Jésus Christ est-il la victime d’un complot dont le terrible dénouement serait son meurtre sur la Croix ? La réponse est non. Oui, il y a bien un combat et les forces des ténèbres s’acharnent contre Jésus. Mais c’est librement que celui-ci entre dans sa Passion, c’est librement qu’il a choisi Judas comme l’un de ses disciples, c’est librement qu’il vient célébrer la Pâque à Jérusalem alors qu’il connait le désir des Juifs de le faire mourir. Durant cette semaine sainte, c’est le sort de l’humanité qui se joue, alors ce Jésus qui s’avance pour réconcilier les hommes avec Dieu, serait-il contraint par le flot des évènements à se diriger vers la Croix ? Non, il est maître de sa Passion et on le voit jusque dans les détails avec lesquels il prépare sa Pâque : il envoie ses disciples en avant de lui pour faire les préparatifs de la Pâque, il annonce la trahison de Judas et le laisse partir. Quel homme, voyant l’heure de sa mort arriver, ne prendrait pas la fuite ? Celui qui est le Verbe fait chair, celui qui est le don de Dieu aux hommes, peut marcher vers la mort sans faillir. Car c’est en se laissant prendre par les forces du mal, par la haine des hommes que Jésus va pouvoir détruire la mort elle-même. Mais malheur à celui qui se fait le complice de cette mort, alors qu’il avait été choisi pour être un disciple, un familier, un ami de Jésus. Cela nous renvoie à notre propre condition de disciple, à ces petites trahisons que nous commettons parfois contre l’amour de Jésus, qui a donné sa vie pour nous réconcilier avec Dieu.

Axe d’effort pour aujourd'hui
Affermir son cœur, chasser de son cœur tout ce qui n’est pas conforme à l’amour de Dieu, chasser tout ce qui fait obstacle, se résoudre à avoir un cœur entier et sincère pour suivre Jésus-Christ. Il s’agit de regarder en soi toutes ces petites trahisons que nous commettons et de s’engager à lutter contre elles : trahison quand nous avons peur d’annoncer le Christ à nos frères, trahison quand nous avons la paresse d’aider nos frères, etc.…

Seigneur, nous t’invoquons en ce jour pour que tu suscites dans ton peuple des hommes qui te suivent avec un cœur droit et sincère.

Pensons à ces peuples qui vivent aujourd’hui dans la nuit et dans l’ombre de la mort. Prions que Dieu se révèle à Ses enfants qui sont aujourd’hui dans la souffrance. Qu’Il leur accorde d'être des témoins de Sa lumière afin que ceux qui les entourent voient Jésus-Christ, la véritable lumière.

Parole du jour :

"L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait :"N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi." Mais l'autre, le reprenant, déclara :"Tu n'as même pas crainte de Dieu, alors que tu subis la même peine ! Pour nous, c'est justice, nous payons nos actes ; mais lui n'a rien fait de mal." Et il disait :"Jésus, souviens-toi de moi, lorsque tu viendras avec ton royaume." Et il lui dit :"En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le  Paradis."" (Lc 23, 39-43)

Méditation :

Le bon larron comprend. Il comprend que Jésus est le fils de Dieu. Il comprend que Jésus donne sa vie. Il comprend que Jésus va rejoindre son royaume. Le regard que Jésus a posé sur lui fait qu’il a tout compris. Il comprend qu’aujourd’hui, il est réellement aimé et pardonné.

Concrétement pour toi aujourd'hui :

Nous sommes tellement aimés de Dieu. Rien ne peut nous séparer de son amour miséricordieux, surtout pas nos faiblesses et nos manquements. Pourtant notre regard est souvent centré sur nous même, sur nos échecs et notre péché.

Aujourd’hui tu peux reconnaître l’Amour sans limite que Dieu à pour toi et tourner ton regard vers le Seigneur avec confiance. Pour cela nous te proposons de prendre quelques minutes d'action de grace et de remerciement.  Par exemple tu peux pendre un chant que tu aimes bien ou prendre le temps de remercier le Seigneur pour ton quotidien : les gens qui t'entourent, tel cours de la journée ou ton travail, la ville où tu habites ou encore telle personne de ta famille. 

