"Aujourd'hui, on peut dire que la qualité de l'air est parfaitement respirable, et je pèse mes mots, il n'y a pas de pollution différente de ce qu'il se passe habituellement à Rouen et (...) toutes les agglomérations françaises." Invitée ce jeudi matin de BFMTV et RMC, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a voulu une nouvelle fois rassurer après l'incendie qui a ravagé l'usine Lubrizol de Rouen il y a une semaine.
"(Si j'habitais à Rouen), moi je serais restée car je suis quelqu'un d'un peu rationnelle et j'essaye de faire confiance aux gens qui savent", a-t-elle affirmé face aux interrogations de Jean-Jacques Bourdin, concédant tout même qu'elle aurait eu "des inquiétudes terribles" face à cette "terrible catastrophe industrielle". "Mais je pense que dans ces circonstances-là, il faut un peu se raccrocher à la rationalité".
"Moi je comprends ce qu'est quand on est un parent, la peur qu'on a au ventre quand le môme ne va bien, je la comprends complètement", a-t-elle poursuivi, avant de rappeler le nombre de passages aux urgences liés à l'incendie - "un peu plus d'une centaine". Moins que ce "qu'on a pu connaître pour d'autres catastrophes industrielles".
"On dit la vérité à chaque instant"
Sibeth Ndiaye a voulu ensuite afficher la détermination de l'exécutif dans ce dossier: "Quand on est aux manettes, dans le gouvernement, on a une obligation de transparence et d'information".
"Au nom du principe de précaution, nous avons dit aux gens de ne pas toucher les suies, de ne pas manipuler des galets d'hydrocarbure", a-t-elle énuméré, après avoir expliqué pourquoi le gouvernement n'a pu révéler rapidement la liste des produits chimiques (potentiellement mortels) présents dans l'usine.
Prévenant "de manière solennelle" que l'entreprise Lubrizol ne pourrait pas "s'exonérer de ses responsabilités", via d'éventuelles poursuites judiciaires, Sibeth Ndiaye a tenté de justifier la communication quelque peu flottante des ministres concernés. "On dit la vérité à chaque instant", a-t-elle assuré, reprenant les phrases prononcées successivement par Christophe Castaner le 26 septembre, puis par Agnès Buzyn le lendemain.
Édouard Philippe "est assez ferme"
Et la porte-parole du gouvernement de défendre, surtout, l'action du Premier ministre Édouard Philippe, qui s'est rendu à Rouen dimanche avant de reconnaître, mercredi, que l'exécutif ne savait pas "tout" sur les conséquences du drame.
"Le job du Premier ministre, c'est d'organiser l'activité du gouvernement, il l'a fait avec beaucoup de sérieux. Dès le début, c'est lui qui a demandé, d'abord à Christophe Castaner, puis aux trois autres ministres (...) d'aller sur place. (...) Je peux vous dire qu'il est assez ferme dans les réunions", a affirmé Sibeth Ndiaye.