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19.11.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
jeu le trouve très joli
Par Anonyme, le 23.09.2024
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Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par Anonyme, le 26.06.2024
Premiers tournages
Après avoir à nouveau fait la couverture du magazine Elle en janvier 1952, Brigitte Bardot se voit proposer par l'entremise d'un ami de son père son premier rôle dans film le Le Trou normand (1952) réalisé par Jean Boyer avec Bourvil en vedette. Elle n'est pas enthousiasmée par le scénario qu'elle traite d'histoire « cucu la praline » dans ses mémoires. Vadim lui dit qu'elle a tort de faire ce film, mais elle accepte ce rôle dont le cachet (200 000 anciens francs) lui permet de débuter une carrière et de devenir autonome, puisqu'elle abandonne ses études et la danse. Ce premier tournage de trois mois est pour elle un moment très difficile. Raillée pour son jeu maladroit et humiliée par la maquilleuse, la coiffeuse et le producteur, Jacques Bar, avec lequel elle n'acceptera plus jamais de tourner, elle se sent mal et souffre de nausées. Elle termine le tournage et de retour à Paris, ses malaises augmentent. Elle parvient à se rendre à Megève avec Vadim à l'insu de ses parents pour une interruption volontaire de grossesse.
Au cours du tournage, elle est également sollicitée par Paris Match qui la photographie au cours d'un aller-retour entre Conches, Paris et Louveciennes. Ce premier long reportage est publié dans le numéro du 31 mai 195 et le magazine le titre : « Cette jeune fille sera célèbre dans l’année », ajoutant « Brigitte Bardot, la nouvelle Leslie Caron ». L'article révèle qu'un second contrat, avec Willy Rozier, pour Manina, la fille sans voiles est déjà signé. À nouveau pour un cachet de 200 000 anciens francs, Brigitte se rend à Nice pour deux mois de tournage mais qui cette-fois se passent dans des conditions acceptables: « Je m'attendais à l'enfer, je ne trouvais que le purgatoire. ».
Fin 1952, elle tient un rôle avec Vadim dans Les Dents longues, mis en scène par Daniel Gélin et incarné par Danièle Delorme, des amis qui les reçoivent souvent.
Le 21 décembre 1952, à l'église de Passy, Brigitte Bardot se marie avec Vadim, devenu entretemps journaliste à Paris Match pour gagner régulièrement sa vie et obtenir sa main de ses parents, ce qui fait titrer le magazine qui couvre l'événement : « Brigitte a trouvé son mari à Paris Match».
Début 1953, elle joue dans Un acte d'amour (Act of Love).
A l'automne 1953, André Barsacq lui propose de reprendre, au théâtre de l'Atelier, le rôle créé par Dany Robin dans L'Invitation au château, de Jean Anouilh. Au lendemain de la première, qui a lieu le 29 octobre 1953, elle reçoit les compliments de Jean-Jacques Gautier et la plupart des critiques sont bonnes.
Sachant que le réalisateur du film Si Versailles m'était conté… (1954), Sacha Guitry, cherche une comédienne « pas chère » pour jouer mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir du roi Louis XV, interprété par Jean Marais, l'agent de Brigitte Bardot, Olga Horstig, lui propose de jouer une scène, ce qu'elle fait avec enthousiasme.
La jeune actrice se rend ensuite à Rome, où du travail lui est promis ; à cette occasion, elle s'y lie d'amitié avec l’actrice Ursula Andress. Elle obtient un rôle dans un film américain, Hélène de Troie (1956), de Robert Wise. Toujours à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, Haine, Amour et Trahison (1954).
De retour en France, elle se voit proposer un rôle secondaire dans le film de René Clair, Les Grandes Manœuvres (1955), avec Michèle Morgan et Gérard Philipe en vedettes. Le réalisateur Marc Allégret la dirige ensuite dans En effeuillant la marguerite (1956). Elle retourne alors à Rome pour le tournage du péplum Les Week-ends de Néron (1956).
Au Festival de Cannes 1956, véritable vedette, Brigitte Bardot éclipse les actrices confirmées que sont Sophia Loren et Gina Lollobrigida et son sex-appeal émeut la Croisette
Dans le même temps, Roger Vadim et Raoul Lévy terminent d'écrire un scénario intitulé Et Dieu… créa la femme. Après avoir failli ne pouvoir se réaliser faute de moyens financiers, le film est tourné à Saint-Tropez. Cette production va permettre à Brigitte Bardot d'entrer dans la légende du cinéma mondial et de devenir un mythe vivant, un modèle social et un « sex-symbol » international.
