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je suis enchantée de venir prendre un p'tit café chez toi, nous parlerons de ch
Par MARITE, le 10.06.2021
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Par Anonyme, le 07.06.2021
21/05/2013... le monde entier vous admire, alors que personne ne vous comprend".... ils savaient parler... à
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Depuis octobre 1908, le journal britannique Daily Mail offre la somme de 1000 livres sterling au premier aviateur qui réussira cette traversée. Sans boussole ni carte, Louis Blériot décolle à 4h35 du matin en ce jour d’été 1909 du lieu-dit « Les Baraques » à Sangatte, près de Calais : son vol, qui se déroule sans souci, s’achève par un atterrissage assez violent, sans conséquence pour le pilote, près de Douvres dans la région du Kent, après un parcours de 38 km effectué en moins de 30 minutes
Dans son numéro du 26 juillet 1909, Le Figaro, sous la plume du sportif, journaliste sportif et secrétaire général du Comité national des sports François-Étienne Reichel dit Frantz-Reichel, narre, en témoin de l’exploit réalisé pour la première fois par Louis Blériot la veille, au lever du soleil, les passionnantes péripéties de cette traversée de la Manche en aéroplane
L’exploit est accompli, consigne Frantz-Reichel dans son compte-rendu le jour même de la prouesse. Le vol merveilleux est réalisé. Blériot a ce matin, dans l’or du soleil levant et poursuivant la brume qui fuyait symboliquement devant lui franchi la Manche et, parti de France, atterri en Angleterre par l’audacieux chemin des airs. C’est un événement, une date ; des horizons nouveaux et troublants sont d’un seul coup d’aile ouverts à l’humanité. Fier de son enthousiasmante conquête, pour la première fois un homme, par l’espace qui nous enveloppe, saute les frontières et, pour commencer, la plus redoutable de celles qui séparent les peuples, la mer.
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Depuis aujourd’hui, on peut dire que l’Angleterre a cessé d’être une île. De son admirable et inoubliable envolée, Blériot l’a reliée au continent. Son exploit fera sensation. en Angleterre qu’elle va troubler profondément. Il y a quelque chose de changé ; après les champs, après les arbres, après les villes, voir la mer franchie ! les frontières tombent une à une. La route est tracée. D’autres maintenant l’emprunteront indéfiniment.
Rien n’a manqué à la tentative. Elle a eu le beau, le grandiose et le dramatique ; dramatique certes quand des hauteurs de Sangatte où subitement éveillé par les acclamations qui saluaient Blériot, Latham, désespéré, désolé, abattu et tout en larmes, assista à l’envolée sublime de son rival portant la libellule d’or dans le flamboiement du jour naissant vers l’Angleterre endormie et qu’il allait surprendre au lit.
La tentative, vous le savez, avait été décidée tard dans la nuit. Blériot et Latham avaient résolu de l’affronter ensemble, le premier des Baraques, l’autre de Sangatte. Tout aussitôt, on prit dans les deux camps les dispositions de départ. Le vent avait faibli dans la soirée. La mer s’était apaisée. Une occasion pouvant se présenter, il fallait en profiter. Blériot en profita victorieusement. Latham la manqua. Il dormait. Trompés par la brise du cap Blanc-Nez, ses amis ne crurent pas devoir troubler son repos ; il perdit ainsi la glorieuse et unique .partie.
À deux heures du matin, ce fut au camp Blériot un réveil tumultueux, à coups de poing et de pied dans les portes, le saut fébrile du lit, la toilette rapide, maladroite, la galopade par les couloirs, les uns se rendant aux Baraques, les autres à l’hôtel de la Gare Maritime où loge Blériot, afin d’y cueillir le dernier renseignement et de prendre place à bord des navires convoyeurs, les deux torpilleurs pour Latham, le contre torpilleur Escopette pour Blériot. Il souffle une légère brise du Sud-Ouest, le ciel est couvert, la mer et les nuages immobiles dans les ténèbres douteuses de la nuit qui finit. Les trois bateaux de guerre s’apprêtent ; on active les feux, les chaudières halètent, crachent le feu ; des ombres courent, s’agitent ; des ordres se croisent, impressionnants.
Trois heures sonnent au gai carillon de Calais ; elles sonnent allègrement dans la lumière lunaire des globes électriques qui jalonnent le port. Un groupe s’avance : c’est celui de Blériot qui va doucement gagner, au pas lent de ses béquilles, l’automobile qui le conduira à sa volière des Baraques. Mme Blériot l’accompagne. Son collaborateur Leblanc et quelques amis le suivent, graves, silencieux, émus ; c’est l’instant de la séparation : elle fut simple, courageuse, émouvante : « Au revoir ! » dit-il. « À tout à l’heure, à Douvres », répondit Mme Blériot. Un baiser, et tandis que lui, qui dans quelques minutes allait dans un vol de mouette planer au-dessus des flots, par l’espace conquis, se hissait péniblement sur l’automobile, Mme Blériot se rendait à bord de l’Escopette où je me rends aussi, pour suivre du cœur et des yeux, dans son audacieuse traversée, son intrépide mari.
En mer :
Le jour se lève. Nous partons. Du haut de sa passerelle, le commandant Pioger étudie, la mer.
