Le célèbre tableau naturaliste L'Origine du monde a été peint par Gustave Courbet, à la demande d'un diplomate turc, en 1866, dans une période (Second Empire) où les mœurs étaient très austères et policées (il s'agit dans ce cas plus de l'Empire ottoman, pays du commanditaire, que de la France, pays du peintre). Ce tableau, qui ne circula qu'au sein de collections privées, fut considéré par les quelques intimes du peintre et du propriétaire de l'œuvre comme hautement pornographique ; il eût pu être interdit et provoquer les foudres de la censure s'il s'était trouvé sous tous les yeux. Il fut, à un moment, propriété du psychanalyste Jacques Lacan qui le dissimula dans un cadre à double fond. Lacan commanda à son beau-frère, l'artiste André Masson, un nouveau masque; ce sera le «Paysage anthropomorphe», paysage de collines et buissons qui reprend le tableau caché. Depuis 1995, le tableau a rejoint la collection du musée d'Orsay et est exposé parmi d'autres tableaux de Courbet, signe que la notion de « pornographie » est relative aux mœurs d'une époque.
Dans ses cahiers, Léonard de Vinci a laissé plusieurs dessins obscènes, l'un notamment de Salaï posant pour un ange tout en étant affublé d'une érection (angelo incarnato). Beaucoup de ces dessins, longtemps censurés, restent à découvrir. On a même, arguant cette parole mystérieuse du peintre : « Misérables mortels, ouvrez les yeux ! », cru découvrir une pornographie cachée dans plusieurs de ses œuvres les plus célèbres (La Vierge aux rochers, etc.).
Le XIXe siècle se caractérise par une généralisation du climat de « puritanisme » instauré par l'ère victorienne et qui va s'étendre aux valeurs dites « bourgeoises », marqué par la condamnation qui frappe en France en 1857 ; Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire en est l'exemple le plus célèbre. Ce siècle est particulièrement répressif en matière de pornographie : la décence impose des limites très strictes à toute représentation sexuelle, et la moindre transgression suscite scandale, comme c'est le cas par exemple avec l'Olympia d'Édouard Manet ou encore Madame Bovary de Gustave Flaubert (même si l'écrivain réaliste, contrairement à Baudelaire, n'est pas condamné). Au début du XIXe siècle, la Bibliothèque nationale de Paris constitue d'ailleurs son célèbre « Enfer », qui rassemble les ouvrages offensant la « pudeur ».
Derrière cette prudence, le mot « pornographie » commence à prendre un sens contemporain : celui d'un désir caché et refoulé qui va commencer à s'inscrire clandestinement dans des écrits, des photographies, des lieux. Certaines œuvres sont aujourd'hui encore célèbres (par exemple Gamiani ou deux nuits d'excès attribué de façon hypothétique à Alfred de Musset ou bien l'œuvre gravée de Félicien Rops). La « prostituée » devient l'une des grandes figures apocryphe du XIXe siècle C'est également l'époque où s'inventent bien des rituels qui se confondent à la prostitution et à la pornographie contemporaine. Les jeux de ces « messieurs » dans les « bordels » et le rapport à la « bonne » constituent l'archéologie de la ménagère et du fantasme bourgeois qui s'assumera un peu plus vers la fin avec les spectacles de théâtres et cabarets de Montmartre, comme ceux du Moulin rouge.
La pornographie infantile est condamnée par les diverses législations en vigueur sur l'abus sexuel sur mineur. Concernant la pornographie impliquant des adultes, un grand nombre d'États réglementent strictement la liberté de publication des œuvres pornographiques : âge minimum d'accès requis, limitation des lieux d'accès, limitation des choses représentables.
Certaines études montrent que la violence sexuelle vis-à-vis des femmes pourrait être due à l'usage de la pornographie. D'autres sont plus pondérées en reconnaissant que la pornographie n'est pas le seul facteur. D'autres études montrent que les effets de la pornographie sont variables. La pornographie servirait en effet à certains individus d'exutoire dans lequel des fantasmes et des pulsions seraient libérés ; ceci permettrait que ceux-ci ressurgissent de manière moins fréquente dans la vie réelle.
Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de consensus sur la question et les diverses corrélations révélées par ces études n'impliquent pas nécessairement la cause.