Brigitte Bardot y joue le rôle de Juliette Hardy, face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant, avec lequel elle noue une liaison. Vadim, qui est toujours son mari, définit ainsi le personnage qu'elle interprète : « Je voulais, à travers Brigitte, restituer le climat d'une époque. Juliette est une fille de son temps, qui s'est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société et dont la sexualité est entièrement libre. Dans la littérature et les films d'avant-guerre, on l'aurait assimilée à une prostituée. C'est dans ce film une très jeune femme, généreuse, parfois désaxée et finalement insaisissable, qui n'a d'autre excuse que sa générosité ». Des scènes sont censurées, en particulier celle d'un cunnilingus.
En octobre 1956, Brigitte Bardot est invitée à Londres à la Royal Command Performance (en), pour le grand gala annuel, où elle est présentée à la reine Élisabeth II; L'occasion pour elle d'une rencontre furtive avec Marilyn Monroe qui l'impressionne beaucoup.
Et Dieu… créa la femme sort le 28 novembre 1956, modestement dans trois salles à Paris. Sur les Champs-Élysées l'affiche signale « Dieu créa la femme… et le diable inventa BB ». Ces initiales vont bientôt conquérir le monde. Pour l'heure, en France, le film est accueilli avec une certaine réserve par la critique et suscite l’hostilité des milieux conservateurs. Brigitte Bardot est critiquée sans indulgence pour son verbe traînant et son articulation jugée douteuse. Paul Reboux dit d'elle qu'elle a « le physique d'une boniche et la façon de parler des illettrés ». Le film est toutefois soutenu par trois futures sommités de la « Nouvelle Vague », Claude Chabrol, François Truffaut et Jean-Luc Godard, qui voient en Vadim un précurseur ; mais le public n'est pas au rendez-vous (en trois semaines d'exploitations, le film totalise cent soixante-dix mille entrées à Paris et soixante millions d'anciens francs de recette, quand il en a fallu cent quarante pour le produire).
Raoul Lévy et Roger Vadim décident d'exploiter le film à l'étranger en espérant qu'il y sera un succès. Rebaptisé And God Created Womana, il fait un triomphe aux États-Unis, rapportant au dernier trimestre de 1957 deux millions de dollars, chiffre qui double en 1958 malgré l'hostilité des courants religieux souhaitant faire interdire le film (le phénomène est le même un peu partout en Europe). Admirée autant qu’honnie, Brigitte Bardot devient l’une des Françaises les plus connues outre-Atlantique. Les Américains inventent même le terme « bardolâtrie » pour décrire l'enthousiasme qu'elle suscite. Simone de Beauvoir affirme qu'« [elle] marche lascivement et [qu']un saint vendrait son âme au diable pour la voir danser ». La sortie du film à Londres, en mars 1957, est bien différente de celle de Paris quelques mois auparavant : les salles sont combles, la presse est véhémente et le film est diffusé dans toute l'Angleterre. En Allemagne, l'enthousiasme est tel que des tumultes ont lieu dans les cinémas. Le film ressort alors en France et connaît un triomphe retentissant. Si un an plus tôt le « choc Bardot » n'a pas eu lieu, l'actrice semble désormais en avance sur son temps, préludant un changement profond de la féminité, le film Et Dieu… créa la femme apparaissant a postériori comme l'acte fondateur des bouleversements à venir. Cinémonde écrit : « Le sex-appeal, c'est Marlene Dietrich, le glamour, c'est Ava Gardner, le oomph, c'est Jane Russell, le t'ça, c'est Suzy Delair, le pep, c'est Marilyn Monroe. Brigitte Bardot mélange tous ces ingrédients explosifs, y ajoute un zeste de fantaisie personnelle, elle sera le pschitt ! ».
Dès lors, les projets de films s'accumulent. Glenn Ford et Doris Day lui demandent d'être leur partenaire dans Le Père malgré lui, film américain dans lequel elle refuse de jouer. En 1958, Brigitte Bardot devient l'actrice française la mieux payée du cinéma français. Après Et Dieu… créa la femme, Raoul Lévy lui fait signer un contrat pour quatre films. Douze millions de francs français pour le premier film, quinze millions pour le second, trente millions pour le troisième et quarante-cinq millions pour le quatrième. Elle reçoit cinq pour cent des recettes pour le film Les Bijoutiers du clair de lune.
