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Le Son est-il le système nerveux du cosmos ?

Publié à 12:52 par yvonne92110 Tags : recherche et technologie son système nerveux cosmos
Le Son est-il le système nerveux du cosmos ?

Le Son est-il le système nerveux du Cosmos ?                                                                        

 

Il existe un moyen de rendre les sons visibles.  On appelle « cymatique » cette science énigmatique, qui puise ses racines dans l’histoire de l’univers. Quelle est la nature de l’onde sonore? Que sait-on vraiment de son pouvoir sur nous ?

 

Allemagne, 18ème siècle. Ernst Chladni est un mathématicien doué et discret. L’homme est aussi musicien et sa passion pour le violon va le conduire à une découverte extraordinaire. Saupoudrant de sable un disque de cuivre, il en frotta le bord avec son archet. La plaque se mit à vibrer et le sable à se déplacer, dessinant d’authentiques formes géométriques. « Qu’on juge de mon étonnement voyant ce que personne n’avait encore vu », dira plus tard son ami et philosophe Lichtenberg, auteur de travaux sur l’électricité statique.

                                                                                                                                                                                                                                                            Dans les années soixante, le physicien Hans Jenny sera le premier à révéler ce phénomène oublié. Grâce à l’évolution de l’électronique, il prolonge les recherches et fait varier les supports. Il invente le tonoscope, petit appareil tubulaire assorti d’une membrane sur laquelle on aura versé de la poudre, qui permet de créer des formes étonnantes avec le son de sa voix. Plus d’un siècle après les premières expériences, Jenny livre des observations d’une grande précision sur la nature du son, et invente une nouvelle science : la cymatique. Du grec "vague", la cymatique étudie l’interaction du son et de la matière. Les outils de mesure acoustique modernes ont permis d’étudier ces modulations spontanées : dans l’eau par exemple, un son grave produit un cercle entouré d’anneaux ; un son aïgu accroît le nombre d’anneaux concentriques. Soumise au rythme des oscillations, la variété de formes générées semble sans limite. Hans Jenny parlera de « modèle dynamique mais ordonné ». Quel pouvoir autonome renferme l’onde sonore ?

                                                                                                                                                                                                                                                           Toute activité produit du bruit. Du plus retentissant au plus subtil, il est trace du mouvement. Christian Hugonnet, ingénieur acousticien et fondateur de la Semaine du Son, décrit un enchaînement simple : « l’action entraîne la vibration de l’air qui va déplacer des molécules, se choquant les unes aux autres comme pour se transmettre un message ». Avant d’être une manifestation audible, le son se caractérise par un changement moléculaire, sur une surface donnée et en un temps donné. Dans cette équation, nul besoin d’oreille pour considérer qu’il y a dynamique sonore. C’est la fréquence de l’onde qui va diriger toute l’énergie.« Dans l’expérience avec le sable, les grains s’agglutinent là où la fréquence est haute », détaille le spécialiste. La propriété d’un corps à entrer en résonance avec le flux d’énergie va créer la forme. La matière prend la forme de l’énergie qui lui est adressée.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Le son primordial :

                                                                                                                                                                                                                                                                                          Spirales, polygones, stries… ces marques sont souvent analogues à celles déjà présentes dans la nature. « J’ai constaté qu’une plaque elliptique soumise à des vibrations sonores reproduit les figures qu’on trouve sur la carapace d’une tortue », constate le photographe Alexander Lauterwasser. Une morphogenèse fondée sur la transmission de codes génétiques nécessaires à la formation des masses et à leur différenciation, et qui révèle un processus harmonieux dans l’ADN terrestre. Dès lors, est-il possible que les formes animales et végétales qui nous entourent – et la matière vivante dans son ensemble – soient elles-mêmes le résultat de vibrations, comme le rapportent de nombreuses traditions ?

                                                                                                                                                                                                                                             Bien avant ces découvertes scientifiques, les cultures traditionnelles du monde entier ont développé leur récit mythologique de la création de l’univers. La voix et le souffle y sont féconds. « Au commencement était le verbe, dit l’Evangile. Les textes celtes sacrés évoquent Trois Cris qui firent éclater l’Oeuf du Monde », rapporte le Docteur Alain Boudet, enseignant et conférencier. « Chez les hindous et les bouddhistes, le principe structurant du chaos d’origine est le mantra Om et les Mayas parlent du chant des Dieux comme du système nerveux de l’univers ». Une cosmogonie universelle, portée par des figures archétypales semblables aux formations cymatiques, telles que les mandalas. Ces mystérieuses corrélations entre figures naturelles et symboliques renverraient à une intuition de la forme, perdue avec le temps : « Cette géométrie originelle est en nous. Nous l’avons oubliée à mesure que le mental s’est imposé », raconte Alain Boudet. Dans son ouvrage Cymatics, le pionnier Hans Jenny conclut à la puissance fondamentale et génératrice de la vibration. Sa périodicité soutient la bipolarité de la vie : le mouvement et la forme. La vibration comme source de toute chose : un constat, mais aussi une opportunité de reconsidérer le monde dans lequel nous évoluons.

Echos d’avenir

Pythagore disait : « L’homme possède toutes les valeurs du cosmos ». L’auteur du célèbre théorème de géométrie a développé le principe de microcosme, reliant l’organisme humain à l’organisation de l’univers. L’influence du son invite désormais à une nouvelle écoute du vivant. « La biorésonance nous renseigne sur la fréquence optimale de nos organes », explique Andreas Freund, physicien quantique. Au Tibet, les bols chantants sont reconnus pour leurs vertus. Leurs tonalités spécifiques communiquent avec la matière cristalline de notre corps : les os, les tissus et l’eau qui nous compose à 70%. Plus le son est grave, plus l’on travaillera la zone racine du corps. Comme la cymatique, notre résonance cellulaire trace un chemin pour la vibration, réharmonisant notre énergie interne. Un processus identique aux diapasons thérapeutiques employés depuis des siècles en Europe, dont les fréquences en hertz sont réglées pour des actions cibles. Mais pour masser nos entrailles, quel meilleur instrument que la voix ? Le chant harmonique des traditions chamaniques, aussi appelé chant diphonique dans nos conservatoires de musique, est une technique vocale sur deux notes simultanées, par un positionnement de la langue et des lèvres. Curiosité ou évidence biologique, ce son très apaisant ressemble à celui des vents solaires.

                                                                                                                                                                                                                          La vague de l’action contient à la fois l’intention et son empreinte. « Le son in-forme. Il est porteur d’information », nous dit Andreas Freund. Une attention portée aux messages de la nature, qui permet aujourd’hui de décrypter jusqu’au langage par ultrasons des dauphins ou la sensibilité des plantes. La dimension vibratoire du son sert de modèle dans une recherche de cohérence et d’alignement. Ses explorations scientifiques, artistiques et spirituelles offrent les clés d’une autre conscience de l’homme et de son environnement, vers une nouvelle signature écologique.

                                                                                                                                                                                                                                                                  (Source : INREES)