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Un jour, un poème ... La Mi-Carême par A. de Musset !

Publié à 16:50 par yvonne92110 Tags : grands personnages Alfred de Musset poète
Un jour, un poème ... La Mi-Carême par A. de Musset !

A la mi-carême 

Alfred de MUSSET
Recueil : "Poésies nouvelles"

I

Le carnaval s’en va, les roses vont éclore ;
Sur les flancs des coteaux déjà court le gazon.
Cependant du plaisir la frileuse saison
Sous ses grelots légers rit et voltige encore,
Tandis que, soulevant les voiles de l’aurore,
Le Printemps inquiet paraît à l’horizon.

II

Du pauvre mois de mars il ne faut pas médire ;
Bien que le laboureur le craigne justement,
L’univers y renaît ; il est vrai que le vent,
La pluie et le soleil s’y disputent l’empire.
Qu’y faire ? Au temps des fleurs, le monde est un enfant ;
C’est sa première larme et son premier sourire.

III

C’est dans le mois de mars que tente de s’ouvrir
L’anémone sauvage aux corolles tremblantes.
Les femmes et les fleurs appellent le zéphyr ;
Et du fond des boudoirs les belles indolentes,
Balançant mollement leurs tailles nonchalantes,
Sous les vieux marronniers commencent à venir.

IV

C’est alors que les bals, plus joyeux et plus rares,
Prolongent plus longtemps leurs dernières fanfares ;
À ce bruit qui nous quitte, on court avec ardeur ;
La valseuse se livre avec plus de langueur :
Les yeux sont plus hardis, les lèvres moins avares,
La lassitude enivre, et l’amour vient au coeur.

V

S’il est vrai qu’ici-bas l’adieu de ce qu’on aime
Soit un si doux chagrin qu’on en voudrait mourir,
C’est dans le mois de mars, c’est à la mi-carême,
Qu’au sortir d’un souper un enfant du plaisir
Sur la valse et l’amour devrait faire un poème,
Et saluer gaiement ses dieux prêts à partir.

VI

Mais qui saura chanter tes pas pleins d’harmonie,
Et tes secrets divins, du vulgaire ignorés,
Belle Nymphe allemande aux brodequins dorés ?
Ô Muse de la valse ! ô fleur de poésie !
Où sont, de notre temps, les buveurs d’ambroisie
Dignes de s’étourdir dans tes bras adorés ?

VII

Quand, sur le Cithéron, la Bacchanale antique
Des filles de Cadmus dénouait les cheveux,
On laissait la beauté danser devant les dieux ;
Et si quelque profane, au son de la musique,
S’élançait dans les choeurs, la prêtresse impudique
De son thyrse de fer frappait l’audacieux.

VIII

Il n’en est pas ainsi dans nos fêtes grossières ;
Les vierges aujourd’hui se montrent moins sévères,
Et se laissent toucher sans grâce et sans fierté.
Nous ouvrons à qui veut nos quadrilles vulgaires ;
Nous perdons le respect qu’on doit à la beauté,
Et nos plaisirs bruyants font fuir la volupté.

IX

Tant que régna chez nous le menuet gothique,
D’observer la mesure on se souvint encor.
Nos pères la gardaient aux jours de thermidor,
Lorsqu’au bruit des canons dansait la République,
Lorsque la Tallien, soulevant sa tunique,
Faisait de ses pieds nus claquer les anneaux d’or.

X

Autres temps, autres moeurs ; le rythme et la cadence
Ont suivi les hasards et la commune loi.
Pendant que l’univers, ligué contre la France,
S’épuisait de fatigue à lui donner un roi,
La valse d’un coup d’aile a détrôné la danse.
Si quelqu’un s’en est plaint, certes, ce n’est pas moi.

XI

Je voudrais seulement, puisqu’elle est notre hôtesse,
Qu’on sût mieux honorer cette jeune déesse.
Je voudrais qu’à sa voix on pût régler nos pas,
Ne pas voir profaner une si douce ivresse,
Froisser d’un si beau sein les contours délicats,
Et le premier venu l’emporter dans ses bras.

XII

C’est notre barbarie et notre indifférence
Qu’il nous faut accuser ; notre esprit inconstant
Se prend de fantaisie et vit de changement ;
Mais le désordre même a besoin d’élégance ;
Et je voudrais du moins qu’une duchesse, en France,
Sût valser aussi bien qu’un bouvier allemand.          @@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@                                                                                                                                                

- Alfred de Musset : (né à Paris le 11 décembre 1810 et mort également à Paris le 2 mai 1857) est un poète et un dramaturge     français de la période romantique -  Lycéen brillant, Alfred de Musset abandonne vite ses études supérieures pour se consacrer à littérature à partir de 1828-1829. Dès l’âge de 17 ans, il fréquente les poètes du Cénacle de Charles Nodier et publie en 1829, à 19 ans, « Contes d’Espagne et d’Italie », son premier recueil poétique qui révèle son talent brillant. Il commence alors à mener une vie de « dandy débauché ». En décembre 1830, sa première comédie « La Nuit Vénitienne » est un échec accablant qui le fait renoncer à la scène pour longtemps. Il choisit dès lors de publier des pièces dans « La Revue des Deux Mondes » avant de les regrouper en volume sous le titre explicite « Un Spectacle dans un fauteuil ». Il publie ainsi une comédie, « À quoi rêvent les jeunes filles ? » en 1832, puis « Les Caprices de Marianne » en 1833. Il écrit ensuite son chef d’œuvre, un drame romantique, « Lorenzaccio » en 1834 (la pièce ne sera représentée qu’en 1896) après sa liaison houleuse avec George Sand et donne la même année « Fantasio » et « On ne badine pas avec l’amour ». Il publie parallèlement des poèmes tourmentés comme « la Nuit de Mai » et « la Nuit de Décembre » en 1835, puis « La Nuit d’août » (1836), « La Nuit d’octobre » (1837), et un roman autobiographique « La Confession d’un enfant du siècle » en 1836.

Dépressif et alcoolique, au delà de trente ans, il écrit de moins en moins : on peut cependant relever les poèmes « Tristesse », « Une soirée perdue » (1840), « Souvenir » en 1845 et diverses nouvelles (« Histoire d’un merle blanc », 1842). Il reçoit la Légion d’honneur en 1845 et est élu à l’Académie française en 1852. Sa santé se dégrade gravement avec son alcoolisme et Alfred de Musset meurt à 47 ans, le 2 mai 1857, à peu près oublié : il est enterré dans la discrétion au Cimetière du Père-Lachaise.

Redécouvert au XXe siècle, Alfred de Musset est aujourd’hui considéré comme un des grands écrivains romantiques français dont le théâtre et la poésie lyrique montrent une sensibilité extrême, une interrogation sur la pureté et la débauche, une exaltation de l’amour et une expression sincère de la douleur. Sincérité qui renvoie à sa vie tumultueuse qu’illustre emblématiquement sa relation avec George Sand.