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Nikita

 

Nikita est un thriller franco-italien écrit et réalisé par Luc Besson, sorti en 1990. Il s'agit de la première incursion de Besson dans le film d'action, avant le film Léon.

Le film a dépassé les trois millions d'entrées en salles lors de sa sortie française. Il a été nommé à neuf reprises lors de la 16e cérémonie des César en 1991, notamment dans les catégories de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleure musique, mais il est devancé par Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau, lauréat de dix trophées, et n'obtient finalement qu'une seule récompense, le César de la meilleure actrice pour Anne Parillaud, interprète du rôle-titre.

Une jeune toxicomane fait partie d'une bande de jeunes voyous qui parcourt la ville la nuit. Étant en manque, elle demande au chef de la bande, son copain Rico, de lui procurer de la drogue. Elle participe alors avec la bande au cambriolage de la pharmacie du père de l'un d'entre eux. Mais le vol se passe mal, le pharmacien avertissant la police, ce qui se termine par une fusillade, au cours de laquelle ses camarades sont tués. Seule rescapée du groupe, elle abat froidement un policier à bout portant. Elle est arrêtée, jugée pour assassinat et condamnée à la prison à perpétuité.

Une nuit, deux agents du gouvernement entrent dans sa cellule et lui font une injection intraveineuse, pour maquiller un suicide. Elle est déclarée officiellement morte par overdose de tranquillisants, et les autorités organisent un simulacre d'enterrement.

Elle se réveille dans une pièce blanche indéfinissable, où entre un homme bien habillé mais au regard dur, prénommé Bob, qui lui révèle la vérité : elle se trouve dans un centre d'entraînement spécial des services secrets français, le Centre, où le gouvernement lui offre le choix entre la mort, réelle, et le fait de travailler pour eux en tant qu'agent spécial (sous le nom de code « Joséphine »).

Elle subit alors un entraînement intensif et laborieux, étalé sur plusieurs années sous l'œil expert de Bob, son responsable et mentor, qui se prend d'affection pour elle. Elle apprend la maîtrise des programmes informatiques, le maniement des armes à feu, le combat au corps à corps ainsi que les arts martiaux. Mais elle reprend aussi à zéro, et non sans mal, l'apprentissage des civilités les plus banales, des bonnes manières ou du code de bonne conduite social et affectif de tous les jours.

Après cette longue formation qui l'enferme 24 heures sur 24 dans son centre d'entraînement, elle est enfin prête à être rendue à la vie civile et à réaliser ses premières missions en tant qu'agent spécial de la police secrète française.

Une seconde chance s'offre alors à elle, dans une vie nouvelle. Mais elle doit dissimuler sa véritable identité à l'homme qu'elle aime, Marco, et exécuter des missions de plus en plus périlleuses.




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Fiche technique

Titre original : Nikita

Titre américain : La Femme Nikita

Réalisation et scénario : Luc Besson

Image : Thierry Arbogast

Costumes : Anne Angelini, Valentine Breton Des Loys et Mimi Lempicka

Musique : Éric Serra

Montage : Olivier Mauffroy

Photographe de plateau : Patrick Camboulive

Décors : Dan Weil

Production : Patrice Ledoux, Claude Besson, Luc Besson, Mario Cecchi Gori et Vittorio Cecchi Gori

Sociétés de production : Gaumont, Les Films du Loup et Cecchi Gori Group Tiger Cinematografica (it)

Société de distribution : Gaumont

Langues originales : français, italien

Formats : Couleur Eastmancolor - 2,35:1 - 35 mm

Son : Dolby SR

Genres : thriller, action

Durée : 118 minutes

Date de sortie : 21 février 1990 (France)

Mention CNC : tous publics avec avertissement (visa d'exploitation no 69165 délivré le 27 février 1990)

 