— Calme plat, crie-t-il joyeusement, l’occasion est bonne !
— Oui, commandant, répond son second, l’enseigne de vaisseau Filbien ; mais le baromètre descend, dans deux heures il sera trop tard.
L’Escopette quitte les jetées désertes, appuie à gauche, et se tenant à deux ou trois kilomètres de la côte, se met à décrire des cercles en attendant que lui vienne de terre, donné par un timonier placé au sémaphore des Baraques, le signal de l’envol de Blériot.
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L’Orient peu à peu s’enflamme, la côte s’éclaire, se précise sur le ciel bleu ; maintenant Calais et les Baraques, tapis derrière les dunes que l’aurore rosit, donnent une vision de Venise. Nous interrogeons fiévreusement, anxieusement ces dunes derrière lesquelles Blériot s’apprête et d’où il doit surgir. Nous l’apercevons tout à coup filant comme au ras des dunes, puis des prairies, qui montent en marches lentes et longues vers les crêtes de Sangatte qu’encombrent déjà d’innombrables curieux qui, croyant plus à Latham qu’à Blériot, sont d’un peu partout accourus là-haut. Ce sont leurs bravos qui réveilleront Latham consterné. Blériot vire, revient, disparaît. Un long moment se passe.
— Commandant, crie une vigie, on signale de terre que Blériot est prêt.
À dix-sept nœuds, ordonne le commandant.
L’Escopette achève sa courbe et, dans un frémissement de toute sa carcasse, fonce sur Douvres. Une émotion nous étreint. Mme Blériot a pâli. L’instant est solennel. Nous nous taisons. Soudain à l’est surgit le soleil, et voici qu’au-dessus des dunes, avec lui, mais en face de nous, apparaît, s’élève comme lancé vers le ciel, le Blériot. Il est 4h35. L’Escopette hâte sa marche ; le commandant rugit ses ordres : « À vingt nœuds ! à vingt-trois ! à vingt-cinq nœuds ! »
L’étrave du bateau éventre les flots qui, en pluie, s’abattent sur nous, indifférents, la jumelle aux yeux, penchés aux bastingages, haletant nos émotions d’exclamations courtes, hachées, enthousiastes. Nous suivons l’homme et l’oiseau dans leur état sublime.
Sans hésiter, Blériot a pris tout de suite la mer et, guidé par nous, mis le cap sur Douvres. Il longe la côte, monte à cent mètres, passe entre nous et Sangatte, où nous devinons le drame douloureux qui se joue, franchit le promontoire de Blanc-Nez. Aidé par le vent, le Blériot vole merveilleusement, gagne sur nous avec une rapidité foudroyante, nous atteint, nous déborde et, hardiment, poursuit sa course vers l’Angleterre dont les falaises nous échappent encore. À le voir si sûr dans son vol, prodigieux de stabilité, Mme Blériot a repris confiance. Elle gravit maintenant l’échelle de la dunette pour mieux suivre du regard l’oiseau magnifique qui s’éloigne, s’éloigne à tire d’hélice.
Que le voici donc loin ! et ceci nous effare. Il diminue à vue d’œil. Nous le voyons rectifier sa ligne, venir par le travers à droite. Il n’est bientôt plus qu’une petite chose blanche qu’on confond avec les mouettes et les canards sauvages. Il n’est plus qu’un point. Nos yeux fatigués nous font mal, pleurent. Il a disparu et l’anxiété nous reprend. Maintenant, ce n’est plus le ciel que nos regards interrogent, fouillent, mais les flots, par peur d’y voir flotter tout à coup l’homme et l’oiseau.
Que l’Angleterre est donc loin de la France ! Dans la brume, ses côtes s’estompent, grandissent, approchent ; mais le vent a tourné, souffle violent déjà de l’Ouest et nous avons peur maintenant que l’intrépide Blériot n’ait pas atteint Douvres qui nous apparaît sombre entre ses falaises blanches.
Premier signal !
Nous sommes à bord six amis de Blériot, MM. Fournier, Guyot, Maes, Robert Guérin du Matin, de Lafreté de l’Écho de Paris et moi. Nous sommes dans l’anxiété la plus profonde. Aucun signal ne vient de terre. C’est dimanche, nous le savons, mais tout de même nous pressentons l’angoisse de Mme Blériot. Mon Dieu ! mon Dieu ! Pourvu qu’il ait pu atterrir puisque rien ne flotte sur la mer mauvaise. Allons ! Ce n’est pas possible. Il a réussi. Il faut qu’il ait réussi. Et, payant d’audace, l’un de nous crie : « Une bombe ! Regardez au-dessus de Douvres. Une bombe ! Hourra ! hourra ! Il a gagné. Une bombe ! Encore une bombe ! Hourra ! hourra ! »
Un défilé solennel de destroyers et de sous-marins anglais forcent l’Escopette à un long détour et nous voici, tout de même et enfin, en vue du port dans lequel nous entrons bientôt, émus, prêts à l’enthousiasme, mais aussi sous une étrange impression d’angoisse. Les digues, les jetées, les plages de Douvres sont désertes. Le port aussi. Nous nous pensions attendus et nous arrivions dans une côte morte. Oh ! l’effroyable émotion que nous valut l’effrayant et admirable respect anglais du repos dominical ! La déchirante idée nous vint, brutale et douloureuse, que Blériot était tombé à la mer, que nous ne l’avions pas vu et que nous l’avions, nous, chargés de son secours, laissé en détresse.
