Par SudOuest.fr avec AFP
Publié à 6h34
Mis à jour à 8h51

Emmanuel Macron est appelé à trancher en ce début de semaine la lourde question d’un éventuel confinement obligatoire de toute la population, comme en Italie.

C’est une semaine d’un genre inédit qui s’ouvre lundi pour les Français. Dimanche, beaucoup d’entre eux ont poursuivi leurs activités comme si de rien n’était, profitant du soleil, parfois en groupes, sans prendre la mesure du risque de propagation du coronavirus. Face à ses concitoyens jugés "indisciplinés" quant aux mesures de "distanciation sociale", le président Emmanuel Macron doit trancher la lourde question d’un éventuel confinement obligatoire de toute la population. Et cela pour une longue durée, comme l’ont déjà décidé l’Italie ou l’Espagne.
 

Le gouvernement a déjà enjoint dimanche les Français à respecter les consignes pour freiner la propagation du coronavirus après une hausse sans précédent des décès et contaminations dans le pays. Contrairement à une idée largement répandue jusque-là, "les formes graves sont signalées chez des adultes sans pathologies antérieures" et pas seulement "chez des personnes âgées ou fragiles", avertit la Direction générale de la Santé. 

 
36 morts en 24 heures

 

Selon un décompte publié dimanche soir par l’agence nationale de santé publique, Santé Publique France, le bilan de l’épidémie a grimpé dimanche à 127 morts et 5 423 cas confirmés, soit 36 morts et plus de 900 cas supplémentaires en 24 heures. Plus de 400 personnes sont hospitalisées dans un état grave. Un premier décès lié au coronavirus a été enregistré en Outre-mer : il s’agit d’une femme de 86 ans, décédée en Martinique. Parmi les personnalités, le président des Républicains (LR), Christian Jacob, a été testé positif et confiné à domicile. C’est la plus forte augmentation quotidienne des cas et décès depuis l’apparition du virus en France, qui est officiellement entrée samedi dans le stade 3 de l’épidémie.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a appelé l’ensemble de la population à prendre conscience de la gravité de la situation et à limiter les interactions sociales, alors que de nombreux Français ont profité dimanche du soleil printanier pour se presser dans les parcs et jardins publics. "Nous sommes tous acteurs de la santé, les décisions que nous prenons au quotidien, la sortie que nous allons annuler, la soirée en famille ou le repas en famille que nous n’allons pas faire : tout cela est déterminant pour protéger la santé des Français. Le virus est invisible, il circule vite et il menace la vie des gens. Je conjure les Français de respecter les mesures de restriction sociale", a-t-il lancé sur France 2.

 

La France au ralenti

 

Pour répondre à l’urgence, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé ce week-end la fermeture de tous "les lieux accueillant du public non indispensables à la vie de la Nation", des fermetures entrées en vigueur dimanche qui s’ajoutent à l’interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes. Les cinémas, bars, discothèques, restaurants, centres commerciaux, bibliothèques, salles de spectacles, musées et établissements sportifs sont fermés jusqu’au 15 avril. Bars et restaurants peuvent toutefois "maintenir leurs activités de vente à emporter et de livraison".

Le gouvernement a également décidé de réduire drastiquement les transports longue distance, avec un trafic ferroviaire bientôt divisé par deux et seulement "quelques vols" internationaux. Les transports locaux seront toutefois épargnés. La France va aussi renforcer à partir de lundi matin les contrôles à sa frontière avec l’Allemagne, a annoncé le ministère de l’Intérieur, sans toutefois la fermer partiellement comme l’a décidé l’Allemagne. 

Les commerces "présentant un caractère indispensable" comme les magasins d’alimentation, pharmacies, banques, stations-service ou de distribution de la presse et de tabac sont épargnés, tout comme les services publics. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a de son côté assuré qu’il n’y aurait "pas de pénurie" tout en demandant aux Français de ne pas multiplier les achats de précaution.

 

Le second tour aura-t-il lieu ?
 

"Nous devons tous ensemble montrer plus de discipline dans l’application de ces mesures", a exhorté le Premier ministre. Les crèches, établissements scolaires et universitaires ferment lundi dans toute la France. Seuls "les enfants de moins de seize ans des personnels indispensables à la gestion de la crise sanitaire" seront admis dans les établissements scolaires, les autres bénéficieront d’enseignement à distance, au moins jusqu’aux vacances de printemps.

Pour les entreprises, le ministre a également annoncé un assouplissement des "règles de recrutement, de travail de nuit, sur les heures supplémentaires". Malgré les mesures sanitaires dans les bureaux de vote, la participation au premier tour des élections municipales a fondu à un niveau inédit, autour de 46%. Un effondrement historique qui nourrit des interrogations grandissantes sur le maintien du second tours. De nombreux élus demandent son report. Dans ce contexte, Édouard Philippe a annoncé depuis Le Havre qu’experts scientifiques et partis politiques seraient consultés "en début de semaine", en espérant obtenir un "consensus républicain" sur le sujet. 

 

Le gouvernement prendra les mesures "utiles"
 

La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a qualifié ce lundi de "fake news" les rumeurs d’un confinement total immédiat qui circulaient la veille mais a affirmé que le gouvernement prendrait "toutes les mesures" qui permettront de "modifier en profondeur les comportements" face au coronavirus. "Cette histoire de décret (dès dimanche sur un confinement de la population, ndlr) était une fake news. Il n’en reste pas moins que nous prendrons toutes les mesures qui peuvent être utiles pour faire en sorte de modifier en profondeur les comportements" pour endiguer la progression du virus, a-t-elle assuré sur France Inter.

Sur le front de l’épidémie, "il y a de plus en plus de personnes dans les hôpitaux, y compris des jeunes et dans un état grave". "La situation de l’épidémie se dégrade, les choses s’accélèrent", a-t-elle souligné, en échos aux déclarations du directeur général de la santé Jérôme Salomon. "On voit bien que malheureusement au fond la prise de conscience dans la société française de la difficulté, du danger face auquel sommes, parce qu’il est invisible, n’est pas encore au rendez-vous, et si nous devions prendre des mesures supplémentaires pour que cela imprime davantage dans le comportement de nos concitoyens, je crois que nous n’hésiterons pas à le faire", a-t-elle insisté.

Elle a souligné qu’il fallait absolument "limiter les contacts sociaux, les contacts entre les individus", en expliquant que toutefois "on peut faire de la trottinette sur les trottoirs, faire du vélo, dans la ruralité se promener dans la campagne". Quant à l’opportunité de tenir le second tour des élections municipales le dimanche 22 mars, elle s’est refusée à répondre, en confirmant que le conseil scientifique sera de nouveau consulté par l’exécutif, comme les partis politiques. Le Premier ministre Edouard Philippe avait indiqué dimanche soir, à l’issue du premier tour, qu’il le ferait "en début de semaine", et le ministre de la Santé avait évoqué la date de mardi, "sans doute".

 

 

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