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Le National 

Publié à 00:56 par dessinsagogo55 Tags : center centerblog mort sur merci france place coup presse amis société pouvoir
Le National 

Le National est un quotidien français fondé en janvier 1830 par Adolphe Thiers, Armand Carrel, François-Auguste Mignet et le libraire éditeur Auguste Sautelet qui en sera le premier gérant, pour combattre la Seconde Restauration.

1830

Le nouveau journal, dont le premier numéro paraît le 3 janvier 1830, bénéficie du soutien financier du banquier Jacques Laffitte et du patronage de Talleyrand et du Duc de Dalberg. On a prétendu que le duc d'Orléans a donné sa caution politique, mais il semble peu probable qu'il se soit directement compromis : rien ne l'atteste en tout cas.

 
Saisie des presses du National (27 juillet 1830).

Le titre renvoie à la devise de 1789 : « la Nation, la Loi, le Roi », l'ordre des facteurs n'ayant naturellement rien d'innocent. Le journal milite pour l'établissement d'un régime parlementaire sous forme d'une monarchie constitutionnelle et conteste l'interprétation donnée par Charles X de la Charte de 1814 en frappant des formules dont plusieurs sont restées célèbres :

« Dans la monarchie représentative, la majorité doit prévaloir contre un ministère. »
« La royauté choisit les ministres, [...] mais la majorité de la Chambre les renverse. »
« Le roi règne et ne gouverne pas. »

Le National, en fait défend la Charte de 1814 : mais il se borne à rappeler au gouvernement que la volonté du peuple est souveraine et que les institutions d’un pays ne sont pas immuables.

Lorsque Thiers passe à l’offensive, l’un de ses éditoriaux est interprété par le gouvernement de Charles X comme une menace contre le système gouvernemental et contre les personnes qui l’incarnent, c'est-à-dire le roi et les ministres. Le pouvoir décide alors de poursuivre Sautelet en correctionnelle puisqu’il est le gérant responsable, et Thiers l’auteur de l’article. Tous deux sont condamnés à 1 000 francs d’amende (que Thiers paiera grâce à une souscription auprès des lecteurs du journal) et singulièrement Auguste Sautelet à une peine de trois mois de prison.

Quand Charles X promulgue les Ordonnances de Juillet suspendant la liberté de la presse, c’est au siège du National que se réuniront les journalistes pour signer la protestation de 1830, prémices de la Révolution de 1830, dite des Trois Glorieuses.

 

La monarchie de Juillet

Après les journées de juillet 1830, Armand Carrel prend le contrôle du journal.

À sa mort, en 1836 Le National passe aux mains de MM. Thomas, Trélat, Bastide, Duclerc qui en font l'organe de l'opinion républicaine.

En 1846, Armand Marrast devient rédacteur en chef.

La Seconde République

Le National continuera à servir de tribune et publiera l'appel d'Armand Marrast invitant les Parisiens à manifester le 22 février 1848, à la suite de l'interdiction par le Préfet de Paris d'une réunion publique (Campagne des Banquets), et des centaines d'étudiants se rassemblent place du Panthéon, puis se rendent à la Madeleine où ils se mêlent aux ouvriers. La Révolution de 1848 est en marche.

Par la suite, Le National deviendra l'organe de presse de la majorité républicaine modérée (les « Républicains bourgeois ») issue des urnes aux législatives de 1848 et qui forma la Constituante de la Deuxième République. Le nouveau gouvernement fut dirigé par le général Louis-Eugène Cavaignac. Les parlementaires républicains modérés furent qualifiés de membres du Parti du National en référence à leur journal. Le directeur du National, Charles Thomas, et son rédacteur en chef, Léopold Duras, sont alors membres de l'Association démocratique des amis de la Constitution. Lors de l’'élection présidentielle de décembre 1848, le National défend la constitution républicaine et est partisan de la candidature présidentielle du général Cavaignac, qui arrive en seconde position derrière Louis-Napoléon Bonaparte .

L'interdiction (1851)

Interdit après le coup d’État du 2 décembre 1851, il disparaît le 31 décembre de cette même année. Le dernier propriétaire, directeur-gérant, l'ancien préfet Jean Baptiste Ernest Caylus s'enfuit à New York, mais le personnel du Nation est emprisonné : environ 60 personnes, pères de familles. Les Archives nationales conservent le dossier de dissolution et liquidation de la société.

La reparution (1869)

Le National, reparaît le 18 janvier 1869 sous la direction d’Ildefonse Rousset (1817-1878) avec des journalistes qui quittent Le Siècle comme Émile de La Bédollière.

Le journal combat l'Empire et s’oppose vivement à l'ultramontanisme. Pendant le siège de Paris, il soutient la politique du gouvernement de la Défense nationale puis celle d’Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif. Il tire à plus de 150 000 exemplaires 

La Troisième République

À compter de mai 1873, Le National représente les idées de la gauche républicaine. Parmi ses principaux rédacteurs, on compte Émile de La Bédollière, Horace Ayraud-Degeorge, Charles Sauvestre, Émile Deschanel, Paul Féval, Alfred Assollant, Théodore de Banville, Paul Foucher, etc. 

Ildefonse Rousset étant décédé en mars 1878, Hector Pessard devient directeur du journal. Il aura pour successeur le député Adolphe Maujan (1853-1914).

Le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France présente une collection couvrant les années 1830 à 1836 provenant d'Armand Carrel où il a ajouté à la main le nom des auteurs des articles, puis les années 1869 à 1911 ; la collection des années 1912 à 1914 est incomplète ; quelques numéros datés de 1923 et 1924 sont également en ligne.

 

 



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