"L'Etat a tôt distribué 5 millions de masques gratuits par semaine, via les centres communaux d'action sociale. Nous allons réenclencher la distribution de masques gratuits à l'intention du public précaire, notamment le public qui bénéficie de la complémentaire santé solidaire" a déclaré ce mardi le ministre de la Santé Olivier Véran lors de la séance de questions de l'Assemblée nationale. Il par ailleurs rappelé que les 2 millions de Français qui souffrent de pathologies qui les fragilisent face au coronavirus, peuvent se faire rembourser les masques chirurgicaux prescrits par leur médecin et distribués en pharmacie.
De son côté, la présidente de la région Ile-de-France, qui était l'invitée de l'émission "les 4 Vérités" sur France 2 ce mercredi matin, a annoncé que les 500 000 lycéens franciliens recevront 2 masques lavables à la rentrée prochaine. Une distribution qui sera élargie aux associations caritatives qui travaillent en lien avec la Région.
LA LISTE DES LIEUX OÙ IL FAUT PORTER LE MASQUE :Le port du masque est obligatoire dans "tous les établissements recevant du public clos, en particulier les commerces" depuis hier, lundi 20 juillet. Le Décret a été publié dimanche et est entré en vigueur ce lundi. Olivier Véran a précisé sur Twitter, la liste des lieux où il est obligatoire de porter un masque * Toutes les salles qui accueillent du public (salles de conférences, de réunions, de spectacles) et cinémas, également :
- Les restaurants et les cafés
- Les commerces et centres commerciaux
- Les salles de jeux
- Les établissements de formation, les centres de vacances, les centres de loisirs
- Les centres de documentation et bibliothèques
- Les établissements sportifs couverts
- Les musées
- Les établissements de plein air
- Les chapiteaux, tentes et structures
- Les gares
- Les hôtels-restaurants d'altitude
- Les établissements flottants
- Les refuges de montagne
- Les banques et les services administratifs
- Les marchés couverts
Comme c'est déjà le cas dans certains magasins qui avaient pris les devants, l'accès au lieu public peut vous être refusé. L'obligation du port du masque a aussi été assortie d'une amende de 135 euros en cas de refus d'obtempérer.
Pour aider les gérants à prévenir leur clientèle, un écriteau "Ici, le port du masque est obligatoire" est mis disponible en téléchargement, sur les sites du gouvernement et du ministère de la Santé.
L'AFNOR FAIT APPEL À LA COMPAGNIE CRÉOLE :Pendant le confinement, pour inciter le grand public à porter un masque barrière, l'Afnor avait publié un tuto de masque en tissu largement repris par les couturières professionnelles et amateurs. Ce 21 juillet, pour encourager au port du masque devenu obligatoire dans les lieux publics clos, l'organisme de normalisation a fait appel à la Compagnie Créole qui a revisité son tube "Le Bal masqué" pour le mettre au goût du jour. Clémence Brington, la chanteuse du groupe, s’est personnellement impliquée pour partager un message de prévention dans sa chanson rebaptisée "Sortons masqués".
TOUT A COMMENCÉ PAR UNE TRIBUNE DE MÉDECINS :Il y a 15 jours, 14 médecins demandait dans une tribune publiée en exclusivité par Le Parisien que le port du masque soit rendu obligatoire dans les lieux publics clos. Dans son intervention du 14 juillet, le président avait annoncé être favorable à cette mesure à compter du 1er août. Nous avons des signes que ça repart un peu" avait-il déclaré. "On le fait dans les transports, ça marche très bien, mais c'est un peu erratique dans les lieux publics clos. Cela veut dire qu'il faut que les choses s'organisent" avait-il ajouté. Intitulée : "Masqués mais en liberté", cette tribune remarquait qu'aujourd'hui, "la tentation est grande (...) d'oublier le virus, de profiter de l'été, des plages, des soirées entre amis et de la proximité retrouvée. Malheureusement le virus, lui, ne nous oublie pas, et cherche encore à se répandre partout où il le peut".
"Quand les clusters seront plus nombreux et non contrôlables, il sera trop tard pour éviter un nouveau confinement, plus ou moins complet. La deuxième vague de demain se prépare donc aujourd'hui" ajoutent les médecins, qui expliquent "qu'une mesure de prévention efficace est le respect des gestes barrières dans les lieux clos très fréquentés. Le port du masque est ainsi une condition importante pour limiter la diffusion du virus".
"NOUS, SOIGNANTS, (...) NE VOULONS PLUS COMPTER LES MORTS" :À l'heure actuelle, alors que le virus continue à circuler en France, le port du masque est "seulement" obligatoire dans les transports en commun, dans les établissements scolaires pour les enseignants, dans les bars et les restaurants pour le personnel et pour les clients, et dans les Ehpad pour les visites.
Les signataires de "Masqués mais en liberté" (les principaux étant le Pr. Antoine Pelissolo, psychiatre, et le Dr. Jimmy Mohamed, médecin généraliste) demandent aujourd'hui un port du masque obligatoire dans tous les lieux publics fermés - cinémas, musées, restaurants, bars, supermarchés...
Et leur message est fort : "nous, soignants, serons à vos côtés pour vous prendre en charge comme nous l'avons fait pendant la première vague, mais nous ne voulons plus compter les morts comme nous avons dû le faire". "Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour vos parents plus âgés, votre frère ou sœur hypertendus ou vos proches fragiles chez qui le virus pourrait être mortel" : message reçu !
De son côté, l'Académie nationale de médecine recommandait la semaine dernière d'instaurer l'obligation du port du masque dans les lieux tels que définis dans le texte réglementaire sur la prévention du tabagisme passif (commerces, restaurants, hôtels), ainsi que dans les milieux de travail où la distanciation physique peut difficilement être respectée. Une obligation qui doit être assortie, selon l'Académie, d'une vaste campagne d'information rappelant que le port du masque "grand public" est un geste altruiste destiné à protéger son entourage et que, pour cette raison, il n'a pas de caractère facultatif.