Ce furent des minutes affreuses, crispées. Ne voulant pas croire à l’abominable idée, Mme Blériot attendait que l’autorisation de l’odieuse formalité de débarquer nous fût donnée par l’amirauté britannique pour courir aux nouvelles et soulager ou désoler à coup sûr son pauvre cœur. La baleinière qui va aux ordres vient d’accoster. Trois hommes courent vers le pilote de l’Escopette que nous voyons exécuter une gigue. Mais il pense à nous et agite avec une joie enthousiaste sa casquette.
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Ouf : Blériot traversé la Manche ! Blériot nous attend en Angleterre ! Blériot est sain et sauf ! Blériot a triomphé ! Quelle joie fut alors la nôtre et comme nous l’avons davantage aimé, le brave, le modeste, le noble Blériot, qui, par sa science, son travail et son courage, venait, en illustrant notre pays, de nous rendre bien fiers d’être Français.
L’article rapporte plus loin le récit du héros lui-même.
« Aussitôt après avoir quitté ma femme et le groupe des amis qui montaient à bord de l’Escopette, je me suis, conduit par mon ami et collaborateur Le Blanc, que je ne saurais trop remercier pour son dévouement, rendu aux Baraques. Mon appareil fut immédiatement conduit de la ferme Grignon où il dormait, dans la plaine de l’artillerie, au-dessus de laquelle j’avais décidé de faire au préalable un essai de contrôle. Le plein d’huile et d’essence fut fait et, tout ayant été vérifié, j’exécutai mon vol d’essai. Il fut remarquablement satisfaisant, tellement que l’espoir du succès, que j’avais en moi fortement déjà, devint une quasi certitude. « Conformément à ce qui avait été convenu j’envoyai alors sur la dune le fidèle Le Blanc d’où, à l’aide d’un drapeau blanc, il devait me signaler l’apparition du soleil à l’horizon. Je serrai d’innombrables mains et, au signal, je donnai l’ordre du laissez aller. Mon appareil s’élança, prit rapidement son élan et, tandis que m’accompagnaient les acclamations et les bons souhaits de la foule, considérable en ce moment, je quittais terre au bout de vingt-cinq mètres et, piquant droit vers les dunes, franchissais les fils télégraphiques, et fonçais-au-dessus de la mer.
« À 2 ou 3 kilomètres devant moi, j’aperçois le contre-torpilleur qui crachait des volutes énormes de fumée. Je pris ma marche parallèle à la sienne, filant par suite entre lui et la côte d’abord ; mais ma vitesse bien supérieure à la sienne me porte vivement à sa hauteur. J’allais, je le sentais, superbement dans un équilibre parfait, à 80 ou 100 mètres d’altitude. Mon moteur rendait admirablement. Je devinais la victoire, à moins d’une fatalité. Le contre-torpilleur était maintenant derrière moi. J’avais eu le soin, avant de le semer, de prendre sa direction en rectifiant la mienne par un vigoureux à droite. Je calais la barre, car j’étais seul, tout à fait seul, sans guide, entre la mer et le ciel.
« J’allai ainsi pendant dix ou quinze minutes qui me parurent assez longues, puis soudain, dans la brume, m’apparut à droite la côte anglaise. Je me dirigeai, immédiatement sur elle en filant maintenant avec le vent légèrement de côté. Cette manœuvre me conduisit malheureusement hors de la route de Douvres, erreur que je ne reconnus que près de la côte, en découvrant de hautes et interminables falaises. Mais, par bonheur, je croisais un assez grand nombre de vapeurs de commerce et de navires de guerre. Ils filaient à gauche. Je pensai qu’ils se rendaient à Douvres.
« J’évoluai donc, virai à gauche pour, en longeant la falaise, aller atterrir au point que j’avais choisi, la plage de Shakespeare Hills. Je dus alors marcher vent debout contre un vent assez violent, même agrémenté de fâcheux remous. Pour me protéger autant que possible contre les coups d’air, je montai un peu plus et, filant le long de la falaise, poursuivis mon vol vers Douvres dont j’apercevais enfin les jetées. J’appuyai fortement à gauche, je décrivis une boucle qui me conduisit vers la mer, au-dessus du port, toujours décidé à gagner la plage de Shakespeare Hills.
« Le vent et ses remous augmentaient d’une inquiétante façon. J’avisai soudain à ma droite un vallonnement dans la falaise, le creux de Folcland. Il m’offrait un champ d’atterrissage et c’était, je le reconnus, un des points que j’avais choisis. Je me dirigeai aussitôt vers ce point. Placé au milieu d’une prairie hérissée de bâtiments rouges, se tenait précisément un ami, M. Fontaine, qui m’avait averti qu’il s’y tiendrait et y agiterait un immense drapeau tricolore.
