Microphones (un double bobinage et deux simples) sur une guitare électrique.
Situés sur la table, entre le chevalet et le manche, sous les cordes, les micros sont l'un des éléments les plus fondamentaux d'une guitare électrique, car c'est sur eux que repose la transmission du son, même en l'absence totale de caisse de résonance. Un micro de guitare est composé d'un ou plusieurs aimants, entouré d'une bobine de cuivre. Le principe de fonctionnement est fondé sur la loi de Lenz-Faraday. Chaque aimant engendre un champ magnétique principal qui aimante partiellement les cordes. En vibrant, les cordes font légèrement varier le champ magnétique principal, ce qui induit un courant dans la bobine. La vibration de la corde à une fréquence f et une amplitude donnée, induit une variation de champ magnétique avec la même fréquence et une amplitude proportionnelle, induisant ainsi une tension alternative de fréquence f et d'amplitude proportionnelle. Le signal électrique produit est ensuite envoyé à un amplificateur. En toute rigueur, le rôle du micro consiste à traduire les vitesses acquises par les cordes en courants délivrés à l'amplificateur, créant ainsi un son « inouï », inexistant dans la guitare proprement dite.
Action de la corde sur l'un des aimants du microphone en simple bobinage. Le signal suit la vitesse de déplacement de la corde.
Il existe de nombreux types de micros, dont chacun a un fonctionnement et une « couleur » de son particulier. Les plus répandus sont les micros à simple bobinage et les micros à double bobinage.
Les micros à simple bobinage firent leur apparition dans les années 1920. L'aimant (en Alnico ou en alliage de type céramique) est entouré de plusieurs milliers de tours d'un fil de cuivre fin et vernis formant le bobinage. Ces micros ont le défaut d'être sensibles aux interférences (champs électromagnétiques ambiants produits par exemple par les éclairages au néon, les transformateurs, les écrans cathodiques, etc.).
Pour pallier ce problème, ont été créés dans les années 1950 les micros à double bobinage, qui sont l'association de deux micros à simple bobinage dont les pôles magnétiques inversés, de sorte que les perturbations s'annulent, alors que les vibrations des cordes s'ajoutent.
Enfin, les micros peuvent être passifs ou actifs. Avec ces derniers le signal est immédiatement traité par un pré-amplificateur. Les microphones actifs ont donc besoin d'une alimentation externe (des piles). Cette pré-amplification a pour objectif d'abaisser l'impédance, ce qui rend le signal moins sensible aux parasites et réduit ses pertes avant qu'il n'arrive à l'amplificateur, en particulier lors de l'utilisation de longues distances de câbles et d'éléments intermédiaires, comme les effets. Une deuxième caractéristique de la pré-amplification est d'éviter la perte de certaines fréquences de la bande passante, qui sont absorbés par les systèmes passifs (une des conséquences de l'impédance élevée).
Depuis, cependant, de nombreux progrès ont été faits, et les micros passifs tendent à gommer cette différence avec leurs homologues actifs. Contrairement à une idée reçue, les micros actifs ne produisent pas un niveau de sortie plus important que les microphones passifs. Ce n'est donc pas la raison pour laquelle ils sont souvent utilisés chez les guitaristes jouant dans des styles metal, ou rock. La raison de cette utilisation vient de la nature des aimants qui sont le plus souvent utilisés dans les microphones actifs : les aimants en céramique (essentiellement construits sur un mélange de baryum et de strontium). En effet, les micros utilisant des aimants en céramique favorisent une attaque plus franche et incisive que les microphones à aimants Alnico, d'où une sensation de dynamique et de puissance accrue. Là encore, les constructeurs ont élargi les possibilités et le public visé, en produisant des micros actifs à aimants en Alnico et des microphones passifs à aimants en céramique.
Les microphones actifs sont plus couramment utilisés pour les guitares basses. Les bassistes ont été plus ouverts à utiliser les microphones actifs que les guitaristes qui, eux, se sont montrés plus réticents en raison d'une idée, probablement erronée, selon laquelle les microphones actifs produisaient un son froid. Cette raison vient plus du grain sonore très différent qui existe entre les microphones Alnico et les microphones céramiques.