Distribution

Anne Parillaud: Nikita
Marc Duret : Rico
Patrick Fontana : Coyotte
Alain Lathière : Zap
Laura Chéron : la punk
Jacques Boudet et Hélène Aligier : les pharmaciens
Pierre-Alain de Garrigues, Patrick Perez, Bruno Randon et Vincent Skimenti : les policiers à la pharmacie
Roland Blanche : le policier chargé de l'interrogatoire
Joseph Teruel : le policier stagiaire
Jacques Disses : l'avocat
Stéphane Fey : le président du tribunal
Philippe Dehesdin et Michel Brunot : les magistrats
Rodolph Freytt et Pavel Slabý : les infirmiers
Tchéky Karyo : Bob
Jean-Luc Caron : le professeur d'informatique
Rénos Mandis : le professeur de tir
Jean-Marie Merchet : le professeur de judo
Jeanne Moreau: Armande
Philippe Leroy-Beaulieu : Grossman
Patrick Serrière : le chauffeur Bob
Iska Khan et Heike Fisher : un couple au restaurant
Patrick Buiquangda, Eddie Gaydu, José Steinmann et Philippe Hernando : les gardes du corps
Gérard Touratier : le gardien de la porte blindée
Jean Bedin : l'armurier
Edith Perret : la dame de l'agence
Jean-Hugues Anglade : Marco
Jean-Pierre Pauty : un homme au bar de l'hôtel
Michel Campa : l'homme qui écoute
Murray Grunwall : le responsable de l'hôtel
Pierrick Charpentier, Rafael Sultan et Hubert Gillet : les flics de l'hôtel
Fausto Costantino : un garde du corps
Roberto Talanno : un serveur à l'hôtel à Venise
Pétronille Moss : la serveuse du salon de thé
Éric Prat : un agent immobilier
Mia Frye : la femme pressée
Olivier Hémon : un homme en retard
Philippe du Janerand : l'ambassadeur / Jules
Christian Gazio : le garde de l'ambassadeur
Jérôme Chalou : le chauffeur de l'ambassadeur
Jean Reno : Victor, le nettoyeur
Jean-Claude Bolle-Reddat, Patrick Chauveau et Maurice Antoni : des gardiens de l'ambassade
Jean Bouise : attaché à l'ambassade
Mathieu Archer et Alexis Dupuy : les policiers Bob
Michèle Amiel : la femme policière
Guy Van Riet : le policier paternel
2011 - Emma, chanson en duo, sur l'album L'An demain des Têtes raides

 
 

Bien qu'il soit devenu le cinéaste le plus demandé après avoir réuni plus de 9 millions de spectateurs avec Le Grand Bleu, Luc Besson ne se sent pas pour autant détendu. En effet il tient à prouver qu'il n'est pas le réalisateur d'un seul film à succès. Une idée lui trottait dans la tête alors qu'il travaillait sur une énième version du script du Grand Bleu.

Luc Besson raconte qu'il a eu l'idée de créer un personnage féminin appelé Nikita, d'après la chanson du même nom d'Elton John qu'il écoute à bord d'un avion pour Los Angeles. Il imagine l'histoire d'une femme qui se bat pour sa propre survie. Il remise ses notes pour quelques semaines, le temps de terminer le tournage de son épopée marine. L'écriture de la première ébauche se fait en un mois et demi. Ne l'ayant pratiquement pas remanié, Luc Besson signe là son premier scénario entièrement seul.

En revanche, le producteur Patrice Ledoux se montre très réticent sur le scénario, ne comprenant pas où son collaborateur veut en venir en racontant cette histoire. Mais il décide de faire confiance à son poulain et ne cillera pas davantage sur le choix de l'actrice principale.

 
 

Luc Besson propose le rôle de Nikita directement à sa compagne de l'époque, Anne Parillaud. Sentant en elle des capacités à jouer certaines choses, le cinéaste saisit l'occasion pour réparer une injustice et laver la mauvaise image imposée à la jeune actrice après des années d'échecs cinématographiques, notamment les films aux côtés de son ex-compagnon Alain Delon. Pourtant, après avoir lu les premières pages du script, Anne Parillaud ne se montre pas intéressée par le rôle. Elle demande alors à Luc Besson d'auditionner une autre candidate pour le cas où elle ne parviendrait pas à bien jouer les premières scènes.