« La vue du cher drapeau m’alla au cœur, je fus ravi d’avoir renoncé à la plage, et puis, il me sembla que c’était beaucoup mieux d’aller là-haut, sur l’altière falaise, prendre contact avec le sol ami de l’Angleterre. Passant par-dessus le port et ses magnifiques navires de guerre, je piquai droit sur le point on l’on m’appelait, et quelques minutes après j’atterrissais dans le creux de Folcland, un peu violemment, par suite de coups, de vent qui affolèrent mon aéroplane. Dans le choc, j’ai faussé une roue et brisé mon hélice. Qu’importe, j’avais triomphé.
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« Il n’y avait là que deux personnes, M. Fontaine et un autre de nos amis, M. Marmier. Quelques paysans accoururent bientôt, il est vrai. On plaça sous leur garde mon oiseau blessé et je montai dans une automobile, je me rendis en toute hâte à Douvres, pour avoir des nouvelles de ma femme et de l’Escopette, à bord de laquelle elle se trouvait. Au Lord Warden hotel, où était installé le contrôle du Daily Mail, on ignorait mon arrivée. On savait seulement que j’étais parti et l’on m’attendait encore en se basant sur la venue du contre-torpillleur, que je débarquais déjà à l’hôtel pour me faire contrôler. La bienvenue me fut souhaitée par M. Ker Seymour, délégué de l’Aéro-Club de Grande-Bretagne, puis après par M. et Mme Hart O. Berg et peu après par mon ami, M. de Lapeyrouse, qui vous contera par quelles transes il a passé.
« Mais vous arrivez. L’Escopette ayant jeté l’ancre, je devinais l’anxiété de ma femme. J’avais hâte de la rassurer. Une barque se détachait du bateau français. Je suis allé, moi, arrivé par le chemin des airs vous recevoir, vous venus par la voie de la mer. »
Au journaliste l’interrogeant sur l’éventuelle appréhension d’un accident, Louis Blériot répondit : « Pas un moment je n’ai douté de la réussite. Pour éviter qu’il s’échauffât, je graissais fréquemment et abondamment le moteur. Trop d’huile l’a fait à deux ou trois reprises faiblir, et comme je sentais aussitôt mon appareil baisser et se rapprocher de la mer, je cessais immédiatement la manœuvre et avec elle s’en allait l’appréhension de l’échec. »
Une nuit que Charlemagne se livrait au sommeil dans son nouveau palais appelé Kaiserpfalz, un ange lui apparut et lui annonça que par ordre de Dieu il devait commettre un vol. Découle de cette singulière aventure le surnom d’Ingelheim que Charles le Grand donna à sa résidence favorite, située à 15 km de Mayence et d’où ce puissant empereur commanda à la moitié de l’Europe.
À l’annonce faite par l’ange du vol que l’empereur devait commettre, ce dernier s’écria, indigné :
« — Quoi ! Mes cheveux ont blanchi dans le chemin de l’honneur, mes trésors regorgent d’or etd’argent, le Rhin et le Danube me paient tribut, mon sceptre s’étend même sur Rome la ville éternelle et je serais obligé de me faire voleur ! Non, Dieu ne peut m’imposer un ordre semblable.
— Ne discute point les décrets de la providence, lui répondit le céleste messager ; ses desseins sont impénétrables et ce que les hommes considèrent souvent comme un mal, Dieu dans sa divine sagesse ne le permet que pour leur bien. »
En disant ces mots l’ange disparut. Charlemagne, vaincu par un ordre aussi formel, se revêt de son armure et l’épée à la main sort sans bruit de son palais. La nuit était noire et épaisse : Charles ne sait où diriger ses pas ; l’ordre divin l’inquiète et le tourmente. Comment faire pour voler et ne pas se laisser prendre ? Et l’empereur pensait : « Que n’ai-je auprès de moi ce coquin d’Elbegast ! Si souvent je l’ai fait poursuivre pour ses vols ! Si souvent menacer de la potence et de la roue ! Et maintenant je donnerais mes trésors pour avoir ses conseils et son aide. »
Et Charles soupirait amèrement. Tout à coup il sentit son glaive se détacher de sa main, sa tête chauve se dépouiller de son casque et les lanières de sa lourde armure se dénouer, puis une voix railleuse lui glisser à l’oreille ces paroles : « Majesté, ce costume est très propre aux tournois et aux sanglantes mêlées, mais quand il s’agit de faire un coup on laisse tout cela chez soi. »
Charles étonné se retourne et aperçoit la figure grimaçante du nain Elbegast qui continua en ricanant :
« — C’est pour ce motif que j’ai rapporté les armes de sa majesté dans son appartement, et si elle veut réellement commettre un vol je me mets à sa complète disposition. Envie-t-elle par hasard les biens d’un naïf campagnard, les trésors d’un riche comte ou le sac bien rempli d’un pieux abbé ? Qu’elle parle et je la conduirai.
— Non, je ne veux rien de tout cela, soupira l’empereur.
« — Voyons ! il me vient une idée ! s’écria le nain. Oui, c’est cela ! Non loin d’ici habite le comte Harderich ; nous pouvons sans remord lui rendre une visite. C’est un gaillard de la pire espèce : il rompt la trêve de Dieu, trafique sur les besoins du peuple, opprime la veuve et l’orphelin et, qui pis est, souhaite la mort de votre majesté. Non, voler chez lui n’est pas un crime.
