A 18 heures, l'horreur...
Malgré les précautions prises, relatives à la sécurité, comme l'utilisation de lampes électriques, les dangers d'explosion n'étaient pas encore écartés surtout quand on extrait du charbon gras plus riche en gaz dangereux. L'explosion, qui eut lieu, vers 18 heures, alerta tous les mineurs de la Fosse 7 bis. L'alarme fut aussitôt donnée et la direction des Mines de l'Escarpelle fit remonter d'urgence tous les mineurs qui se trouvaient au fond.
Quand ils eurent tous déposé leurs lampes à la lampisterie, il fut constaté que huit d'entre-eux manquaient.
Une équipe de sauveteurs fut aussitôt organisée sous la direction de M. Dubernard, directeur des Mines de l'Escarpelle, de M. Lelouffe, ingénieur, ainsi que de quatre autres ingénieurs du Service des Mines.
Entre-temps, une équipe de sauveteurs des Mines de Lens, dirigée par M. Fenzy , ingénieur, explorait galeries et failles.
C'est vers 23 heures que la première victime sera remontée, les sept autres corps étant découverts, quelques temps plus tard au même endroit.
Averti par téléphone, M. Peytral, le Préfet du Pas-de-Calais, arriva sur les lieux, ainsi que M. Natonneli, sous-Préfet de Béthune, et M. Berthot, Procureur de la République.
Une foule, évaluée à plus de 3000 personnes, attendait le retour des sauveteurs. Grâce aux fiches individuelles, on put identifier les victimes de la catastrophe. Les corps furent déposés dans une salle mortuaire où les familles désespérées venaient reconnaître un époux, un frère, un cousin, scènes émouvantes et pénibles se déroulant dans un silence pesant... "`
Les victimes
L'accident avait fait huit victimes, dont les noms sont gravés dans l'histoire de la commune. Parmi eux, un surveillant et boutefeu de l'équipe nommé Paul Leterne, âgé de 30 ans, marié et père d'un enfant. ainsi que des ouvriers mineurs : Pierre joseph Dehaies, 5 7 ans, demeurant Cité de la Fosse 7 ; Charles Lefebvre, 51 ans, demeurant Cité du Cimetière, (il était aussi conseiller municipal) ; Jean Magyar, 29 ans, célibataire, de nationalité hongroise, demeurant chez sa saur Vieille Cité ; Victor Zebrouck dit « Macot », 55 ans, marié, quatre enfants, demeurant à Auby ; Antoine Pietrzyk, 44 ans, de nationalité polonaise, père de quatre enfants, demeurant à Flers-en-Escrebieux ; Joseph Pietezyk, 21 ans, fils du précédent, célibataire François Pitcharski, 36 ans, Polonais, père de trois enfants, demeurant Flers-en-Escrebieux.
Les funérailles
Les funérailles des huit mineurs tombés en plein travail, eurent lieu, le samedi matin, 3 août 1929, en présence d'une foule considérable. Les huit corbillards vinrent s'aligner dans le fond de la cour de la Fosse n'7, les cercueils disparaissant sous les fleurs.
À côté des drapeaux tricolores apparaissaient des drapeaux écarlates suivis des délégations syndicales, puis de larges bannières polonaises portées par des sokols en costume national.
Après avoir annoncé à la tribune que le ministre de l'Intérieur avait décerné à chaque victime la médaille d'Honneur du Travail, les préfets du Pas-de-Calais et du Nord vinrent, tour à tour, épingler ces médailles sur chaque cercueil.
C'est sur une marche funèbre jouée par la Fanfare de Courcelles, que s'est formé un immense cortège, de hautes personnalités accompagnant les Préfets et notamment M. Caillot, directeur des mines de Paris, M. Elby, sénateur, de nombreux députés, les dignitaires ecclésiastiques et les délégués des administrations de la mine. Devant l'église, nouvellement restaurée, un corbillard se détacha du cortège et se rangea à l'écart, celui jean Magyar, le mineur hongrois. Quant aux sept autres cercueils soulevés par des mineurs, ils furent amenés dans le choeur de l'église.
Au cours de la messe dite par l'abbé Penin, curé de Courcelles-les-Lens, il fut difficile de trouver une place bien que l'église soit très spacieuse. La cérémonie religieuse ne manqua pas d'impressionner la très nombreuse assistance. Il revint au prêtre d'adresser le suprême adieu à ses paroissiens tout en rappelant l'émotion causée par la terrible catastrophe.
L'absoute fut donnée par le vicaire général Maréchal, les corps furent ramenés dans les corbillards. Puis ce furent les discours des personnalités officielles. Enfin les convois suivis des parents des victimes prirent la direction du cimetière des trois communes : quatre corbillards vers celui de Courcelles, trois autres vers celui de Flers-en-Escrebieux et un dernier pour celui d'Auby.
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