William Henry Waddington, né le 11 décembre 1826 à Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir) et mort le 13 janvier 1894 à Paris, est un homme d'État, diplomate et archéologue français. Il a été président du Conseil du 4 février au 28 décembre 1879.
Biographie
William Henry Waddington est le fils d'un filateur écossais établi en France. Il se fait naturaliser français, tout en ayant étudié à Rugby et au Trinity College de Cambridge (Great Classics). En 1849, il représente Cambridge dans la Boat Race, course d'aviron qui oppose chaque année cette université à celle d'Oxford.
En 1861-1862, il voyage en Syrie en compagnie de Melchior de Vogüé, notamment en Syrie du Sud (Hauran) où il recopie nombre d'inscriptions grecques et latines qui sont à la base du premier recueil systématique d'inscriptions pour cette région. Élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1865, il est un des fondateurs de l'École pratique des hautes études en 1868.
En 1871, il est élu député républicain, président du conseil général de l'Aisne, et devient membre de la Commission des Trente, chargée de rédiger une constitution pour la France en 1873. Il devient proche de Jules Dufaure qui le nomme ministre de l'instruction publique, poste qu'il ne conserve que sept jours. En 1876, il est élu sénateur. Au retour de Jules Dufaure, il est à nouveau ministre de l'instruction (1876/1877), puis ministre des Affaires étrangères (1878/1879). Il est le représentant de la France au Congrès de Berlin (1878).
En 1879, pendant la crise politique qui conduit à la démission du président Mac Mahon, le président du Conseil, Jules Dufaure, chef des républicains, décide de démissionner à 81 ans. Pour le remplacer, le nouveau président, Jules Grévy, qui ne veut nommer ni Gambetta, figure historique de la République qui lui ferait trop d'ombre, ni son partisan, Ferry, trop protectionniste pour cette majorité plutôt libérale, leur préfère Waddington, une personnalité de second plan du gouvernement précédent.
Dans son cabinet, William Waddington conserve le ministère des Affaires étrangères et confirme plusieurs hommes dans leurs fonctions : le général Gresley à la Guerre, Léon Say aux Finances, Charles de Freycinet aux Travaux publics et Émile de Marcère à l’Intérieur et aux Cultes. Il nomme Jules Ferry à l'Instruction et Le Royer (avocat de formation) à la Justice.
À la mi-février, la Chambre adopte, sans la voter, La Marseillaise comme hymne national officiel. En effet, en 1795, la Convention avait fait de ce chant le « chant national » par une loi qui n'avait jamais été abrogée, mais était seulement tombée en désuétude. Les députés n’ont fait que la confirmer. Dans les jours qui suivent, Waddington fait adopter par la Chambre une loi d'amnistie partielle concernant les Communards. Ces deux lois rapidement adoptées (Marseillaise et amnistie), frappent l'opinion et Wadington transforme ainsi son cabinet de transition en gouvernement durable. Il a désormais l'assise pour gouverner réellement. Début mars, Grévy fait nommer son frère Albert gouverneur d’Algérie en remplacement du général Chanzy.
Plusieurs ministres sont mis en difficulté. Son ministre de l'Intérieur, Émile de Marcère, est accusé de pression administrative afin de protéger un préfet et est contraint à la démission. Pour le remplacer, Waddington nomme le ministre de l'Agriculture, Charles Lepère (avocat et journaliste républicain). Le 8 mars, une commission d'enquête sur les événements du 16 mai 1877 (conflit entre Mac Mahon et Jules Simon ayant entraîné la chute de ce dernier) met en accusation les deux tombeurs de Simon, le général de Rochebouët et le duc de Broglie ainsi que l'ancien ministre de l'Intérieur, Fourtou. Or, la Chambre refuse cette mise en accusation. Fin mars, le ministre des Finances, Say, est impliqué dans un vaste délit d'initié et est prêt à démissionner, ce qui entraînerait la chute de Waddington. Gambetta affirme alors qu'il souhaite que Waddington reste en place et réussit à sauver Say.
