeone Mogomotsi, juriste de l'université du Botswana qui a étudié les stratégies de lutte contre le braconnage du pays, estime que la décision du retrait des armes est « malheureuse et signe de régression ». Dans un article publié en 2017 par la juriste et sa collègue Patricia Kefilwe Madigele, les deux auteures soutiennent que le Botswana doit sa réputation de havre de paix pour les éléphants précisément à l'armement des gardes-chasse et au déploiement de l'armée au sein des zones protégées.
Elles affirment d'ailleurs que la politique du « tirer pour tuer » du Botswana y a également contribué, bien que cette assertion soit fortement contestée par d'autres universitaires et critiquée par les défenseurs des droits humains.
DES SIGNAUX D'ALERTE ?
Selon Vanda Felab-Brown, spécialiste de la criminalité et de la sécurité au Brookings Institute, les causes de la mort de ces 87 éléphants sont probablement plus complexes et vont au-delà du simple désarmement des gardes. « L'annonce du désarmement des gardes-chasse a sans doute tenté davantage les braconniers d'intensifier les parties de chasse.
Néanmoins, le désigner comme seule et unique cause est réducteur, selon moi », explique-t-elle. D'après elle, les cas de braconnage se sont multipliés au Botswana au cours des deux dernières années, tant à l'échelle de la communauté qu'au niveau professionnel.
Elle rejoint Mike Chase quant au fait que l'extermination des éléphants dans les pays voisins aurait engendré le déplacement des réseaux de trafiquants vers le Botswana, où les proies animales sont plus nombreuses. La spécialiste ajoute que l'interdiction de la chasse au Botswana en 2014 pourrait également avoir provoqué une augmentation du braconnage.
Les populations qui profitaient jusqu'alors de l'industrie de la chasse au trophée ainsi que les services touristiques en lien ont essuyé des pertes d'emplois ainsi qu'une baisse de revenus au moment où l'interdiction est entrée en vigueur. Selon une étude récente conduite par Joseph Mbaiwa du Okavango Research Institute, à l'université du Botswana, le tourisme photographique n'a pas suffisamment augmenté pour compenser cet impact.
Sans la chasse, les populations ont aussi perdu une source importante de viande de gibier, tandis que les espèces sauvages se sont faites plus nombreuses à proximité des villages. Cette situation s'est traduite par la hausse des rencontres entre les humains et les éléphants et, par conséquent, par une plus grande incitation à tuer illégalement les animaux empiétant sur d'autres territoires. D'après Joseph Mbaiwa, les populations des zones rurales se sont montrées plus hostiles envers les espèces sauvages, un ressentiment susceptible de s'être traduit par une hausse du braconnage.
Dereck Joubert n'est pas du même avis. D'après lui, lorsque la chasse était autorisée, les établissements n'étaient occupés que cinq mois de l'année, les laissant en proie aux braconniers les sept autres mois. Grâce au tourisme photographique, les complexes touristiques sont occupés toute l'année. Par ailleurs, le gouvernement est actuellement en train de rééxaminer l'interdiction de la chasse.
UNE DEMANDE TOUJOURS FORTE
La demande d'ivoire d'éléphant vient essentiellement des pays asiatiques, où l'ivoire est perçu comme un symbole de statut social par certains. Il y est utilisé pour tailler des sculptures, des figurines, des baguettes, des bijoux et de nombreux autres objets.
Si le commerce international de l'ivoire est interdit depuis 1990, en Chine, le commerce intérieur est resté légal jusqu'à fin 2017. La décision historique de la Chine de fermer le marché de l'ivoire a été saluée par le monde entier. Toutefois, le fait que 87 éléphants aient été récemment abattus dans un pays tel que le Botswana laisse à penser que l'interdiction n'a pas eu l'effet immédiat escompté, selon Vanda Felab-Brown.
« Cette proscription est en vigueur depuis neuf mois, ce qui signifie qu'il y a encore une brèche quelque part », déclare-t-elle. « Le marché chinois ne s'est pas complètement tari. »
Le Japon et Hong Kong, où le commerce d'ivoire à l'intérieur du pays est toujours légal, restent les principales destinations de l'ivoire issu du braconnage, de même que la Chine et les États-Unis. « Il s'agit d'une période noire pour la sauvegarde des éléphants », déplore le directeur de Elephants Without Borders. Dereck Joubert n'irait pas jusqu'à dire que le Botswana est actuellement le théâtre d'un braconnage général.
Mais il ajoute : « Même si un seul éléphant avait été abattu, cela reste un éléphant de trop. Nous devons nous mobiliser et nous assurer que cela ne s'aggrave. » Wildlife Watch est une série d'articles d'investigation entre la National Geographic Society et les partenaires National Geographic. Ils traitent de l'exploitation et de la criminalité liées aux espèces sauvages.