Pour finir :

Nous te proposons de reprendre le poème de Sainte Thérèse et de t'arrêter sur la phrase qui te rejoint. Tu peux la laisser résonner dans ton coeur et terminer avec la prière que tu aimes

Lors d’un voyage en Terre sainte, à Bethléem, situé tout près du mur, les sœurs du monastère de l’Emmanuel de l’Église Grecque-Melkite Catholique nous ont accueillis en nous parlant des Béatitudes. Qu’il est difficile parfois de suivre l’exemple des Béatitudes, nous disaient-elles. Mais, poursuivaient-elles, il y a une neuvième Béatitude, située après le lavement des pieds, et qui nous indique le chemin à suivre : « Heureux êtes-vous si vous le faites ». Et voilà ces sœurs qui se mettent à nous laver les pieds. Ce geste si simple et si humble, dans une terre où le mur de la peur et de la haine est plus grand encore que le mur de séparation, ce geste était rempli d’amour. Ces sœurs nous ont montré que pour aimer, il faut savoir servir, s’abaisser, se dépouiller de tout, et être prêt à donner sa vie, comme le fit notre Seigneur Jésus Christ. Cette neuvième Béatitude est ainsi profondément ancré dans le mystère pascal, et si le lavement des pieds à lieu au cours du repas et non au début, c’est précisément en lien avec l’Eucharistie.Il y a dans le lavement des pieds l’expression du don de soi. Par ce geste, nous sommes comme mis à nu, et dans cet abaissement, au milieu de l’obscurité, nous percevons déjà une lumière, la lumière du matin de Pâques. C’est par des gestes comme le lavement des pieds, des gestes tout simples, que les murs les plus solides s’effondrent.

Axe d’effort pour aujourd'hui

Seigneur Jésus, toi qui t’es fait tout petit, toi qui est venu pour servir et non pour être servi, suscite des vocations au service de Dieu et des hommes. Envoie ton Esprit pour que ceux qui ont le désir de te suivre aient la force de répondre à ton appel. Amen !

Dieu veut investir et éclairer ces endroits en nous profondément cachés. Alors que nous approchons de l’issue des 40 jours, regardons le chemin parcouru et l’action de Dieu en nous. Puis, dans un esprit de dépendance, apportons nos prières et louanges à Dieu pour ce qu’Il fait et ce qu’Il a fait dans notre vie.

Nous entrons dans le Triduum Pascal. Nous pouvons vraiment faire mémoire pendant ces quatre jours qui célèbrent la fête de Pâques de ce qu'a vécu le Christ, et nous laisser surprendre par cet Amour qui vient nous libérer. N'ayons pas peur de le suivre de près et de marcher à sa suite. Aujourd'hui osons avec courage aller au bout du chemin de réconciliation dans nos relations.

Parole du jour

"Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère :"Femme, voici ton fils." Puis il dit au disciple :"Voici ta mère." Dès cette heure-là, le disciple l'accueillit chez lui." (Jn 19, 25-27)

 Méditation :

Marie et l’ami de Jésus sont perdus. Ils ne comprennent pas ; ils pourraient perdre espoir. Mais Jésus va prendre soin d’eux, même sur la croix. Il va donner à sa mère une maison et un fils qui s’occupe d’elle. Il va donner à son disciple une mère qui va l’aimer et le soutenir.

Comme Claire, la relation que nous avons avec nos parents est souvent le lieu où nous faisons l'expérience de la difficulté d'aimer et de se laisser aimer. Les personnes que nous aimons le plus sont celles que nous blessons le plus souvent. Cet amour blessé est parfois source de souffrance et nous enchaîne.

Aujourd'hui nous te proposons d'écrire une lettre à une personne proche; un ami, tes parents,   avec qui tu souhaites te réconcilier et être en vérité.  Peut-être que cela fait longtemps que tu ne lui as pas parlé ou bien tu la côtoies tous les jours… peu importe, où que tu en soi, avec l'aide de Dieu avance sur ce chemin de réconciliation et de liberté pour accueillir profondément la joie de Pâques ! Tu peux aussi écrire à une personne qui est auprès du Père, pour lui dire, tout simplement, comme Claire, que tu l'aimes. Prends une feuille blanche, un stylo, prie le Seigneur, écris ta lettre et n'oublie pas de la poster :) !

