Certains confient « s’ennuyer », d’autres se disent nostalgiques « des coups politiques » et dénoncent un parlement « décoratif » : à mi-mandat, les députés confessent leur difficulté à se faire entendre au sein de l’hémicycle.

 

« On ne sert à rien », « on s’emmerde » : en public ou en privé, certains députés confessent leur déception à mi-mandat à l’Assemblée, faute de marge de manoeuvre, pendant que d’autres ont su tirer leur épingle du jeu.

C’est avant tout dans l’opposition qu’il semble difficile d’exister. Certains arrivaient pourtant la fleur au fusil en 2017 : « On nous avait présenté LREM comme un groupe de gens très ouverts, du nouveau monde. Mais on se rend compte qu’ils ne veulent faire aucun compromis », égratigne Pierre Cordier (apparenté LR), qui assure cependant ne pas avoir le « blues » et jouer son rôle de « contrôle » en commission. 

 

Depuis la crise des « gilets jaunes » et le grand débat national, la volonté affichée par la majorité de mieux tenir compte des oppositions n’a que peu d’effets. L’adoption mi-octobre d’une proposition de loi des Républicains en faveur du bracelet antirapprochement pour les conjoints violents fait figure d’exception. Les « marcheurs » ont été pris de court, en plein Grenelle des violences conjugales. 

 

 
« Nostalgiques des coups politiques »

Dans la même veine, très peu d’amendements de la droite ou de la gauche sont retenus, malgré leur nombre souvent record sur les textes de loi. Ainsi, sur le budget qui occupe presque tout l’automne, « on ne sert à rien » et « c’est désespérant », a lâché la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault sur Public Sénat. Son groupe préfère désormais « mener des actions plus locales » autour de ses propositions, par exemple sur l’hôpital en crise. 

« On ne sert à rien et c’est désespérant »

Temps fort au Palais Bourbon, la séance des questions au gouvernement dans leur nouvelle formule – uniquement le mardi et non plus en deux temps – ne satisfait pas davantage. Le temps de parole a été pourtant accru pour les oppositions, et un « droit de réplique » créé. Mais la séance, sur plus de deux heures, est perçue comme trop longue. « On se fait chier ! », balaie une collaboratrice. 

Cette attachée parlementaire se dit « nostalgique des coups politiques » des précédentes législatures. Les « marcheurs » se montrent moins souvent « godillots » qu’au début, mais Stella Dupont, de l’aile gauche, reconnaît qu’"on n’est pas toujours assez ferme, pas suffisamment exigeant parfois" à l’égard de l’exécutif, plus « expérimenté ». 

Formules chocs et happenings

Sa collègue LREM Perrine Goulet, engagée pour la protection de l’enfance, a aussi l’impression « de devoir se battre constamment pour être entendue » et voudrait que le gouvernement « écoute plus les élus des territoires ».

Certains députés ont cependant trouvé comment utiliser la caisse de résonance du Parlement. La jeune garde LR, cette dizaine d’élus arrivés en 2017, est très présente en séance et attaque au bazooka. L’un d’eux, Aurélien Pradié, 33 ans, vient d’être promu secrétaire général de son parti.  A l’autre bout de l’hémicycle aussi, les Insoumis, qui ne sont que 17 emmenés par Jean-Luc Mélenchon, usent des réseaux sociaux pour mettre en lumière leurs interventions à coup de formules chocs ou « happenings ». 

« Parlement décoratif »

Réduits à une trentaine et n’ayant plus la main, les socialistes semblent eux ne pas encore avoir digéré le bouleversement de 2017.  « Le PS est assez éteint. Il y a des bosseurs et des gens remarquables, mais on ne les entend pas. Ils ne font pas le buzz comme les Insoumis », juge un ex-socialiste passé chez LREM.  Leur porte-parole Boris Vallaud, ex-conseiller de François Hollande à l’Elysée, confie une « interrogation » sur son rôle, compte tenu de la faiblesse « institutionnelle » du Parlement français par rapport à l’Allemagne ou l’Angleterre. 

« Il y a des bosseurs et des gens remarquables, mais on ne les entend pas »

Pour les déçus du Parlement, les municipales de mars seraient-elles la voie de sortie idéale ? Au moins une quarantaine de députés seront candidats : une vingtaine chez LREM, une dizaine chez LR, six ou sept au Modem, quatre au PS et un communiste. L’Alsacien Laurent Furst (LR), qui a épinglé dans Le Parisien un Parlement « décoratif », rêve par exemple de retrouver son siège de maire à Molsheim.

 
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Notes et références                                                    
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
   
 
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