Le réalisateur fait appel à Tcheky Karyo pour interpréter Bob. Il le supplie d'accepter le rôle sans pour autant lui faire lire le script. Il lui précise qu'il fait partie d'un trio de personnages dont il rêve. Karyo s'engage les yeux fermés.

Dans la foulée, Besson choisit Jean-Hugues Anglade pour celui de Marco, l'amoureux de Nikita.

 
 

Au départ, Luc Besson caresse l'idée de tourner aux États-Unis où il a noué plusieurs contacts. Il appelle alors Tcheky Karyo pour lui affirmer qu'il serait obligé de réviser son casting, pensant choisir notamment Christopher Walken ou encore Mickey Rourke pour le rôle de Bob. Finalement, Luc Besson décide de tourner le film en France et organise un dîner avec Anne Parillaud et Tcheky Karyo afin de créer l'intimité qu'ils ressentent dans le film.

De son côté, Anne Parillaud commence une longue période d'entraînement militaire. Elle reprend des cours de théâtre, de maniement d'armes à feu, d'arts martiaux et de savoir-vivre. Luc Besson l'envoie chez un orthophoniste deux fois par semaine pour qu'elle apprenne à bien articuler, à bien s'exprimer, afin de faire disparaître son accent trop « Titi parisien ». Elle doit particulièrement manier un Desert Eagle, une arme incroyablement lourde. Ce pistolet semi-automatique pique du nez lorsqu'elle le tient à bout de bras. Elle s'entraîne donc pendant dix minutes à le garder à la main tout en bougeant le poignet pour le fortifier. Gardant son arme en permanence dans son sac-à-main, elle se fait appréhender par des policiers un jour où elle s'exerce dans sa voiture. L'actrice leur répond « Relax ! Ce sont des faux, c'est juste pour m'entraîner. ». La préparation physique prend des proportions inattendues. Le réalisateur modèle sa comédienne et tente même de lui faire perdre ses repères pour qu'elle devienne vraiment Nikita. De ce fait, Anne Parillaud passe un mois et demi à mener une vie isolée dans une usine désaffectée, ne devant ni se laver ni écouter de la musique. Elle reçoit cinq francs par jour de la production pour vivre et peut se permettre quelques sorties mais en gardant la perruque et le costume de son personnage. Il lui arrive de temps en temps de dormir dans le métro quand il fait trop froid dans l'usine.

Luc Besson quant à lui découvre à Pantin une usine désaffectée de la Seita. Un ensemble d'immeubles des années 40-50 de 20 000 m² qui sont transformés en studio, puis bureaux pour la production. La chambre de Nikita, la prison, les cuisines du restaurant Le Train bleu, la pharmacie sont tous reconstitués sur place. Tout à fait par hasard, un groupe de policiers vient s'y exercer au tir et à la simulation de prise d'otage deux fois par semaine. Ils acceptent qu'Anne Parillaud prenne part à leurs exercices pour renforcer davantage sa préparation à la dure.

Le tournage de Nikita se déroule à Paris et à Venise du 13 février au 10 juillet 1989. Le tournage au Train bleu, situé au 1er étage de la gare de Lyon à Paris, s'est déroulé sur trois nuits après la fermeture de l'établissement avec une partie du personnel (chefs de rang et maîtres d'hôtel) accompagnés de figurants dans les rôles de la clientèle. Un fait assez rare : les scènes sont tournées dans l'ordre chronologique, Besson ayant peur que son actrice perde en route l'évolution de Nikita qui commence punk à vingt ans et finit en couple à trente. Tandis que l'équipe s'habitue à l'aspect « Tirer dans tous les coins », l'ambiance change radicalement à l'arrivée de Jeanne Moreau. Dès lors les techniciens s'habillent mieux et améliorent leur langage face au caractère imposant de l'actrice.

