Selon un sondage Ifop publié aujourd’hui, elles sont 35% à se déclarer insatisfaites de leur vie sexuelle, le taux le plus élevé des pays européens sondés par l’institut. En cause notamment : les injonctions à la performance, très présentes dans l’Hexagone.
On connaissait déjà le fossé orgasmisque entre hommes et femmes, mais un écart de satisfaction existe aussi entre les femmes françaises et leurs voisines européennes. Selon un sondage Ifop pour The Poken Company publié vendredi, 35% des Françaises sont insatisfaites de leur vie sexuelle, le plus haut taux observé dans l’enquête Ifop, derrière l’Espagne et l’Italie. Réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 5025 femmes vivant dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni), cette étude cartographie la sexualité des Européennes.
Selon François Kraus, directeur de l'expertise « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l'Ifop, cette proportion de femmes insatisfaites s’explique par plusieurs facteurs : « La plus forte insatisfaction mesurée en France tient sans doute à des éléments culturels - comme l'injonction à la performance qui pousse à des pratiques qui ne sont pas les plus épanouissantes - mais surtout à une pluralité de facteurs (ex : forte consommation d'antidépresseurs, chômage élevé, stress lié à vie professionnelle, conditions de confinement...) qui s'avèrent défavorables à cet épanouissement sans pour autant relever de leur sexualité stricto sensu », explique-t-il. Corrélé au degré d’insatisfaction sexuelle, le mécontentent de sa vie sentimentale atteint également des sommets en France : 28% contre 16% en Allemagne par exemple.
LES FRANÇAISES SONT CELLES QUI ONT LE PLUS DE PARTENAIRES
Vous vous demandez peut-être dans quelle catégorie la France ne se situe pas au dernier rang. Et bien soyez fières : l’Hexagone est le pays où les femmes ont le plus de partenaires ! 20% des Françaises ont eu plus de 10 partenaires, largement au-dessus de l’Italie (9%) et de l’Espagne (13%).
« Si la transition de la France d'un modèle de sexualité à un autre doit beaucoup aux évolutions sociétales et caractéristiques culturelles propres à l'Hexagone (notamment dans son rapport plus distant à la religion), elle s'inscrit dans un mouvement plus large affectant l'ensemble du continent et dont l'indicateur - la multiplication des partenaires sexuels des femmes au cours d'une vie nous paraît très révélateur, à savoir l'indépendance sexuelle croissante des femmes et le déclin du discours moral ayant longtemps insinué que “la valeur des femmes tient à leur parcimonie avec laquelle elle se donnent” », poursuit François Kraus. Les Françaises ont donc la quantité, reste à obtenir la qualité.