— Tu as raison, répondit l’empereur, c’est mon homme. Allons ! »
Les deux compagnons se dirigent à pas rapides vers l’opulent manoir du comte. Arrivés, le nain murmure quelques paroles magiques, et, comme par enchantement, les lourdes portes roulent sur leurs gonds. L’empereur pénètre dans la vaste salle des ancêtres contiguë à la chambre à coucher du comte, tandis que le nain se glisse doucement et sans bruit dans l’écurie pour y prendre le coursier favori du comte.
Mais malgré toute sa circonspection, il ne put empêcher le cheval d’entendre le bruit de ses pas et le noble animal se mit à hennir avec tant de force qu’Harderich se réveilla. Inquiet, le comte appelle son écuyer et lui ordonne de se rendre à l’écurie pour voir ce qui s’y passe. Celui-ci s’y rend à moitié endormi et revient avec la nouvelle qu’il n’a rien trouvé. A son approche, Elbegast était grimpé sur une poutre sur la quelle il s’était étendu.
Au moment où Harderich voulait se remettre au lit, les hennissements recommencèrent avec plus de force et, dans la persuasion que tout n’était pas en règle dans le château, prend flambeau et fouille tous les coins et recoins, toutefois sans plus de succès que son écuyer. Revenu près de son épouse, celle-ci lui dit que d’autres causes devaient lui ravir le repos, et après d’instantes prières le comte lui avoue qu’avec 12 complices, dont il cite les noms, il avait conçu le plan d’assassiner l’empereur dans son palais, et que l’exécution devait avoir lieu le lendemain même.
Charles qui a tout entendu, sort de la salle et rejoint à l’écurie le nain qui s’efforçait inutilement de monter le cheval.
« — Je pourrais prendre les œufs sous la poule s’écria-t-il, et cette maudite bête ne se laisse pas monter ! Cependant je ne connais pas de plus noble coursier et celui qu’il porte est invincible.
— Laisse moi essayer, dit l’empereur. »
Sous la main de Charlemagne le cheval se laissa seller et brider sans résistance. L’empereur se mit en selle et reprit au galop le chemin de son palais. Le nain ne put soutenir une pareille course et resta loin en arrière ; plus tard toutes les recherches de l’empereur pour le retrouver restèrent infructueuses : il ne le revit jamais.
Arrivé à la résidence, il ordonna de saisir et de pendre le comte et ses complices lorsqu’ils se présenteraient au palais. Ceux-ci qui ne se doutaient de rien arrivèrent Mais quelle fut la terreur d’Harderich lorsqu’ il vit l’empereur, monté sur son propre coursier, lui reprocher d’une voix tonnante sa trahison et le condamner au dernier supplice. Les misérables furent exécutés et nul ne revit son château.
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C’est en mémoire de cette protection miraculeuse que Charlemagne surnomma son palais Ingelheim : ingel signifiant ange en allemand, et heim signifiant chez soi. Le pape Adrien Ier (772-795) avait envoyé d’Italie, pour la construction de cet édifice (qui débuta en 774), les mosaïques et le marbre. Beaucoup d’empereurs allemands y eurent leur résidence. Charles IV, empereur du Saint-Empire romain germanique (1355-1378), fut le dernier souverain qui y habita.
Plus grande fête foraine de France durant la période estivale et rendez-vous vieux de trois siècles, la Fête des Loges vient d’être annulée, la ville de Saint-Germain-en-Laye invoquant notamment des « craintes pour la sécurité sanitaire du public » selon France 3 Paris Île-de-France. Cependant que la mortalité a retrouvé partout en France depuis fin avril le niveau des années précédentes et à l’heure de la réouverture de certains parcs d’attraction, cette mesure suscite colère et incompréhension.
Le nom de loges associé à cette fête est certainement très ancien ; en effet, lorsque Saint-Louis fit construire en 1138 en forêt de Saint-Germain-en-Laye un rendez-vous de chasse et une chapelle dédiée à saint Fiacre, on désignait déjà à l’époque les bâtiments sous le nom d’Hôtel des Loges.
En 1652, le Pape Innocent X décidant de ranimer le culte de saint Fiacre, une confrérie au nom de ce saint fut créée, et des indulgences furent accordées à quiconque visiterait la chapelle consacrée au saint Patron des jardiniers et maraîchers le jour de sa fête (le 30 août). Ce fut l’origine d’un pèlerinage, favorisé par la situation en forêt et par l’attrait des jours d’été où un grand nombre de curieux, de promeneurs parisiens épris de grand air, se retrouvaient dans une ambiance conviviale.
Voilà l’origine et le départ d’une sorte de foire pittoresque qui se transforma au fil du temps en une fête annuelle, le côté gastronomie de la Fête retenant toujours l’attention des visiteurs et évoquant un peu les ripailles rabelaisiennes et les réjouissances médiévales octroyées au bon peuple.