Durant le tournage, le couple Besson-Parillaud se met d'accord pour ne pas habiter ensemble afin d'éviter que leur vie personnelle ne casse le personnage de Nikita.

 

Musique

 
 
Liste des titres

Rico's Gang Suicide

Playing on Saucepans

As cold as Ice

The Sentence

Paradise?

Failed Escape

Learning Time

A Smile

Fancy Face

First Night Out

Tipokmop

The Last Time I Kiss You

The Free Side

I Am on Duty !

Josephine And the Big Dealer

Mission in Venice

Fall

Let's Welcome Victor

Last Mission

We Will Miss You

The Dark Side of Time

 
À l'origine, le film devait se terminer de manière très sombre : après l'échec d'une mission, Nikita était trahie par les services secrets et Marco se faisait tuer. Par la suite, elle partait en mission commando pour se venger. Après qu'elle avait tué tous les occupants des locaux de la rue Ortez, Bob la laissait finalement vivre et Nikita s'en allait en plein jour dans les rues de Paris, déguisée en punk. Mais se rendant compte des liens que développe le trio de personnages au fil de l'histoire, Luc Besson décide d'interrompre la production à quinze jours du tournage de ce final. Il part dans le Midi et réécrit une fin moins dramatique dans laquelle Nikita disparaît après l'échec de la mission, puis Bob rend visite à Marco pour lui révéler la double vie de sa petite amie. Besson a écrit une troisième version destinée à un remake américain, qui n'a jamais été utilisée.
 
 

En France, les critiques sont partagées. Sur le site Allociné, qui recense 5 titres de presse, Nikita obtient une moyenne de 2,8/5. Du côté des avis positifs, Maurice Fabre écrit dans France-Soir « Luc Besson sait imprimer au récit un rythme ardent et spectaculaire où des scènes d'intimisme amoureux apportent le repos de la guerrière ». Gérard Lefort de Libération trouve au film quelques faiblesses mais l'apprécie quand même globalement : « On aurait beau tempêter sur ses naïvetés désarmantes (…), pester sur ses invraisemblances (…) s'interroger enfin sur sa violence (…) le noyau dur de ce film atomique resterait cependant intact ».

Du côté des avis négatifs, Iannis Katsahnias des Cahiers du cinéma regrette que « L'inspiration surprise du film n'était qu'un pétard mouillé ». Dans Le Monde, Michel Braudeau écrit « Nikita est un film assez violent, facilement répugnant, avec de gros rires gras après beaucoup de chair éclatée ». Dans Positif, on peut lire « Hésitant entre le réalisme et la stylisation, (…) Luc Besson ne réussit qu'à distiller sur l'écran panoramique (…) l'ennui dans les grandes largeurs »

Aux États-Unis, les avis sont également partagés. Sur le site Metacritic, qui recense 16 critiques, le film obtient une note de 56/100. Cependant, sur Rotten Tomatoes, le film totalise 88% d'avis favorables pour 42 avis comptabilisés. Plusieurs critiques célèbres, comme Gene Siskel et Roger Ebert, ont apprécié le film

 
 

Récompenses

MystFest 1990 : meilleur acteur pour Tchéky Karyo (également pour son rôle dans Corps perdus)

César 1991 : meilleure actrice pour Anne Parillaud

Prix David di Donatello 1991 : meilleure actrice étrangère pour Anne Parillaud

Rubans d'argent 1991 : meilleur réalisateur étranger pour Luc Besson

Nominations

MystFest 1990 : meilleur film

César 1991 : meilleur film, meilleure photographie pour Thierry Arbogast, meilleur réalisateur pour Luc Besson, meilleur montage pour Olivier Mauffroy, meilleure musique pour Éric Serra, meilleurs décors pour Dan Weil, meilleur son pour Michel Barlier, Pierre Befve et Gérard Lamps, meilleur espoir masculin pour Marc Duret.

Awards of the Japanese Academy 1992 : meilleur film en langue étrangère

Golden Globes 1992 : meilleur film en langue étrangère