Un "solitaire entourés de copains", c'est ainsi que se définissait Jean-Pierre Mocky. Auteur et réalisateur de quelque 66 longs métrages entre 1959 et 2017, le cinéaste est mort jeudi 8 août, annonce sa famille. "Jean-Pierre Mocky est mort chez lui cet après-midi à 15 heures", a indiqué son gendre Jerôme Pierrat.
De son vrai nom Jean-Pierre Mokiejewski, il tenait une place à part dans le cinéma français. Il œuvra également à la télévision en réalisant des téléfilms, dont deux séries de 2007 à 2013. Son film le plus emblématique restera A mort l'arbitre, sorti en 1984. Connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche, certaines de ses interventions médiatiques ont suscité la polémique.
Il avait commencé comme comédien en 1942 et poursuivit sa carrière d'acteur régulièrement jusqu’en 2017. Il dirigea également les plus grands noms du cinéma français : Bourvil, Michel Serrault, Jean Poiret, Francis Blanche, Michel Galabru…
Stagiaire chez Fellini et Visconti
Né en 1933 à Nice, d'une famille polonaise, Jean-Pierre Mocky arrive à Paris à la Libération où il gagne sa vie comme chauffeur de taxi et plagiste l'été à l'Hôtel Carlton de Cannes. En 1942, il obtient un poste de figurant dans Les visiteurs du soir de Marcel Carné. Il enchaîne ensuite plusieurs petits rôles jusqu'au film Le Paradis des pilotes perdus (1949) de Georges Lampin, son premier rôle d'envergure. Il part ensuite en Italie où il joue dans Les Vaincusde Michelangelo Antonioni. Il fait des stages auprès de Frederico Fellini et Luchino Visconti. "Mon ami Federico [Fellini], dont j'avais été le porteur de sandwichs sur La Strada, a fini sa vie seul, malade, dans son appartement de Rome, à 73 ans. Voilà pourquoi le cinéma me rendait heureux, à l'imparfait", confiait-il à Télérama.
A son retour en France, il passe derrière la caméra. "Je suis un comédien qui est devenu metteur en scène parce qu’il n’avait pas de rôle", raconte-t-il à Libération en 2015. Il est l'auteur de l'adaptation du livre d'Hervé Bazin, La Tête contre les murs (1959), réalisé par Georges Franju, avec Anouk Aimée, Paul Meurisse et Pierre Brasseur à l'affiche mais le film ne rencontre pas le succès escompté. Dans la foulée, Jean-Pierre Mocky réalise son premier film, Les Dragueurs (1959), où Charles Aznavour (Joseph) et Jacques Charrier (Freddy) incarnent deux coureurs de jupons. Ce premier film obtient un certain succès. A l'âge de 26 ans, il est déjà vu comme un réalisateur
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