Sa prise de parole est attendue. Discret depuis le début de la grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron présentera ses traditionnels vœux aux Français, mardi 31 décembre à 20 heures. C'est la deuxième fois que le chef de l'Etat effectue cet exercice en pleine crise sociale. L'an dernier, il faisait face à la colère des "gilets jaunes".
Voici ce à quoi il faut s'attendre cette année.
Une allocution en différé d'une quinzaine de minutesComme d'habitude, l'allocution sera enregistrée au préalable, puis diffusée à 20 heures sur les grandes chaînes de télévision. Le format devrait être classique, avec une intervention depuis le bureau présidentiel. Comme les années précédentes, l'image de la façade du palais de l'Elysée, sur fond de Marseillaise, devrait précéder son allocution.
Cela durera "sans doute 15 minutes maximum, mais c'est difficile de le dire avec certitude car le discours n'est pas finalisé", indique l'Elysée à France Télévisions.
Un message global "d'apaisement"Le discours n'est pas encore finalisé, mais ses grandes lignes ont filtré. Le mot-clé, selon l'entourage du chef de l'Etat ? L'"apaisement". "Ce sera un discours de vérité et d'apaisement en matière de modèle social. Il faut accepter de faire évoluer ce modèle pour l'adapter à la société d'aujourd'hui et revoir des situations qui n'ont plus lieu d'être. Le chef de l'Etat a montré l'exemple en renonçant à sa retraite de président", assure un membre du gouvernement.
Emmanuel Macron devrait également avoir une "pensée pour ceux qui n'auront pas été en mesure de se déplacer et de rejoindre leurs proches pour les fêtes de fin d'année tout en rappelant l'attachement à la liberté d'expression et au droit de grève qui doivent être exercés avec discernement et respect", indique l'Elysée à France Télévisions.
Pas d'annonces pressenties sur les retraitesSur le sujet du moment, la réforme des retraites, le président ne devrait pas faire d'annonces, ni rentrer dans les détails techniques, malgré les appels de l'opposition à annoncer le retrait du texte. "Je ne pense pas qu'il fera d'annonces qui contredisent les positions du Premier ministre et qui viennent couper l'herbe sous le pied des ministres et des partenaires sociaux avant la reprise des négociations" le 7 janvier, confie un député LREM à France Télévisions.
"Je ne pense pas qu'il prendra de position sur l'âge d'équilibre ou sur les aspects techniques de la réforme", appuie le membre du gouvernement. "Il doit élever le débat, donner un cap, une vision. Il doit repréciser le sens et l'objectif de la réforme mais il ne doit pas se perdre dans la technique, sinon il n'est plus dans son rôle. C'est le Premier ministre qui est à la manœuvre", estime pour sa part un proche du président.
Notre député de la majorité pronostique cependant une "surprise". "C'est un avis très personnel mais je ne le vois pas faire un discours lénifiant, un discours qui correspond aux attentes. Je le vois plutôt dans une logique de contre-pied et j'attends plus une surprise. Et pourquoi pas faire une annonce importante sur un autre sujet que les retraites, par exemple sur les institutions", pronostique-t-il.