Rentrée en France, elle tourne dans Une Parisienne de Michel Boisrond, avec Henri Vidal et Charles Boyer. Le film a un grand succès. L'actrice se rend ensuite en Espagne pour jouer dans Les Bijoutiers du clair de lune. De retour à Paris, elle enchaîne avec le film En cas de malheur, avec Edwige Feuillère et Jean Gabin. Mais à l'idée de tenir un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique et ne parvient pas à prononcer son texte correctement, ce qui suscite la colère du réalisateur, Claude Autant-Lara. Jean Gabin, sentant sa timidité et son affolement, se trompe volontairement dans la prise suivante. Pour l'acteur, Brigitte Bardot fait preuve d'un culot considérable dans ce qui semble être de la maladresse. Gabin considère qu'elle a « la nature instinctive des grands, un ton, une étrangeté absolue, entre brutalité et candeur ». L'atmosphère s’étant détendue, rassurée Brigitte Bardot joue correctement,. Sélectionné à la Mostra de Venise, le film bien qu'accueilli avec une certaine réserve provoque des émeutes. « Brigitte a un pouvoir sur les foules » déclare Claude Autant-Lara. Des avions dessinent dans l'azur vénitien ses initiales. Plusieurs centaines de journalistes assiègent le hall de l'hôtel où elle réside, passant ses journées enfermée dans sa chambre. Brigitte Bardot ne s'appartient plus, ce constat est pour elle un tournant. Quatre mois plus tôt, elle a acquis une petite demeure de pêcheur à Saint-Tropez nommée La Madrague, un lieu qui va devenir son refuge, son havre de paix. Elle écrit dans ses Mémoires : « Je me crée mon monde à l'intérieur du monde des autres et j'essaie de ne pas trop en sortir. […] Un des buts de mon existence, conserver un monde à moi, le plus joli possible, le plus honnête possible ». L'actrice reçoit en 1958, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par Ciné Télé Revue.
En 1959, elle tourne le film Babette s'en va-t-en guerre, qui est un succès, elle y partage l'affiche avec Francis Blanche et Jacques Charrier, qu'elle épouse à la fin du tournage, le 18 juin 1959. Nicolas, leur enfant, nait sept mois après, le 11 janvier 1960. Cette année-là, Brigitte Bardot lance la mode du vichy à carreaux, des cheveux longs et blonds, ainsi que des ballerines. L'acteur américain John Wayne évoque son souhait de jouer à ses côtés en 1960, un projet qui reste sans lendemain. Son agent lui fait alors savoir que Raoul Lévy et Henri-Georges Clouzot lui proposent de tourner à partir de mai 1960 dans La Vérité. Mais son mari lui refuse la lecture du scénario et s'oppose à tout ce que lui propose Clouzot.
En préparation du film La Vérité, la comédienne fait des essais avec plusieurs jeunes acteurs, dont Jean-Paul Belmondo, Hugues Aufray, Gérard Blain, Marc Michel, Jean-Pierre Cassel et Sami Frey qui est finalement choisi pour lui donner la réplique aux côtés de Charles Vanel, Paul Meurisse, Louis Seigner, Marie-José Nat et Jacqueline Porel.
En mai 1960, au moment du tournage, Brigitte Bardot doit faire face à des difficultés dans sa vie privée. Son époux Jacques Charrier est déclaré définitivement inapte au service militaire et hospitalisé, puis soigné à domicile.
Elle apprend également par Pierre Lazareff, ami et parrain de son fils Nicolas et grand patron de presse, que le secrétaire personnel de Brigitte, Alain Carré, a négocié la vente de ses mémoires à Max Corre, le rédacteur en chef de France Dimanche, pour la somme de 50 millions d'anciens francs, mettant ainsi ses secrets et sa vie privée sur la place publique. Elle le licencie et demande par voie de référé la communication du manuscrit ne varietur afin d'exercer un droit de regard. Le 19 juillet, elle est déboutée, sur le principe qu'accorder à un tiers un droit de regard sur un texte peut être considéré comme un rétablissement du principe de censure préalable et porter ainsi atteinte aux droits des citoyens en vertu de la liberté d'édition établie par la charte du 4 juin 1840. Selon ses dires, elle fait alors conclure par la suite un accord entre son avocat Maître Jean-Pierre Le Mée et la Franpart, le groupe Elle, France-Soir, France-Dimanche et Ici-Paris, dont Lazareff est le patron. Le texte fait l'objet d'une relecture complète par l'interessée où seuls les éléments faux sont demandés à être supprimés. La relecture a lieu à son domicile avec Max Corre et dure plusieurs jours
Clouzot est exigeant et le tournage de La Vérité s’avère éprouvant. Dans une scène, alors qu'elle doit pleurer, Bardot ose un sourire avant qu'il ne dise « moteur ». Contrarié, le réalisateur la saisit par les épaules, la secoue et écrase de son talon le pied de l'actrice qui éclate en sanglots. « Je n'ai pas besoin d'amateurs dans mes films, je veux une actrice », crie Clouzot. Bardot lui répond par une gifle et lui rétorque « et moi j'ai besoin d'un metteur en scène, pas d'un malade ». Profitant de l'instant, Clouzot veut tourner la scène, mais l'actrice quitte le plateau en chantonnant « Je suis comme je suis/Et n’y peux rien changer» de Juliette Gréco. Selon ses propres dires, Brigitte Bardot fait ensuite constater par huissier sa blessure et informe la production qu'elle ne reviendra qu'après sa guérison et les excuses de Clouzot. Des années plus tard, Clouzot, qui recourait à la violence pour pousser ses interprètes à bout (Bernard Blier pour le Quai des Orfèvres, Suzy Delair pour Les Diaboliques...), avouera à Roger Vadim : « C’est la seule fois que j’ai été frappé en public. J’ai adoré… ».
