C’est un record pour la police municipale de Laigneville (Oise) : 71 infractions, 9585 euros d’amendes et 100 points retirés dimanche, en une seule journée. Les agents ont ainsi sanctionné les invités d’un mariage ayant traversé en trombe et en voiture cette petite ville de 4500 habitants. Entre 13 heures et 13h30, le cortège de berlines est passé à deux reprises sur la route principale de la commune au son des klaxons. « Ils ont commis tous les types d’infractions possibles, lance le maire (SE), Christophe Dietrich. Dépassement en ville, non-port de la ceinture, feux rouges grillés et circulation à contresens. On ne leur a pas fait de cadeaux. »
«J’ai été obligée de me garer sur le bord de la route»
Une fête qui n’est pas passée inaperçue. « Ils étaient sur les deux voies de circulation, je me suis retrouvée coincée avec ma voiture au milieu du cortège et j’ai été obligée de me garer sur le bord de la route pour les laisser passer », raconte une habitante de l’Oise, jointe par téléphone, qui travaillait ce jour-là à Laigneville. L’ « événement » a également déclenché de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.
A Laigneville, le panneau indiquant la présence de vidéoverbalisation est pourtant bien visible à l'entrée de la commune.
« J’ai prévenu les deux policiers d’astreinte qui ont bien fait de ne pas intervenir en personne pour ne pas envenimer la situation, poursuit Christophe Dietrich. Tout s’est fait par vidéoverbalisation. » Un système mis en place en décembre 2018 à Laigneville. Dans l’Oise, 62 communes utilisent ou comptent utiliser la vidéo pour sanctionner les infractions routières. « Ici, nous ne sanctionnons que les infractions flagrantes et dangereuses, prévient le maire. Là c’est clairement le cas, et ils n’ont aucune excuse, il y a un gros panneau fluorescent à l’entrée de la ville pour prévenir de la présence des caméras. »
Les invités de ce mariage n’ont pas encore reçu la note dans leurs boîtes aux lettres mais Christophe Dietrich, lui, est fier de son coup de filet. « Vive les mariés ! » ironise-t-il dans un post Facebook publié ce lundi sur son compte personnel et sur celui de la commune. « Je les avais entendus de chez moi, sacré bordel, réagit une habitante en commentaire. Comme on dit, ils ont joué, ils vont assumer les conséquences. »