La décision de la mairie de Saint-Germain-en-Laye d’annuler l’édition 2020 de ces festivités a incité le Comité de la Fête des Loges à publier le communiqué suivant, en date du 31 mai :
« Les 170 entreprises foraines de la Fête des Loges pourraient être privées d’activité cet été suite à l’annonce Facebook postée le 29 mai par Arnaud Péricard, Maire de Saint-Germain-en-Laye. L’organisation de ce rendez-vous initialement prévu du 26 juin au 16 août à l’occasion de sa 368ème édition avait fait pourtant l’objet d’une visioconférence organisée le 30 avril dernier par Arnaud Péricard, en présence des membres de la cellule de crise ainsi que du comité de la Fête des Loges, du sous-préfet des Yvelines et des représentants de la police nationale afin d’envisager l’édition 2020 de la Fête des Loges dans le strict respect des consignes sanitaires promulguées.
« Cette prise de décision peu motivée et nullement étayée, n’est accompagnée d’aucune autre alternative ou mesures d’aide envers ces entreprises déjà très fragilisées par cette crise sanitaire sans précédent. Les entrepreneurs forains souhaitent l’organisation d’une réunion avec tous les acteurs de cette fête dans les plus brefs délais, afin de trouver ensemble des solutions.
« Le Premier ministre, Monsieur Edouard Philippe, a annoncé lors de son discours du 28 mai dernier l’ouverture des parcs de loisirs en Ile-de-France à compter du 22 juin. Les entreprises du secteur du loisir ouvriront à cette date alors que les forains de la Fête des Loges restent à l’arrêt complet malgré leur proposition de mesures sanitaires pour protéger les visiteurs !
« La Fête des Loges est installée en forêt de Saint-Germain-en-Laye depuis plus de trois siècles, son héritage historique et culturel est indiscutable. Cette fête est un événement estival majeur en Ile-de-France et permet également de maintenir le lien social. L’étendue de cette installation permet d’offrir à chaque visiteur un espace suffisant et sa situation géographique évite la circulation d’une population autre que les clients habituels. Dans ce contexte si particulier, cette situation géographique est idéale.
« Malgré tous les efforts déployés afin d’alerter les pouvoirs publics, la situation des entrepreneurs forains reste inchangée et sans aucune perspective d’avenir, alors même que l’ensemble du tissu économique reprend progressivement son cours. Le monde forain reste dans l’attente d’une mesure forte prise à leur égard, et d’une considération de leur activité plus que séculaire. Il appartient aux responsables politiques de prendre en compte cette situation de crise en concertation avec les professionnels du secteur et de mettre en place des mesures d’accompagnement.
« Il n’est pas souhaitable que cette crise sanitaire se transforme en une crise économique pour leur secteur d’activité. »
Pour consulter le site Internet de la Fête des Loges : https://www.fetedesloges.fr
En 1790, les habitants de la ville d’Avignon obtenaient leur rattachement à la France. Une histoire tourmentée que celle d’Avignon, d’abord capitale de la tribu gauloise des Cavares, puis l’empereur romain Auguste en fit une colonie pour ses anciens soldats. Au Moyen Age, la cité devient propriété du Saint Empire germanique, avant de tomber dans l’escarcelle des comtes de Toulouse.
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Puis en 1309, le pape Clément V décide d’installer la papauté en Avignon. Sept papes vont régner sur la cité pendant 70 ans. Quand le pape repart à Rome, en 1377, Avignon et son palais restent propriété de la papauté. 400 ans s’écoulent, non sans quelques occupations de la ville par l’armée française, et puis survient la Révolution française ...
La révolution ne restera pas bloquée derrière les portes de la cité papale. En 1789, un parti patriote se constitue, qui souhaite s’émanciper de l’autorité papale. Il reçoit alors le soutien de Robespierre qui affirmera devant la constituante que « la cause d’Avignon est celle de l’Univers ».
Le 12 juin 1790, la municipalité d’Avignon vote le rattachement à la France, il devient effectif un an plus tard.
La date du 11 juin 1906 restera dans les annales de la circulation parisienne comme celle où l’on vit pour la première fois circuler, en service régulier, dans nos rues, les autobus ou omnibus automobiles. Déjà fort diminuée, depuis l’apparition des tramways mus par l’électricité ou l’air comprimé, la traction animale vivait ses derniers instants, tout au moins en ce qui concerne son adaptation aux moyens de transport en public.
Bien que les autobus ne dussent être inaugurés officiellement qu’à dix heures du matin, ils firent leur apparition dès les premières heures du jour, et ce fut là une joyeuse surprise. La première voiture — portant le numéro 455 A. M. — quitta, vers six heures et demie, c’est-à-dire à l’heure fixée pour le commencement de l’exploitation quotidienne de tous les véhicules de la compagnie, le dépôt de la rue Ordener.
« Pas de correspondance à l’impériale ? » demanda le contrôleur. Personne ne répondant, l’autobus s’ébranla, avec une petite secousse, et le conducteur, Monsieur Bernadon, comptant déjà vingt et un ans de service, sonna, non sans fierté, à son cadran, ses six premiers voyageurs. Car ils n’étaient que six. Mais au fur et à mesure que l’autobus avança dans Paris, leur nombre augmenta peu à peu.
