LE SAVIEZ-VOUS ?

Aux abords de la rue de Rivoli, le quartier peut compter sur la protection de la célèbre Jeanne d’Arc… Ou du moins sa statue. À l’image de la célèbre guerrière, cette statue a connu quelques difficultés pour en arriver là.

Suite à la défaite humiliante contre la Prusse en 1870, c’est la Bérézina pour la France et la toute jeune Troisième République. Dans ce contexte difficile, il faut avant tout redonner de la fierté et de l’espoir au peuple français. Très vite, un symbole répondant à ces critères s’impose : Jeanne d’Arc. Qui mieux que cette héroïne nationale et personnification de l’unité nationale peut redonner confiance au peuple ?

                                                                                                                                                                       La décision est donc prise d’ériger une statue en son honneur. Et pas n’importe où, sur l’actuelle place des Pyramides. À l’endroit même où Jeanne fut blessé lors de sa tentative ratée de la prise de Paris en 1429. La statue est finalement inaugurée en 1874, en présence de son concepteur Emmanuel Frémiet, l’un des sculpteurs les plus populaires de l’époque.

À l’époque, il s’agit d’un véritable événement car un tel honneur était uniquement réservé aux souverains ou aux chefs militaires masculins. Mais très vite, de nombreuses critiques surgissent quant à la qualité de cette statue. Alors qu’il travaille sur une autre version pour la ville de Nancy, Frémiet est vite vexé par les critiques et décide de modifier son oeuvre, notamment le cheval. Encore faut-il procéder à ce changement sans se faire remarquer…

Le sculpteur Emmanuel Frémiet dans son atelier.

                                                                                                                                                                  Une opportunité unique se présente alors, la construction du métro. Lors des travaux en 1898, la chantier passe par la rue de Rivoli. Comme la statue doit être temporairement retirée, Frémiet en profite pour discrètement remplacer l’ancienne par la nouvelle. Un tour de passe-passe qui n’empêchera jamais les fervents admirateurs de Jeanne d’Arc de venir se recueillir devant sa statue.