Date de création : 09.04.2012
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27.12.2024
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Par allan ehrhardt www, le 19.12.2024
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écrire votre commentaire... peka eme
Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
Par cuisine2jacques, le 15.12.2024
nicole aniston
Par Anonyme, le 26.10.2024
Photocopie de la lettre de Louis XVI ordonnant l'embastillement du cardinal de Rohan adressée au gouverneur de Launay.
Le scandale
La prétendue comtesse, sentant les soupçons, s’est entre-temps arrangée pour procurer au cardinal un premier versement de 35 000 livres, grâce aux 300 000 livres qu'elle a reçues pour la vente du collier, et dont elle s'est déjà servie pour s'acheter une gentilhommière. Mais ce versement, d’ailleurs dérisoire, est désormais inutile. Parallèlement, la comtesse informe les joailliers que la prétendue signature de la reine est un faux afin de faire peur au cardinal de Rohan et l'obliger à régler lui-même la facture par crainte du scandale. L’affaire éclate. Entre-temps, les mêmes aigrefins, menés par l'ex-inspecteur des mœurs, agent secret et escroc Jean-Baptiste Meusnier, en profitent pour soutirer 60 000 autres livres à d'autres bijoutiers.
Le roi est prévenu de l'escroquerie le 14 août 1785. Le 15 août, alors que le cardinal — qui est également grand-aumônier de France — s’apprête à célébrer en grande pompe la messe de l’Assomption dans la chapelle du château de Versailles, il est convoqué dans les appartements du roi en présence de la reine, du garde des sceaux Miromesnil et du ministre de la Maison du Roi Breteuil.
Il se voit sommé d’expliquer le dossier constitué contre lui. Le prélat comprend qu’il a été berné depuis le début par la comtesse de La Motte. Sur le coup, il ne peut s'expliquer. Le roi lui prête son bureau afin qu'il prépare sa défense et ses arguments. Pendant ce temps, Marie-Antoinette, très en colère et impulsive, sans penser aucunement aux conséquences, demande à Louis XVI d'envoyer le cardinal de Rohan le soir même à la Bastille. Rohan, revenu avec son « écrit », commence à subir les questions du roi. « Avez-vous le collier ? », lui demande-t-il. Stupéfait, Rohan répond non en regardant la Reine qui se détourne dédaigneusement. La reine ajoute : « Et comment avez-vous pu croire que moi, qui ne vous ai pas adressé la parole depuis dix ans, j’aurais pu m’adresser à vous pour une affaire de cette nature ? ». Le cardinal tente de s’expliquer. « Mon cousin, je vous préviens que vous allez être arrêté », lui dit le roi. Le cardinal supplie le roi de lui épargner cette humiliation, il invoque la dignité de l’Église, le nom des Rohan, le souvenir de sa cousine la comtesse de Marsan qui a élevé Louis XVI. Le roi hésite mais devant la pression de Marie-Antoinette à ses côtés, le roi se retourne vers lui : « Je fais ce que je dois, en tant que roi, et en tant que mari. Sortez ». Au sortir des appartements du roi, il est arrêté dans la galerie des Glaces, au milieu des courtisans médusés. Alors que la Cour est sous le choc, il demande à un ecclésiastique s'il a du papier et un crayon, puis d'aller trouver son grand Vicaire pour lui remettre cette missive écrite à la hâte, afin que ce dernier brûle les lettres que Marie-Antoinette lui aurait fait parvenir. Par cette extraordinaire arrestation, car le nom de Rohan est de grande noblesse, la cour est scandalisée mais Marie-Antoinette est persuadée d'être couverte d'éloges. Cependant, le soir même, devant la froideur de la cour à son égard (également la gêne de ses amies), elle sent toutefois « confusément » qu'elle vient de commettre une erreur.
Le cardinal est emprisonné à la Bastille. Il commence immédiatement à rembourser les sommes dues, en vendant ses biens propres, dont son château de Coupvray (jusqu'en 1881, les descendants de ses héritiers continueront de rembourser les descendants du joaillier). La comtesse de La Motte est arrêtée, son mari s’enfuit à Londres (où il bénéficie du droit d'asile) avec les derniers diamants, Rétaux de Villette étant déjà en Suisse. On interpelle aussi Cagliostro puis, le 20 octobre, c'est au tour de Nicole Leguay d'être arrêtée, à Bruxelles, avec son amant dont elle est enceinte.