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En deux minutes, l’autobus avait atteint la place Clichy. Il se dirigeait alors vers la gare Saint-Lazare pour s’arrêter au coin de la rue d’Amsterdam. Les autres arrêts eurent lieu place de l’Opéra, près de l’entrée de la gare du Métropolitain au Palais-Royal, au quai des Tuileries, rue de l’Université, à l’angle de la rue des Saints-Pères. Bref, trente-quatre minutes et demie après le départ, la voiture 455 A. M. arrivait triomphalement place Saint-Germain-des-Prés, point terminus du parcours.
Pendant ce premier voyage, vingt personnes avaient pris place sur l’impériale et dix-huit à l’intérieur. En route, il ne s’était produit aucune panne. Un seul incident : un voyageur avait perdu son porte-monnaie ! L’honnête conducteur Bernadon retrouva l’objet plus tard et le déposa au bureau d’arrivée, où il fut tenu à la disposition de son propriétaire. Le retour du premier autobus de la place Saint-Germain-des-Prés Montmartre s’effectua en vingt-neuf minutes, soit cinq minutes et demie de moins qu’à l’aller, et bien qu’ayant à gravir une partie de la Butte. Cette fois, il avait reçu vingt-deux personnes à l’impériale et vingt-quatre à l’intérieur.
Avec les omnibus chevaux, le trajet durait de quarante-cinq à quarante-sept minutes. Il y a donc une économie notable de temps. Les arrêts sont fixes, comme pour les tramways électriques. Des plaques bleues, installées sur des réverbères et portant ces mots : « Omnibus automobiles — Arrêt » indiquent leur emplacement. Ils sont distants, les uns des autres, d’environ deux cents mètres.
À part leur couleur vert foncé, les nouvelles voitures sont à peu près semblables aux autres. L’impériale a été munie d’un toit. En outre, un passage a été ménagé à l’endroit où se trouvait autrefois le siège du cocher. On peut donc faire le tour complet de ladite impériale. Le cocher, devenu wattman, est installé au même niveau que les voyageurs, sur le devant de la voiture, naturellement. Il est vêtu de gris.
Tous les wattmen sont d’anciens cochers titulaires de la compagnie. Quelques jours leur ont suffi pour apprendre leur nouveau métier. Cette constatation est suffisante, semble-t-il, pour rassurer ceux de leurs camarades que la perspective de l’avenir pourrait alarmer, relate Le Petit Parisien du 12 juin 1906. Elle fait honneur, d’autre part, à l’intelligence des cochers de la compagnie des omnibus.
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L’inauguration officielle de la nouvelle ligne eut lieu en présence de Monsieur Derval-Arnould, conseiller municipal rapportant, généralement, toutes les questions relatives aux tramways et aux omnibus. Les personnages officiels et les invités montèrent en autobus place de l’Opéra et, en dix-huit minutes, furent conduits place Saint-Germain-des-Prés. Vingt-cinq minutes plus tard, ils arrivaient à leur tour au dépôt de la rue Ordener.
Le remplacement de la traction animale sur la ligne Montmartre-Saint-Germain-des-Prés avait pour conséquence de supprimer d’un seul coup le service de près de 200 ! chevaux, 194 exactement. Le 15 juillet suivant, devait être inaugurée la seconde ligne reliant l’Hôtel de Ville à la Porte-Maillot. Puis devaient venir, dans l’ordre suivant, les lignes Place Saint-Michel-Montmartre (rue du Poteau), Pigalle-Halle aux Vins et Gare des Batignolles-Gare Montparnasse.
Ces diverses lignes devaient être desservies dès que la compagnie auraient reçu livraison des quatre-vingt-dix autres omnibus automobiles que l’on s’occupait, en ce mois de juin, de construire ou de transformer.
Être voleur comme une pie :
Oiseau blanc et noir de la famille des corneilles et des corbeaux, faisant son nid d’une manière fort ingénieuse sur les arbres les plus hauts, la pie est capable de quelque discipline quand elle est apprivoisée. L’expression à laquelle elle a donné lieu vient de ce que la tradition populaire prête à cet oiseau le fait de cacher tout ce qu’il trouve, d’aimer tout ce qui reluit et surtout l’acier, l’or et l’argent. C’est ce qui a poussé Vossius, après Pline, à l’appeler Monedula, a surripiendis monetis.
Le trait suivant appuie l’opinion de ces deux grands naturalistes. On rapporte en effet qu’un certain Allard, bourgeois très riche, élevait une pie qui faisait tout son plaisir. Mettant lui-même tout sous clef, il remarqua avec étonnement que ses cuillères d’argent et quelques diamants montés en or, lui manquaient depuis quelques temps.
N’ayant d’autre soupçon que sur sa servante, il la menaça de la livrer entre les mains de la justice, si dans l’espace de vingt-quatre heures, elle ne lui restituait pas tout ce qu’elle lui avait volé. Cette pauvre malheureuse eut beau protester de son innocence, son maître la livra entre les mains de la police, qui la mit à la question et, à force des tortures les plus affreuses, lui fit avouer un crime dont elle n’était absolument pas coupable. D’après son aveu, elle fut condamnée à être pendue, la sentence ayant lieu à une heure de l’après-midi.
