L’archipel de Mayotte, 101e département français, a été dévasté samedi par “le pire cyclone à avoir frappé les îles depuis près d’un siècle”, observe la BBC. “Au moins deux personnes auraient été tuées lorsque le cyclone Chido a touché terre samedi, provoquant des rafales de vent de plus de 225 km/h.”

Avant même que le cyclone “ne frappe [l’archipel] de plein fouet samedi matin, des témoignages faisaient déjà état d’arbres déracinés, de toits de bâtiments arrachés et de chutes de lignes électriques”, ajoute la radiotélévision publique britannique.

“L’heure est à l’urgence”, a déclaré sur X le président Emmanuel Macron, assurant que “tout le pays” était aux côtés des Mahorais. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a évoqué pour sa part une “situation dramatique”, et averti qu’il faudrait sans doute plusieurs jours pour “affiner” le bilan humain, craignant qu’il ne soit “lourd”. Le ministre se rendra sur l’archipel lundi.

 

Selon lui, l’“habitat précaire”, qui concerne au moins un tiers de la population de l’archipel, a été “entièrement détruit”.

 

Aéroport “impraticable”

 

“Mayotte traverse une crise sans précédent, laissant ses habitants dans une situation critique”, s’alarme pour sa part Le Matin des Comores.

 

“L’île est pratiquement isolée du reste du monde, avec des échanges limités aux seuls avions militaires. L’aéroport, désormais impraticable, paralyse l’arrivée des secours et complique les efforts pour répondre à une situation humanitaire alarmante.”

Le média comorien précise en outre qu’une “coupure d’électricité affecte près de 15 000 foyers” et que “l’effondrement des infrastructures a également touché la maternité, un pilier du système de santé local”, infligeant “une pression supplémentaire sur des services de santé déjà fragilisés”.

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Le Premier ministre François Bayrou, fraîchement nommé, a participé samedi soir à une réunion interministérielle de crise, à l’issue de laquelle il a assuré que “les services de l’État [étaient] présents et organisés” face à un cyclone “d’une violence inattendue”. Il a lui aussi déploré une situation “dramatique” et “absolument exceptionnelle”.

 

Prévenir les pillages

 

La BBC souligne que Mayotte avait initialement été placée “sous alerte violette, le niveau le plus élevé”, imposant “un confinement strict de l’ensemble de la population, y compris les services d’urgence”. Il a depuis été “abaissé au niveau rouge, pour permettre aux secours de quitter leurs bases”.

 

Selon Euronews, quelque “1 600 policiers et gendarmes ont été déployés” pour “aider la population et prévenir d’éventuels pillages”, et “110 secouristes et pompiers ont été envoyés à Mayotte depuis la France et le territoire voisin de La Réunion”. Un renfort supplémentaire de 140 personnes sera envoyé dimanche.

 

L’archipel de Mayotte, “nettement plus pauvre” que la métropole, “est aux prises avec la violence des gangs et les troubles sociaux depuis des décennies”, remarque la Deutsche Welle. “Ces tensions ont également été attisées par des coupures d’eau en début d’année.”

 

Après avoir balayé Mayotte, le cyclone Chido se trouvait dimanche matin au large du Mozambique, où il devrait toucher terre dans les prochaines heures. Avec des vents de plus de 210 km/h, il est l’équivalent d’“un ouragan de catégorie 4” dans l’océan Atlantique, précise le New York Times.