Le procès
Le roi laisse au cardinal le choix de la juridiction qui aura à se prononcer sur son cas : s’en remettre directement au jugement du roi en huis clos ou être traduit devant le Parlement de Paris. Ceci s’avère fort malhabile de la part de Louis XVI : le cardinal décide de mettre l’affaire dans les mains du Parlement qui est toujours, plus ou moins, en fronde contre l’autorité royale.
Le 22 mai 1786, le procès public s’ouvre devant les 64 magistrats de la Tournelle et la Grand-chambre du Parlement présidée par le marquis Étienne François d'Aligre assisté de conseillers honoraires et maîtres des requêtes.
Le cardinal de Rohan choisit comme avocat Jean-Baptiste Target dont la plaidoirie retentissante le rendra célèbre et lui permettra d'être élu, moins de 3 ans plus tard, député de Paris du tiers-état.
En effet, l'opinion s'est gargarisée de cette affaire, avec la reine en toile de fond, et en parlant de Rohan : « le Saint-Père l'avait rougi, le roi l'a noirci, le parlement le blanchira, alléluia… ».
De fait, le cardinal ayant été reconnu innocent du vol du collier, il ne restait plus qu'une seule chose reprochée et jugée : « « le crime de lèse-majesté » pour avoir cru que la reine pouvait lui donner des rendez-vous galants dans le parc de Versailles, avoir cru à ses lettres.... Ce qui nous amène à la conclusion : si le cardinal est acquitté, c'est la reine qu'on aura « jugée » ».
Le 30 mai, le parlement rend son verdict, face à une presse qui se déchaîne. Le cardinal est acquitté (aussi bien pour l'escroquerie que pour le crime de lèse-majesté envers la reine et ce malgré un mémoire à charge réalisé par un homme d'intrigue, sieur Bette d'Etienville, et le réquisitoire du procureur Joseph Omer Joly de Fleury) à 26 voix de conseillers contre 23. La prétendue comtesse de La Motte, elle, est condamnée à la prison à perpétuité à la Salpêtrière, après avoir été fouettée et marquée au fer rouge sur les deux épaules du « V » de « voleuse » (elle se débattra tant que l’un des « V » sera finalement appliqué sur son sein). Son mari est condamné aux galères à perpétuité par contumace, et Rétaux de Villette est banni (il s'exile à Venise où il écrit en 1790 Mémoire historique des intrigues de la Cour, avec comme sous-titre "Et de ce qui s'est passé entre la reine, le comte d'Artois, le cardinal de Rohan, madame de Polignac, madame de La Motte, Cagliostro, MM de Breteuil et de Vergennes".). Enfin, Nicole Leguay est déclarée « hors de cours » (mise hors de cause après avoir ému le tribunal avec son bébé dans les bras). Quant à Cagliostro, après avoir été embastillé puis soutenu par Jacques Duval d'Eprémesnil, et défendu par le brillant avocat Jean-Charles Thilorier, il est bientôt expulsé de France (1786).
Marie-Antoinette est au comble de l’humiliation car elle considère l’acquittement du cardinal comme un camouflet. De fait, il signifie que les juges ne pouvaient tenir rigueur au cardinal d’avoir cru que la reine pouvait lui envoyer des billets doux, lui accorder des rendez-vous galants dans le parc de Versailles et acheter des bijoux pharaoniques par le biais d’hommes de paille en cachette du roi. Et donc que de telles frasques n'auraient rien eu d'invraisemblable de la part de la reine. Et c’est bien dans cet esprit que le jugement fut rendu, et reçu dans l’opinion.
La reine, désormais consciente que son image s'est dégradée auprès de l'opinion, obtient donc du roi qu’il exile le cardinal de Rohan à l'abbaye de la Chaise-Dieu, l’une des abbayes en commende du cardinal, après l’avoir démis de son poste de grand aumônier — on entendit dans Paris « le Parlement l'ayant purgé, le roi l'envoya à la chaise ».