Pour finir :

Aujourd'hui, tu peux te mettre sous le regard de Marie.  Tu peux lui confier tes parents, tes proche, votre histoire et lui demander de prendre soin de vous comme une mère. Si tu en as envie nous te proposons de prier une dizaine de "je vous salue Marie" pour cette relation. Laisse Marie passer devant et ouvrir des chemins de réconciliation.

Mais nous voici déjà au calvaire, Marie est là, elle est en communion avec Jésus, dans une compassion maternelle elle ne fait plus qu’un avec lui. Et voilà que Jésus au moment même où il s’apprête à enfanter l’Église qui jaillira de l’amour de son cœur transpercé, associe pleinement Marie à cet enfantement en lui donnant de devenir la Mère de chacun de nous dans la puissance de l’Esprit Saint. Alors, pendant ce carême, comme le disciple bien-aimé que vous êtes, prenez Marie chez vous et entrez à votre tour dans cette fécondité de grâce que le Seigneur veut pour chacun de nous.

Depuis la profondeur de sa misère, Job fait cette remarque sur Dieu : « Si je suis coupable, à quoi bon me fatiguer en vain ? Car lui n’est pas comme moi un humain pour que je lui réplique  et qu’ensemble nous allions en justice. Pas d’arbitre entre nous pour poser la main sur nous deux,pour écarter de moi son bâton, et pour que sa terreur ne m’épouvante plus.Alors je parlerais sans avoir peur de lui.Mais il n’en est rien : je suis face à moi-même. » (Jb 9, 29. 32-35)
En ce jour du vendredi saint où Jésus, vrai Dieu et vrai homme, est arrêté, jugé, condamné, et cloué nu sur une Croix, Dieu donne sa réponse à Job.Aujourd’hui, nous nous rappelons que Jésus a rejoint la misère de l’homme dans toutes ses dimensions, qu’il a partagé la souffrance et la détresse de toute l’humanité jusqu’à l’extrême, qu’il a enduré dans sa chair les conséquences de la folie haineuse du péché de l’homme. Aujourd’hui, en regardant Jésus sur la croix, nous savons que nous ne pouvons plus avoir peur de Dieu comme Job. Et nous savons que dans toutes nos épreuves, nous ne sommes pas seuls : Jésus est à nos côtés pour essuyer nos larmes et panser nos plaies.

Axe d’effort pour aujourd'hui

Seigneur, tu as donné ta vie pour nous sauver. Fais que de nombreux jeunes répondent à ton appel à te suivre dans le sacerdoce afin de faire connaître au plus grand nombre les merveilles de ton amour. Toi qui vis et règne avec le Père et le Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

Bonjour à chacun,

Nous entrons ensemble dans cette journée du Grand Silence, le Samedi Saint. Jésus a été mis au tombeau. Entre la Croix et la Résurrection, nous sommes invités à attendre, dans la confiance et le silence du cœur. Il n'y aura pas de vidéo aujourd'hui, pour prendre le temps d'écouter le Seigneur et Le laisser venir nous relever.

Méditation :

"Éveille-toi, ô toi qui dors"

Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler.

C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui, c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs.

Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans la stupeur, s'écria vers tous les autres : "Mon Seigneur avec nous tous!" Et le Christ répondit à Adam : "Et avec ton esprit". Il le prend par la main et le relève en disant : Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera.

« C’est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. A ceux qui sont endormis : Relevez-vous.

« Je te l’ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts : moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui a été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.

« C’est pour toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, l’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin.

« Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.

« Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.

« Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Eve. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.

« Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur ; je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu.

« Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité. »

(Homélie ancienne pour

le Grand et Saint Samedi)

Concrétement pour toi aujourd'hui :

Aujourd'hui, nous te proposons de faire silence. Tu peux veiller à garder ton cœur disponible. Concrètement, tu peux prendre 15 minutes dans ta journée pour t'arrêter et accueillir le mystère qui se prépare.

Pour finir :

Après ce temps de silence, tu peux comme tu en as l'habitude terminer avec la prière que tu aimes

Gardons à l’esprit ce que nous avons appris de notre Seigneur pendant ces 40 jours et relisons Ses promesses pour nous. Quelle espérance ! Comme notre Seigneur reviendra un jour, nous savons qu’Il répondra à nos prières. Lorsqu’Il donne Sa parole, la réalisation est aussi sûre que la venue d’un nouveau jour.