Sein est noyée au milieu des cailloux : d’un côté, la pointe du Raz et le raz de Sein, de l’autre les roches et les hauts-fonds de l’interminable chaussée. Pour les navigateurs, c’est l’île de tous les dangers.
La dernière terre avant l'Amérique : La géographie des lieux n’est pas banale, c’est certain ! Située à l’extrême ouest du Finistère, c’est la dernière terre avant l’Amérique ! Selon la légende, l’île serait une épave du royaume d’Ys, englouti dans la baie d’Audierne. Absolument plate, avec une altitude moyenne d’1,50 mètre au-dessus du niveau de la mer, elle est protégée par des plages de galets et, autour du port, par de fortes digues.

La modeste chapelle Saint-Corentin (XVIIème siècle - XXème siècle) bâtie par l'abbé Yves Marzin.
On s’y déplace à pied : elle mesure 1,8 kilomètre de long et 500 mètres dans sa plus grande largeur. Le vélo y est même interdit dans le bourg en été... cela entraînerait des risques de collision, car, pour protéger les Sénans du vent, les ruelles sont étroites et sinueuses.
Ici, les risques font partie du quotidien et on ne se résigne pas, l’histoire l’a démontré. En juin 1940, la plupart des hommes valides sont allés rejoindre cet aventurier de Général qui, depuis Londres, appelait à continuer le combat. À eux seuls, ils représentaient le quart des effectifs des résistants de la première heure ! Entre le 24 et le 28 juin, 141 sont partis, soit quasiment tous les hommes valides, sur les bateaux de pêche, mais aussi la vedette des Ponts et Chaussées et le petit caboteur qui servait à approvisionner l’île. 
A la demande des femmes, le curé et le boulanger sont restés sur l’île. En souvenir de leur héroïsme, l’île a été l’une des cinq communes de France à être décorée de la croix de la Libération. Le général de Gaulle est venu en personne, en 1960, inaugurer le monument aux Français libres qui célèbre cette épopée moderne.
L'abri de Sein se transforme en cantine : 
A l'île de Sein, la pêche est quotidienne ... Et pour celui qui veut approcher le quotidien des Sénans, impossible de faire l’impasse sur le musée de l’Abri du marin. Ici, l’Abri du marin fut d’un grand soutien pour la population : en juin 1940, pour aider les femmes des marins partis en Angleterre, l’Abri de Sein se transforme en cantine pour les enfants. Les Sénanes y venaient chercher des travaux à domicile (couture, tricot ou dentelle), afin de compléter leurs maigres ressources. Aujourd’hui, il présente toute l’épopée de la France libre comme la vie quotidienne des générations passées.
La pointe du Raz annonce le continent : Pour mieux appréhender les réalités quotidiennes, nous grimpons les 250 marches du phare. Il émet 4 éclats toutes les 25 secondes, qui portent à 27,5 milles, soit 51 kilomètres. Du haut de la tour, par temps clair, la vue est époustouflante !

Ar-men, l'un des plus célèbre phares français, émet quatre éclats toutes les vingt-cinq secondes, au-dessus de l'une des passes maritimes les plus dangeureuses au monde. A l’ouest, on devine, à cause des nombreux remous, les écueils de la chaussée de Sein ponctuée par le phare d’Ar-Men et les roches affleurant à la surface de l’eau. Et dire que c’est là que Jacky et ses amis vont pêcher tous les matins ! De l’autre côté, c’est la pointe du Raz et le cap de la Chèvre qui annoncent le continent.

Au pied du phare, on trouve l’usine de dessalement d’eau de mer et les génératrices d’électricité fonctionnant au fioul : l’île n’est pas raccordée électriquement au continent en raison des courants trop puissants et des fonds rocheux du raz de Sein qui endommageraient vite les câbles.