Il restera trois mois dans cette abbaye, après quoi il ira sous des cieux plus cléments, à l’abbaye de Marmoutier près de Tours. Ce n’est qu’au bout de trois ans, le 17 mars 1788, que le roi l’autorisera à retrouver son diocèse de Strasbourg.
Retentissement
Le résultat de cette affaire fut résumé par l'exclamation, au lendemain du verdict, de Fréteau de Saint-Just, magistrat du Parlement de Paris : « Un cardinal escroc, la reine impliquée dans une affaire de faux ! Que de fange sur la crosse et le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de liberté ! »
Bien que Marie-Antoinette ait été étrangère à toute l'affaire, l’opinion publique ne voulut pas croire à l’innocence de la reine. Accusée depuis longtemps de participer, par ses dépenses excessives, au déficit du budget du royaume, elle subit à cette occasion une avalanche d’opprobres sans précédent. Les libellistes laissèrent libre cours aux calomnies dans des pamphlets où « l’Autrichienne » (ou « l'autre chienne ») se faisait offrir des diamants pour prix de ses amours avec le cardinal. Mme de la Motte qui a nié toute implication dans l'affaire, reconnaissant seulement être la maîtresse du cardinal, est parvenue à s'évader de la Salpêtrière et publie à Londres un récit dans lequel elle raconte sa liaison avec Marie-Antoinette, la complicité de celle-ci depuis le début de l'affaire et jusqu'à son intervention dans l'évasion.
Par le discrédit qu'il jeta sur la Cour dans une opinion déjà très hostile et le renforcement du Parlement de Paris, ce scandale aura pour certains directement sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Révolution française quatre ans plus tard et dans la chute de la royauté. « Cet événement me remplit d'épouvante, comme l'aurait fait la tête de Méduse », écrit Goethe dans sa correspondance. Peu après, il ajouta : « Ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement… ».
Dans la fiction
Le collier, dépouillé de ses diamants originaux, est volé par Arsène Lupin enfant dans la nouvelle de Maurice Leblanc le Collier de la reine (publiée par la suite dans le recueil Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur).
L’Affaire du collier, bande dessinée de la série Blake et Mortimer (1967), imagine la réapparition du collier à l’époque moderne.
Les faits et les personnages de l’affaire du collier apparaissent dans un manga contant la vie de Marie Antoinette, Rose de Versailles">La Rose de Versailles, et dans ses adaptations en série anime, Lady Oscar.
Dans le 1er tome de Les Misérables, Victor Hugo y fait allusion dans le 1er chapitre du livre III, Marius, « Le grand-père et le petit-fils ».
Goethe en fait le sujet d'une pièce de théâtre, Le Grand Copthe (de).
L’Affaire inspire en outre les romans historiques :
Le Collier de la reine à Alexandre Dumas,
The Queen's Necklace à Frances Mossiker (en),
Un collier pour le diable de Juliette Benzoni,
Les Diamants de la guillotine, de Pierre Combescot.
L’Affaire est le thème des films suivants :
L'Affaire du collier (The Affair of the Necklace) de Charles Shyer en 2001,
L'Affaire du collier de la reine de Marcel L'Herbier en 1946,
L'Affaire du collier de la Reine de Guy Lessertisseur - INA - La caméra explore le temps en 1962.
L’Affaire est relatée dans les films suivants :
Lady Oscar réalisé par Jacques Demy en 1978,
Si Versailles m'était conté... en 1954, (narration de Sacha Guitry).
Le collier apparaît également dans le film Ocean's 8 de Gary Ross lors d'une réception fictive au Met Gala
Le Collier de la reine est le titre du premier épisode de la série Lupin; le collier joue un rôle central dans l'intrigue de la série
Affaire du collier de la reine | Affaire du collier de la reine : Les protagonistes | Affaire du collier de la reine : L’escroquerie | Affaire du collier de la reine : Le scandale |
Liens externes | |
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_collier_de_la_reine |