Fin mai, Waddington qui entend continuer son train de réformes, demande au parlement de modifier la constitution afin de permettre le retour de la Chambre des députés à Paris (en effet, elle se trouve toujours à Versailles depuis la Commune), mais le Sénat refuse et Waddington doit s'incliner. Le 1er juin, le prince Napoléon, alors engagé dans l'armée britannique, effectue une patrouille en Afrique australe et est tué par des Zoulous. La mort de ce prince jeune, intelligent et populaire parmi le peuple français réduit grandement les chances de restauration impériale auxquelles les bonapartistes commençaient à croire depuis qu’ils étaient devenus la première force politique d'opposition du pays. À la mi-juin, Waddington joue son va-tout et menace le Sénat de démissionner si la Chambre des députés ne revient pas à Paris : le Sénat s'incline et accepte. Dans les jours qui suivent, la Chambre adopte le projet de loi présenté par Jules Ferry qui interdit l'enseignement aux congrégations non autorisées. Rapidement, le parlement décide de faire officiellement revenir la Chambre à Paris et affecte le Palais du Luxembourg au Sénat et le Palais Bourbon à la Chambre. Fin juillet, la Chambre adopte une loi interdisant l'entrée dans les conseils d'administration des hospices à toute personne occupant des fonctions dans le clergé.
À la mi-octobre, les Allemands s’allient à l’Autriche : c’est la Duplice. Le 2 décembre, l'extrême-gauche radicale menée par Clemenceau attaque violemment Waddington et demande un vote de confiance vis-à-vis du gouvernement. Par cela, Clemenceau espère que la droite arrêtera de s'abstenir systématiquement comme elle le fait depuis deux ans et qu'elle votera avec les radicaux contre le gouvernement. Mais la droite reste neutre. Résultat : pour Waddington 221 voix ; contre 97. Clemenceau récidive le 16 décembre et cette fois, la droite se range derrière lui. Résultat : pour Waddington 250 voix ; contre 175. Waddington l'emporte à nouveau, mais le score est nettement plus serré et Waddington entrevoit alors le moment où il sera désavoué par la Chambre; il préfère démissionner dès ce moment. Le président Grévy doit donc le remplacer et veut en profiter pour changer de stratégie. Son principal but est d'empêcher Gambetta d'arriver au pouvoir, et il sait qu’il n'aura pas deux fois la chance qu'il a eue avec Waddington (c'est-à-dire de nommer un personnage de troisième plan qui se révèle un réel homme d'État et un chef très populaire). Il décide donc de mettre à la tête du gouvernement un homme déjà populaire, compétent et expérimenté : son choix se porte sur le ministre des Travaux publics, Charles de Freycinet.
De 1883 à 1893, Waddington occupe les fonctions d'ambassadeur de France à Londres, ce qui constitue un cas unique d'un sujet britannique représentant un autre pays auprès du sien propre.
Waddington meurt des suites d'une albuminurie dont il souffrait depuis longtemps et qui s'était subitement aggravée. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (16e division).
Famille
Frère de Richard Waddington et cousin de Charles-Pendrell Waddington, il épouse Mathilde Lutteroth, fille de Henri Lutteroth, puis Mary Alsop King. Son fils, Francis Richard Waddington, épousera la fille de l'amiral Sallandrouze de Lamornaix.
Mandats électifs
1871 : député (du centre gauche),
1876 à 1894 : sénateur de l'Aisne. Battu aux élections sénatoriales le 6 janvier 1894, il meurt le 13 janvier suivant.
Responsabilités ministérielles
1873 : ministre de l'Instruction publique
1877 : ministre de l'Instruction publique
1877-1879 : ministre des Affaires étrangères - représentant français au Congrès de Berlin
4 février 1879-21 décembre 1879 : président du Conseil et ministre des Affaires étrangères (voir gouvernement William Henry Waddington)
Autres responsabilités
1883-1893 : ambassadeur de France au Royaume-Uni, en poste à Londres
Sigmund Freud, né le 6 mai 1856 à Freiberg (empire d'Autriche) et mort le 23 septembre 1939 à Londres, est un neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse.
