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Édith Piaf

Édith Piaf

 

 

Édith Gassion, dite Édith Piaf, est une chanteuse, parolière, compositrice et actrice française, née le 19 décembre 1915 à Paris et morte le 10 octobre 1963 à Grasse.

 

Surnommée à ses débuts « La Môme Piaf », elle est à l'origine de plusieurs succès devenus des classiques du répertoire, comme La Vie en roseNon, je ne regrette rienHymne à l'amourMon légionnaireLa FouleMilordMon Dieu ou encore L'Accordéoniste.

 

Chanteuse à l'interprétation et à la voix saisissantes, elle a inspiré de nombreux compositeurs et a été le mentor de jeunes artistes tels qu'Yves Montand, Charles Aznavour, Les Compagnons de la chanson, Georges Moustaki, Charles Dumont... Elle acquiert une renommée internationale, mais sa fin de carrière est rendue difficile par de graves problèmes de santé ; elle meurt à l’âge de 47 ans.

 

La légende issue de l'imagination d'un journaliste, et entretenue par Piaf, la fait naître le 19 décembre 1915 à Paris, au 72, rue de Belleville, dans le 20e arrondissement, d'après la plaque apposée sur la maison sise à cette adresse — certaines sources précisent même qu'elle serait née « sur les marches » de la porte d'entrée de l'immeuble, dans la pèlerine d'un agent de police qui aurait recueilli le bébé au sortir du ventre de sa mère. Toutefois, selon son acte de naissance à l'état civil de Paris, Édith Giovanna Gassion est née au 4, rue de la Chine, adresse de l'hôpital Tenon, qui est effectivement l'un des établissements de santé les plus proches de la rue de Belleville.

 

Née dans la misère, Édith Piaf est une enfant de la balle dont les ascendants appartenaient au monde du spectacle depuis deux générations.

 

Louis Gassion, le père d'Édith Piaf, rejoint le 89e régiment d'infanterie, basé à la caserne Gémeau à Sens (Yonne), le 11 août 1914. Il aurait bénéficié d'une permission de trois jours pour se marier, le 4 septembre avec Annetta Maillard. De cette union scellée à l’hôtel de ville de Sens, peu d’informations ont été rendues publiques. L’acte de mariage conservé dans les archives municipales indique que la cérémonie s’est déroulée à 10 h 30, le 4 septembre, alors que les combats de la Première Guerre mondiale font rage dans l'Est de la France et que les Allemands menacent Paris. L’officier d’état-civil de permanence, ce jour-là, est Alphonse Dupêchez, adjoint au sénateur-maire de Sens, Lucien Cornet, et fils de Sylvain Dupêchez, illustre maire de la cité, de 1872 à 1879.

 

La présence des parents d’Édith Piaf à Sens s’explique par l’incorporation de son père, le 11 août 1914 au sein du 89e régiment d’infanterie. Ce dernier est cantonné, à l’époque, dans la caserne Gémeau, site aujourd’hui occupé par l’École nationale de police. Dans son ouvrage Piaf, la vérité, le biographe Emmanuel Bonini confirme que la mobilisation du « seconde classe » Gassion est l’unique attache du couple avec Sens : « Ils s’y sont mariés au cours d’une permission de trois jours, alors qu’ils étaient domiciliés à Paris, rue du Château-des-Rentiers, dans le XIIIe arrondissement. » L’auteur ajoute que « les quatre témoins du mariage — un typographe de Vendôme, un ciseleur parisien, un cultivateur de Wissous et un employé de commerce de Savigny-sur-Orge — étaient certainement tous mobilisés à Sens, avant de rejoindre le front ».

 

Louis Alphonse Gassion, né à Falaise, dans le Calvados, le 10 mai 1881 et mort à Paris le 3 mars 1944, est dans le civil un artiste de cirque (contorsionniste et antipodiste). Il est le fils de Victor Alphonse Gassion, un Normand de Falaise, écuyer de cirque, et de Léontine Louise Descamps, dite « Maman Tine », patronne d'une maison close à Bernay, en Normandie.

 

La mère d'Édith, Annetta Maillard, née à Livourne en Italie le 4 août 1895 et morte le 6 février 1945 à Paris, est une chanteuse de rue connue dont le nom d'artiste est Line Marsa, d'origine kabyle (Berbère de Kabylie, Algérie ; Kabyle d'après Arletty, qui la connut bien et affirma : « Elle partageait ses repas avec Line Marsa, la mère d’Édith Piaf, Anetta Maillard, de son vrai nom, était la fille d'un directeur de cirque et d'Aicha Ben Mohamed, une Kabyle algérienne, copine de La Goulue », et aussi d'après Monique Lange qui écrivit : « Elle venait de très loin. Elle venait de Kabylie. La grand-mère d’Édith était Kabyle et, sous le nom d’Aïcha, faisait dans des cirques ambulants un numéro de puces savantes ». Celle-ci est aussi mentionnée par Claudine Boulanger, auteur d'une biographie intitulée Édith Piaf.

 

Albert Bensoussan quant à lui conteste l'origine kabyle d'Édith Piaf, déclarant : « Le bébé sera donc bercé, peut-être, par des chants berbères du Maroc, encore que, là aussi, le récit flirte avec la légende. Car on a souvent présenté cette femme comme une Kabyle, ce qu'elle n'était certainement pas, la Kabylie se trouvant en Algérie », estimant que sa famille maternelle renvoie plus sûrement aux berbères marocains via son grand-père, Saïd Ben Mohamed, né à Mogador.

