Né Moshé Michaël Brand, plus connu sous le nom de Mike Brant (1er février 1947 à Famagouste, Chypre - 25 avril 1975 à Paris), était un chanteur crooner israélien.
Il est le fils de Bronia Rosenberg, originaire de Lodz en Pologne, rescapée d'Auschwitz, et de Fichel Brand, résistant polonais originaire de Bilgoraj, de 20 ans son aîné. Ses parents se marient au sortir de la guerre puis essaient d'immigrer en Palestine mandataire, mais seront refoulés par les Britanniques dans un camp d'accueil à Famagouste à Chypre. C'est dans ce camp que naît Mike Brant. La famille Brand parvient finalement à débarquer en Israël à Haïfa fin septembre 1947 et y vit de l'agriculture dans un kibboutz en Galilée. Mike Brant ne parle qu'à l'âge de 4 ans et affirme très tôt à son entourage « plus tard, je serai vedette... ou clochard ! ». Il rentre à l'âge de 11 ans dans la chorale de son école.
À 15 ans, il est choisi pour animer le réveillon de la Saint Sylvestre dans un grand hôtel d'Haïfa et à 17 ans il devient un
artiste reconnu dans les grands hôtels israéliens à la tête de son groupe, « les Chocolate's ». Il interprète pour la clientèle internationale des hits américains de ses chanteurs préférés : Tom Jones, Elvis Presley, Frank Sinatra, Aretha Franklin, les Platters.
Son père décède en 1967 et Mike Brant en est très affecté. Désormais il commencera chacune de ses prestations par interpréter en son honneur la chanson préférée de son père. Peu après, à l'âge de 20 ans il entre comme chanteur dans la célèbre troupe du grand music-hall d'Israël, Lakat Karmon et pendant deux ans, il fait connaître en
Afrique, en Australie et aux États-Unis des airs du folklore israélien. Puis il est embauché dans un night-club en Iran à Téhéran, le Baccara, et est remarqué par Sylvie Vartan et Carlos qui l'invitent en
France bien qu'il ne parle pas le français et à peine l'anglais.
C'est en 1969 qu'il arrive à Paris et se produit grâce à Carlos au club Bistingo. Carlos lui fait également rencontrer Jean Renard, l'un des compositeurs de Johnny Hallyday qui lui écrit Laisse moi t'aimer. Il passera 2 mois à travailler la chanson dans les studios, en réécrivant phonétiquement les paroles en hébreu. Grâce à son
travail acharné la chanson devient rapidement un énorme succès et il est invité dans les émissions de télévision qui le font connaître. Il vendra plus d'un million de disques de son premier hit.
Le 28 octobre 1970, il interprète « Mais dans la lumière » et remporte le Grand Prix RTL international, référence de l'époque. Le 14 février 1971, il est victime d'un accident de la route à Bourg-en-Bresse. Il subit un traumatisme crânien et s'en sort très secoué. En novembre 1971 Dalida lui propose de participer à son prochain spectacle à l'Olympia de Paris qui dure 17 jours. À cette époque il part en tournée avec Esther Galil avec qui il noue une grande amitié.
En 1972, il chante Qui saura, reprise de Ché Sara de José Feliciano, qui devient rapidement numéro 1 des hits et dépasse Claude François en popularité. Puis c'est au tour de C'est ma prière et, en 1973, viennent trois autres succès : Rien qu'une larme, Tout donné, tout repris et Viens ce soir. Il enchaîne tournée sur tournée et soixante-dix galas pendant l'été. En 1974 d'autres succès voient le jour : C'est comme ça que je t'aime, Serre les poings et bats-toi, On se retrouve par hasard et Qui pourra te dire ?.
Epuisé par sa vie trépidante et très affecté psychologiquement par le cambriolage de son appartement, il fait une première tentative de suicide le vendredi 22 novembre 1974 en se jetant du 5e étage de l'hôtel de la Paix, à Genève. Par chance, il est bloqué aux rambardes du 3e étage : il en est quitte pour un nouveau traumatisme crânien et deux fractures des jambes. Une version rapporte qu'il aurait voulu faire une farce à un ami résidant à l'étage en dessous en se suspendant à la balustrade du balcon de sa chambre. C'est là qu'il aurait fait une chute.
Mais le vendredi 25 avril 1975 à 11 h du matin, Mike Brant fait une nouvelle tentative de suicide en se jetant du 6e étage d'un immeuble situé au 6 de la rue Erlanger à Paris. La chute lui est fatale : Mike Brant avait 28 ans. Plusieurs thèses ont été mises en avant pour expliquer sa mort prématurée. Certains ont parlé d'assassinat, de sa difficulté grandissante à assumer les conséquences de son succès (vie désorganisée, harcèlement des fans), tandis que d'autres ont défendu la version du traumatisme psychologique qui touche les enfants de déportés. Parmi les autres versions qui firent également les gros titres des magazines à sensation : une implication dans un trafic d'œuvres d'art, une obscure
histoire d'espionnage avec le Mossad (les services secrets israéliens) en toile de fond ou bien encore une dispute avec Simon Wajntrob (son dernier producteur qui sera retrouvé mort quelques années plus tard dans le Bois de Boulogne) qui aurait tourné à la tragédie. Il faut néanmoins employer le conditionnel tant les raisons expliquant sa disparition demeurent matières à controverse. Comme toute vedette morte de façon aussi tragique, une sorte de légende entoure sa mort car on a du mal à admettre qu'il ait disparu...
Mike Brant a été enterré dans le cimetière Camp David de Haïfa en Israël le 7 mai 1975.
Principaux succès
1970 Laisse moi t'aimer
(Remix)
1970 Mais dans la lumière
1970 Parce que je t'aime plus que moi
1971 A corps perdu
1972 Qui saura
1972 C'est ma prière
1972 Sans amis
1973 Rien qu'une larme
1973 Toi mon enfant
1973 Tout donné, tout repris
1973 Viens ce soir
1974 Serre les poings et bats toi
1974 Qui pourra te dire
1974 C'est comme ça que je t'aime
1974 Toutes les couleurs
1975 Dis lui