Médecin viennois, Freud rencontre plusieurs personnalités importantes pour le développement de la psychanalyse, dont il est le principal théoricien. Son amitié avec Wilhelm Fliess, sa collaboration avec Josef Breuer, l'influence de Jean-Martin Charcot et des théories sur l'hypnose de l'École de la Salpêtrière vont le conduire à repenser les processus psychiques. Ses deux grandes découvertes sont la sexualité infantile et l'inconscient. Elles le conduisent à élaborer plusieurs théorisations des instances psychiques, en premier lieu par rapport au concept d'inconscient, en relation avec le rêve et la névrose, puis il propose une technique de thérapie, la cure psychanalytique. À l'occasion de son voyage en Amérique en 1909, Freud expose les bases de la technique psychanalytique dans ses Cinq leçons sur la psychanalyse. C'est dans le cadre de la cure, dès les Études sur l'hystérie, et particulièrement dans sa première analyse du « cas Dora », que Freud découvre peu à peu l'importance du transfert.
Freud regroupe une génération de psychothérapeutes qui, pas à pas, élaborent la psychanalyse, d'abord en Autriche, en Suisse, à Berlin, puis à Paris, à Londres et aux États-Unis. En dépit des scissions internes et des critiques, la psychanalyse s'installe comme une nouvelle discipline des sciences humaines dès 1920. En 1938, Freud est menacé par le régime nazi et quitte Vienne pour s'exiler à Londres, où il meurt d'un cancer de la mâchoire en 1939.
Le terme de « psycho-analyse » apparaît pour la première fois en 1896 dans un article écrit en français, publié dans cette langue le 30 mars 1896, puis en allemand le 15 mai 1896. Mais « les deux articles furent expédiés le même jour », le 5 février 1896. La psychanalyse repose sur plusieurs hypothèses et concepts élaborés ou repris par Freud. « En tant que science, la psychanalyse n’est pas caractérisée par la matière qu’elle traite, mais par la technique avec laquelle elle travaille », écrit-il dans Introduction à la psychanalyse. La technique de la cure, dès 1898 sous la forme de la méthode cathartique, avec Josef Breuer, puis le développement de la cure analytique, est le principal apport de la psychanalyse. L'hypothèse de l'inconscient approfondit la théorisation du psychisme. D'autres concepts vont, au fur et à mesure, développer et complexifier la théorie psychanalytique, que Freud décrit comme une « science de l'inconscient animique », et le savoir sur les processus psychiques et thérapeutiques.
Tout en devenant une figure de premier plan au xxe siècle, Sigmund Freud a dû faire face de son vivant à de nombreuses critiques comme celle de Karl Kraus, qui récuse l'interprétation sexuelle d’œuvres littéraires, ou celle d'Egon Friedell, qualifiant la psychanalyse de « pseudo-religion juive » et de « secte ». Dans les années 1990 aux États-Unis, des polémiques dans la presse, dites les Freud Wars, s'en prirent à la psychanalyse à travers la personnalité de Freud. Elles se trouvèrent réactualisées en France dans la première décennie des années 2000, avec Le Livre noir de la psychanalyse et l'essai de Michel Onfray, Le Crépuscule d'une idole. Mais les critiques les plus vives adressées à Freud et à la théorie psychanalytique sont d'ordre épistémologique : elles portent sur la scientificité de la psychanalyse. Karl Popper est souvent cité pour sa dénonciation des énoncés psychologiques de la psychanalyse, qu'il considère comme pseudo-scientifiques.
Ce faisant, la discipline créée par Freud, critiquée ou non, garde aujourd'hui une certaine place dans la culture occidentale.
Jules Ferry, né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (Vosges) et mort le 17 mars 1893 à Paris, est un homme d'État français.
En 1870, après la chute du Second Empire, dont il était opposant, il est membre du gouvernement provisoire et, pour quelques mois, maire de Paris. C'est dans le cadre de cette dernière fonction qu'il contribue à réprimer les insurgés de la Commune de Paris.
Plusieurs fois ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts entre 1879 et 1883, il est l'auteur des lois restaurant l'instruction obligatoire et gratuite. Ainsi vu comme le promoteur de « l'école publique laïque, gratuite et obligatoire », il est considéré après sa mort comme l’un des pères fondateurs de l'identité républicaine.