Au bout d’un certain laps de temps, le maître de cette infortunée fit réparer sa toiture, et fut fort surpris de voir le maître couvreur lui rapporter les diamants et les cuillères que sa servante était censée avoir volés. Frappé comme de la foudre, à la vue de ces objets, il se fait montrer la place où ils s’étaient trouvés, et reconnaît à la quantité d’ordures de sa pie, que son oiseau était le seul et unique voleur et l’avait rendu homicide.
Sa conscience le torture, il vole chez l’archevêque, à qui il fait confession de son crime, et le supplie de sauver l’honneur de sa servante et le repos de son âme. L’archevêque, en homme très prudent, lui conseilla de donner tout son bien à la famille de sa servante, par un acte authentique, dont on ne donnerait connaissance qu’après sa mort, et lui fit faire la fondation d’une messe qui se disait toutes les semaines, le jour et à l’heure où la servante avait été exécutée. Cette messe fut depuis nommée la messe de la pie.
Si cette messe eut effectivement bien lieu, à Saint-Nicolas du Chardonnet, on parle diversement de l’époque et des circonstances du drame qui l’avait induite. Ainsi, une variante de l’anecdote rapportée par la femme de lettres Anne-Marguerite du Noyer (1663-1719) dans ses Lettres historiques et galantes (1707) met en scène, vers 1500, un orfèvre demeurant sur la paroisse Saint-Jacques de la Boucherie, perdant tous les jours quelques bijoux, et qui se mit en tête de découvrir quel était le voleur domestique qui les lui enlevait. Le soupçon ne pouvait tomber que sur quelqu’un de ses garçons de boutique, ou sur une servante qui composaient tout son domestique.
Résolu d’éprouver en premier lieu celle-ci, il choisit pour cela un dimanche, la laissant seule toute la journée, sous le prétexte que les garçons n’étaient point au logis, et que lui-même avait à sortir. Il avait mis, sur sa table, des pierreries, qu’il avait fait semblant d’oublier, et dont il trouva le nombre diminué à son retour.
Le marchand ne chercha pas d’autre conviction. La preuve lui parut assez forte pour mettre sa servante entre les mains de la justice, qui la condamna à mort, la malheureuse expiant sur une potence, en place de Grève, un crime qu’elle n’avait point commis. Selon cette même version de l’anecdote, c’est quelques années plus tard qu’une pie que l’orfèvre aimait beaucoup, prit en sa présence une bague dans son bec et, nantie de la proie, s’envola sur un arbre planté au milieu d’une basse-cour. Il la suivit, et ne fut pas peu surpris de trouver dans un trou du tronc de l’arbre tous les bijoux précédemment dérobés.
Cette anecdote fut reprise en 1815 par les auteurs dramatiques Louis-Charles Caigniez et Charles d’Aubigny qui donnèrent pour prénom à la malheureuse jeune fille Annette, et déplacèrent l’action à Palaiseau. Leur pièce de théâtre La Pie voleuse ou la Servante de Palaiseau, mélodrame en trois actes, devint sous la baguette de Rossini un opéra : La Pie voleuse — La Gazza ladra —, créé en 1817 à Milan. Le récit de l’opéra se termine poins tragiquement : la jeune fille, Ninetta, soupçonnée du vol, est reconnue innocente.
France
►Fête des mères [Dernier dimanche de mai] - La fête des mères est célébrée pour la première fois (25 mai 1941) Instaurée par PÉTAIN.
- En France célébrer les mamans et plus généralement la famille, est une idée de Napoléon. C’est le premier qui a évoqué l’idée d’une fête des mères officielle au printemps en 1806. Au départ, le but était d’honorer les mères de familles nombreuses.
- Il faut cependant attendre le 20 avril 1926, pour que la première « journée des mères » nationale ait lieu. Il s’agissait alors d’honorer les mères de familles nombreuses, avec remise de « Médailles de la Famille française » Elle n’a jamais eu grand succès jusqu’en 1941, moment, où le maréchal PÉTAIN institue la fête des mères pour repeupler la France qui souffre de la seconde guerre mondiale.
- En 1950, cette fête très populaire est officiellement fixée au 4ème dimanche de mai. Si ce dernier est le dimanche de Pentecôte, la fête des mères est reportée au premier dimanche de juin.
Pourquoi les bouteilles de vin font-elles 75cl ?
La réponse n’est dans aucune de ces théories, et encore moins dans la législation française ou européenne (qui, depuis la directive 2007, autorise 8 volumes différents de 100 ml à 1,5 litre). Il s’agit simplement d’une organisation pratique et historique.
À cette époque, les principaux clients des agriculteurs viticoles français étaient les Anglais. Mais nos voisins britanniques n’ont jamais eu le même système de mesure que nous. Leur unité appelé « gallon impérial » valait précisément 4,54609 litres.
Pour éviter un casse-tête dans la conversion, ils transportaient le Bordeaux en barriques de 225 litres, soit 50 gallons, en arrondissant. Et 225 litres correspondent à 300 bouteilles de 75 centilitres. Or 300 est un chiffre plus aisé pour faire des calculs que 225. On avait donc : 1 barrique, 50 gallons, 300 bouteilles.
Ainsi un gallon valait 6 bouteilles. C’est d’ailleurs pourquoi, aujourd’hui encore, les caisses de vin sont la plupart du temps vendues par 6 ou 12 bouteilles.