Chaque matin, le réalisateur demande aux techniciens de quitter le plateau pour avoir un face à face seul avec l'actrice et la déstabiliser psychologiquement afin qu'elle restitue de manière plus véridique à l'écran la vulnérabilité de son personnage. Il est aisé à Clouzot de l'ébranler alors qu'elle est en proie au baby blues. Lui murmurant à l'oreille, il lui évoque des éléments de sa vie personnelle comme la dépression de son époux, Jacques Charrier, sa relation difficile avec ses parents, sa liaison naissante avec son partenaire Sami Frey, ses difficultés à assumer son rôle de mère…. Et dès que les larmes coulent, il rappelle subrepticement l'équipe et commence à tourner la scène. Lorsque ses pleurs se font plus intenses, l'actrice l'interpelle comme elle le mentionne dans ses mémoires : « Tu sais, tu as été les chercher loin, celles-là ».
Le cinéaste va plus loin encore. Dans une scène de suicide, qui s'achève par un coma de son personnage, peu convaincu par l'interprétation de Brigitte Bardot, il lui propose de boire un verre d'eau avec de l'aspirine, mais qu'il remplace à son insu par des barbituriques et de l'alcool. Elle met quarante-huit heures à se réveiller et son père menace le réalisateur d'un procès. Le différend se règle à l'amiable et Raoul Lévy lui envoie un engagement écrit à ne plus réitérer un tel abus.
Dans une interview du 1er juin 1960 pour le Journal de la nuit, Brigitte Bardot déclare s'entendre très bien avec Clouzot et que c'était son désir de tourner avec le metteur en scène. Le journaliste Mario Beunat déplace la conversation (« Vous vous placez uniquement sur le plan professionnel du metteur en scène, mais en ce qui concerne les rapports humains... »), fait des blagues douteuses sur la « mise à nu » de la vérité et, dans une attitude de séduction, recherche des confidences exclusives sur les « rapports humains » avec le réalisateur et l'intimité et la vie personnelle de l'actrice98.
Jean-Marie Périer, stagiaire à Paris Match, est chargé par Roger Thérond de faire des clichés de Bardot en larmes. En 1960, les photos de la vedette en pleurs sont rares et négociées à prix d'or. « Il fallait qu’elle soit triste, c’était très demandé » se souvient Raymond Depardon, débutant à l'époque. Périer la surprend à Louveciennes, dans la propriété de ses parents, et arrache un cliché de son visage en larmes. Tout en s’excusant, il part en courant. Il la retrouve sans le vouloir quelques semaines plus tard sur le plateau de La vérité où il vient voir sa propre mère, l’actrice Jacqueline Porel, interprèter une avocate. Bardot lui lance : « Je vous pardonne. ».
La plaidoirie de Brigitte Bardot, dans une scène du procès de la meurtrière qu'elle incarne, est, a posteriori, l'un des moments forts de la carrière de l'actrice. La scène se tourne en une seule prise, Clouzot a réfuté toute répétition. L'actrice fait face à ses juges, aux avocats, au public, qui tous la condamnent par anticipation. Le long monologue s'achève par ce trait : « Vous voulez me juger, mais vous n'avez jamais vécu, jamais aimé ! » Les techniciens sur le plateau applaudissent la prestation.
La Vérité attire près de six millions de spectateurs, ce qui constitue le plus grand succès commercial de la carrière de Brigitte Bardot et qu'elle considère elle-même comme son meilleur film et son plus grand rôle. À l'issue du tournage, Brigitte Bardot quitte Jacques Charrier pour Sami Frey. Alors que le scandale éclate, Brigitte Bardot trouve refuge à Menton chez une amie.