En 1897, le programme du Premier Congrès sioniste mondial affirme les principes du mouvement qui vise à reconquérir la Terre promise aux descendants de Moïse : "le sionisme s’efforce d’obtenir pour le peuple juif en Palestine un foyer reconnu publiquement et garanti juridiquement". Theodor Herzl, fondateur du sionisme politique et auteur de L’État des juifs déclare en 1904 : "Avec l’Angleterre en guise de point de départ, nous pouvons être assurés que l’idée sioniste s’élancera plus avant et plus haut que jamais auparavant".
En 1917, le ministre des Affaires étrangères britannique Lord Arthur James Balfour, déclare que le gouvernement de Sa Majesté "envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives existant en Palestine, ou aux droits et statut politiques dont les Juifs jouissent dans tout autre pays".
Le problème, c’est que d’autres promesses ont été faites en parallèle. Et ne sont évidemment pas compatibles. Les Britanniques ont déjà assuré reconnaître et soutenir l’indépendance des Arabes en échange de leur participation à la guerre contre les Turcs. Et en 1916, ils s’engageaient à se partager le Moyen-Orient avec la France avec les accords Sykes-Picot.
L’écrivain britannique Arthur Koestler résume parfaitement la situation : "Une nation a solennellement promis à une seconde le territoire d’une troisième". Tout part de là.
1947 : Israël et la Palestine dans le plan de partage de l’ONU
Après la Grande Guerre, la conférence de San Remo de 1920 donne aux Britanniques un mandat sur la Palestine. Chose promise (aux uns), chose due : ils favorisent une immigration juive massive. Ils viennent de Russie, de Pologne ou d’Allemagne. Résultat : entre 1917 et 1948, les Juifs passent de 10% à 30% de la population de la Palestine. Les colons juifs mettent en place des structures étatiques : une armée juive, une radio nationale, une université hébraïque, un système de santé, etc. Les nationalistes arabes se soulèvent alors et les conflits se multiplient. Les Britanniques font donc appel à l’Organisation des Nations Unies. En 1947, l’ONU adopte ainsi un plan de partage de la Palestine en deux États indépendants, un juif et un arabe. Jérusalem et les lieux saints sont placés sous régime international. L’Etat juif représente 56% de la superficie de la Palestine (dont les Juifs ne représentent à l’époque que 32% de la population et ne détiennent que 7% des terres), et un Etat arabe représente, lui, 44% de la superficie de la Palestine . La guerre civile débute aussitôt. Les forces juives soutenues par les EU et l’URSS parviennent à s’emparer de villes arabes.
1948 : La proclamation d’Israël et la première guerre israélo-arabe
Le mandat britannique prend officiellement fin le 14 mai 1948. David Ben Gourion, président du Conseil national juif, proclame l’indépendance de l’État d’Israël. Le texte de la déclaration affirme : "En vertu du droit naturel et historique du peuple juif, et de la résolution des Nations unies, nous proclamons par le présent acte la création de l’État juif de Palestine qui prendra le nom d’Israël" Contrairement à l’usage, la déclaration oublie de préciser les frontières de ce nouvel État. Celui-ci se fonde sur la "loi du Retour", c’est-à-dire que tout juif du monde entier a le droit de s’installer dans le pays. Un principe qui déplait aux occupants majoritaires du territoire, les Arabes, qui sont deux fois plus nombreux que les Juifs (1,2 million face à 650.000 Juifs). La première guerre israélo-arabe éclate dès le lendemain de la proclamation d’Israël. Elle aboutit à la création d’une ligne de démarcation entre Israël et la Palestine, en vigueur jusqu’en 1967.
Rien n’apaise les tensions entre Juifs et Arabes qui débouchent sur des conflits en série. Le 30 mai 1964, la ligue arabe crée l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). Trois ans plus tard, lors de la guerre des Six Jours, Israël s’empare de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. C’est la quasi-totalité de la Palestine qui est désormais occupée par l’État juif. Après le conflit, l’OLP considère que la Jordanie constitue sa principale base arrière pour mener la lutte armée contre Israël. En 1973, lors de la guerre du Kippour, Israël affronte une nouvelle fois une coalition de pays arabes conduits par l'Égypte et la Syrie.
1988 : la Palestine se déclare pays
L’année 1987 voit se déclencher l’Intifada ("soulèvement" en arabe), mouvement populaire insurrectionnel, massif, non armé, et la naissance du Hamas, l’organisation islamique de Palestine que certains pays occidentaux qualifient de terroriste. Le 15 novembre 1988, le Conseil national palestinien d’Alger proclame l’État indépendant de Palestine. Les deux territoires palestiniens sont la Cisjordanie (qui comprend Jérusalem-Est) et la bande de Gaza, distants d'environ 45 kilomètres. En 2011, l’UNESCO reconnaît la Palestine comme une organisation. L’année suivante, l’ONU en fait un État observateur non-membre de l’ONU. En 2017, le pays est reconnu par 136 Etats dans le monde soit 70,5% des 193 Etats membres de l’ONU.
1993 : les accords d’Oslo ou la paix ratée
Après discussions menées en secret et négociations, l’OLP et Israël signent les accords de paix d’Oslo le 13 septembre 1993. L’organisation palestinienne renonce à la "violence et au terrorisme" et reconnaît à Israël le "droit d’exister dans la paix et la sécurité" (le Hamas n’est pas d’accord.) Jérusalem-Est, considérée comme la capitale historique par les Palestiniens, n'est pas incluse dans cet accord. Elle figure comme l'un des points les plus conflictuels entre les deux États. Les accords d’Oslo ne seront jamais appliqués car le 4 novembre 1995, le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin est assassiné par un Juif extrémiste.
Cet assassinat bloque le processus de paix. Depuis, les tentatives de relances de paix - comme celle imposée en 2000 par les États-Unis à Israël et Yasser Arafat (créateur du Mouvement de la résistance palestinienne)- s’avèrent infructueuses. Le conflit perdure aujourd’hui, principalement autour de la bande de Gaza.
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