 

Elle est la fille d'Auguste Eugène Maillard (1866-1912) et d'Emma Saïd Ben Mohamed, une artiste de cirque née à Soissons le 10 décembre 1876, morte à Paris en 1930, fille de Said Ben Mohammed, un acrobate de cirque marocain, né à Mogador en 1827, mort en 1890 à Montluçon, et de Marguerite Bracco, d'origine italienne, née à Murazzano en 1830, morte à Paris en 1898. Selon Arletty, sur La Danse mauresque, l'un des panneaux du Décor de la baraque de la Goulue de Toulouse-Lautrec, Emma Saïd pourrait être la danseuse mauresque assise à droite, derrière La Goulue.

 

Louis Gassion et Annetta Maillard prénomment leur fille Édith en hommage à Edith Cavell, une infirmière anglaise fusillée par les Allemands deux mois plus tôt.

 

Après Édith, ils ont un second enfant, Herbert Lucien Gassion, né le 31 août 1918 à Marseille et mort le 22 janvier 1997 à Clichy. À propos de sa mère, Herbert a dit : « Une grande artiste, mais qui n'a pas su forcer sa chance… Elle a chanté au Chat noir, au Mikado, au Monocle… », puis part à la dérive « la dérive, le mot est gentil… », et Arletty raconte : « c'était pas la mère qui avait la voix de la fille, c'était la fille qui avait la voix de la mère. »

 

Sa mère, trop pauvre pour l'élever, la confie très petite à sa grand-mère maternelle, Emma Said Ben Mohammed qui habite rue Rébeval dans le XIXe arrondissement. Sa grand-mère ne se serait pas occupée d'elle, laissant la petite fille dans la saleté, ignorant l'eau et l'hygiène. Ses biberons, selon la légende, se seraient faits au vin rouge. Elle reste 18 mois dans cette pauvre demeure avant que son père en permission de retour du front, ou peut-être sa tante Zéphora, la confie à sa grand-mère paternelle, patronne d'une maison close à Bernay en Normandie. Édith est choyée par les prostituées de la maison, mangeant pour la première fois à sa faim, portant de jolies robes et buvant du lait de Normandie. Très jeune (un âge de 3 à 8 ans est évoqué selon ses biographies), elle est atteinte d'une kératite des deux yeux due vraisemblablement au manque de soins et d'hygiène.

 

Selon des interviews, des articles dans les revues à grand tirage et des biographies successives, elle perd la vue, le médecin diagnostiquant une double kératite, jamais soignée. Sa grand-mère, ayant appris la guérison d'une gamine atteinte de la même maladie après qu'on avait prié pour elle sur la tombe de sainte Thérèse Martin à Lisieux, décide d'aller avec ses « filles » y demander la guérison de la petite, ou selon d'autres biographies, y emmène sa petite fille. On prend le train, on prie sur la tombe de Thérèse, on ramène de la terre qu'on lui applique en bandeau sur les yeux tous les soirs. Après huit jours environ, Édith est guérie. À la suite de cela, elle conservera toute sa vie une dévotion particulière à la « petite Thérèse », dont elle gardera la médaille autour du cou sa vie durant. Sur sa table de nuit trônait un portrait de la sainte. Il se trouve que Édith et Thérèse Martin sont cousines au 14e degré. À la suite de cet épisode de cette guérison, Édith devient croyante et va régulièrement dans les églises en dehors des offices pendant ses tournées. Elle portait une croix autour du cou et priait avant d'entrer en scène. Édith a commencé à chanter sur la scène du théâtre à Bernay en Normandie. Elle y est revenue en mai 1954, sous un chapiteau, après un spectacle de cirque, accompagnée de son mari Jacques Pills.

 

En 1922, son père la reprend avec lui, pour vivre la vie d'artiste de petits cirques itinérants, puis la vie d'artiste de rue indépendant et misérable. C'est, à l'image de sa mère, en chantant des airs populaires dans la rue avec son père qu'Édith révèle son talent et sa voix d'exception. Ils séjourneront à plusieurs reprises dans la petite ville de garnison de Mourmelon-le-Grand où se tenait le music-hall « l'Alcazar ». Selon la légende, elle l'accompagne en chantant d'abord La Marseillaise, la seule chanson qu'elle connaisse

 

En 1930, elle quitte son père et chante en duo dans la rue avec Simone Berteaut, dite Momone, qui deviendra son amie, son alter ego et son « ange maudit ». En 1932, elle rencontre son premier grand amour, Louis Dupont, garçon-livreur âgé de 18 ans. Tous les deux s'installent à Montmartre et ont une fille, Marcelle, née le 11 février 1933. Édith s'essaye à cette époque à des emplois « normaux », bonne à tout faire, apprentie-crémière, mais reprend vite la chanson avec Momone, aussi bien dans la rue que dans les casernes et les bars à prostituées. Louis ne supportant pas qu'Édith chante dans la rue avec sa fille sous le bras ou fasse boire des clients dans des boîtes de Pigalle, il reprend Marcelle avec lui. Deux ans plus tard, l'enfant meurt, sans doute d'une méningite, le 7 juillet 1935. C'est à cette occasion que se situe le seul moment connu — ou avoué — par Édith de prostitution afin de pouvoir payer l'enterrement de sa fille.

 



Liens externes                                                  
 

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dith_Piaf

 
     
     
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