Il est président du Conseil des ministres de 1880 à 1881 et de 1883 à 1885, sous la présidence de Jules Grévy. Montrant un fort engagement pour l'expansion coloniale française, en particulier dans la péninsule indochinoise, il doit quitter la tête du gouvernement en 1885 en raison de l'affaire du Tonkin. Il se présente ensuite à l’élection présidentielle de 1887, lors de laquelle Sadi Carnot lui est préféré.
Mort à 60 ans des suites d’un infarctus du myocarde trois semaines après avoir été élu président du Sénat, il est inhumé à Saint-Dié-des-Vosges.
Un puzzle, aussi appelé casse-tête au Canada francophone, est un jeu de patience, de la catégorie casse-tête, qui consiste à reconstituer un objet à deux ou trois dimensions à l'aide de pièces qui s'emboîtent les unes dans les autres. Les puzzles en deux dimensions sont des reproductions de tableaux, de photos ou de dessins. Certains puzzles en trois dimensions peuvent représenter par exemple des monuments connus.
Le puzzle peut se pratiquer seul ou à plusieurs et dans certains pays se joue en famille au moment des fêtes.
Historique
L'invention des puzzles est attribuée à John Spilsbury, un cartographe et graveur londonien qui, vers 1760, eut l'idée de découper des cartes représentant différents pays du monde et de les vendre comme moyen ludique d'apprendre la géographie. Les premiers puzzles se faisaient en peignant une image sur la surface d'une fine planche de bois que l'on découpait ensuite à l'aide d'une scie à chantourner, appelée en anglais jigsaw. D'où le terme d'origine désignant un puzzle, jigsaw puzzle, le mot anglais puzzle signifiant d'une façon générale une énigme ou un casse-tête.
Au début du xxe siècle et plus particulièrement dans les années 1930 aux États-Unis, les techniques de productions changent et se mécanisent grâce à la forme de découpe (die-cut en anglais) : c'est le début de la production de masse qui permet une plus large diffusion, grâce à la baisse des coûts de production.
Il existe encore aujourd'hui des fabricants de puzzles artisanaux en bois : le découpeur de puzzle scie en superposant deux, trois, ou cinq planches où la reproduction a été collée. La découpe est fonction de l'image à reconstituer pour apporter une difficulté et un plaisir supplémentaire, en tout cas différent.
Internet a permis une diffusion plus large du concept de puzzle. Certains sites Internet proposent ainsi un grand nombre de puzzles à faire sur écran. La dématérialisation totale du jeu permet de s'affranchir de certaines contraintes du jeu physique – comme la perte d'une pièce.
« Le rôle du faiseur de puzzle est difficile à définir. Dans la plupart des cas — pour tous les puzzles en carton en particulier — les puzzles sont fabriqués à la machine et leur découpage n'obéit à aucune nécessité : une presse coupante réglée selon un dessin immuable tranche les plaques de carton d'une façon toujours identique ; le véritable amateur rejette ces puzzles, pas seulement parce qu'ils sont en carton au lieu d'être en bois, ni parce qu'un modèle est reproduit sur la boîte d'emballage, mais parce que ce mode de découpage supprime la spécificité même du puzzle ; il importe peu en l'occurrence, contrairement à une idée fortement ancrée dans l'esprit du public, que l'image de départ soit réputée facile (une scène de genre à la manière de Vermeer par exemple, ou une photographie en couleurs d'un château autrichien) ou difficile (un Jackson Pollock, un Pissarro ou — paradoxe misérable — un puzzle blanc) : ce n'est pas le sujet du tableau ni la technique du peintre qui fait la difficulté du puzzle, mais la subtilité de la découpe, et une découpe aléatoire produira nécessairement une difficulté aléatoire, oscillant entre une facilité extrême pour les bords, les détails, les taches de lumière, les objets bien cernés, les traits, les transitions, et une difficulté fastidieuse pour le reste : le ciel sans nuages, le sable, la prairie, les labours, les zones d’ombre, etc. »
— Georges Perec, La Vie mode d'emploi