«L’information est une arme de résistance»: le festival les Bure’lesques s’est déroulé ce week-end à Hévilliers (Meuse), dans une ambiance conviviale, pour sensibiliser le public aux dangers du projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, village voisin. Dans un champ à la sortie du village, plusieurs grands chapiteaux de cirque, rouges et jaunes, ont accueilli des conférences, débats, projections et spectacles.
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«Bure ou ailleurs... Enfouir? Jamais», «L’abandon, c’est maintenant», est-il écrit sur des pancartes à l’entrée du site. Sur un monticule, des dizaines de tentes sont alignées. Des toilettes sèches sont installées ici et là. Un dessin d’un ours polaire, en équilibre sur un bidon jaune avec le symbole radioactif dérivant dans l’eau, barré de la mention «Le nucléaire ne sauve pas le climat», est épinglé sur la toile du village associatif.
Sous un barnum, des membres de collectifs et associations antinucléaires informent les visiteurs, livres et brochures en main. «La philosophie de ce festival est de toucher un maximum de personnes avec des spectacles pour les familles, de l’information, et des conférences de qualité», explique Johan Hervelin, l’un des organisateurs. A une dizaine de kilomètres, à Bure, est installé le laboratoire de recherche du Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), baptisé par les opposants la «poubelle atomique». Ce projet, mené par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) vise à enfouir à 500 m sous terre quelque 85.000 m3 de déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français, à partir de 2035.
Une communication «erronée, tronquée, mensongère»
«L’information est une arme de résistance et c’est l’occasion de faire un point de situation» sur Cigéo, explique Corinne François, organisatrice et membre de Burestop. Parmi les festivaliers, qui étaient 2000 samedi selon les organisateurs et un peu moins dimanche, «beaucoup de Meusiens, qu’on ne voyait pas sur les autres événements anti-Cigéo, et les gens posent beaucoup de questions», se réjouit-elle. «C’est important qu’il y ait un contrepoint d’informations à ce que délivre l’Andra, qui fait de la communication erronée, tronquée, mensongère», estime-t-elle.
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